18 ♫

Encore une fois, je suis l'un des premiers à arriver en classe ce lundi matin. J'ai encore mes écouteurs dans mes oreilles, et je dessine, comme d'habitude. Mais contrairement aux autres matins, ma main droite tremble. Je suis nerveux. J'entends la chaise à ma gauche bouger et je tourne la tête vers celui qui vient de s'asseoir rapidement sur sa chaise, si bien qu'il a faillit tomber. Zhennan ne sait définitivement pas faire les choses doucement, mais je le comprends, pour une fois.

Minghao... Tu sais, je t'adore mais... Pourquoi ? Me demande-t-il sans réellement comprendre.

Je dois vraiment justifier ce que j'ai posté ce week-end ?

Bah... Excuse-moi mais c'était un peu violent... « Je suis gay, et je vous emmerde tous autant que vous êtes. ». Toi qui ne voulait pas que ça se sache...

J'ai pas posté ça sur un coup de tête. J'ai bien au contraire réfléchi avant d'écrire ça.

Je ne comprends juste pas... Murmure-t-il.

Je ne t'ai jamais dit de comprendre, justement, soupiré-je.

Zhennan ne dit rien de plus, ayant probablement enfin remarqué ma mauvaise humeur. La classe se remplie petit-à-petit, j'ai un sentiment de malaise. Je sais que la plupart parlent de moi, mes oreilles sifflent quand j'entends des personnes chuchoter mon prénom. Mais au moins, l'objectif est réussi. On parlera certainement moins de Jun.

Les premières heures passent lentement. A onze heures, nous avons une heure de pause, puisque mon professeur de mathématiques est toujours absent. Comme après cette heure, il est midi, nous pouvons donc sortir de la salle de classe si nous le souhaitons. Chose que je ne fais pas. Je reprends simplement le dessin que je faisais tout à l'heure.

Minghao ?

Je sursaute en entendant qu'on m'appelle. Je tourne la tête vers mon interlocuteur, qui n'est autre que Junhui.

Faut qu'on parle.

J'hoche simplement la tête et je me lève de ma chaise, laissant mes affaires là où elles sont. Nous sortons de la salle de classe et nous allons sur le toit du lycée pour plus de tranquillité, puisqu'il n'y a personne à cette heure.

Pourquoi t'as fait ça...? Je ne comprends pas...

Tu m'as dit qu'il fallait que je trouve un moyen pour que tu aies moins de visibilité. C'est donc ce que j'ai fait, réponds-je avec sincérité.

Je n'étais pas sérieux quand je disais ça.

Je sais bien, mais tu étais seul, et je t'ai dit que tu n'avais pas à endurer ça tout seul...

C'était pas la peine d'inventer un mensonge pour moi...

Je n'ai jamais dit que c'était un mensonge, il hausse un sourcil, écoute. Je veux que tu arrêtes de m'en vouloir, surtout que ce n'est pas moi. Je ne sais pas comment te le prouver, mais j'ai été sincère. Je ne veux pas que tu me prennes pour un connard alors que ce n'est pas le cas, car je veux être ton ami. Je sais que c'est étrange, puisque pile quand tu m'avoues que tu es un castra, la nouvelle est diffusée. Mais ce n'est pas mon genre de vouloir descendre les autres.

Jun ne dit rien. Son regard envers moi est maintenant attendri, il ne semble plus réellement en colère. Il s'approche de moi et sans me prévenir, il me prend dans ses bras, et c'est quelque chose qui m'étonne au passage. Mais je sens mon cœur s'alléger.

D'accord Minghao... Je veux bien te croire...

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