06 - Érine Is Back (Partie I)
L'air qui m'entourait embaumait la sueur ainsi que l'humidité, ces effluves morbides me donnaient la migraine. Les murs autour de moi était grisâtres, l'homme prit alors place sur un fauteuil en croisant les jambes. Je ne savais plus où je mettre et tremblante je me plaçais debout derrière le canapé qui lui faisait face.
Il avait l'air en pleine réflexion encore une fois, je me sentais de trop, une figurante sur une vaste scène. La pièce était si grande qui je n'en voyais pas le bout, même si ce n'était qu'une illusion d'optique. En réalité le pièce était très petite, les murs gris et identiques les uns aux autres. Seul un mur était pourvu d'un immense miroir, ma propre vision dans le reflet me filai la chair-de-poule, j'avais l'air d'un fantôme avec mon teint si pâle et mes cheveux ternes.
Le psychiatre attira mon attention en tapotant sur l'accoudoir du fauteuil de ses longs doigts fins, je relevai la tête décidé à lui donner toute mon attention.
« - Installe toi je t'en prie, soupira-t-il en désignant le canapé sombre.
Hésitante, je pris place en me laissant délicatement tomber sur le cuir. Ce fut comme instantané, je me sentis accaparé d'une vulnérabilité inégalable. Mon ventre se noua de terreur, la luminosité de la pièce ne passait que par la vieille ampoule jaunâtre qui gisait au plafond, vieille de deux milles ans.
- Pour commencer on va apprivoiser l'obscurité progressivement. Tu vas respirer doucement tandis que baisserai peu à peu l'intensité de la lumière, d'accord ? On va commencer sur quelques minutes sans aller totalement jusqu'au bout, OK ? »
J'écoutai impassiblement ses instructions, elles me semblaient d'une banalité sans équivaut mais en même temps d'une importance capital.
J'étais perdue à chacun de ses mots, je les enregistrais alors qu'ils perdaient de leur sens petit à petit. Il attendit un peu, jaugeant ma réaction et voyant qu'il n'y en avait pas il posa sa main sur mon bras avec une douceur touchante.
Je posai mon regard sur lui, des larmes menaçaient de couler. Me reprenant, je fermai les yeux de toutes mes forces comme pour reprendre courage puis les rouvrit pour hocher la tête avec détermination.
Je le vis s'emparer d'une télécommande, baisser tout doucement la molette alors que comme si la molette et la lumière furent coordonnée, celle-ci perdis en intensité jusqu'à ce que je ne pus plus apercevoir les murs. Ce fut comme un puissant détonateur, lors d'un bref instant je crus que ma peur s'était envolée. Qu'elle n'avait été que factice.
Seulement la réalité reprit le dessus toujours plus violente, destructrice. Je suffoquai, cherchant désespéramment une bouée à laquelle m'accrocher pour ne pas sombrer dans les profondeurs de la nuit.
L'obscurité m'envahissait de toute part, me plongeant dans un grand vide intérieur et m'arrachai mes repères. Cette absence de frontières entre mes peurs et la réalité semblait amplifiée par l'épouvante accompagnée de l'horreur. Les ténèbres m'engloutissaient tel un monstre dévoreur d'âme.
Je dû puiser dans ma réserve de courage pour ne pas laisser mes larmes s'échapper. Mais la perte de contrôle était telle qu'elles coulèrent le long de mes joues, les inondant. Ma vue se brouilla, je me fis violence pour ne pas hurler de tout arrêter.
Malgré tout je ne contrôlais plus rien. Un cri aigu semblable à celui d'une bête agonisant s'échappait de ma gorge mettant fin à cette atroce séance de torture.
*
Lorsque le professeur m'interrogea je ne répondis pas tout de suite, beaucoup trop perdue dans mes pensées. J'avais passé une nuit et une soirée affreuse, je n'avais toujours pas digéré l'expérience réalisée la veille.
Mes paupières lourdes me laissaient à peine visualiser la pièce qui m'entourait, toute la classe semblait avoir les yeux rivés sur moi.
L'embarras me fit rougir de gêne, je me tassai sur moi-même essayant tant bien que mal de m'échapper de tous ses regards insistants. Je secouai la tête en réponse au professeur qui se tenait maintenant devant ma table les bras croisés, ses sourcils broussailleux qui se rejoignaient presque étaient froncés.
« - Mademoiselle Lesage c'est la cinquième fois que je vous reprends en deux semaines et je ne suis pas quelqu'un de patient, dit-il en embrassant du regard la classe qui ne dit mot.
Je me sens humilié, une haine soudaine s'anime au fond de mon ventre. Je déteste être mise en avant, surtout quand c'est pour de mauvaises raisons. Je me mords la lèvre inférieur en priant pour qu'il interroge quelqu'un d'autre, ma voisine ne me vient même pas en aide. Elle se contente de fixer le tableau honteuse, de qui ? De moi ? Cette fille est vraiment trop étrange. Tandis que je suis encore une fois de plus perdue dans mes réflexion, je perçois les paroles rapportées comme presque étouffées, flous.
- J'ai besoin d'un volontaire pour accompagner Elvyna à la Vie Scolaire, proclame-t-il pour sentence.
L'attention du professeur face à moi capte une main levée derrière moi, il hoche la tête et sans me regarder reprends sa place à son bureau.
Je grogne en mon fort intérieur de réduire à bouillit chaque crayons peuplant son tiroir, mince vengeance mais ça me permit de penser à quelque chose de plus léger que la convocation qui allait suivre. Je me levai de ma chaise sans trop attirer l'attention des élèves qui s'étaient remit à travailler pour rejoindre le couloir.
Une présence me suivit pendant le temps que je marchais, avant que je ne me retourne pour dévisager sévèrement la personne qui avait la tâche de me livrer à la justice.
Je suis plus qu'étonné de reconnaître Charlotte, avec ses cheveux roses ébouriffés dans tous les sens. Elle possédait un délicat sourire charmeur et innocent, nous étions dans la même école primaire étant plus petites. Nous n'étions pas amies, je ne l'avais jamais approchée sans doute parce que nous étions trop différentes.
Elle la princesse de l'école et moi l'ombre qui n'osait pas emmètre le moindre son en public. Le corps presque parfait, la mine radieuse et son tempérament de manipulatrice hors pair faisait d'elle le parfait stéréotype des films hollywoodiens.
J'avais envie de vomir, pourquoi cette fille s'était-elle portée volontaire pour m'accompagner ? À moins qu'elle ne retire une quelconque satisfaction à me voir me faire sermonner. N'ayant pas envie de me créer d'autre problème je me retournai sans lâcher un mot, comme au bon vieux temps.
J'entendis ses talons claquer sur le carrelage froid, elle m'attrapa le bras avec une force qui m'étonna. Je haussai les sourcils en la dévisageant mauvaisement, mais bon-sang que me voulait-elle ?!
- Qu'est-ce qu'il y a ? marmonnai-je gênée par son regard insistant.
- Tu vas bien ? Me questionna-t-elle soucieuse, penchant la tête sur le côté.
Deuxième coup de surprise, cette fille était vraiment très douée pour jouer la comédie. À moins que je ne l'avais jugée trop vite, à près tout elle n'avait jamais rien fait de mal. Du moins à ma connaissance.
- Pourquoi je n'irai pas bien ? Cinglai-je en me dégageant de son emprise.
- Je ne sais pas, dit-elle penseuse. Tu ne viens pas en cours, tu as des cernes si visibles qu'on dirait un zombie et tu n'écoutes plus en cours... On l'a tous remarqué tu sais.
Je me retourne une fois de plus vers elle, de sorte à ce que je sois bien face à elle. Son regard est sincère, ses paroles le sont aussi. Elle a l'air inquiète pour moi, je n'arrive pas à y croire, pourquoi une fille comme elle se préoccupe-t-elle de moi ?
- Et alors ? On a pas tous la chance d'avoir du maquillage pour ce cacher.
- Ça n'a rien à voir, je te parle du pourquoi pas du comment.
- Que veux-tu dire ? M'exclamai-je en haussant le ton.
- C'est à cause de Nahel que tu es comme ça, n'est-ce pas ? Objecte-elle avec une douceur surprenante.
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NDA:
Alors ? Que pensez-vous de Charlotte ? De son insinuation ?
De la réaction d'Elvyna face à "l'expérience" du psy ?
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