La guetteuse

Toi ma douleur, ma peine qui ne me quitte pas
Christophe Maé - Ma douleur, ma peine


Le silence s'installa entre Nathan et son « frère »

Nathan puait le sang et son odeur de fer

Le soleil s'engouffra au travers des rideaux

S'en allant refléter des pupilles couleur mer

Le regard de Nathan. L'expression dans le vague

Il semblait atérré, ce après aujourd'hui

Se triturant les doigts comme s'il portait une bague

Les pupilles dilatées comme s'il cherchait à fuir

« Il faudrait qu'on règle ça », enchaîna Anthony

« Mais comment mec ? C'est la police ! » Hurla Nathan

« Ils savent tout à l'avance, c'est de la folie ! »

« Ils nous ont pris en tenaille, comme dans un carcan »

Anthony se taisait et semblait réfléchir

Le silence reprit place au travers du salon

« C'est impossible qu'ils sachent tout » redit Anthony

Nathan se répéta : « C'est bien le cas pourtant »

« C'est comme si quelqu'un parmi nous les renseignait »

« Une taupe, tu dis ? Tu n'y penses pas »

« Si, je te dis. Ou sinon comment ils sauraient ? » 

Répliqua Anthony, en faisant quelques pas

Le temps était tout frais, malgré le chaud soleil

L'ambiance était sérieuse, portée sur une question

Comment leurs défunts auraient la paix du sommeil
          [ Éternel

S'ils ne trouvaient pas le traître, la taupe en question

En fait, Anthony pensait, il pensait beaucoup

Ses idées allaient vers sa jeune fleur, sa jeune flamme

Il aurait pu être de ceux décédés ce jour

Il aurait disparu aux yeux de sa jeune dame

Cette fille aux yeux de feu qui l'avait embrasé

Et cela rien qu'en posant les yeux dans les siens

Il lui aurait fait mal, après s'être enlacés

La veille. Alors qu'il ne voulait juste plus que son bien

Son poing serré, il repensa à son choix pris 

Tout quitter après un dernier coup juste pour elle

Faire autre chose, avoir une très moins dangereuse vie

Pouvoir lui assurer qu'il serait là pour elle

Plongeant dans son fauteuil, le regard vers Nathan

Qui ne bougeait pas, ou d'un mouvement latent

Anthony s'entendit fort crier un « Eurêka »

Dans son esprit, une lumière blanche s'alluma

__________

Pamela allongée sur son lit, repensait

À ses mots entre son homme et elle même ce matin

Il voulait la garder au chaud en sécurité

Et elle ne voulait que se sentir entre ses mains

Près de lui et cela même quand il allait en

Mission. Elle voulait ressentir comme lui faisait

Comment s'y prendrait-elle pour que d'avis il change ?

Et allongée, c'était bien à ça qu'elle pensait

Quand soudain, un message fit bouger son portable

Elle ressentit comme une forte décharge électrique

Voyant que le prénom d'Anthony s'afficha

Et puis quelques mots en plus : « Guetteuse, ça te dit ? »

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