Chapitre 11
Felix ne voulait pas croire Changbin, il ne pouvait pas ne rien ressentir pour lui. Pas alors que quand ils avaient fait l'amour, les yeux de Changbin brillaient comme milles étoiles, par alors qu'il avait embrassé Felix tout le long pour s'assurer de sentir constamment la peau de l'australien sous ses lèvres.
Mais au fond de lui, Felix savait qu'il se faisait des idées. Changbin ne l'aimait pas, ne l'aimerait sûrement jamais et ne l'avait même pas un temps soit peu apprécié.
Voilà quatre jours que Felix avait été marqué par l'alpha et alors qu'il avait toujours rêvé de ce jours en s'imaginant qu'il serait l'oméga le plus heureux possible, c'était tout le contraire. Il détestait tellement le croissant de lune incrusté dans son poignet qu'il prenait soit de le cacher tous les matins sous un bandage qu'il gardait même la nuit.
Heureusement pour lui, le temps commençait à se rafraichir alors il n'était pas surprenant que Felix porte des vestes pour se couvrir, alors qu'en vérité, il n'en avait rien à faire de la météo. Qu'il fasse un temps de canicule ou un qu'il y ait une tempête de neige, Felix ne sentait plus rien. Il était resté dans son état de coquille vide. S'ajoutait à ça, les émotions de l'alpha, parce que oui, désormais, Felix ressentait celles de Changbin. Il ressentait parfois des piques de colères monter d'un coup en lui, de la douleur physique et même quelque fois de la tristesse, l'alpha devait être triste de s'être lui-même mit en cage avec un oméga en ne réfléchissant pas à ses actes.
Encore une fois, personne ne se préoccupait de lui.
Les Kim, principaux ennemis du clan des Lee, faisaient entendre parler d'eux depuis quelques jours car ils souhaitaient sortir du Traité du Troisième Œil qui permettait à la Corée de ne pas sombrer sous une énième guerre de clan, alors oui, Felix passait inaperçu au milieu de tout ça. Les Kim monopolisaient tous les esprits, qui ferait attention à Felix, ce garçon qui passait son temps à sourire et à être généreux ? L'oméga s'en voulait d'avoir des pensées aussi égoïste, mais il agonisait. Changbin l'avait lâché dans un gouffre de détresse et il refusait de l'aider à surmonter cette passe. Mais d'un côté, Felix était heureux de souffrir tous les jours comme un chien, parce qu'il savait qu'avec ce lien que l'alpha et lui partageaient, Changbin souffrait désormais autant que lui, et il voulait que ça dure. Il voulait que Changbin devienne à son tour un cadavre dépourvu de conviction, qu'il s'en veuille à lui-même d'avoir été aussi stupide, qu'il se réveille tous les matins en se demandant comment il réussirait à maintenir son illusion de normalité auprès des autres, en résumé, Felix mourrait d'envie de se venger de Changbin.
L'appartement du blond l'étouffait un peu plus chaque jours, il puait l'odeur de Changbin. Quiconque croiserait Felix pourrait penser que lui et l'alpha passaient tous leurs temps ensemble pour que l'odeur du noiraud colle autant à la peau de Felix.
Pour tenter de respirer, Felix s'était remit à sortir se balader le soir, il avait innocemment pensé que l'air frais lui permettrait de sortir Changbin de son esprit et de son cœur, mais c'était impossible, maintenant qu'ils étaient liés, Changbin avait désormais sa place attitré à l'intérieur de l'âme de Felix.
Alors, le blond avait compris que si il ne pouvait pas faire disparaître la présence de Changbin dans sa tête, il pouvait l'oublier pour quelques heures.
Felix but donc cul sec son deuxième verre d'alcool.
Il ne grimaça pas quand il senti le liquide amer descendre dans sa gorge, il s'y était trop vite habitué. C'était le quatrième soir qu'il venait dans ce bar et qu'il enfilait les verres, assit au comptoir. Il n'entendait ni la musique, ni les clients du bar qui parlaient entre eux. Ses pensées tournaient en rond dans sa tête et le faisaient souffrir jusqu'à qu'il soit trop alcoolisé pour les comprendre.
Depuis maintenant quelques minutes, un alpha était venu le draguer. Il était plutôt mignon mais ce n'était pas Changbin. Il ne comprenait pas vraiment ce dont il lui parlait, mais se contentait de lui répondre du tac au tac.
Felix détailla longuement le visage de cet alpha. Mâchoire carrée, de très beaux yeux bleus, des lèvres attirantes et un corps à en un faire tomber plus d'un. Oui, il était attirant, mais Felix semblait hermétique à toute cette beauté alors que d'habitude, il aurait totalement été son style. Le but de l'alpha était clair, il voulait ramener Felix chez afin qu'ils couchent ensemble et étonnement, Felix réfléchit sérieusement à cette optique.
Est-ce que devenir enfin ce mec facile que tout les alphas semblaient penser qu'il soit, l'aiderait à oublier son alpha pendant un court instant ? Oui, Felix était conscient que désormais Changbin était son alpha et qu'il était son oméga, et il détestait ça autant qu'il aimait. Il avait enfin cette relation privilégié avec un alpha, mais elle était horrible. Les deux s'évitaient comme la peste alors qu'à cause de leur lien, ils étaient constamment au même endroit et vivaient les mêmes émotions.
Oui, ce lien était définitivement maudit.
-Bon, on va chez toi ? Demanda Felix.
En face de lui l'alpha afficha pendant quelques secondes sa surprise. Puis, un sourire charmeur prit possession de ses lèvres.
-Pourquoi pas plutôt chez toi ?
-Y'a des travaux.
Felix mentait, il ne voulait surtout pas que quelqu'un entre chez lui et se rende compte que son appartement était déjà rempli de l'odeur d'un alpha, de toute façon il en voulait pas rentrer chez, il ne s'y sentait plus bien.
Par chance, l'alpha habitait à seulement quelques rues du bar dans lequel Felix et lui venait de discuter.
Durant le court trajet, Felix leva sa tête pour observer les étoiles. Etrangement, ce fut la première chose depuis des semaines, qui réussit à l'apaiser. Finalement, il n'était rien face aux constellations, aux étoiles, troues noirs et autres immensités qui peuplaient l'univers. Il était heureux de se dire qu'il n'était d'un jeune homme malheureux au milieu de l'infini, parce que de cette manière, il pouvait espérer que dans une vie future, il se réveillerait sur lune de ces planètes encore non-explorées, et qu'il vivrait enfin l'histoire d'amour qu'il avait toujours espéré connaître, il n'était juste pas destinés à l'avoir dans sa vie actuelle.
L'appartement de l'alpha était comme tout ceux des autres alphas que Felix avait pu rencontrer : grand, de la décoration qui devait coûter une voiture et sans grande couleur. Felix retira sa veste sans un regard pour son bandage et laissa l'alpha dont il ne se souvenait pas le nom, guider leur baiser.
Cet alpha avait des lèvres fades, elles n'avaient aucunes saveurs et ne donnaient pas envie à Felix envie de continuer d'embrasser l'inconnu. Pourtant, il se força, ne serait-ce que pour tenter d'oublier Changbin. Mais ça ne marchait pas, tout était trop différent et Felix ne ressentait rien. Lorsque que Changbin l'embrassait, il avait l'impression que toutes les saveurs les plus délicieuses du monde se mélangeaient pour faire gouter à Felix un bout du paradis, là il avait l'impression d'embrasser le vent; creux, vide, sans charme.
Quand il sentit les mains de l'alpha passer sous son tee-shirt, il sut qu'il en était incapable. Il se dégagea rapidement des bras du garçon et parti en courant pour s'éloigner le plus possible de cet immeuble. Il n'avait même pas pris la peine de s'excuser ni de récupérer sa veste, il voulait juste mettre le plus d'espace entre lui et cet inconnu.
Il ne pouvait pas et ne pourrait jamais laisser une autre personne que Changbin le toucher. Il n'y aurait jamais une paires de lèvres plus délicieuses que celles de son alpha, ça serait Changbin à jamais.
Laissant ses larmes couler, Felix marcha pendant presque une heure, si bien qu'il ne savait plus où il était. Il se retrouvait seul au milieu de rues de sa ville dans lesquelles il n'allait jamais, avec pour seuls témoins, ces milliards de constellations.
Soudain, il le vit.
Adossé contre une Maserati noire, Changbin semblait attendre quelqu'un. Felix ne pouvait détacher ses yeux de sa silhouette, il était incroyablement beau. Une jeune femme avec de long cheveux noirs ondulés sorti du bâtiment devant lequel attendait Changbin. Elle était d'une beauté si pure que la seule chose qui gâchait son visage était l'air préoccupé qui y était. Elle entra dans la voiture de Changbin et à son tour il y entra.
Puis la voiture démarra.
Felix sentit son cœur se fracturer en de nombreux morceaux. Ses doutes venaient d'être confirmés, Changbin n'en avait rien à foutre de lui.
Les larmes dévalèrent ses joues et avec rage, il retira le bandage de son poignet. Il fixa le croissant de lune sur son poignet et ses pleurs redoublèrent de plus belle.
Là, c'était vraiment fini pour lui et Changbin.
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