Chapitre 12


Lorsque Felix se réveilla le lendemain, il était inquiet. Enfin pas lui, il sentait Changbin inquiet sans savoir pourquoi. Peut-être que sa conquête de la veille avait disparu au petit matin ?
Si c'était le cas, Felix en était content. 

J'espère que tu l'appréciais vraiment bien celle-là et qu'elle t'as brisé le cœur. Pensa jalousement l'oméga. 

Poussant un soupir, Felix décida qu'il sauterait son petit-déjeuner, de toute manière ça ne servait à rien d'en prendre un si il l'expulsait seulement quelques heures plus tard.
Ainsi, le blond put profiter un peu plus de ses draps trempé de sueur de sa nuit agitée.

Encore une fois, il avait été incapable de dormir, tout d'abord parce que son cerveau refusait de lui laisser un moment de repos, lui rappelant toujours qu'il avait perdu Changbin, ensuite parce que l'alpha n'avait apparemment pas dormi de la nuit lui non-plus. Il l'avait senti essoufflé et Felix avait eu envie de pleurer. Changbin prenait son pied alors que lui était condamné à souffrir d'un amour non réciproque.
Quand ça s'était calmé, Felix s'était longuement demandé ce qu'il avait bien pu faire pour mériter tant se souffrance. Il avait toujours été un enfant gentil qui s'efforçait d'apporter de la bonne humeur autour de lui. Soudain, Felix s'était sentit stupide, il fallait qu'il arrête de penser que c'était une force supérieur qui guidait sa vie et qui était responsable de ses malheurs, il était seulement en train de tomber amoureux de la mauvaise personne, qui visiblement n'avait pas su faire preuve d'assez d'intelligence pour le marquer sans son consentement et sans en assumer les conséquences ensuite. 

Cette nuit avait vraiment été dure pour Felix. Il se rendait maintenant pleinement compte de sa stupidité. Il s'était vraiment trop attaché et cette fois, ça faisait bien plus mal que ses précédentes relations. Il s'était mit a vouloir regretter ne s'être jamais levé de son siège dans ce bar, de n'avoir jamais eu le courage d'approcher l'alpha dont l'odeur lui faisait déjà tourner la tête, oui, il aurait dû rester assit et continuer d'écouter Hyunjin se plaindre.
Pourtant, il n'arrivait pas à penser comme ceci, comment le pouvait-il alors que les yeux de Changbin étaient les plus beaux diamants qu'il lui avait été donné de voir ? Que ses lèvres étaient bien plus douce encore qu'un nuage ? Que son odeur était pire qu'une drogue pour lui ?
Lorsque qu'ils avaient fait l'amour, Felix avait bien cru qu'il ne pourrait jamais descendre de ce petit nuage. Il avait touché à ce qui s'apparentait pour lui à la beauté absolue, son corps et celui de son alpha se mélangeant pour ne faire qu'un.
Pourtant, cela n'avait visiblement pas suffit à Changbin. 

Felix parti s'habiller et se mit en route pour son travail. Sur la route, il crut qu'il allait hurler sur les voitures voisines. Les gens conduisaient comme des branques, certains était aussi rapide qu'une limace, d'autres se permettaient de doubler du mauvais côtés et il eu le malheur de se prendre tous les feux rouges. C'était la première fois qu'il sentait ses nerfs aussi tendu et cela ne s'arrangea pas en arrivant dans l'immeuble du Yellow Wood. Les portes de l'ascenseur se refermèrent devant ses yeux, il se tordit la cheville en montant les escaliers et arrivé à son étage il se fit bousculer par le président du Conseil International qui lui annonça qu'une réunion de dernière minutes était prévue pour la dernière heure de la journée. 

L'australien claqua la porte de son bureau et s'affala sur son siège.
La journée commençait si mal qu'il se demandait bien comment il ferait pour tenir durant les prochaines heures. La colère qu'il ressentait se mêla soudain à une tristesse profonde.
Ce n'était pas la sienne, mais celle de Changbin. Elle calma d'un coup l'agacement de Felix qui s'interrogea sur la provenance de ce sentiment. Une larme coula sur la joue de Felix sans qu'il n'eu le temps de le comprendre. La douleur de Changbin était si forte qu'il sentit son cœur se compresser, lui faisant lâcher un gémissement de douleur.
Pourquoi Changbin avait-il si mal ?
Était-il vraiment blessé ? 

Le cerveau de Felix se mit soudain à envisager les pires scénarios possibles.
Quelqu'un venait-il de l'agresser ?
Vivait-il ses derniers instants ?
Felix céda immédiatement à la panique pour saisir son téléphone et envoyer un message au noiraud. 

" Ça va ?? "

Il laissa l'écran de son portable allumé afin de ne pas manquer la réponse du brun. S'il avait des soucis, il ne pouvait pas se permettre de le faire attendre. Le cœur de Felix manqua un battement quand son message fut marqué "lu", pourtant, il ne reçu aucune réponse. 

" Changbin ? "

Toujours aucune réponse mais un "lu" qui lui restait dans la gorge. 

" T'as un problème ? "

" Tu veux que j'appelle les secours ? "

" Pourquoi t'as si mal au cœur ? "

" Répond moi, je m'inquiète. "

" Changbin s'il te plait " 

" T'es déjà parti deux fois en me laissant en plan, t'as pas le droit de me le faire une troisième fois. "

" Je ne souffre pas physiquement, rassure-toi. "

Cette réponse rassura effectivement Felix en lui faisaient également du mal. Qu'est-ce qu'il avait pu faire pour que les messages taquins de Changbin disparaissent du jours au lendemain et qu'il perde leur complicité ? 

" Pourquoi t'as mal alors ? "

" Ça ne te regarde pas. "

Felix éteignit son téléphone et retourna l'écran face à son bureau. Les réactions évasives de l'alpha le rendaient malade. Si au départ il s'en était accoutumé en se disant que ça évoluerait au fil du temps, maintenant il les détestait.
Pourquoi Changbin était si secret ? Pourquoi il ne voulait pas que Felix le connaisse ? Pourquoi il avait tout arrêté entre eux alors que tout se passait bien, pour ensuite revenir, tirer son coup et s'en aller ? Pourquoi Felix devait endurer tout cela en se taisant ? Pourquoi il n'arrivait pas à parler de son chagrin ? 

Le cœur de Felix souffrait tellement tout le temps, qu'il se demandait sérieusement quand la fin de son agonie arriverait. 

***

La réunion avec le Conseil s'éternisa.
Les remarques déplacées, les regards mauvais, les rires quand il parlait pour exposer ses idées, Felix endura tout en silence. De toute manière il ne savait faire que ça en ce moment : se taire et se rabaisser, comme le parfait petit oméga que tous les alphas voulaient voir en lui. 

Alors qu'il allait passer le pas de la porte de la salle circulaire, l'un des alphas encore présent dans la pièce se permit une nouvelle fois de faire une remarquer à Felix.
Alors peut-être que c'était ses nerfs tendues qui dictèrent ses mots ou tout simplement le fait qu'il en avait plus qu'assez d'être prit pour un abruti alors qu'il bossait dur, mais le fait est qu'il se permit enfin de s'emporter devant les alphas. 

-Honnêtement messieurs, qu'est-ce que vous pensez valoir ? Votre égocentrisme vous enferme dans vos idées archaïques et stupides. Surprise, le monde évolue ! Les hommes s'étaient tous arrêté de parler. Quand un objet est trop usé, on s'en débarrasse. Vous avez bien remarquez que peut importe les remarques déplacés que vous vous permettez de faire sur les omégas, vos idées passent toujours à la trappe. Qui a proposé l'expansion du Yellow Wood à l'étranger ? Le seul oméga de cette pièce. Qui est invité pour parler de l'entreprise à l'étranger ? Incroyable, c'est encore moi ! Vous refusez sans cesse de m'écouter, mais en quatre ans j'ai permis au monde entier de savoir qui sont le clan Lee tandis que vous, vous recycliez vos blagues sur les omégas que tout le monde a entendu mille fois. Ne soyez pas surpris quand vous recevrez une lettre vous annonçant que vous êtes virés. 

Sans prendre le temps de se retourner de peur de perdre l'aplomb qu'il venait d'avoir, Felix se dépêcha de quitter le Yellow Wood. Il venait enfin de s'opposer au Conseil et il était fier de lui. Le blond avait mérité sa place au sein de l'entreprise alors que les alphas pensaient sans cesse que tout leur était dû. 
Cette force qu'il venait d'avoir, il la devait à Changbin. Pendant la petite semaine qu'ils avaient passé ensemble, Felix s'était senti apprécié à sa juste valeur, et lorsque qu'il avait eu une mauvaise journée à cause d'alphas, il n'avait pas hésité à le rassurer et à lui démontrer qu'il valait mieux qu'eux. 

Encore une fois, Changbin continuait de faire parti de son quotidien. Comme à chaque fois, cette pensée lui fit mal. L'air frais de la nuit ne lui fit aucun bien, il était trop lourd, trop chargé de souvenirs.
Felix devait se libérer, il n'en pouvait plus. Il devait absolument parler à quelqu'un de son état sinon il ne pourrait pas surmonter cette souffrance. 

Il fonça sur sa voiture et se dirigea vers le seul endroit où il lui paraissait logique de se rendre, chez Minho. 

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