XXXIX

[ 𝗜𝗠𝗣𝗢𝗥𝗧𝗔𝗡𝗧 ]

Bon je doute que vous vous souveniez de ce détail vu le temps entre chaque publication mais je préfère le préciser, parce que certains d'entre vous ont vraiment une trop bonne mémoire pour moi !

Lorsqu'ils sont arrivés au village par bateau, j'ai dit qu'ils y accédaient par une pente en pierre claire.
Oubliez ça mdr, par soucis de compréhension de l'architecture de ce ptn de village à travers des photos (qui se ressemblent toutes) et des vlogs peu explicites sur les lieux, j'ai omis un détail important.

J'ai changé ça dans le chapitre en question (le 35, ou XXXV), pour préciser qu'ils ne retrouvent pas la terre ferme par cette pente mais par un chemin sur la droite, puis un escalier, parce que cette pente (qui existe bien mais par laquelle les bateaux n'arrivent pas en réalité) va me servir dans ce chapitre là.
Et aussi parce que je suis perfectionniste.
(du coup on voit ce que je veux dire sur la photo d'en dessous. si ça vous dérange, passez là!!)
Voilà ! bonne lectuure ~

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« C'est bon, tu t'en sors ? »
M'a-t-il lancé en se retournant vers moi alors que nous quittions le restaurant que nous venions d'inaugurer, la main tendue en arrière vers la mienne. J'ai fermé le sac à dos que je portais avant d'attraper ses doigts.

« J'ai trop bouffé, tu vas vraiment me faire me baigner ? »
Ai-je rétorqué, et il les a entrelacés avec les siens en marchant.

Nous avions été enfiler notre maillot de bain dans les toilettes du restaurant, et nous nous étions rhabillés.
En constatant que certains n'hésitaient pas à se balader en short de bain dans la rue, j'ai regretté de ne pas avoir fait la même chose.
Le soleil tapait toujours aussi fort, ma peau brûlait. Les tâches de rousseurs de Jungkook semblaient ravies de pouvoir se montrer.

« Bah, si tu me vomis dessus, je te vomis dessus, a-t-il renchéri naturellement, et j'ai tiré une tête dépitée.

T'étais pas obligé de le préciser.

— Ça m'a fait plaisir de le faire. »

Je l'ai décoiffé, il a rigolé.

« Tu devrais mettre une casquette, ou un truc du genre, ai-je ajouté tandis que nous nous dirigions vers la petite place que nous ne connaissions que trop bien.

— J'ai plus sept ans, tu sais ? »

Son sourire rayonnait.

« Mais c'est mignon de t'inquiéter, il a effleuré l'arrête de mon nez avec son doigt, t'as déjà pris des couleurs, c'est à toi que tu devrais penser. »

Ses yeux pétillaient d'une excitation que je n'avais jamais observée en Corée et semblaient tenter de tout détailler, autant qu'il le pouvait.
Les rues pavées, les barques sur les bords de l'allée, les habitations ensoleillées...

J'ai eu l'envie de lui dire qu'il était beau, que le regarder être passionné l'embellissait encore plus, mais je me suis ravisé, ne voulant pas le sortir de la bulle dans laquelle il était plongé.

L'instant d'après, nous avons atteint la rambarde de la veille. Les souvenirs du bal dansant en pleine rue me sont revenus. La place était plutôt vide, cette fois, et surplombée par les nombreuses barques en bois qui étaient réapparues.
J'ai croisé le regard de deux vieux hommes qui jouaient aux cartes sur une petite table contre le mur d'une bâtisse à la peinture rose, sous un parasol, avec quelques bières.

Jungkook m'a trainé le long de la rambarde face à la mer, vers la droite. J'ai vu, plus loin, un autre chemin longeant la roche, surplombé par la végétation naturelle et par lequel les gens arrivaient au village ou en partaient à pieds. Certains d'entre eux un peu trop grands devaient d'ailleurs éviter les branches qui leur effleuraient les cheveux.
Nous nous sommes arrêtés avant de l'atteindre, pour emprunter une pente tournante qui descendait. Spacieuse, elle accueillait d'autres barques en bois qui traînaient, et débouchait sur un large escalier taillé dans le sol qui se jetait dans la mer et où les touristes et habitants s'installaient pour bronzer. Chaque marche était si longue qu'on pouvait s'y allonger.

Des personnes s'amusaient dans l'eau, des enfants criaient et riaient, des adultes semblaient redevenir enfants, d'autres se tartinaient de crème solaire assis sur les marches, en maillot de bain, aux côtés de leurs affaires.

« On se met où ? Ai-je lancé, pressé de les imiter.

Tu veux te mettre où ? A-t-il reformulé.

— Pas trop bas, ni trop près d'autres gens. »

Il a eu un rire soufflé. Ça ne le surprenait pas.

« Quoi ? Ai-je rétorqué, joueur, alors qu'on zigzaguait entre les gens, j'ai pas le droit de te vouloir pour moi tout seul ? »

Il s'est arrêté sur une marche et a laissé tomber son sac à ses pieds, sur la droite, puis a lâché ma main.
Amusé, il a répondu;

« Tu m'as pas déjà assez pour toi tout seul ? »

Et il a ôté sa chemise par le col, tourné vers moi, avant de m'embrasser simplement, le sourire aux lèvres. Nous nous sommes assis la seconde d'après alors que j'enlevais mon haut.

« J'rigole, j'aime juste être dans un petit coin, ai-je avoué.

— Plot twist, a-t-il commencé en se rapprochant de moi pour parler plus bas en remettant sa chemise à l'endroit, moi aussi. »

Je lui ai tendu la paume de ma main sans le regarder, penché pour défaire mes lacets. Il a frappé dedans naturellement, puis nos points se sont cognés. J'ai pouffé l'instant d'après.

« J'vais t'appeler Bro. »

Il m'a regardé, horrifié.

« M'appelle pas Bro. »

J'ai ri, me moquant de lui, et ça a dû être communicatif puisqu'il m'a suivi, sûrement en réalisant la tête qu'il venait de faire.

« Nan, sérieux Jimin, tu m'appelles Bro, je quitte le pays.

— À la nage ?

— À la nage.

— Cul nu ?

— Cul nu !

— Comme un aventurier, comme Hoseok à votre soirée ? »

Il a lentement hoché la tête, l'air dramatique, tandis qu'on continuait de se déshabiller.

« Et t'as pas envie de voir ça, a-t-il assuré, traumatisé.

Qu'est-ce que t'en sais ?

— Bon, tais toi. Et mets ça. »
A-t-il rétorqué en me donnant la crème solaire qu'il venait d'attraper dans son sac, par manque de repartie. Une idée m'a directement traversé l'esprit; je me suis exclamé en inspirant bruyamment et en lui arrachant des mains.

« Je peux t'en mettre ? »

J'ai directement vu son regard hésitant et la confiance qu'il ne me portait pas.

« Je m'en fous. C'est moi qui te la met. »

Il a voulu rétorquer, mais j'ai tapé ma langue sur mon palais pour l'interrompre en secouant ma tête pour le gronder.

« Commence pas à râler. On est déjà assez en retard avec tes conneries. Viens là, dépêche toi. »
Ai-je ordonné en pointant l'endroit entre mes pieds.

Il est bêtement resté à me regarder, enfin en short de bain.

« T'attends quoi ? »
Ai-je rajouté, et il s'est exécuté sans un mot.
Vainqueur, j'ai souri lorsqu'il s'est retrouvé assis dos à moi et entre mes jambes, me délectant déjà des conneries que je prévoyais de faire, le tube en mains.

« Tu sais ce qui t'attends si t'oses faire n'importe quoi ? A-t-il lancé, tentant d'être sérieux, mais j'entendais le sourire dans sa voix.

— Qu'est-ce que tu dis ? J'entends pas.

— J'ai dit– Putain Jimin c'est froid !

— T'es encore en train de râler ! C'est dingue ça. »

J'ai posé la crème sur le côté pour tout étaler sur son dos et m'amuser de le voir se crisper sous sa fraîcheur.

« T'es vraiment une drama-queen, ai-je rajouté sous ses plaintes répétées.

J'vais t'encu–

— M'enculer ? C'est déjà fait. Aller, tourne-toi. »
Ai-je claqué, et il a éclaté de rire sans pouvoir se retenir, surpris en se retournant face à moi alors que je riais déjà.

Il s'est mis en tailleur, et j'ai passé l'une de mes jambes au dessus des siennes.
J'ai rattrapé la crème, en ai mis sur le dos de ma main et n'ai pas attendu pour lui en mettre sur le bout du nez avec mon doigt.
Ses joues y sont passées aussi, puis son front que j'ai dégagé grâce au dos de mon autre main.
Il semblait s'amuser de me voir prendre soin de lui comme un enfant tandis qu'avec un sourire bête collé aux lèvres, j'étalais la crème sur son visage par des gestes doux.

Je m'apprêtais à m'occuper de ses épaules lorsqu'il a attiré mon menton d'un doigt pour m'embrasser.
Je lui ai répondu, déposant simplement et doucement mes lèvres contre les siennes avant d'avoir le réflexe de m'inquiéter des potentielles personnes qui pouvaient nous regarder, mais il m'en a empêché en gardant mon attention.

« Arrête de stresser. L'Europe, ça n'a rien à voir avec la Corée. »
A-t-il dit plus bas, sachant qu'il réussirait plus à accaparer mes pensées en chuchotant qu'en criant.
Ça a marché; j'ai souri, m'avouant qu'il avait raison.

« L'italie, c'est en Europe ? Ai-je repris en allant protéger ses épaules et ses bras.

— Jimin, qu'est-ce que tu branlais en cours d'histoire-géo ?

— Rien ni personne. »

Il a pouffé, puis a passé son index sur le dos de ma main recouverte de crème avant de m'en mettre sur le nez. J'ai fermé les yeux et ai eu un mouvement de recul par réflexe.

« T'es pas drôle, ai-je menti, et il a eu un rire estomaqué.

C'est l'hôpital qui se fout de la charité.

— J'ai jamais compris cette métaphore.

— Tu me désespères.

— Fais gaffe. Qui te dit que j'ai pas écrit "bite" dans ton dos ?

— T'aurais pas eu les couilles. Et les gens seraient déjà en train de nous regarder, a-t-il conclu, et j'ai étalé le restant de crème sur mon propre corps.

— T'as cru que les italiens savaient lire le coréen ?

— T'es chiant aujourd'hui c'est incroyable.

— Tu m'as mis en retard Bro, paies-en les frais. »

J'ai cru qu'il allait me tuer. Il est soudain devenu muet et m'a fixé droit dans les yeux.

« Si t'es en train d'essayer de me faire flipper c'est totalement en train de marcher. »
Ai-je rétorqué à son regard parlant tout en refermant le tube pour le ranger dans son sac.

Une fois remis en place, je l'ai regardé.
Il n'avait pas bougé.




« T'as trois secondes pour fuir. »
A-t-il fini par renchérir.

En voyant dans ses yeux qu'il ne blaguait pas et en me souvenant des prises de catch qu'il avait pris plaisir à me faire subir dans la piscine à Jeju,
je me suis rapidement levé pour fuir, descendre les escaliers en direction de la mer le plus vite possible mais maladroitement et sur la pointe des pieds en zigzagant à nouveau entre les gens installés et en bégayant des « Sorry » chaque fois que je les dérangeais.

En voyant qu'il s'était levé, me suivait et me rattrapait plus vite que prévu, j'ai rapidement rejoint l'eau en rigolant et me suis retourné vers lui une fois les mollets submergés, mais il était déjà à moins d'un mètre de moi.
Comprenant que j'étais foutu, j'ai replié les bras contre moi, les paumes vers lui en le suppliant désespérément d'accepter mes excuses tardives et en riant sans m'en empêcher. Lui-même avait ce sourire d'abruti plaqué sur les lèvres alors qu'il m'attrapait et me reprenait sur son épaule comme un sac à patate pendant que je lui criais de me lâcher et qu'il avançait dans l'eau.

Une fois qu'il fut sûr qu'elle était assez profonde, il ne s'est pas gêné pour, non pas me balancer plus loin, mais pour me laisser tomber derrière lui, la tête la première.
J'ai bu la tasse, pour ne pas changer, avant de remonter à la surface, les cheveux devant les yeux et l'eau salée en train de m'étouffer.
Il s'est tourné face à moi en riant, et j'avais tenté de lâcher un rire entre deux quinte de toux tandis que je balançais mes cheveux en arrière, mais il ne m'a pas laissé le temps de m'en remettre et m'a de nouveau porté. Pour me balancer en avant, cette fois, alors que je me pinçais tragiquement le nez en dernier instinct de survie.

J'ai quand même senti ses mains me retenir en se glissant sous mon dos pour s'assurer que je remonte bien. J'ai pris une grande inspiration une fois la tête hors de l'eau, face à lui qui se moquait de moi.
L'eau lui arrivait presqu'aux épaules, j'avais encore pied. Je lui ai envoyé de l'eau dans le visage, mais ses réflexes étaient meilleurs que moi.

« C'est bon, t'es satisfait ? Ai-je lancé, la gorge encore salée.

T'as assez morflé, tu crois ?

— J'ai failli crever ! Tu te fous de moi ?! »
Me suis-je exclamé, affligé par son culot. Il a ri.

Plus loin derrière moi et tout au bout de l'endroit d'embarcation, d'assez gros rochers étaient empilés sur quelques mètres, sûrement artificiellement, pour séparer la mer un minimum et former un bassin spacieux. Certaines personnes étaient montées dessus pour tenter de le longer, s'en servaient comme plongeoir, ou y restaient assises au soleil.

En entendant des acclamations et des encouragements, j'ai levé la tête vers le sommet de cet énorme rocher proche de nous, auquel Jungkook faisait dos et qui trônait près de l'escalier. Quelques téméraires l'escaladaient pour s'y percher et sauter de six mètres de haut.
Jungkook a suivi mon regard et a tourné la tête.
On a tous les deux regardé une fille hurler et se jeter à l'eau depuis le sommet, puis entrer dans l'eau en un fracas d'éclaboussures.

« Elle a des couilles plus grosses que ta tête. »
A-t-il ajouté tandis que ses amis encore en haut hurlaient la victoire qu'ils n'avaient pas encore eu le courage de décrocher.

« C'est clair. »
Ai-je rétorqué, les yeux rivés sur elle qui remontait à la surface et levait le bras au ciel en faisant le signe Shaka, le pouce et le petit doigt dressés.
Des touristes penchés sur la rambarde les regardaient s'amuser.

Jungkook aussi les regardait, d'ailleurs, un peu fasciné. Tellement qu'il ne s'était pas attendu à ce que je saute sur son dos, les jambes autour de sa taille, et m'accroche à son cou, le sourire malicieux.
Il a attrapé mes jambes sous l'eau, surpris, et a remonté mes cuisses plus haut.
J'ai passé le menton au dessus de son épaule droite pour le regarder. Ses yeux ont rencontré les miens une seconde, puis ont fui à l'opposé tandis qu'il souriait bêtement, et j'ai cru voir ses joues rosir lorsque j'ai glissé ma main gauche jusqu'à ses cheveux pour les ébouriffer.
J'en ai profité pour changer les rôles et me moquer de lui.

« Tu rougis ? »
Ai-je lancé en tirant doucement la peau de sa joue gauche que je ne voyais pas, la voix souriante.
Il a tiqué sous un élan de timidité.

« Tais toi. »
A-t-il enchaîné, et j'ai légèrement ri, attendri, avant de laisser nos deux joues s'effleurer affectueusement.

Il a blotti la sienne contre la mienne, et j'ai fermé les yeux, bercé par la chaleur du soleil et le mouvement de l'eau. Je n'avais jamais été si apaisé de toute ma vie en Corée. Tout était parfait, rien ne semblait pouvoir nous déranger ou venir gâcher la petite bulle de bonheur dans laquelle nous nous étions plongés, j'avais du mal à croire que tout ça m'arrivait.
Me retrouver à l'autre bout du globe avec lui seulement quelques semaines après l'avoir rencontré, c'était quelque chose que je n'avais jamais imaginé. J'ai soudain pensé à ma mère qui n'était au courant de rien, et je me suis dis que je lui dirai. Dans la journée, plus tard, ou bien jamais, pour encore garder ça un peu caché du monde.

C'est ce que ce village me donnait comme impression; un endroit isolé, loin des médias, de la technologie et de la pollution. On pouvait respirer, au sens propre ou figuré.
Même si je ne doutais pas que ma vie coréenne finirait par me manquer, au bout de quelques jours, j'étais décidé à profiter de cette chance que j'avais été chercher; j'ai profondément inspiré à cette pensée, pour expirer et temporairement tout oublier.

J'ai eu tord de penser que Jungkook me laisserait calmement me détendre et méditer sur son épaule mouillée.

« T'es prêt ? A-t-il lancé, et j'ai marmonné.

— Hein ? »

Il a plongé la seconde d'après, m'arrachant un souffle coupé avant que je ne finisse submergé, moi aussi, les yeux fortement fermés pendant que je m'agrippais à ses épaules et nichait mon nez contre sa nuque.

Il est remonté peu de temps après, fier d'être un enfant et en rigolant gaiement.
Je l'ai éclaboussé avant de descendre de son dos, exaspéré.

« T'es qu'un gosse ! Lâche moi, tu me soules, j'vais bronzer. »
Ai-je bruyamment lancé, les cheveux encore plaqués devant les yeux que je dégageais comme je le pouvais en m'en allant loin de lui, retournant vers le grand escalier.

Dans mon dos, il m'a rapidement rattrapé, glissant ses bras autour de ma taille pour me ramener à lui alors que je tentais de m'échapper en riant, les mains désespérément tendues vers la rive au loin.
J'ai senti son rire faire vibrer son torse lorsqu'il m'a plaqué dos contre lui et qu'il est venu m'embrasser sur la joue plusieurs fois, puis sur mon oreille dans le seul but de me faire crier et me dandiner sous les chatouilles que ça me faisait.

« Arrête ! »
Ai-je répété entre plusieurs éclats de rire jusqu'à ce qu'il se décide à obéir.
Son dernier baiser sur ma joue fut plus calme, différent des autres, avant qu'il ne pose son menton contre mon épaule à son tour.
Ses bras se sont affectueusement resserrés autour de ma taille quelques secondes, et j'ai souri.

« On peut aller là-bas ? »
Ai-je ajouté en pointant l'endroit derrière l'énorme rocher, là où, la veille, depuis la rambarde, nous avions vu des gens s'amuser dans l'eau en pleine nuit.

J'ai senti qu'il suivait mes gestes des yeux.

« Oui, pourquoi ? »

Je me suis retourné, le sourire aux lèvres.

« J'veux faire comme les ados, ai-je rétorqué, et j'ai pris sa main sous l'eau pour le faire avancer de quelques pas avant de lancer;
le dernier arrivé a perdu ! »

Il a mis du temps à réaliser tandis que je le lâchais.

« Quoi ? »
A-t-il dit, déboussolé, et j'ai commencé à me dépêcher d'y aller en riant avant de crier dès la seconde où il s'est décidé à me suivre.

J'ai plongé sous l'eau pour nager et aller plus vite,
et il a sûrement fait de même peu de temps après,
mais j'étais plus rapide que lui.

J'ai sorti la tête de l'eau une fois arrivé dans le coin vide de touristes, plus calme, entre les hauts rochers  au pied de la rambarde, tourné vers lui pour lui faire face, les cheveux jetés en arrière pour y voir plus clair. Il est réapparu la seconde d'après, et je me suis empressé de le narguer, rieur.

« T'as perdu. »
Ai-je lancé, enroulant sa nuque de mes bras alors qu'il s'approchait.

Les yeux rivés dans les siens, mon dos s'est appuyé sur le rocher, mes jambes se sont naturellement enroulées autour de ses hanches puisque je n'avais plus pieds.

« Comment tu peux nager aussi vite ?

— Trois ans de natation quand j'étais petit, faut croire que ça a fini par payer. »
Ai-je rétorqué d'un clin d'œil, et il a ri, alors moi aussi.

J'ai été remettre une mèche de ses cheveux trempés qui lui tombait devant les yeux avant d'ajouter, la voix mielleuse;
« Alors, qu'est-ce que j'ai gagné ? »

Un autre sourire lui a échappé tandis que son regard tombait sur mes lèvres.

« À toi de me le dire, chéri, c'est ton idée. »

J'ai gloussé, mes doigts cajolant sa nuque.
Sous l'eau, ses mains se sont posées sur mes hanches et je me suis cambré pour me coller contre lui.

« Qu'est-ce que tu fais ?
A-t-il lancé en le remarquant, peu surpris par ma témérité.

J'ai peur de couler, ai-je prétexté sans le cacher, le sourire faussement innocent.

Tu veux une bouée ?

— En forme de licorne, s'il te plaît. »

Il a pouffé.

« Je rigole pas, c'est ce que tu me dois pour avoir perdu, ai-je rétorqué, la voix grondeuse pour le taquiner.

Arrête, tu sais que j'en suis capable.

— Oui ! C'est pour ça que j'te le dis, ai-je enchainé en riant avant d'ajouter sous son air désespéré,
j'rigole, j'aime bien t'embêter... »

J'ai touché son grand nez du bout du doigt à mon tour.

« Pour toutes les fois où tu l'as fait, j'ai bien le droit de te taquiner un peu.

— Tant pis, j'irai quand même te l'acheter. »

Sur ces mots, il m'a arraché un dernier rire avant de m'embrasser, les lèvres tendres, encore humides.
J'ai fermé les yeux en pinçant doucement les siennes en retour, le cœur heureux, comblé de cette journée et de l'affection qu'on se montrait sans hésiter.
Plus important encore; ses épaules étaient détendues. Rien à voir avec ses muscles crispés d'angoisse à Jeju. Ça m'a rendu plus heureux que je ne l'étais déjà.

Un sourire soudain lui a échappé au milieu d'un baiser.

« Quoi ? »
Ai-je lancé, mais il a secoué la tête, le rire soufflé.

« Rien.

— À quoi tu penses ? »

J'ai tenté de capter son regard qui me fuyait, timide, alors j'ai glissé mes doigts sous son menton pour le pousser à me regarder.
Lorsque nos yeux se sont recroisés, j'ai haussé les sourcils, interrogateur.

« Alors ?

— À toi.

— Tu penses à moi ? Mais j'suis devant toi. »
Ai-je rétorqué, confus. Ça l'a obligé à être plus explicite, non sans peines;

« À toi.
Plus tôt.
Dans... La matinée. »

J'ai rapidement compris qu'il parlait de la table, mais je n'ai pas pu m'empêcher de continuer.

« Ce matin ? Je dormais. »

Vexé que je fasse semblant de ne pas comprendre alors qu'il avait eu du mal à l'avouer, il m'a lâché, prêt à tourner les talons.
J'ai ri en le rattrapant et en le remettant face à moi.

« C'est bon, j'arrête, ai-je commencé, et mes bras sont retournés encadrer sa nuque, quoi, ça t'a autant marqué ? »

Le léger sourire que je ne retenais pas lui laissait entendre que ça m'amusait.

« Tu prends trop la confiance, a-t-il pointé en le remarquant.

Change pas de sujet. »

Il s'est tu, les idées explicitement vengeresses.
J'ai enchaîné;

« Et puis, on en revient toujours au même point, hein, mais j'te signale que c'est toi qui m'a dit de prendre la confiance, alors, bon, t'es quand même sacrément culot–

— C'est bon, tais toi, tu sais que ça me plaît. »

J'ai souri, satisfait.

« Bah voilà, tu vois, quand tu veux. »

Il m'a lancé un sourire agacé d'avoir perdu cette faculté de réussir à me faire taire.
On s'est regardés un instant, en silence tandis que je tentais d'analyser ses yeux.

« Du coup, cette matinée, tu disais ?
Ai-je relancé, et l'espoir que j'oublie ce qu'il venait d'avouer s'est envolé sous mes yeux et mon rire amusé.






























Ma peau n'avait mis que quelques instants à sécher sous le soleil brûlant. Nous étions retournés sur notre marche d'escalier pour en profiter.
J'avais sorti mon téléphone pendant qu'il secouait ses cheveux sous une serviette pour les essorer, succombant à l'envie de raconter ma vie à Yoongi.
En voyant qu'il venait de m'envoyer un Snap, j'ai appuyé sur la notification pour directement lui envoyer un message par chat.

YOON
Jvais péter un cable
Y'a aucun de mes vocaux qui s'envoie
Ah
Si, c'est bon

MOI
Flash info; baiser sur une table : fait

Son bitmoji est apparu, et sa réponse ne s'est pas faite attendre.

YOON
EIHNDFOICJ'DBZ j'ai chocked on my café
Ça va pas la tête ??

J'ai gloussé comme un gosse devant mon écran.
L'euphorie de cette journée me poussait à avouer n'importe quoi.

MOI
C'était ouf hier soir aussi

YOON
Arrête ça jvais te demander de me raconter 😢

MOI
PTDRR c'est pas l'envie qui me manque
Nan srx tg jte jure je tape ma meilleure vie là

YOON
Ok combien

MOI
De quoi combien

YOON
A TON AVIS ?? D'ORGASMES DUMBASS
Je t'interdis de juger mon côté frustré qui veut tout savoir pour te jalouser c'est clair ?

MOI
AH ! Dans la soirée d'hier ?
Euuuhhh
Attends faut je compte

YOON
PTDDDDRR C'EST UNE BLAGUE ???

MOI
3
Nan attends
4
Je crois
...5 ? Nan, pas 5 quand même ?

YOON
OMG JIMIN PUTAIN QUAND JDISAIS QU'IL ÉTAIT TEMPS QUE TU DÉCOUVRES LA VIE JVOULAIS PAS DIRE À CE POINT LÀ

MOI
MDRRRRRRR

YOON
TON GARS C'EST ROCCO SIFFREDI OU QUOI ?

Je n'ai pas pu me retenir d'éclater de rire et d'attirer l'attention de Jungkook malgré moi.
Il n'a pas pu s'empêcher de sourire en me voyant comme ça.

« Quoi ?

— Rien, rien. »
Ai-je menti, tentant de paraître innocent, mais il a agencé un mouvement vers moi pour tenter de voir mon écran. Je l'ai caché comme j'ai pu, riant encore du message de Yoongi.

« Montre !

— Bouge !

— Qu'est-ce que tu dis sur moi, encore ?

— Qui te dit que je parle de toi ?! »
Ai-je rétorqué tandis qu'il semblait lâcher l'affaire pour rattraper sa serviette et la plier.

Il m'a lancé un regard en coin, et j'ai de nouveau explosé de rire. Il en a profité pour attraper mon téléphone et me l'arracher des doigts, mais j'ai eu le temps de le verrouiller juste avant.
Il a boudé en le constatant.

« L'intimité, tu connais ? »
Ai-je lancé alors qu'il me le rendait, résigné.

Il a répété ce que j'ai dit d'une voix agaçante, l'air frustré. J'ai pouffé.

« J'reviens, a-t-il lancé après avoir regardé derrière, plus loin, j'ai vu des brochures pour touristes quand on est passés, tout à l'heure. Ça nous aidera à visiter.

— Ok, va. »
Ai-je acquiescé alors qu'il se levait déjà.

Je lui ai lancé un dernier regard avant de reporter attention à mon téléphone.
En retournant sur snap, j'ai voulu montrer le paysage à Yoongi.

« Tiens, bave bien »
Avais-je dit dans une vidéo lui montrant la mer, les touristes et le soleil brûlant, juste avant d'activer la caméra frontale pour qu'il me voit.

« Je sais pas quelle heure il est en Corée... Ai-je commencé tandis que l'enregistrement défilait, si ça se trouve t'es encore en pleine nuit blanche, mais bref. Il fait super chaud ici, c'est presque invivable. »

J'ai passé une main dans mes cheveux, les yeux rivés sur mon reflet, avant de continuer, mon index glissant sur l'arrête de mon nez.

« J'crois que j'ai un coup de soleil sur le nez. J'espère pas, la honte. On a été dans un resto ce midi, c'étaient les meilleures pâtes bolo' de ma vie. »

La vidéo s'est arrêtée. Je l'ai rapidement envoyée avant d'en commencer une deuxième.

« Faudra que j'te montre notre chambre, en rentrant. J'sais pas encore ce qu'on va faire ce soir. Jungkook est parti chercher... »

Je me suis interrompu en sentant sa présence sur ma droite. J'ai levé la tête vers lui, ébloui par le soleil.

« Ah, t'as trouvé ? »
Ai-je dit, encore en pleine vidéo, ramenant ma main à mes yeux pour y voir plus clair.
Il m'a rapidement embrassé en se penchant vers moi avant de se rassoir à mes côtés.

« Ouais, j'ai, a-t-il rétorqué en rangeant les feuilles dans son sac avant de me redonner son attention,
qu'est-ce que tu fais ? »

Il s'est rapproché. Son visage est apparu sur le retour vidéo.

« Un snap ? Pour qui ? Yoongi ? »

En réalisant que c'était pour moi l'occasion de montrer son visage à Yoongi qui ne l'avait pas encore vu, je me suis joyeusement exclamé, les jambes sautillantes, frappant le bras de Jungkook et le ramenant vers moi pour être sûr qu'il reste là.
Mon excitation pour si peu l'a surpris, et l'a amusé alors que je trépignais comme un enfant.

« Mais fallait me le dire plus tôt si t'avais tant envie de me prendre en photo. »

Il a pris mon téléphone et s'est recoiffé dans le retour.

« J'ai un p'tit côté égocentrique, ça l'aurait comblé... »

J'ai ri, alors lui aussi.
Il ne m'a pas embêté et m'a gentiment rendu mon téléphone sans faire d'histoire.
La seconde d'après, il s'est allongé sur le dos, soupirant agréablement.
J'ai pris soin d'enregistrer la vidéo avant de l'envoyer, parce que je n'en avais aucune de nous deux. Yoongi les a directement regardées.

YOON
Ouah
Je meurs

MOI
???

YOON
T'as vu comment il te regarde stp ? C'est quand que j'ai ça ?
Bref je comprends pq tu lui pardonnes tout maintenant, une vraie gueule d'ange ptdrr
Jsais pas comment il peut ne pas être ulzzang sur insta
Ou trainee

MOI
Il aime pas tout ça

YOON
Ok donc le mec est parfait mdr
Ça va t'as pas trop de remords de le garder pour toi ?

MOI
A u c u n  (:
Jsuis heureux de savoir que tu l'aimes bien 🥺

YOON
Calme toi je lui en veux tjr pour ses conneries envers toi >:(
Maaais voilà, il est vrai que y'a possibilité que je pardonne
Un jour

MOI
C'est ce que je disais, ça veut dire que tu l'aimes bien 😚

YOON
Tg



« Lâche ton tel et viens t'allonger. »
A-t-il dit dans mon dos, son doigt glissant sous l'élastique de mon maillot de bain pour la faire claquer sur ma peau.

J'ai marmonné en réponse, trop occupé à répondre à Yoongi qui m'avait manqué.
Il n'était pas de cet avis; j'ai rapidement senti sa main attraper mon bras pour m'attirer sans me laisser le choix.
J'ai sursauté en tombant en arrière pour me retrouver près de lui.
Il a fait comme si rien n'était, les yeux fermés, une main sous son crâne.
J'ai souri, attendri.

« Bébé Jungkook veut de l'attention ? »
Ai-je lancé en laissant mon téléphone tomber au fond de mon sac.

Un sourire a déformé ses lèvres sans qu'il n'ouvre les yeux, et il a légèrement ri.

« T'as deviné. »

Je me suis installé à ses côtés, dirigeant son bras derrière ma tête pour le prendre comme appui et m'allonger sur le dos. Sa peau était réchauffée par le soleil.

« Désolée d'avance si tu bronzes pas du bras. »
Ai-je ajouté sans réellement le penser tandis que je prenais mes aises, les yeux fermés face aux rayons éblouissants.

« Tant pis, a-t-il vaguement dit, la voix endormie, trop épris dans la détente du moment,
y'a plus grave dans la vie. »

J'ai marmonné que c'était vrai, et nous n'avons plus dit un mot, bercé par la chaleur.
Les sons ambiants sont rapidement venus nous entourer; le bruit des vagues, de l'eau agitée par jambes de certains, des voix lointaines d'enfants mélangées à celles de ceux qui bronzaient, comme nous, mais parlaient calmement et participaient involontairement à la berceuse que ça créait.
J'ai retrouvé cet état de plénitude que j'avais eu plus tôt, dans l'eau, et le fait d'être sûr, cette fois, que Jungkook n'essaierait pas de me noyer (même si, avec lui, je n'étais jamais sûr de rien) m'a permis de totalement en profiter.



Je ne me souviens plus du temps que nous avons passés allongés là, à ne penser à rien, mais ça nous a fait du bien, je crois.
J'avais fini par changer de position, sûrement au bout d'une heure, pour lui rendre son bras et me mettre sur le ventre en soupirant lourdement, le corps mou. Il avait récupéré son bras sans un mot, et je n'avais pas pris la peine d'ouvrir les yeux en glissant les miens sous mon visage, pour m'y appuyer, la tête tournée à l'opposé de Jungkook.

Je l'ai senti bouger à mes côtés au bout d'une demie heure environ. Il avait profondément inspiré, puis s'était bruyamment étiré avant que je n'ai la sensation qu'il se tourne vers moi, sur le flanc, pour me regarder.

J'en ai eu la certitude lorsqu'après un temps, ses doigts sont venus se balader sur mon dos.

« Tu dors ? »
A-t-il doucement lancé, et j'ai marmonné.
J'ai entendu son rire soufflé.

Ses caresses ont continué, abstraites, comme s'il dessinait sur ma peau.

« Tu veux faire quoi ce soir ? »
A-t-il renchéri, la voix tendre.
J'ai frissonné.

« Je sais pas, ai-je rétorqué, la voie endormie,
t'as des idées ?

— Pas vraiment. Des envies, peut-être.

— Quel genre ?

— Me détendre ? »

J'ai tourné la tête vers lui, l'autre joue plaquée sur mes avant-bras. J'ai ouvert un oeil pour le regarder, ébloui par le soleil. Son regard qui s'était perdu au loin est tombé vers le mien.

« Ça me paraît être une bonne idée. »
Ai-je rétorqué, et il a souri.
Ses yeux sont repartis explorer le paysage face à lui, ses doigts caressaient toujours vaguement mon dos.
L'eau de la mer avait fait boucler ses cheveux.

« On à qu'à se bourrer la gueule. »
Ai-je lâché avec légèreté, jugeant qu'il y avait trop longtemps que je n'avais pas bu jusqu'à ne plus marcher droit. Sa curiosité s'en est vue piquée.

« Tous les deux ? À l'autre bout du globe ? Sans personne pour nous surveiller ? A-t-il répondu en me regardant à nouveau.

— C'est fantasmatique, non ? Ou ton côté Vierge raisonnable te fait douter ?

— Mon côté Vierge raisonnable pourrait te surprendre, te méprends pas.

— Oh mais je n'en doute pas. »
Ai-je articulé d'une voix soutenue.

Il a eu un autre rire soufflé, puis a de nouveau porté attention à ce qu'il regardait plus tôt.
Trop paresseux pour me redresser, je me suis contenté de le détailler de mon seul œil ouvert, tentant de comprendre ses pensées et ce qui pouvait retenir son attention.
Il a fini par me l'avouer quelques secondes après.

« On va se baigner ?

— Tu me portes ?

— Me donne pas d'idées.

— Comme une princesse.

— Chiche ?

— Nan, je deconne, j'aurais trop honte. »
Ai-je rétorqué avant de me redresser lourdement.

J'ai passé une main dans mes cheveux une fois assis et après m'être étiré bruyamment.
Jungkook, lui, était déjà debout.

« T'es trop long, j'aurais dû te porter, on y serait déjà.

— Oh là là. »
Ai-je râlé, la tête encore embrumée tandis que je me levais. Une fois debout à ses côtés, j'ai remarqué son impatience enfantine, presque à deux doigt de trépigner.

« Qu'est-ce que t'es encore en train de mijoter ? »
Ai-je ajouté, mais il ne m'a pas laissé tergiverser et a pris ma main en descendant.

« Rien qui pourrait te tuer. Aller, bouge tes jolies fesses. »
A-t-il lancé, foncièrement heureux de m'emmener avec lui dans l'eau à nouveau, et j'ai levé les yeux au ciel, le sourire contaminé par son élan soudain de bonnes énergies.

La fraîcheur contrastante de l'eau a enveloppé nos mollets réchauffés lorsque nous sommes arrivés au pied de l'escalier. Il n'a pas tardé à s'y enfoncer, soupirant agréablement de ses bienfaits rafraîchissants.

« Elles sont vraiment jolies, mes fesses ? »
Ai-je lancé d'une petite voix sur-jouée en le rejoignant, m'attendant à entendre son rire en réponse.

Ça n'a pas manqué.
Ses bras sont venus m'attraper la taille lorsqu'il s'est retourné vers moi, le sourire presqu'aveuglant.

« Quelle question. »
A-t-il sincèrement dit en riant avant de m'inciter à me rapprocher de lui; j'ai entouré ses hanches de mes jambes et me suis accroché à son cou en rigolant, flatté.

« Les tiennes sont pas mal non plus, lui ai-je chuchoté près de l'oreille, amusé, tandis qu'il avançait dans l'eau.

Je sais, a-t-il rétorqué, avec un manque cruel de modestie.

T'es censé dire merci.

— T'as simplement énoncé une réalité. Ce serait comme remercier le ciel d'être bleu, ça n'a pas de sens.

— ... T'es épuisant. Si t'existais pas, faudrait t'inventer.

— Voilà que Monsieur me cite du Voltaire, j'en suis flatté.

— Tu peux être sérieux cinq minutes ?

— Désolé, c'est parce que j'suis heureux. »
A-t-il avoué en m'embrassant sur la joue, ne perdant pas une miette de son euphorie qui m'enlaçait le cœur d'une chaleur que je ne voulais plus jamais voir s'évaporer. C'était souvent comme ça, et depuis longtemps; la bonne humeur des autres à elle seule empiétait sur moi, prenait toutes mes mauvaises ondes pour les envoyer plus loin, à des kilomètres à la ronde, et je me nourrissais de leurs bonnes énergies jusqu'à n'en plus pouvoir.

L'instant d'après, une fois sorti de mes pensées, j'ai réalisé que nous étions au pied de ce grand rocher que certains escaladaient.

« Tu te souviens quand je t'ai dit que ça allait pas te tuer ? »
A-t-il lancé alors que nous étions tous les deux têtes levées, nuques presque déboîtées vers le sommet.

« ... Alors c'était ça.

— T'as le vertige ?

— Non ? Mais peur de glisser en escaladant et de me casser une jambe en tombant, peut-être ?

— Y'a pas de raison, la roche est sèche.

— J'ai peur.

— Moi aussi, j'me chie dessus, mais yolo. »

Sur ces mots, il s'est fermement emparé de ma taille pour me porter en hauteur, et m'aider à me hisser sur le rocher.

« J'ai pas dit que j'étais d'accord !
Le consentement ça te dit quelque chose ?
Ai-je dit plus fort, les mains tremblantes s'agrippant tout de même à la pierre pour lui éviter de porter tout mon poids.

« Aller, grimpe ! Comme un Capumain.

— Un Capumain ?
Ai-je répété, peu assuré en tentant de monter sur l'endroit où la roche était plus plate, pour m'y tenir debout.

— Mais si, tu sais, le petit singe violet dans Pokemon ! »

Contre toutes attentes, j'y suis arrivé plus facilement que je ne l'aurais cru, et ai réussi à rester debout.

« Hé ! Ça va, en fait, c'est pas si flippant. »
Ai-je énoncé juste avant que Jungkook ne me rejoigne rapidement, mais maladroitement.
Il a vacillé, et j'ai fermement entouré sa taille de mon bras pour le garder près de moi et le stabiliser, en riant de le voir paniquer.

« Oh mon dieu, on est haut là, non ? A-t-il dit en tentant de regarder derrière lui, peu rassuré, alors que nous n'étions qu'à un mètre de l'eau, à peine.

— Pas vraiment, non. »
Ai-je gloussé avant de le lâcher pour m'avancer prudemment vers une bonne prise, monter plus haut et suivre le même chemin que tout ceux qui étaient montés.

« Jimin ?! Hé ! Hé oh, tu vas où là ? Attends-moi !
A résonné une voix désespérée derrière moi.

Aller, bouge tes jolies p'tites fesses ! »
Ai-je joyeusement répété pour le taquiner en escaladant.

Il a chouiné dans mon dos en me rejoignant.
Une fois posé plus haut, bien appuyé sur mes pieds et l'une de mes mains accrochée à une prise résistante, nos bras se sont attrapés pour l'aider à monter. Il est arrivé à mes côtés.

« Quoi, en plus de la natation t'as fait de l'escalade quand t'étais gosse, c'est ça ton secret ?»
A-t-il dit, la voix fébrile, les yeux rivés sur ses pieds pour s'assurer qu'il n'allait pas tomber.

« J'suis un super héros, c'est ça mon secret.

— Cool, j'suis ravi de l'apprendre. »
A-t-il vaguement ajouté, peu dans la conversation, le regard inquiet scrutant ses alentours.
Lorsqu'il a finalement croisé le mien, il a réalisé que je le regardais silencieusement paniquer. Ça nous a fait rire.

« On dirait un petit chaton apeuré, c'est trop mignon.

— Tais toi et monte, y'a des gens qui arrivent. »

En constatant que c'était le cas, je me suis dépêché, me souvenant soudainement de cette angoisse étant  enfant, lorsqu'il fallait rapidement se relever du toboggan pour ne pas se faire percuter par des pieds.

Quelqu'un hésitait encore à sauter lorsque nous sommes finalement arrivés au sommet, mais n'a pas tardé à se lancer. Ça n'a pas rassuré Jungkook.

« Merde. J'ai cru que j'allais avoir le temps de me préparer mentalement pendant qu'elle hésitait.

— Raté. »
Ai-je rétorqué en m'y hissant prudemment pour m'y mettre debout, face au vide, les jambes tremblantes et les bras légèrement levés par réflexe pour m'équilibrer.

J'ai fait attention à laisser de la place à mes côtés pour que Jungkook puisse monter.
Je me suis senti vaciller lorsqu'il m'a rejoint, et ma main s'est agrippée à son bras pour ne pas tomber, mais il a crié parce qu'il n'avait pas d'appui non plus. Sa main s'est resserrée sur mon bras, elle aussi, et j'ai crié à mon tour.

« Me tiens pas ! J'vais tomber !!
Me suis-je époumoné.

— Arrête de bouger ! »
A-t-il hurlé, paniqué, alors qu'on tentait de se stabiliser, et j'ai été pris d'un fou rire qui m'a tordu le ventre et qui ne m'a évidemment pas aidé à rester droit.

Les gens qui attendaient derrière nous pour sauter ont ri grâce à nous, et j'ai remarqué que quelques touristes aux rambardes nous regardaient et semblaient s'en amuser.
Jungkook s'était laissé entraîner par mon fou rire, et nous tentions désespérément de nous calmer.

J'ai essuyé une larme qui perlait au coin de mon œil avant de le regarder et de me stabiliser.
Il a fini par arrêter de bouger aussi.

Le soleil nous éblouissait.
Quelqu'un de téméraire depuis la rembarre nous a encouragé d'une voix élevée.
Ma main encore agrippée à son bras est descendue pour prendre la sienne.

« T'es prêt ? Ai-je lancé.

— Je crois ?

— On compte jusqu'à trois ? »

Il a hoché la tête, et mes yeux sont allés se perdre sur les vagues en bas qui s'écrasaient sur les rochers.
J'ai commencé le compte à rebours, sachant très bien qu'il ne le ferait pas.

« Ok, un.. »

Sa main s'est resserrée sur la mienne.

« Deux...

— Jimin, si je meurs, enterre moi avec mon lapin, a-t-il dit en me faisant rire.

— Ça marche.
Trois ! »
Ai-je crié avant de sentir la roche quitter la plante de mes pieds et sa main me suivre en même temps.

La pression de l'air m'a décoiffé, et cette sensation de flottement n'a duré qu'un instant avant que je me retrouve happé par la surface de l'eau que nous avions tranchée en une mêlée de fracas et d'éclaboussures.
Les yeux fortement fermés, les doigts pinçant mes narines et la tête submergée, tout est devenu sourd quelques secondes.
Nos mains s'étaient lâchées dans le moment.

J'ai retrouvé la surface en une inspiration bruyante.
Des sifflements et quelques faibles applaudissements venant d'en haut sont parvenus jusqu'à mes oreilles, mais Jungkook qui sortait sa tête de l'eau juste face à moi a accaparé toutes mes pensées lorsque j'ai ouvert les yeux.

En nous voyant tous les deux dans le même état, le souffle coupé et désordonné, les cheveux trempés et décoiffés, un sourire lumineux s'est emparé de ses lèvres. On a bêtement ri en se regardant, les corps mouvementés par le rythme des vagues,
puis, ses mains sont soudainement et maladroitement venues prendre mon visage pour plaquer ses lèvres sur les miennes sous une envie spontanée, les gestes emplis de bonheur, comme si sa vie en dépendait.
Mon cœur battait à tout rompre; j'ai ri contre ses lèvres, surpris, en tentant de m'accrocher à lui, et ses bras ont lâché mes joues pour entourer ma taille, me soulever et me tenir contre lui, l'air profondément heureux.












• ॐ •

(cette musique est géniale mdr)

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BONJOUR
je suis de retour mdr, ce chapitre était si looonng à écrire j'avais besoin de retrouver la motivation à chaque fois pour écrire un paragraphe.
La suite de la fic est déjà prévue, je sais ce qu'il va se passer donc je ne devrais pas trop avoir de difficultés !
Je suis désolée pour mes longues absences, je suis dans une période manga/anime et je délaisse énormément BTS à côté (my hero academia vous même vous savez si jamais y'en a qui veulent en parler avec moi GOGOOGO) mais ça devrait finir par revenir, c'est pas la première fois que ça m'arrive

J'ai vraiment essayé de transmettre de la détente et de la joie tout le long de ce chapitre, même dans la
manière d'écrire, j'ai fait + simple pour que ça s'allie avec la simplicité du moment
J'espère que ça vous aura plu un minimum, et j'espère que vous allez bien. Faites bien attention à vous et à vos proches, déconfinement ne veut pas dire que le virus n'est plus là ):

en parlant de confinement comment vous l'avez vécu ?? perso ça changeait pas de ma routine habituelle ptdr, je suis casanière (team signes de terre cc), c'était tout ce que je demandais

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