CHAPITRE 10
Nous buvons une nouvelle gorgée dans nos bouteilles respectives. J'ai l'impression de ne faire qu'un avec l'alcool, mon sang est dilué dans des litres de vodka, de bière et de rhum. Je suis un trou sans fond, je ne veux plus m'arrêter. Mon état est déplorable, je n'ai aucune idée de comment nous allons rentrer, mais ce n'est pas encore un problème - nous ne sommes pas prêtes à partir. Je danse depuis des heures, collées-serrées à Noah, tandis que mes amies se sont chacune trouvés un garçon pour la soirée.
Ayant bu l'ultime goutte d'alcool de ma bouteille, je m'approche du bar. Je balance ma bouteille au sol et saisis un verre afin de me le remplir. J'ai quand même confiance que je dois ramener mes amies saines et sauves, alors je diminue les doses et les quantités. Je me tourne dans le but de retourner auprès de mes amies, mais manque de chances, je percute quelqu'un et lui renverse mon verre dessus. Je couine de peur et me décompose lorsque je vois Josie. La brune grogne en voyant la tache d'alcool sur son t-shirt. Énervée, elle lance le contenu de son verre sur mon visage, m'aveuglant pendant quelques secondes. Quelques personnes se retournent pour regarder le spectacle.
L'alcool modifiant mes émotions, je dirais même qu'il les décuple, j'explose de rage. Je n'ai en aucun cas fait exprès, elle m'a juste jeté son verre dessus en guise de petites vengeances. J'essuie mon visage, la bouche grande ouverte encore sous le choc. Josie sourit malicieusement, ce qui m'agace encore plus.
- Pardon, fait-elle avec un sourire narquois.
Mon sang ne fait qu'un tour, je me jette sur elle et la plaque au sol. Je tente de lui mettre des gifles en hurlant, si ce n'est même de vrais coups. Elle essaye de me renverser, mais je reste stable malgré les grammes d'alcool dans mon sang. Je suis folle de rage, j'encaisse depuis une semaine toutes ses moqueries, ses paroles insultantes, ses réflexions. Maintenant, c'en est trop, je ne peux plus tenir, je ne me suis jamais vraiment laissée marcher dessus et ce n'est pas Josie qui sera la première. Après de multiples claques, des mains viennent me saisir par les bras et les hanches afin de me retirer. Je tente de me débattre pour finir ce que j'ai commencé, mais rien n'y fait, Banks et Clarissa me retiennent de toutes leurs forces. Elles tentent de me tourner vers elle, mais je ne cesse de me débattre.
- Lâchez-moi, j'en ai marre ! Cette garce me bousille la vie ! hurle-je.
- Mais ferme-la ! Tu t'es jetée sur moi ! rétorque Josie dans mon dos.
Si elle ne se tait pas, je vais la tuer.
Si elle ne se tait pas, je vais la tuer.
Si elle ne se tait pas, je vais la tuer.
- Tu es la seule à bousiller des vies, demande à ton frère...
Je repousse mes amies de toutes mes forces et me jette à nouveau sur elle. Pour le coup, je lui mets de vrais coups de poing. Je suis hors de moi, je ne la lâche pas et je ne sens pas les quelques coups que Josie parvient à me donner. À vrai dire, entre l'alcool, l'adrénaline et la rage, je ne peux plus rien ressentir. Je me sens folle, mais ses mots sont allés trop loin. Je n'ai pas détruit la vie de mon frère, je n'ai pas détruit sa vie, je ne l'ai pas fait...
À nouveau, des bras bien plus forts me saisissent.
- Nova, calme-toi.
La voix alcoolisée de Noah me ramène un peu à la réalité, mais je ne décolère pas. Je suis face à elle, nous nous regardons mal, très mal. Son nez saigne, ses cheveux sont ébouriffés, son arcade saigne, je pense même que son œil gauche va noircir. J'espère qu'elle a mal cette garce. Nous nous dévisageons pendant de longs instants, la fête s'est comme arrêtée, les participants nous regardent, certains nous filment. Je m'en fiche, je ne me laisserai pas parler de la sorte. Cole tient sa sœur par les épaules avec un regard noir, mais à vrai dire, je m'en fous.
- Enfin, de retour la nouvelle, à ce que je vois...
Cette voix résonne dans un silence de plomb. Elle m'enveloppe le cœur et le compresse dans une douleur énorme. Mes jambes tremblent, je me sens si mal. Je ne me sentais pas encore prête à le voir, et encore moins dans de telles circonstances. Je n'arrive plus à déglutir. Noah me maintient debout, s'il me lâche, je tombe, c'est aussi simple. La foule se fend, une silhouette s'approche. Ça ne peut pas être réel. Quand son visage m'apparaît grâce à la lueur du feu encore flamboyant. C'en est trop. Il est là, devant moi, à côté de Josie, elle se blottit même contre lui et il ne bronche pas. Je ne peux pas y croire. Alors, je fuis, honteuse et déçue. Je me défais de Noah et pars en courant, sous les hurlements de Banks et de Clary et sous le regard sombre de Clarke Rockefeller.
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