Chapitre 2
Je me lève donc, et prend vite mon manteau.
— Qu'est- ce que tu vas faire dehors ma fille? demande ma mère d'une voix âpre.
— Oh, je dois juste aller voir Maya! Salut!
Non, évidemment je n'allais pas voir Maya. J'ai honte de mentir à ma mère, mais il faut que je tente, sinon je ne serai jamais tranquille. En plus, il ferment demain. Je n'ai qu'aujourd'hui pour m'inscrire. Et puis, de toute façon, je n'ai aucune chance d'être tirée au sort!
Alors, où est ma Maison de Quartier? Tandis que je me dirige vers un bâtiment semblant être ma maison de quartier?? Le vent froid me fouette le visage, me décoiffant. Je suis la seule dehors, car personne n'ose sortir, de peur de se rendre malade et de ne pas avoir les moyens de se faire soigner.
Ah, ouf, c'est bien ma maison de quartier. Je me dirige vers le guichet. Une femme aux beaux cheveux roux qui a l'air de s'ennuyer ferme est accoudée derrière le comptoir:
— Bonjour!
— B'jour. Qu'est- ce que tu veux, demande- t- elle, méfiante
— Je pourrais avoir le formulaire d'inscription aux citygames, s'il- vous plaît?
— Tu te présentes aux Citygames? demande- t- elle, bouche bée. Mais t'es toquée, ma pauvre? C'est la mort, là- bas! Mon cousin a tenté il y a deux ans il s'est fait tuer par un tigre!
— Un tigre????
— Ouaip. Et le pire, c'est qu'il ont passé la scène plusieurs fois à la télé, tout en commentant l'horreur du truc. A cause de ça, ma tante s'est suicidée.
— Attendez... C'est l'affaire Geoffroy Didier?
— Exact. Comment tu sais ça?
— A l'époque, on avait des rebelles dans notre immeuble, du coup ils ont profité de l'affaire pour dénoncer la cruauté du gouvernement... On les a plus jamais revus...
— Tant mieux. Moi, je dis qu'on vit mieux tranquille. Les remous, c'est pour les agitateurs: moi, j'ai décidé de me ranger dans le rang des calmes.
— Tu est dans quel quartier d'ailleurs?
— N° 3
— Ah ouais, t' as de la chance
— Mouais. C'est pas parce que je suis dans un quartier avant le tien que je suis mieux logée, tu sais
— Bien sûr que si! Vous avez de l'eau chaude, une vieille télé mais de qualité quand même et vos appartements sont plus grands
— Ouais, mais c'est pas les Quartiers non plus
Elle commence à m'énerver, celle- là! Comme si personne ne savait que les numéros de quartiers vont du plus supportables au plus infernal.
— N'importe quoi! J'ai une amie qui est de quartier 150, tu crois qu'elle s'amuse, dans la crasse? Ils n'ont même pas d'eau courante et leur appartement fait 10mètres carrés alors qu'ils sont 8!!
La fille hausse les épaules d'un air snob:
— Oui, bah je pense pas que c'est l'enfer non plus!
Alors là je vois rouge. La gifle pars toute seule: je suis tellement choquée de ce que j'ai fait que je regarde stupidement ma main. Soudain, je prend le formulaire d'inscription et je pars en courant.
Je suis trempée de sueur quand je rentre chez moi:
— Bah, ma fille, qu'est- ce que tu as fait dehors? On dirait que tu vas mourir!
— Ah, ça! On a décidé de faire un footing, avec Maya!
— Un footing? Quelle idée! Bon, va prendre une douche, tu es en train d'intoxiquer l'appartement, là!
— D'accord
Je m'enferme dans la salle de bain, et réfléchit aux conséquences de mes actes: je pourrais être punie si la fille que j'ai giflée se plaint. Et la, je serai dans la mouise. Je risquerais d'avoir un avertissement, ce qui me pénaliserais pour le choix de mon métier plus tard... Autrement dit: je suis dans. Le. Caca.
Non mais quelle idée de la gifler? Je ne pouvais pas juste me retenir, même si c'est une affreuse personne?
Je décide d'arrêter de penser à ça. Je monte donc dans la douche, et l'eau tiède me gifle ( comme tu as giflé la fille tout à l'heure, me rappelle ma voix moralisatrice). Je préférerais avoir de l'eau chaude, mais je vais pas me plaindre: Nina, qui vit au Quartier 150 sur 175 n'a même pas l'eau courante...
Après 10 minutes passées à cogiter ( encore) je décide de sortir de la douche pour ne pas utiliser trop d'eau. Ma mère en a besoin pour faire sa vaisselle et pour remplir les bouteilles d'eau.
Je m'installe dans ma chambre, où le papier peint vert se décolle des murs et où j'ai à peine la place pour installer mon lit (qui est replié la journée pour ne pas prendre de place). Tout en l'installant, je repense à mon père, qui est parti vivre avec une autre, parce que la vie avec nous "était devenue insupportable" . C'était sa seule excuse. Pas un autre mot, rien. Il a passé la porte de notre appartement en disant ça. Je ne le croise jamais, mais je sais qu'il s'est mis avec une fille de Quartier 10. Ca devait bien, l'arranger, tiens. Je ne le connais pas beaucoup, il est partit quand j'avais 6 ans, ma mère m'a raconté que c'était un père formidable, malgré le fait qu'il voulait toujours plus: toujours plus d'argent, un meilleur niveau...
Après avoir défait mon lit, je me rends dans le salon. Ma mère regarde la télé:
— Ca y est ma chérie, tu as fait ta douche?
— Oui maman. Tu regardes les infos?
— Oui, le tirage au sort des Citygames est demain soir!
Mince! J'ai complètement oublié de rendre mon formulaire!
— Au fait, tu pourrais aller chercher le pain, ma fille? On en a plus!
— Oui, j'y vais tout de suite! dis- je.
Je pourrais aller déposer le formulaire en passant!
Je sors en coup de vent, et cours. J'achèterai le pain en revenant! Je me dirige donc vers ma Maison de Quartier, en priant pour que la rousse ne soir plus là.
Ouf! C'est une vieille dame qui tient le guichet maintenant. Je lui tend le papier sans un mot, et elle me le prend sans rien dire.
Le soir et le lendemain passent vites, trop vite, je trouve. Et voila arrivé le soir qui m'angoisse depuis toute petite, et qui m'excite aussi. Sauf que la différence est que, ce soir, mon nom sera dans les papiers que le jury va piocher, et que, si je suis piochée, je vais me faire TUER par ma mère avant de pouvoir sauver ma vie et la sienne en gagnant de l'argent, et peut- être même une place dans les Quartiers!
— Maman, je peux allumer le journal TV?
— Oui, allume ma chérie, je veux savoir qui est pioché
J'allume la télé, et tombe tout de suite sur la chaîne principale, où le tirage au sort va débuter. Mme. Seffis, notre présentatrise est dans une belle robe noire moulante. Sa longue chevelure est coiffée en un chignon parfait. Je l'admire, elle est si... sûre d'elle. Elle nous comprend, elle qui est née dans les Bas- Fonds, et qui présente le Journal Télé comme personne!
Soudain, le silence se fait dans le public derrière elle, signe que le tirage au sort va débuter:
— Chers enfants, chers parents, chers messieurs, chers mesdames. Le tirage au sort va débuter. Pour contrôler qu'il n'y ait aucune triche, Mr. le juge Basset sera témoin de ce tirage au sort.
— Nous allons donc procéder à la pioche de 40 papiers, 20 filles et 20 garçons, tous candidats courageux pour les Citygames! Avant de commencer, je voulais vous dire à quel point je sui émue de contribuer à ces Citygames, puisque je les ais moi- même gagnés il y a 20 ans. Cela a sauvé ma vie, et j'espère que ces jeux serviront à en sauver d'autres!
Elle montre le bocal rempli de papiers avec ses mains:
— Dans ce bocal, se trouve le nom de notre futur gagnant! Je veux maintenant procéder au tirage tant attendu.
Le silence dans la salle se ressentait à travers la télé.
— J' appelle donc notre premier candidat, ou plutôt candidate, mlle. Eloïse Johannon, de Quartier 113!
— Nous continuons donc avec un garçon, pour alterner: Mr. Antoine Flaviollo, de niveau 15!
Encore une fois, tonnerre d'applaudissements.
— J'appelle Mlle. Déva Britney de niveau 76!
— J'appelle Mr. Matthias Courtois de niveau 45!
— J'appelle Mlle. Luna Duppon, de Quartier 25!
— J'appelle Mr. Olivier Rasbois, de niveau 111!
— J'appelle Mlle. Karine Valvury, de nvieau 5!
— J'appelle Mr. Robert Carin, de niveau 58!
— J'appelle Mlle. Britney John, tout droit venue d'Amérique, et de niveau 1!
A chaque personne, un portrait apparaît, sûrement la photo qu'on nous a demandé de donner avec le formulaire.
— J'appelle Mr. Victor Plopet, de niveau 17!
— J'appelle Mlle. Kate Ephanil, de niveau 3!
Stupeur. C'est la fille que j'ai giflé...
Après cette annonce, les noms s'enchaînent, jusqu'à l'avant dernière fille.
— Et enfin, l'avant dernière demoiselle de cette pioche, j'appelle Mlle. Perle de Villeneuve de niveau 49!!!
Oh mince. Je me tourne lentement vers ma mère, qui affiche un regard glacial:
— Tu as osé.
— Maman, je...
— Stop. Ne dis rien. Ecoutons la suite.
Dans notre "dispute", nous avons manqué l'avant- dernier garçon:
— Et, enfin, la dernière fille... J'appelle Maya Houston, de niveau 66!
Maya?
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top