XXXVI
Il faisait nuit quand je me suis réveillé sur le lit,
à ses côtés, au dessus des draps et encore tout habillé.
Nous nous étions endormis après nos chamailleries, trop fatigués pour se relever.
Les lumières tamisées de la rue atteignaient nos fenêtres et me laissaient entrevoir qu'il dormait encore, dos à moi. Sa respiration régulière résonnait alors que je m'étirais, les membres engourdis et la tête embrumée.
J'avais encore du mal à croire que je me trouvais en Italie. Dans la pénombre, j'ai distingué nos valises, encore posées près de la porte d'entrée.
Dormir m'avait fait du bien, même si je n'étais pas totalement remis du voyage et du décalage horaire.
Je n'ai pas cherché à jeter un œil à mon téléphone,
n'ayant pas envie de remettre un pied dans la réalité si tôt. Alors, curieux, je me suis levé.
Puisque Jungkook avait le sommeil profond, je ne me suis pas inquiété de savoir si je l'avais réveillé en m'agitant sur le matelas.
La fenêtre la plus proche de notre lit m'a naturellement attiré,
mais tandis que le silence nous baignait depuis que je m'étais réveillé, j'ai distingué un semblant de musique, au loin.
En ouvrant les carreaux battants, j'en ai été certain.
La chaleur de la nuit m'a enveloppé dès la seconde où j'y ai passé la tête. Le parfum de l'été avait pris possession des lieux, des voix fêtardes et des rires chaleureux résonnaient dans l'allée.
Que très peu de fenêtres étaient allumées, la majorité du village semblait s'amuser dans les rues.
Cette musique latine retentissait toujours un peu plus loin, mêlée à l'agitation de la rue principale, et j'ai désespérément tenté d'y jeter un coup d'œil, mais me pencher ne suffisait pas.
C'est à ce moment que sa voix a retenti derrière moi.
« Tu veux aller voir ? »
En me retournant, je l'ai vu assis sur le bord du lit et passer une main dans ses cheveux décoiffés, la mine encore endormie.
J'en crevais d'envie.
« On peut ? »
Ai-je rétorqué, la voix trahissant ma trépidation.
En voyant mon excitation, il a souri.
Il était plus de vingt-et-une heures trente lorsque nous sommes descendus dans la rue, après s'être rapidement rafraîchis et changés.
La douche n'était pas assez grande pour y être à l'aise à deux, ça nous a fait perdre du temps.
Ou en gagner, peut-être.
Ironiquement, c'est lui qui baillait le plus souvent.
« C'est ça ton énergie légendaire d'aventurier ? »
L'ai-je taquiné une fois arrivé en bas des escaliers, près de la réception, parce qu'il venait de bailler à s'en décrocher la mâchoire.
Ça lui a arraché un sourire.
« Touché.
J'te jure que d'habitude j'arrive mieux à gérer. »
Sur ces mots, nous nous sommes avancés vers la sortie. J'ai pris les devants et ai ouvert la porte avant de me retourner vers lui et d'attraper ses mains.
« Garde un peu d'énergie pour cette nuit. »
Lui ai-je dit tout bas en l'attirant à moi à reculons, le regard parlant et le sourire joueur.
J'ai encore su le laisser sans voix, et j'adorais ce pouvoir que j'avais sur lui.
En regardant de nouveau l'allée,
j'ai vu que ces lumières tamisées d'un blanc chaud survolaient la rue de teintes orangées.
À deux pas, un groupe d'amis sortait de ce bar bruyant en riant et discutant.
Une fille s'est trémoussée sur la musique qu'on entendait et a fait rire ses amies.
D'autres personnes passaient visiblement une bonne soirée sur un balcon au dessus de nous, d'où s'échappait une autre musique.
Nous n'avons pas attendu plus longtemps pour nous aventurer dans la rue, en revenant sur nos pas de quelques heures auparavant, vers cette place sur le pont, puisque l'agitation semblait provenir de là et que tout le monde semblait s'y diriger.
Tous les gens que nous avons croisés avaient l'air heureux, ça ressemblait à un rêve,
et la réalité ne s'est pas plus manifestée lorsque nous sommes arrivés au bout de la rue, vers ce qui nous attirait tant.
Je n'ai pas été déçu, toute la place avait été organisée pour la soirée; les trop nombreuses barques qui jonchaient le sol avaient disparu, des tables y trônaient à la place, avec des boissons ou de la nourriture. Ça n'avait pas été qu'une impression; une grande partie du village s'était réunie là et s'amusait, dansait sous ces guirlandes de lumières mélangées à celles de papiers, suspendues entre deux bâtisses.
Nous nous sommes rapidement fondus dans la masse, pris dans l'ambiance et la bonne humeur qui nous encerclait, et nous avons fini par nous regarder, réalisant au même moment que nous contemplions les lieux tous les deux.
Les guirlandes se reflétaient dans ses yeux et les ambraient.
J'avais l'impression d'être retourné au jour de notre rencontre.
Aucun mot n'est sorti, trop surpris et émerveillés pour réussir à dire quoi que ce soit.
Une femme souriante est passée à nos côtés avec deux gobelets d'alcool à la main, venue de nul part, et elle a disparu après nous les avoir mis entre les doigts, sans même nous laisser le temps de nous demander si c'était gratuit.
Jungkook m'a regardé, l'air interrogateur,
et j'ai haussé les épaules.
J'ai détaillé ce que j'ai deviné comme étant de l'alcool, mais dont l'odeur ne ressemblait à rien que je connaissais.
On s'est décidés à en boire une gorgée après avoir trinqué avec nos gobelets en plastiques, les yeux dans les yeux, appréhendant le goût que ça aurait.
Finalement, en les éloignant de nos lèvres simultanément, nos sourcils se sont haussés sous l'agréable saveur que l'on découvrait.
« Wow. »
A-t-il lancé, et on a ri.
J'ai rapidement bu une autre gorgée, les yeux curieux qui se baladaient sur les gens autour de moi.
J'ai vu un homme avec un ukulélé un peu plus loin, près de la rambarde. Ça m'a fait penser à Hwasa.
« Bon. »
Il a attiré mon attention.
Il a fini son verre, puis s'est penché pour déposer le gobelet vide sur une table pendant que je scrutais chacun de ses mouvements, ne sachant pas à quoi m'attendre.
Il s'est de nouveau planté face à moi, un sourire qui trahissait qu'il mijotait je ne sais quoi.
Ça m'a fait sourire malgré moi.
Les yeux posés plus bas, il est venu attraper ma main libre du bout des doigts.
J'ai ri, un peu nerveux.
Il l'a levée, assez haut jusqu'à m'inciter à tourner sur moi-même sans la lâcher.
Je l'ai fait, assez lentement, jusqu'à revenir face à lui.
Une nouvelle musique s'est lancée, le monde s'est joyeusement agité autour de nous.
Il s'est incliné, presque comme un gentleman, mais trop peu pour l'être réellement, et a embrassé le dos de ma main.
M'attendant à tout sauf à ça, j'ai ri.
« T'es con. »
Il a fini par rire de sa propre connerie, sûrement en s'avouant que c'était ridicule, mais qu'il s'en foutait.
« On danse ? »
Je n'ai pas retenu mon sourire grandissant, les sourcils haussés alors que je me demandais s'il était sérieux et que je réalisais qu'il devait y penser depuis que je lui avais avoué cette passion pour la danse, dans l'avion.
En voyant qu'il a haussé les siens d'un air interrogateur en n'entendant aucune réponse, j'ai renchéri d'une voix théâtrale;
« Avec plaisir. »
Puis j'ai été encadrer sa nuque de mes bras, quittant la chaleur de sa main pour celle de son cou, le verre au bout des doigts,
le menton relevé et le sourire amusé.
J'ai pincé mes lèvres alors qu'il ne me quittait pas des yeux et que ses mains s'aventuraient sur mes hanches.
Décidé à l'embêter, j'ai lancé;
« Ok, au refrain tu me suis en trois temps, plantes des pieds sur le sol et jambe fléchie,
t'es prêt ? »
Il a écarquillé les yeux avant de les baisser sur mes pieds, anticipant ce que j'allais faire.
« Attends, quoi ?
A-t-il paniqué, la voix agitée, un peu moins sûr de lui que quelques secondes auparavant,
ça veut dire quoi jambe fléchie ? »
J'ai tourné la tête vers ce couple qui dansait un peu trop bien au loin.
« Comme ça. »
Ai-je indiqué d'un coup de menton vers eux, et il s'est décomposé.
« Tu- Hein ? T'es sérieux ? Comment tu veux que je fasse ça ? »
J'ai gloussé, toujours accroché à sa nuque, et me suis approché de son oreille alors qu'il ne cessait pas de les regarder.
« J'rigole, amuse toi juste. »
Ai-je soufflé avant d'aller embrasser sa joue, et j'ai récupéré l'un de mes bras pour boire la dernière gorgée de mon gobelet lorsqu'il m'a à nouveau regardé.
Une fois fini, je m'en suis débarrassé d'un bras tendu vers la première table que j'ai pu trouver.
J'ai passé une main dans mes cheveux sous ses yeux attentifs, mon bras a rejoint le deuxième qui n'avait pas bougé,
le refrain s'est lancé,
et j'ai dansé toute la nuit,
au beau milieu de tout ce que j'avais toujours souhaité.
Une soirée d'été rythmée par la bonne humeur ambiante, où personne ne se jugeait,
et à laquelle je participais enfin sans m'isoler.
Comme si j'y avais ma place, moi aussi.
Que je le méritais.
J'ai toujours voulu le remercier un million de fois pour ça. Pour m'avoir emmené là, m'avoir fait rencontrer Hoseok, Whee In et Hwasa.
Pour m'avoir fait réaliser que ce que j'avais idéalisé pendant tant d'années n'était finalement qu'à un pas, qu'à une main.
Avoir attrapé la sienne était ce qui m'était arrivé de mieux depuis trop longtemps,
et lui-même semblait lire en moi et le comprendre, cette nuit là.
En moi et ce sourire qui ne me quittait pas lorsque je m'amusais à ses côtés, entourés par ces gens bienveillants qui chantaient en cœur ces paroles qu'ils connaissaient tous sur le bout des doigts.
« Mais comment tu fais ça ? »
M'avait-il lancé, l'air fasciné par ce que je faisais,
les yeux rivés sur mes hanches que je ne bougeais pourtant pas tant que ça.
J'ai ri alors qu'il souriait et semblait sous le charme de me regarder danser.
J'en ai joué,
lui échappais lorsqu'il me cherchait, me rapprochais sans trop le coller, juste pour l'embêter,
puis le faisais bêtement rire, comme lorsque j'avais secoué mes épaules sous des airs de salsa, le regard malicieux. J'adorais avoir le contrôle de cette tension que j'installais à ma guise, lorsque je m'approchais un peu trop et qu'il louchait sur mes lèvres que je rendais plus attirante en les pinçant parfois pour m'empêcher de sourire.
Et lui ne me lâchait jamais des yeux,
comme s'il ne voulait rater aucune seconde de cette soirée, pour s'en rappeler éternellement,
et qu'il avait attendu ça pendant des années.
C'est lorsque je l'ai réalisé que cette fille est apparue.
Qu'en vérité, j'avais remarquée depuis le début de la soirée par ses déhanchés et la lumière rayonnante qu'elle dégageait du haut de ses talons, de son mètre soixante-quinze et de cette robe rouge pourtant si simple mais qui mettait en valeur son teint bronzé.
Elle n'avait pas peur d'aller danser avec n'importe qui; ça ne m'a pas étonné qu'elle arrive petit à petit jusqu'à nous, puisqu'elle passait de partenaires en partenaires, autant féminins que masculins.
Je n'avais pourtant pas imaginé qu'elle m'incite à danser avec elle.
De longs cheveux éclaircis sur les pointes lui arrivaient au milieu du dos, et ses grands yeux bruns détaillaient les miens, en attente d'une réponse.
J'ai jeté un regard à Jungkook, que je ne voulais pas abandonner, mais il m'a poussé à accepter d'un léger coup de menton et d'un sourire attendri, comprenant que j'en crevais d'envie.
Ses yeux approbateurs et ce sourire qui a grandi au rythme du mien m'a rendu plus heureux encore,
et j'ai sauté sur l'occasion de faire partie de ces personnes que j'admirais tant pour leur lâcher prise.
Enchantée que j'accepte, elle a attrapé ma main et m'a traînée avec elle tandis que retentissait le refrain de cette musique que nous avions entendue trop de fois déjà en une même soirée.
Et j'ai dansé à ses côtés, sans aucune ambiguïté.
J'ai réussi ce à quoi j'aurais échoué quelques semaines plus tôt; m'amuser sans prêter attention aux regards des autres, bien que ce soir là, ceux posés sur nous n'étaient qu'admiratifs, et que ceux que je croisais ne faisaient que me sourire en retour.
Ses cheveux et sa robe voletaient lorsque je la faisais tourner, et j'étais incapable de me sentir ridicule sous son sourire encourageant.
Elle rayonnait de confiance en elle sans le moindre soupçon de prétention.
Voir sa bonté me redonnait espoir en ce monde auquel je ne croyais plus, après avoir été harcelé,
et je l'ai remerciée pour ça une vingtaine de minutes après, quand nous nous sommes arrêtés.
D'un seul « Grazie » que j'avais emprunté à Jungkook plus tôt, mais qu'elle a compris et n'a pas hésité à me renvoyer.
Elle a fini par s'éclipser comme elle est apparue, d'un petit sourire et d'un signe de main, sûrement en ne se doutant pas une seule seconde que ce moment me marquerait à vie, alors qu'elle oublierait mon visage en une paire de jours. Je lui ai rendu, encore un peu agité par ce qu'il venait de se passer.
En la voyant partir, déjà à la recherche d'un autre partenaire, je me suis dit qu'elle aussi cherchait peut-être à se ressourcer, et qu'elle trouvait le moyen de le faire à travers ce genre de soirées.
J'ai préféré croire que c'était le cas, et j'ai trouvé ça beau, que nous nous étions compris à travers si peu.
C'est essoufflé que j'ai retrouvé un Jungkook souriant, le dos appuyé contre la rambarde et les bras croisés, les yeux déjà rivés sur moi.
J'ai bruyamment soupiré en m'avançant vers lui, reprenant mon souffle et jetant mes cheveux en arrière.
Il a haussé les sourcils volontairement, comme s'il me tirait son chapeau.
« C'était comment ?
A-t-il demandé, et j'ai jeté un dernier regard derrière moi, vers la fille que je voyais encore de loin.
— Elle est géniale.
Je veux être elle dans une autre vie. »
Ai-je assuré, enveloppé par toute cette joie que mon hypersensibilité décuplait.
Il a souri, apparement surpris qu'à moitié.
« C'est de ça, que tu parlais ?
Ai-je renchéri, face à lui.
— En partie, oui. »
J'avais repensé à ses mots passés.
« Rencontrer des âmes, des cultures. »
Et je m'étais avancé vers la rambarde, moi aussi, juste à côté de lui, pour jeter un œil au paysage.
Le ciel étoilé qui se reflétait sur la mer la rendait sombre, d'un noir profond, mais la lumière de la lune l'illuminait, l'embellissait, nous laissait apercevoir ces vagues calmes qui m'apaisaient dès que je les regardais.
La musique se faisait moins forte, là où nous étions, si bien que je me concentrais sur le chant de l'océan, la tête trop pleine de rythmes et paroles latines.
Jungkook a fini par céder à ce tableau idyllique, lui aussi, et s'est retourné pour lui faire face alors qu'il devait le contempler depuis trop longtemps déjà.
Une légère brise se baladait.
Je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était, et je m'en fichais. Jungkook aussi.
J'ai rapidement fait taire ces voix qui me chuchotaient déjà d'avoir honte de m'être déhanché devant tant de monde, et que j'avais dû être ridicule, c'était sûr.
Les écouter n'avait plus et n'avait d'ailleurs jamais eu d'intérêt.
À ce moment là, seule celle de Jungkook en avait.
« Faut trop qu'on teste avant de partir.
Ils ont l'air de vivre leur meilleure vie. »
Avait-il lancé, les yeux rivés sur ce groupe de jeunes au pied du pont, juste en dessous de nous, en train de se baigner en pleine nuit entre les rochers, depuis celui taillé où certains d'entre eux trempaient leurs pieds.
Dans l'eau, une fille parmi eux avait crié en riant lorsqu'un garçon de son âge avait tenté de la faire couler, en l'attrapant par la taille.
« Surtout les deux qui vont se pécho, ouais. »
Il a ri. D'un vrai rire qui m'a réchauffé le cœur.
« Grave! J'me suis dit la même chose. »
A-t-il rétorqué en continuant de les regarder, curieux.
Nos épaules se touchaient.
J'ai poussé la sienne avec la mienne.
« Arrête de les fixer comme ça !
T'es trop curieux. »
Ai-je assuré, l'air excessivement grondeur,
et il a eu un rire franc en me regardant.
« C'est toi qui dit ça ?
— Hé ! »
Ai-je relancé, estomaqué, et j'ai fait semblant de bouder quand il a ri, comprenant qu'il faisait référence à Jeju.
« Quoi ? A-t-il renchéri, ne me prenant pas du tout au sérieux, t'es encore en manque d'attention ? »
L'un de ses sourcils était haussé, un sourire moqueur lui était collé aux lèvres.
« Bah ouais.
Et puis j'suis pas curieux, j'aime juste savoir des trucs sur les gens. »
Je m'étais tourné face à lui.
« Donc t'es curieux.
— Non.
— Tu veux que j'aille vérifier la définition de curieux sur google ?
— Nan mais c'est bon, cherche pas. »
Ai-je rajouté en m'adossant à la rambarde, la tête tournée à l'opposé, les bras croisés, la lèvre légèrement mise en avant.
Il s'est tourné vers moi.
J'ai senti qu'il me détaillait pendant que je l'ignorais.
« Quoi ? »
Ai-je rapidement fini par lâcher en tentant un regard vers lui.
Il a eu un petit rire en entendant ma voix faussement méchante, puis a fait semblant de réfléchir.
« Hum, c'est dommage, y'a pas de clic-clac pour régler le problème, cette fois. »
Sachant très bien qu'il voulait m'embarrasser, je n'ai pas réagi comme il le voulait.
« Dommage.
— Tu te dis quand même en manque d'attention, mais t'as préféré danser avec une fille qu'avec moi.
Jungkook qui danse volontairement, tu te rends comptes de ce que ça représente ?
En dramatisant pour me taquiner, il s'était remis face au paysage, les coudes sur la rambarde.
« Pauvre chou, ai-je rétorqué sans lui porter d'importance et en tournant la tête à nouveau.
— J'ai le cœur brisé. »
A-t-il continué d'exagérer.
J'ai relancé un coup d'œil vers lui qui regardait l'horizon.
« Comment vas-tu bien pouvoir faire pour le réparer ? »
A-t-il ajouté avant de croiser mes yeux, en pleine pièce de théâtre, l'air profondément attristé avec des yeux de chien battu.
J'ai esquissé un rire face à la débilité de la scène.
Un fin sourire a pris possession de ses lèvres, puis, il a haussé les sourcils, en attente d'une réponse.
« T'es jamais fatigué pour m'embêter ? »
Il a secoué la tête négativement, l'air fier.
J'ai fini par attraper son bras dénudé et l'inciter à s'approcher, pour qu'il me fasse face.
Les airs de la Lambada résonnaient plus loin.
Les yeux relevés vers les siens, j'ai attrapé son teeshirt entre mes doigts pour encore l'attirer à moi.
Il a fini par m'encadrer de ses bras posés sur la rambarde, et mon cœur s'est agité en voyant que son petit sourire s'était agrandi pour répondre au mien.
Son regard voilé est tombé sur mes lèvres alors que je sentais la chaleur de son corps près du mien rien qu'en l'effleurant. Ça m'enveloppait, et me rassurait.
Nos bêtises ont cessé;
c'est lui qui m'a embrassé, en venant chercher mes lèvres plus basses que les siennes pour les attraper.
Lentement, chaudement; tout ce qui me faisait frissonner.
Elles se sont éloignées juste après, d'à peine quelques millimètres, juste assez pour laisser nos souffles se mélanger.
Les yeux entrouverts, je les avais fermés lorsqu'un sourire que je n'avais pas pu et n'avais pas cherché à contrôler s'était emparé de mes lèvres.
Je n'ai pas non plus pu m'empêcher de continuer contre les siennes lorsqu'il m'a de nouveau embrassé, et que lui même en a été contaminé.
Il m'a soufflé d'arrêter en riant légèrement,
et je me suis un peu plus enfoncé contre la rambarde avant de glisser une main jusqu'à son cou pour l'inciter à ne pas s'arrêter de m'embrasser.
Mais il a décidé d'encore me faire patienter, et s'est contenté de déposer quelques baisers au coin de mes lèvres, puis sur la jointure de ma mâchoire tandis que je dégageais déjà mon cou, quémandant ces frissons dont je ne me passais plus.
Je l'ai senti sourire contre ma peau en le sentant.
Je n'attendais que ça depuis notre arrivée à l'hôtel,
et il le savait. Ça l'amusait.
D'une main faufilée entre nous pendant qu'il survolait ma clavicule, j'ai pincé la peau de l'un de se abdos pour me venger.
Il a eu un petit réflexe de douleur, mais s'en est rapidement diverti.
Et j'ai compris à quel point je rêvais de lui lorsqu'il a enfin été embrasser mon cou, plus chaudement que je ne l'aurais cru, en laissant son souffle s'échouer près de mon oreille.
Les yeux mi-clos vaguement rivés sur cette guirlande suspendue, j'ai frémi avant d'être enveloppé par une chaleur nouvelle, bien plus agréable que la canicule qui nous étouffait.
Ma main s'est glissée sur sa nuque en la pressant, et les siennes, joueuses ou incontrôlables, sûrement un brin mélancolique, se sont faufilées sous ma chemise et se sont emparées de mes hanches qu'elles ont longuement caressé, jusqu'à ma taille.
D'un élan volontaire, mes reins se sont creusés,
et, mimant l'instant que nous avions passé une demie heure avant, mes bras tendus sont allés encadrer son cou tandis qu'il revenait jusqu'à mes lèvres dont il s'emparait sans hésiter.
Sûrement trop passionnément pour le faire en public, mais nous n'étions pas en Corée, et personne ne nous regardait.
A part peut-être ces jeunes au pied du pont que j'avais déjà oubliés, entre les rochers.
Deux ou trois d'entre eux ont sifflé d'un air flatteur, en riant et en nous encourageant de ne pas nous arrêter.
J'ai lâché les lèvres de Jungkook une seconde pour jeter un œil derrière moi en riant bêtement.
J'en ai vaguement aperçu un ou deux, tous trop plongés dans la pénombre de la nuit et moi l'attention trop occupée par Jungkook que ça n'avait pas perturbé plus que ça et qui, lorsque je me suis retourné vers lui, n'a pas attendu pour de nouveau accaparer toutes mes pensées.
C'est à ce moment précis que j'ai ressenti la différence culturelle et la tolérance face à l'homosexualité qui n'avait vraiment rien à voir avec la Corée.
J'ai cru que nous allions repartir dans un échange passionné, mais les gens sur la place qui se remettaient à danser bruyamment nous ont peu à peu sortis de notre rêverie.
Mes bras s'étaient rétractés et mes mains rapprochées de ses clavicules lorsque nos regards se sont de nouveau croisés.
Je l'ai détaillé un instant, cherchant la moindre trace de l'effet que je lui faisais.
Mon pouce que je suivais des yeux a effleuré sa mâchoire tracée.
« On rentre ? »
Ai-je chaudement soufflé en replongeant mon regard dans le sien.
Ses mains, elles, étaient sagement retournées sur la rambarde, et se sont éloignées à ma demande.
Après avoir lu dans mon regard et le ton de ma voix, il a acquiescé.
Alors on s'est éclipsés, revenant vers cette foule de gens que l'on quittait et entre lesquels nous avions réussi à nous faufiler pour rejoindre l'avenue d'où nous venions.
La lumière des guirlandes nous a peu à peu quittés, la musique s'est éloignée.
La tension montait à force que l'on approchait de l'hôtel. Aucun de nous ne parlait; nos pensées hurlaient déjà bien assez,
et la variation du niveau sonore ne faisait que les rendre plus omniprésentes encore.
Je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était, des personnes sortaient encore de ce bar que j'avais aperçu plus tôt et même si l'agitation de la fête plus loin donnait l'impression du contraire, le village vivait toujours en dehors de la place principale.
Ce petit sentiment d'excitation mêlée à de l'appréhension qui précédait toujours une nuit que je m'apprêtais à passer avec lui est apparu dès notre départ de la fête, et n'a fait que se décupler une fois la porte de l'hôtel passée.
Lui, d'un geste un peu anxieux, agitait les clés de notre chambre entre sa main pendant que nous montions les escaliers.
Devant notre porte qu'il déverrouillait, j'ai jeté un œil aux chambres du même couloir et me suis un instant demandé si les murs étaient épais.
J'ai préféré croire que oui, que c'était le
plus logique pour un hôtel,
et que le contraire serait insensé.
Je me suis aussi rendu compte que je partais loin et réfléchissais trop quand j'ai repris mes esprits sous le bruit de la poignée qui s'abaissait.
Il m'a laissé entrer en premier.
• ॐ •
faut vraiment que j'y aille un jour ;-;
~
Bonjour bonjouur
comme dhab, yavait qu'un chapitre mais j'ai du le couper, vous connaissez la chanson
jsuis désolée de devoir le couper là, c'est à chier parce que ça va niquer toute l'ambiance du chap d'après, mais bon ):
En parlant du chap d'après je l'ai fini je crois, le plus gros est fait, mais la motivation se fait de plus en plus rare et ça commence à me faire peur
je veux finir cette fiction, au moins avant que vous l'oubliez et que la fin ne vous marque pas tant que ça parce que vous aurez trop attendu.
vous me manquez beaucoup, le mois de novembre a vraiment été compliqué, j'espère que vous l'avez mieux vécu de votre côté
racontez moi vos vies dans les commentaires ça m'intéresse krkrkrk
prenez soin de vous, je vous aime ♡
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