3 ~ Problèmes au pluriel


ZACK (rockeur)

Je suis toujours au téléphone avec Josh depuis 10 minutes.

Moi : Purée Jo, recommence lentement j'ai rien capté !

Josh : Cet aprèm, j'ai rencontré une fille...

Moi (le coupant) : Et bah c'est pas trop tôt mon pote ! Je commençais à croire que tu étais gay.

Josh : Très drôle !

Moi : Bon et alors, elle est comment cette fille ?

Josh : Magnifique, gentille, magnifique, douée, magnifique, stupéfiante, magnifique, douce... Et magnifique !

Moi : OK... T'as un délire avec le mot magnifique ou quoi ?

Josh : Mais c'est parce qu'elle est magnifique !!

Moi : OK, t'as rencontré une fille magnifique. Mais est ce qu'elle sait au moins que tu existes ?

Josh : Je crois.

Moi (soupirant) : Jo, tu te souviens de Molly Mansey l'année dernière ?

Josh : Ouais pourquoi ?

Moi : Tu croyais qu'elle voulait sortir avec toi mais elle voulait juste de dire que tu avais ta braguette ouverte.

Josh : Sois un vrai pote et oublie ce passage de ma vie.

Moi : Et tu te souviens de Lili ? Et de Naomie ? Et de Fany ? Et de...

Josh : Bon STOP ! OK ma vie amoureuse a eu quelque ratés. Mais cette fois c'est différent !

Moi : Si tu le dis...

Josh : ouais.

Moi : Mais c'était quoi le problème ?

Josh : Bah comment dire...

Moi : Elle pu de la bouche c'est ça ?

Josh : Mais nan t'es con.

Moi : Bah dis moi alors, mec tu vas me bouffer mon forfais.

Josh : C'est une... Classique.

___________________________

MARIE (classique)

J'étais arriver deux heures avant tout le monde ce matin pour pouvoir travailler mon violoncelle avant le cours de Mlle Hale. La pire prof au monde ! Mais la plus douée malheureusement et aussi la plus influente sur mon avenir de musicienne.
Avec elle, rien ne doit être négligé ! Alors j'ai essayer de tout bien faire : mon chignon est tellement serré qu'il me fait mal au crâne, mon violoncelle est parfaitement accordé, ma jupe m'arrive juste en dessous des genoux et est blanche, mon chemisier à des manches longues, mes chaussures n'ont pas de talons, je ne suis pas maquillée, je me tiens droite et mes partitions sont parallèles.
"Rigueur" est le mot préféré de Mlle Hale.

Il me reste encore 10 minutes avant le début du cours. Je continue à travailler mon morceau avec rigueur, avec précision et avec dextérité.
J'ouvre les yeux et j'aperçois le rockeur avec qui je fais le cours de fusion. Quand il passe devant la porte vitrée et qu'il m'aperçoit, nos regards se croisent et il me sourit. J'allais lui sourire en retour mais Mlle Hale arrive et lui ordonne de s'en aller.

Mlle Hale : Tu as vu comment tu tiens ton archet ? Tu te fiches de moi ou quoi ? On n'apprend pas ça en première année ?

Moi : Bonjour à vous aussi Mlle Hale.

Mlle Hale : Ouais. Bon, joue moi le 27eme morceau de ta liste.

Chaque année, Mlle Hale donne une liste aux élèves. Cette liste contient environ 40 morceaux que l'on doit savoir jouer par cœur au fur et à mesure de l'année. La rentrée était seulement il y a 4 mois et j'en connais déjà 13 par cœur ! Mais évidemment cette garce me demande de jouer ceux que je ne connais pas.

Mlle Hale : Qu'est ce que tu attends ? Joue ! 27 eme morceau. J'attends !

Moi : Je ne le connais pas.

Mlle Hale (levant les yeux au ciel et soupirant) : Mais à quoi penses tu Marie ? Que devenir une violoncelliste ça se fait en claquant des doigts ? Non !! Non non et non. De la rigueur ! Je veux de la rigueur dans le travail, dans l'apprentissage, dans tout ! Ri-gueur ! C'est quand même pas compliqué...

Moi : J'en connais déjà les 13 premiers !

Mlle Hale : Et bien il en reste 27 à apprendre.

Moi : Comment voulez vous que je les apprennes tous en si peu de temps ?

Mlle Hale : Avec du talent. Et de la rigueur bien évidement !

Moi : Pourquoi ne me faites vous pas travailler ceux que je connais ?

Mlle Hale (levant les mains) : Bien, bien ! Joue ce que tu veux.

Je reprends mon archet et je commence à jouer le 4ème morceau de ma liste. Beethoven.
Des les premières notes, Hale m'arrête.

Mlle Hale : Si ça commence comme ça, cela m'étonnerait que ce morceau me plaise. Recommence.

Je rejoue depuis le début et ça pendant une heure. Hale me hurlais de plus en plus fort de recommencer et ça me déstabilisais. Je jouais de plus en plus mal. C'était horrible. Affreusement faux.

Hale (rouge de colère) : C'était ignoble ! Je ne prends que 10 élèves sur 300 environ pour les cours avancés. Les 10 plus doués ! Si tu ne peux pas me prouver que j'ai fais le bon choix en t'incluant dedans, je t'abandonne. Et tu sais ce que ça veut dire ! Ça veut dire pas d'avenir dans la musique, ça veut dire plus de violoncelle ici, plus de Julliard ! Je croyais que tu avais un minimum de potentiel ! Je vois que je me suis trompée. Pour demain, tu apprends les morceaux jusqu'au 16eme ! Et je veux que les 16 sois irréprochables. Et surtout, je veux... De la RIGUEUR. Tu recommences !

Je sent la colère bouillonner en moi. Je la frapperait bien à coups d'archet celle la !
Je prend une très grande inspiration et je souffle doucement. Elle veut de la rigueur, elle va en avoir !!!

Je joue le 1er morceau. Une compositrice russe l'a écrit en 1934. Ce morceau est d'une telle pureté que je le croirais presque sortit d'un comte de fée. Je joue les notes avec rigueur. Le plus de rigueur possible. Je frotte délicatement les cordes avec mon archet. Les vibrations de mon instrument sont intenses. Mon cœur vibre avec lui. Je joue le morceau presque parfaitement.

Mlle Hale (une fois que j'ai fini) : C'est potable. Bien mieux que tout à l'heure mais c'est encore tellement moyen... À demain ! Je t'enleve un morceau à apprendre pour demain. Seulement les 15 premiers.

___________________________

JENA (rockeuse)

Cours de Géographie... Super ! Mes paupières se ferment toutes seules. À côté de moi, Tyler à la tête posée sur son cahier et ronfle silencieusement. Pour me maintenir éveillée, je dessine sur mon poignet. C'est pas que la géographie ne m'intéresse pas (quoi qu'il y a tout de même un peu de ça) ni le fait que Mlle Pondepi est aussi barbante qu'un livre de Victor Hugo (quoi que c'est totalement vrai) mais plutôt le fait que moi et le groupe, nous nous sommes couchés à 1h du matin pour finir une composition. Et sois étant passant, la qualité est nulle sur Skype ! Mais bon, on fait avec les moyens du bord pour répéter ensemble.
Soudain, Mlle Pondepi arrête de parler et tend l'oreille.

Pondepi : J'entend quelqu'un ronfler ou j'ai une abeille coincée dans l'oreille ?

Moi : Je dirais plutôt la réponse B.

Pondepi : On est pas dans un jeu télévisé Jena...

Moi : N'empêche ce serai vachement plus fun !

Pondepi (se retournant) : Si j'en vois un qui dort...

Je donne un (très) violent coup de coude à Ty. (Vraiment très violent !)
Sous la force de mon coup il tombe à la renverse de sa chaise. Il pousse un cri et toute la classe explose de rire.

Pondepi : Je ne vous dérange pas ?

Tyler : Vous voulez vraiment savoir ?

Pondepi : Pas vraiment...

Tyler se redresse et remet bien sa chaise.

Pondepi : Vous avez un sommeil fort agité.

Tyler : Sommeil ? Je dormais pas madame ! C'est une illusion d'optique. Savez vous que l'on a une bien meilleure capacité d'écoute les yeux fermes ?

Pondepi : Vous êtes désespérant Tyler...

Ty : Oh, ma mère me le dit souvent !

Tout le monde rigole sauf Pondepi et les quelques classiques qui sont avec nous en cours de Géo.

Une classique : Vous êtes vraiment puéril !

Moi : Ta vie doit tellement être ennuyeuse ma pauvre... Je te pleins sincèrement.

La classique : Ma vie est très bien merci !

Moi : Ah oui c'est vrai, j'avais oublié que les classiques étaient des gosses de riches. Une petite fille à papa avec de belles robes, des nœuds dans les cheveux et des bonnes manières. Ça me donne envie de vomir !

La classique : Ne parle pas de ce que tu ne connais pas la gotique !

Moi : Ah ouais tu veux la jouer comme ça ? C'est parce que je suis habillée en noir, que j'écoute du rock, que mon jean est troué et que j'ai des mèches bleues que je suis une gotique ?

La classique : Ouais ! D'ailleurs si tu voulais bien fermer ta bouche, tu empestes à pleins nez !

Moi : Sale petite garce ! Retourne dans ta belle maison de bourgeoise avec tes domestiques et fiche moi la paix ! Ici c'est pas le frique qui compte mais le talent.

La Classique : Retourne dans ton cercueil manger des araignées et fabriquer des potions ! C'est passé Halloween.

J'attrape une bouteille d'eau et la lui vide sur la tête.

Moi : Voilà ce qu'elle te dit la gotique.

La Classique : Fais gaffe à toi ! Vous faites les malins parce que vous croyez avoir du talent mais le rock c'est même pas de la musique ! Il vous suffit de balancer du son et de voir si ça sonne bien et voilà, vous croyez que vous êtes doués ! Le Classique c'est bien plus difficile que ça ! Vous avez la vie facile...

Moi : La vie facile ? La plupart de nous sont de milieux modestes, nos parents sont pas millionnaires, on travaille dur pour avoir des bourses.

La classique (rigolant) : Ah ouais, regarde ton ami qui dort en cours. C'est ce que tu appelles travailler dur ?

Moi : J'en ai marre de parler avec toi fillette à son papa.

Pondepi essaie depuis tout à l'heure de nous arrêter mais la colère que nous ressentons, la classique et moi ne peut se calmer si facilement !

La Classique : Et bah moi au moins, j'ai des parents !

La colère que je ressentais explosa en moi comme jamais.

Moi (hurlant) : TU AS DÉPASSÉ LES LIMITES !

Je lui saute dessus et la frappe violemment au visage.

Pondepi : JENA ! Laisse Juliette tranquille ! Lâche la immédiatement !

Je hurlais et je la frappais en l'insultant.
Tyler m'attrape par les bras et me tire vers lui. Je me débats mais il est bien plus fort que moi. Il me bloque contre lui et je pleure de rage. Elle n'avait pas le droit. Elle le paiera cher. Très cher !!

Ty : Calme toi Jena, calme toi. Oublie ça, elle en vaut vraiment pas la peine.

Juliette saignait du nez et avait des bleus partout sur le visage.

Pondepi : Juliette et Jena, vous serrez collées ce soir après les cours ! Jusqu'à 20h45 ! Vous avez vraiment dépassé les bornes.

___________________________

PAULINE (rockeuse)

Moi : Salut Charles ça va ?

Charles : Super maestro et toi ?

Moi : Ça va. Est ce que mon frère est revenu ?

Charles : Non, pas de Mike à l'horizon !

Moi : Super merci.

Ma mère était chanteuse et pianiste. J'allais la voir jouer à l'opéra et à des récitals quand j'étais petite. Mike à un an de plus que moi, il a 18 ans.
Ma mère est morte quand j'avais 7ans. 10ans qu'elle est morte... Et ça fait toujours aussi mal.
Charles connaissait bien ma mère, ils étaient amis d'enfance et ma mère à appris le piano à Charles.
Elle me l'a appris aussi. Mais mon père à tellement été triste à sa mort qu'il a ferme le piano à clé et à bannît la musique de cette maison. Il ne sait pas que je suis à Julliard, Mike non plus. Si mon père l'apprenait, il me punirait jusqu'à la fin de ma vie !

On s'installe à notre table habituelle et je prend une tarte au poulet.

Jena : Je pourrais pas venir ce soir à la répète, je suis collée.

Josh : Pourquoi ?

Jena : Longue histoire...

Tyler nous raconte ce qui s'est passé en cours de géo.

Moi : Je vais étriper cette vipère !

Jena : Laisse, t'inquiète ça va.

Moi : Non ça va pas du tout ! C'est grave !

Jena : Je t'assures, je vais bien.

Les parents de Jena l'ont abandonné quand elle n'était qu'un bébé. Elle est née en France. Ses parents adoptifs l'ont adoptée quand elle avait environ 8mois et ils ont emménagé à New York. Il ne lui reste presque rien de ses parents ni de son orphelina en France. Elle ne connaît même pas les prénoms de ses parents ni le prénom qu'ils lui avait donné. Elle n'a qu'un médaillon qu'elle garde tout le temps sur elle.

Zack : En parlant de Classique, Josh avait quelque chose à vous dire...

Josh lui lance un regard noir et lui jette un morceau de pain à la figure.

Zack : On joue pas avec la nourriture !

Tyler : Aller dis nous !

Josh : OK mais promettez moi que vous ne me jugerez pas...

Moi : Évidemment qu'on te le promet ! T'es notre ami Jo.

Josh : Bon... Comment dire... Je suis amoureux d'une personne comme dire... Spéciale.

Jena : On s'en doutait tu sais Jo... Tu ne nous présentais jamais de filles alors on a un peu deviné.

Tyler : Ouais mais t'inquiète pas, on a rien contre.

Josh : Hey, je ne suis PAS GAY !

Moi : Ah.

Tyler : Oups, la gaffe...

Josh : Je suis amoureux d'une fille.

Moi : Cool mais qu'est ce qu'elle a de spéciale ? Elle a 75 ans ?

Josh : Non. C'est une... Une classique.

Jena recrache toute l'eau qu'elle avait dans la bouche sur Jo.

Jena : QUOI ?!??!

Josh : Voilà voilà...

Jena était choquée, totalement prise au dépourvu et énervée.

Jena : J'aurais préféré que tu sois gay franchement...

Josh : Désolé de te décevoir !

Moi aussi je suis surprise. Je déteste les Classique je ne le nie pas. Mais Jo est mon ami et je ne veux pas le laisser tomber parce qu'il est amoureux d'une classique.

Moi : Jena... Ne prends pas le cas de Juliette comme une généralité ! Cette fille est sûrement très bien.

Jena : T'es gonflée quand même toi ! Pas plus tard que ce matin tu les critiquais et tu les insultais !!!

Moi : Josh est notre ami Jena.

Jena : JUSTEMENT ! Comment tu peux nous faire ça ?

Josh : Je fais ce que je veux aux dernières nouvelles !

Jena : Les Classiques ne sont que des abrutis, des cons, des...

Josh : ARRÊTES ! Tu ne la connais même pas !

Jena : Et je n'ai aucune envie de la connaître !

Josh : T'es vraiment trop égoïste ! Je devrais te demander la permission pour être amoureux ?

Jena : T'es vraiment qu'un con !

Jena attrape son sac et sors en furie du bar. Elle claque violemment la porte.

Charles : Un problème ?

Tyler : Non non.

Un silence gênant s'installe.

Moi : Elle va se calmer. T'inquiète pas Josh.

Josh était abattu et triste. Ça me faisait mal de le voir comme ça. Lui aussi partit en claquant la porte.

Il ne restait plus que Ty, Zack et moi.

Tyler : Cool l'ambiance...

Ty regarde sa montre et s'en va pour son cours de batterie.

Charles vient vers Zack et moi.

Charles : Et bah, c'est si mauvais que ça ?

Moi : Non c'est pas à cause de la nourriture Charles...

Zack : C'est la merde dans le groupe...

Charles : Ah... Je suis désolé de l'apprendre. Mais vous savez, dans un groupe il y a des hauts et des bas mais je vous connais depuis 3 ans environ et je mettrais ma main au feu que vous irez loin ensemble.

Moi : Merci Charles.

Charles : Je t'en pris maestro.

Zack : T'aurais du leur dire pour ton solo.

Moi : C'était pas le moment...

Zack : T'as décidé de faire quoi ?

Moi : Je vais refuser.

Zack : Pauline...

Moi : Zack, je ne veux pas jouer seule ! En plus tu sais bien que j'ai terriblement le traque ! Ce serait atroce !

Zack : Pauline on en a déjà parlé ! Tu es la plus douée du groupe. Tu ne pourras pas t'épanouir si tu restes indéfiniment.

Moi : Je ne veux pas faire une carrière de soliste. Je veux rester avec vous.

Zack : L'année prochaine on ira dans des facs différentes mon cœur. Le groupe se séparera. C'est pas un projet qui nous fera vivre. C'est juste une bande d'amis qui sont passionnés par la musique et ça nous fera de beaux souvenirs quand on sera vieux.

Moi : Tu ne prends pas le groupe au sérieux ?

Zack : Si mais...

Moi : Je vois... Tu fais ça juste pour le fun ! Mais moi tu vois, j'ai fais des sacrifices pour ce groupe, j'ai fais des sacrifices pour la musique. Appart la musique je ne sais rien faire, j'ai pas d'avenir Zack !

Zack : Pauline sois réaliste, combien de groupe arrivent à percer ? 1 sur 40 peut être.

Moi : OK...

Je prends mon sac et ma guitare et je m'en vais en prenant soin de claquer la porte.

C'est la merde. Dans le groupe tout le monde à des problèmes...

Josh aime une Classique, Jena à été adoptée, les parents de Tyler sont divorcé (sa mère est alcoolique et son père est tout le temps en voyage d'affaire), ma mère est morte et mon père ne sait pas que j'étudie la musique. Zack n'a pas de problèmes c'est bien le seul...

___________________________

JENA (rockeuse)

17h. Je me dirige vers la salle d'étude pour mon heure de colle. Je suis tellement énervée... Josh aime une classique, sachant que les classiques sont nos pires ennemis depuis toujours, cette **** de Juliette qui me parle de mes parents (d'ailleurs comment connaît elle ma vie ?) et le groupe qui va mal...

Je m'assois au fond de la pièce et j'aperçois Juliette et ses cheveux roux attaches en un chignon trop serré. Au premier rang évidemment. Pimbêche jusqu'au bout celle la !

Elle tourne la tête et me regarde d'un sourire narquois. La colère monte, monte, monte.
Je reçois un texto. Je fais semblant de faire tomber mon crayon et me penche pour le ramasser. Je prends discrètement mon téléphone et lit le texto.

- Numéro inconnu -

Tu vas regretté de m'avoir versé cette bouteille d'eau sur la tête.
~J

- Moi -

Tu vas regretter d'avoir parler de mes parents ! Comment as tu eu mon numéro ? Et comment sais tu que j'ai été adoptée ?

- Juliette -

Trop de questions je ne suis pas Google.

- Moi -

Réponds espèce de tarentule !

- Juliette -

J'ai eu ton numéro par Josh.

- Moi -

Réponds à toutes les questions.

- Juliette -

Sinon quoi ?

- Moi -

Tu sais pas de quoi je suis capable.

- Juliette -

Tu ne me fais pas peur !

J'éteins mon téléphone. Je fixe Juliette. Elle tourne la tête vers moi et me lance de nouveau ce petit sourire supérieur. Je la hais !

Le surveillant m'autorise à aller aux toilettes et je m'éclipse. Je me penche sur le lavabo et m'asperge le visage d'eau fraîche. J'observe mon reflet.

Grands yeux bleus, longs cheveux blonds avec des mèches bleus, bouche légèrement pulpeuse et rose. Un grin de beauté sur le cou et une petite cicatrice sur la tempe. Tout est normal. C'est moi dans la glace mais je ne me reconnais plus. En une journée, tout s'est effondré autour de moi.
Je me laisse glisser contre le mur et pose mon front sur mes genoux. J'éclate en sanglots et laisse couler les larmes sur mes joues.

... : Pleure pas.

Je lève la tête et je vois Pauline. Je me lève et essuie mes larmes. Elle me prend dans ses bras.

Pauline : Ça va aller t'inquiète.

Moi : C'est le bordel.

Pauline : Tu parles de Josh ?

Moi : Si seulement il avait été gay...

Pauline éclate de rire.

Pauline : Tu connais Josh, ça lui passera sûrement. Et si c'est sérieux, il faudra qu'on le laisse faire ses choix. C'est notre ami et il mérite d'être heureux. Et si cette fille le rend heureux même en étant une classique, personnellement je n'opposerais pas d'objection.

Moi : Je me sens mal de lui avoir dit ce que je lui ai dit... Mais je hais les classiques.

Pauline : Moi aussi... Mais Josh est plus important pour moi que ce conflit.

Moi : Je m'excuse de ce que je t'ai dis...

Pauline : C'est oublié. Et par rapport à Juliette, ne t'occupe pas d'elle.

Moi : Merci.

Pauline : Tu veux venir dormir à la maison ?

Moi : Je suis en colle.

Pauline : On s'en fou !

Pauline ouvre la fenêtre et je comprends ce qu'elle veut faire. On faisait ça tout le temps l'année dernière ! On sortait en douce ou on séchait en passant par une fenêtre. D'ailleurs, on s'est tordu plus d'une fois la cheville à cause de ça.

Pauline passe en première et s'accroche au lierre. Elle se laisse glissé et atterrit sur le sol. Je la rejoins et nous escaladons le muret pour sortir. On prend le bus et nous arrivons chez elle.

Je salue son père et son frère et nous montons dans sa chambre.

On passa la soirée à regarder des films et à manger de la pizza. C'était tellement parfait que j'en oubliait tout ce qui c'était passé aujourd'hui.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top