— Tu reviens à quelle heure ? Me demande ma mère alors que je mets mon manteau.

— Je ne sais pas, dans une heure ou deux je pense ? Au pire, je t'envoie un message.

Elle hoche doucement la tête et elle part dans le salon, tandis que je sors de la maison. Nous sommes vendredi, donc en Week-end et c'est bien pour cette raison que ma mère a accepté que je sorte ce soir, surtout que je l'ai prévenu au dernier moment.

La raison pour laquelle je sors ce soir s'appelle Junhui. En effet, ça fait un peu plus d'une semaine que je suis au courant, et un peu plus d'une semaine que je l'ignore. Il m'a donné un mot avant de partir, me donnant rendez-vous ce soir au parc à côté du lycée.

J'ai une nouvelle fois mes écouteurs dans mes oreilles, profitant en plus du calme de la nuit pour me détendre un petit peu. J'avoue que je suis un petit peu stressé, ça m'étonnerait que Junhui soit content que je l'ai ignoré. J'arrive finalement au parc, et je peux voir une silhouette attendre devant. J'enlève mes écouteurs et je vais rejoindre cette silhouette qui est celle de Junhui.

— Salut, lui murmuré-je.

— Salut.

Sa voix aiguë traverse mes oreilles, comme si j'avais oublié quelle était sa véritable voix. Je soupire légèrement. Il me propose que l'on rentre dans le parc, ce que j'accepte en hochant doucement la tête. Nous commençons ainsi à marcher silencieusement, mais plus pour très longtemps.

— Minghao... Soupire-t-il. Tu sais, il y a une chose que j'espérais, lorsque je t'ai dit que j'étais un castrat.

— Laquelle...? Murmuré-je.

— Que tu ne m'ignores pas, comme tu l'as fait cette semaine.

Je mords la lèvre inférieure. Je me doutais qu'il allait parler de ça.

— Tu sais, être un castrat n'est vraiment pas quelque chose de facile, et quand tu m'as dit que les gens qui s'étaient moqués de moi étaient juste de gros cons sans cervelle, je me suis justement dit que t'en étais pas un. Mais là, je ne sais pas vraiment quoi penser...

— Je suis désolée Junhui, j'ai juste... Besoin d'un petit temps pour me faire à cette idée...

— Celle que j'ai littéralement pas de couilles mais que je suis quand même un mec ? Je m'en doute. Mais ça fait hyper mal de voir que tu m'ignores...

— Excuse-moi...

Junhui ne répond rien, il ne fait que s'arrêter et c'est pourquoi je m'arrête aussi.

— Est-ce que tu vas continuer à m'ignorer...?

— Non, je n'ai pas envie de t'ignorer éternellement, Junhui. Je sais que j'ai été con cette semaine mais en vrai, avant que je ne sache pour ta voix... Je ne comprenais pas pourquoi les gens t'ignoraient, parce que tu est quelqu'un de vraiment gentil, je voulais être ton ami.

— Mais tu ne veux plus l'être, je suppose.

— Bien au contraire, Junhui. Tu es toujours le même, et je veux être ton ami...

— Tu vas donc arrêter de m'ignorer ?

— Je vais tout faire pour arrêter de jouer le con. Je te le promets.