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C'est dans une ambiance classique, écoutant une sonate au violon de Beethoven, que j'en profite pour me reposer. La semaine a été longue et éprouvante, j'ai besoin que mon cerveau pense à autre chose.
Il est vrai qu'avant que je ne rencontre Junhui, je n'étais pas réellement intéressé par la musique classique. Ce dernier m'a fait une playlist de musiques que je dois à tout prix écouter et il est vrai qu'aux premiers abords, on a envie de dire que la musique classique, c'est de la merde. Mais je pense que c'est surtout très travaillé. On dit parfois que la musique classique, c'est calme. J'étais du genre à penser ça. Mais la Sonate que j'écoute n'est absolument pas calme.
Je rouvre les yeux au bout d'un moment, entendant mes parents m'appeler pour le dîner. Je mets ma musique en pause, enlève mes écouteurs, et je sors de ma chambre pour rejoindre mes parents à table. Nous commençons à manger, d'abord silencieusement.
— Tu vas bien ? Me demande ma mère.
— Oui, plutôt bien, et toi ?
— Je vais bien aussi. Tu as passé une bonne semaine ?
Il est vrai que je ne vois pas beaucoup ma mère. Elle travaille à l'hôpital et est beaucoup prise par son boulot. Je mange la plupart du temps avec mon père, mais ça ne veut pas dire que ma mère ne s'occupe pas de moi, loin de là.
— Oui, elle était fatigante, entre mes oraux, mes exposés et examens écrits...
— Oh, c'était cette semaine ? Me demande-t-elle, j'hoche la tête. Et ça s'est bien passé ?
— Oui, ne t'inquiète pas.
— J'ai aussi appris que tu avais sympathisé avec quelqu'un, je crois ?
— Oh... Junhui ? Demandé-je, en regardant mon père qui a certainement dû dire à ma mère que je m'étais fait un nouvel ami.
— Certainement. Quoiqu'il en soit, j'aime bien savoir qui sont tes amis, n'hésite pas à l'inviter, un jour !
— Je lui proposerai.
Même si je dis ça, je doute réellement pouvoir l'inviter un jour. Si j'explique que Jun ne parle pas parce qu'il a honte de sa voix à cause de sa castration, ça risque de rapidement être gênant.
Le repas se termine après quelques minutes. Je débarrasse mes couverts et je retourne dans ma chambre. Je remets mes écouteurs dans mes oreilles et je vois, en allumant mon téléphone, que j'ai plusieurs appels manqués de Jun. Je fronce les sourcils, et je décide de directement le rappeler. Bien heureusement, il répond directement. J'entends des reniflements à travers le téléphone. Je me sens maintenant inquiet.
— Junhui ? Tu vas bien ?
— T'es sérieux de me demander ça ? Pleure Junhui.
— Désolé mais je m'inquiète. Que se passe-t-il, pourquoi tu pleures ?
— Ce serait plutôt à moi de te poser des questions, Minghao... Je commençais à avoir confiance en toi...
— Comment ça ? Je ne comprends pas...
— Tu ne comprends pas ? Ris Junhui, mais ce n'est pas le genre de rire que tu as quand tu es heureux, c'est plutôt un rire nerveux. Je t'invite à te rendre sur Weibo dans ce cas. Tu verras l'ampleur de ta connerie.
— Quelle connerie ? Demandé-je, toujours sans comprendre.
— Franchement, merci Minghao de m'avoir fait croire qu'avec une voix comme la mienne, je pouvais facilement me faire des amis. T'es peut-être bien le pire des cons que j'ai pu rencontrer.
— Hein ? Mais-
Je n'ai pas le temps de continuer ma phrase, que Junhui coupe l'appel. Je ne cherche même pas à le rappeler, je vais simplement sur Weibo comme il me l'a dit. À peine j'ouvre l'application que je vais sur le profil de Jun. Et ce que je vois me surprend.
« T'as gardé ta voix de gosse mais tu la caches. Apparemment, être castré est peut-être une bonne chose. Elle nous empêche d'entendre ta voix insupportable. »
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