02 - Des causes et des conséquences (Partie I)

Deuxième journée de cours interminable, j'ai enchaînée deux heures de bla-bla sur le programme de chaque matière puis une heure sur l'orientation possible à travers nos différentes filières. Étant en ES je m'étais coltinée une vaste étendue de choix de carrières possibles selon tel ou telles études.

L'avantage était que le lycée avait choisi de nous laisser partir quelques heures plus tôt que prévu. Grâce à une certaine visite du lycée aux secondes, certains terminales avaient étés désignés au hasard pour faire partie du cortège de guide. C'est avec soulagement, partagé par les plus chanceux d'entre nous qui avons échappés à cette corvée, que je sors et rejoins les filles.

Elle m'attendent devant le portail, leur éternel sourire s'agrandit quand elles me voient.

« - Salut Elvy' ! Comment tu vas ? Me demande la brune en m'embrassant la joue.

- Super !

Je jette un léger coup d'œil à Aveline qui fixe maintenant son portable, elle dégage ses cheveux de sa nuque et nous regarde.

- Quoi ? Nous questionne-t-elle en haussant un sourcil avec un sourire malicieux.

- On y va ? »

J'acquiesce puis toutes les trois nous entamons le trajet pour ce rendre chez Mei, le chemin à pied est rapide. Elle a cette chance de n'habiter qu'à seulement dix minutes du lycée, sachant que je dois en parcourir dix minutes de plus. Même si la plupart du temps le chauffeur de Mei vient nous chercher, ce qui m'arrange la plupart du temps.

Notre trajet est accompagné de bavardage un peu bateau, comme par exemple le programme de cette année, les épreuves qui nous attendent à la fin de l'année et toute sorte de sujet inintéressante mais nous concernant.

Au bout de quelques minutes de marche nous franchissons le portail du domaine familiale Chan. Le terrain est immense, magnifique et garnie de verdure accompagné de fleur de toutes sortes ! J'adore cet endroit, même en hiver la nature paraît vivante. La demeure n'est pas une maison mais une villa de vacances, malgré le fait que Mei l'occupe depuis son entrée au lycée.

La porte est titanesque, les gravures baroques ont l'air avoir été faites à la main, ce qui est très probable. Quand les filles l'ouvrent je peux voir l'intérieur du cottage, la lumière du soleil envahit chacune des pièces d'une douce lueur.

Les filles ce posent sur le canapé du grand salon en déposant leurs affaires contre le mur de l'entrée. Je les imites et me hâtes pour les rejoindre, elles allument la télé sans vraiment la regardé, on apprécie avoir un bruit de fond. Ce nous donne cette impression que nous sommes dans un café ou bien au beau milieu d'une foule sans pour autant que le bruit nous submerge.

Posé en tailleur j'écoute mes amies débattre sur les garçons peuplant leur classe cette année. Après quelques minutes de discussion je sens que l'atmosphère est détendue et j'ose enfin posée cette question qui me brûle les lèvres depuis hier soir :

- Aveline ? Où étais-tu hier soir ? Pourquoi tu ne m'as pas répondue ?

- Quoi ? Demande-t-elle ne s'attendant sûrement pas à une telle question de ma part.

Je n'étais pas d'une curiosité maladive mais cette conversation étrange que j'avais entretenue avec son petit ami, m'avais troublé. Il devait vraiment s'inquiéter pour avoir à m'appeler moi, alors qu'il ne me connaissais pas. Il l'avait donc appeler plus d'une fois et essayer de la contacter durant un certain temps.

- Tu sais... Hier soir, Ian m'a appeler pour savoir-

- Oui oui, me coupe-t-elle en passant rapidement sa main dans sa longue chevelure rousse. Je prenais un bain, pour une fois ! Et je me suis endormie dedans, avoue-t-elle en riant.

- Tu nous as vraiment fait peur tu sais, répliquai-je en haussant un sourcil comme pour soulignant mon reproche.

- Personne dans la maison n'a entendue ton téléphone sonner ? Questionne soudainement Mei.

- Il était en silencieux.

Je hoche la tête signifiant que le sujet est clos. Même si je ne crois pas en son mensonge, je doute qu'il y est quelque chose de très passionnant dessous. Du moins, je sais que vu la réaction de mon amie, si je creuse, je risque de me faire rembarrer.

Quand à Mei elle fixe son amie septique mais ne pose aucune questions, cette dernière a subitement trouvé un quelconque intérêt pour la télévision car elle semble très concentré. Je l'accuse de ne pas oser nos regarder en face sachant pertinemment que l'on a remarqué son mensonge. Aveline peut être très douée pour mentir, mais quand on la prend de cour elle peut se trahir si facilement.

- Au fait quand reviennent tes parents et ton frère ? Interrogeai-je me tournant vers la jeune asiatique.

- Je crois qu'ils reviennent dans une semaine, ils sont rentrés de Londres après moi et sont arrivés à Paris hier.

Elle me sourit tristement et je ne peux que lui prendre la main pour la consoler. Mei a beau être une jeune fille intelligente et forte, elle est aussi très sensible et aime sa famille plus que tout. C'est un de nos plus grand points communs, je ferai tous pour ma mère car c'est en quelque sorte la seule famille que j'ai. Sans compté ma tante et ma cousine ainsi que ma grande-tante.

Pour l'histoire, ma mère avait à peine dix-neuf ans quand elle est tombée enceinte, elle a alors abandonnée ses études et ses petits jobs. Abandonner ce petit être innocent que j'étais, était impossible pour elle, c'était un cadeau tombé du ciel. Elle avait grandit chez sa tante avec sa sœur, leurs parents étaient morts dans un triste accident de voiture. Ma grande-tante l'avait en quelque sorte jeté à la porte quand ma mère leur avait annoncer sa grossesse.

Un bébé coûtait chère et la famille n'était pas prête à accepter l'enfant parmi elle. L'excuse qu'avait trouvé la tante était : « On ne va pas gaspiller de l'argent pour un bâtard ». En effet, l'enfant était bien illégitime. Ma mère, encore jeune avait rencontré mon père lors d'une fête où elle avait un peu trop bu. Après ça, elle ne l'avait jamais revue. Je savais que le choix de me garder avait dû être difficile mais qu'elle ne le regrettait pas.

Depuis ma mère et moi vivions comme nous pouvions, les aides n'étaient pas très nombreuses et suffisaient juste à payer le loyer. Sa sœur, soit ma tante, pouvait très bien lui donner de l'argent mais il subsistait encore des tensions entre les deux sœurs, ma mère ne l'avait toujours pas digéré et voulait rester digne, quitte à rester pauvre.

La citation favori de ma mère était « l'argent ne fait pas le bonheur », seulement l'image à beau donnée tout son sens elle n'est pas totalement véridique. La misère avait rendu ma pauvre mère fatigué, elle se tuait au travail et quant à moi, je devais en subir les conséquences malgré ma résignation.

Avec ma mère on ne savait jamais à quoi s'attendre. Elle était encore pleine de jeunesse et de folie, ce qui la rendait encore plus terrifiante dans ses actes et sa manière de penser. Ma mère et moi n'avions cependant que dix-neuf ans d'écart, à défaut d'avoir eu une mère très présente lors de ma croissance, je m'étais construite majoritairement seule.

La distance de ma mère avait été soldé par de nombreuses absences à répétition à cause du travail mais aussi de ses sorties en boite, à traîner dans des bars jusqu'à pas d'heures. L'adolescente qu'elle était encore à l'époque avait préféré laisser sa progéniture à une nourrice, mais au bout de quelques mois, le manque d'argent c'était clairement fait ressentir et elle avait dû arrêter ses sorties et par la même occasion son travail.

Me replonger dans le passé me procure des frissons, quand je fais le bilan de ce qu'a vécue ma mère je ne peux que respecter ce qu'elle est devenue aujourd'hui et le faite qu'elle soit toujours debout.

Quand je regarde Mei, elle qui n'a pas forcément eu des parents très présents au long de son enfance je la comprends mieux que personne. Celle-ci se lève du canapé pour s'éclipser dans la cuisine pour ramener des boissons, en temps normal la villa grouille de gouvernantes mais aujourd'hui il n'y a personne. Sans doute parce qu'elles sont encore en vacances, j'en doute mais je ne pose pas de question et me joins à Aveline qui pianote sur son téléphone. Son front est barré par un plie, de colère ou de concentration, aucune idée...

J'ai beau la connaître depuis la tendre enfance, parfois j'ai l'impression qu'elle est une inconnue. Elle se renferme tellement.

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NDA:

Alors ? Que pensez vous des ses amies ?
D'Aveline, nom soit dit en passant plutôt étrange non? Remarquez tous leurs noms sont plus ou moins originaux ! 😂
Mei ? Son caractère ?

Les éclaircissements de la famille d'Elvyna ? Sont ils surprenants ?

N'hésitez pas à laisser vos petites pensées et vos remarques.

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