XX
Rappel IMPORTANT : Il n'y aucun aéroport à Séoul ou proche de Séoul et accessible par métros, mais par logique et pour ne pas compliquer mon scénario déjà assez bordélique, on oubliera ce détail
(merci de ne pas le prendre en compte et de ne pas me faire de remarques au risque que je me répète🤷🏻♀️ J'ai réfléchi à tout sauf à ça, ça frustre mon côté perfectionniste mais je ne peux rien faire, il y aurait trop de choses à modifier.)
~
Tout s'est vite enchaîné.
Les portes vitrées de l'aéroport se sont ouvertes à la seconde où je les ai approchées.
J'ai croisé le regard de quelques personnes et leurs valises sur les bancs et j'ai pressé le pas jusqu'aux bornes électroniques où j'ai imprimé le billet que j'avais préalablement acheté pendant que j'étais dans le métro.
J'ai levé la tête vers l'horloge;
08:05
Jamais les minutes n'avaient passé si vite.
Le site que j'avais utilisé m'avait gentiment conseillé d'arriver une bonne heure avant, pour passer sereinement les formalités de sûreté. Et puis, surtout parce que, à partir de 08:15, je n'étais plus autorisé à rentrer dans l'avion.
Autant dire que j'étais paniqué.
Le point positif, – sur lequel j'essayais de me concentrer –, c'est que je n'avais qu'un sac à dos, et que je pouvais le garder sur moi.
Alors, le ventre serré, j'ai sorti mes papiers, déposé mon sac sur le tapis de contrôle et suis passé sous le portique.
En voyant qu'il était 08:12,
j'ai couru jusqu'à la zone d'embarquement, le sac au bout des doigts.
Je me suis brusquement arrêté une fois face à l'hôtesse de l'air qui venait de sursauter, surprise de me voir débarquer dans son champ de vision.
« Bonjour ? A-t-elle dit, la voix perturbée,
vous avez votre carte d'embarquement ? »
Le souffle court, je suis bêtement resté à la regarder durant deux secondes.
« Oui, oui, j'ai ça. »
Ai-je dit en cherchant les papiers que j'avais précipitamment rangés dans le fond de mon sac avant de partir en courant.
Elle m'a souri en attrapant la carte que je lui tendais,
et j'ai bêtement eu peur qu'elle me dise qu'il y avait un problème, mais elle a fini par me la rendre.
« Tout est bon, vous pouvez vous installer. »
Je l'ai rapidement remerciée, et je suis entré.
Quelques regards ont croisé le mien, et j'ai souri, crispé, avant d'aller chercher ma place.
S'en est suivie une scène gênante où j'ai dû faire bouger tout le monde de ma rangée pour atteindre ma place côté hublot.
J'ai soufflé ma fatigue et mon stress une fois installé, les mains nerveuses, et j'ai attrapé mon téléphone.
Une fois face au contact de Yon, mes angoisses ont repris de plus belle.
Je me suis demandé quoi lui dire, puis si je m'apprêtais vraiment à lui mentir.
J'ai pensé à lui avouer la vérité, puis à ne rien envoyer du tout, et j'ai fini par remettre toute ma vie en question avant de me décider à lui envoyer un message.
Yon
Bonjour Yon, je m'excuse sincèrement mais je ne pourrai pas venir travailler aujourd'hui.
Je me suis réveillé avec une fièvre atroce et j'ai attendu de voir, mais ça n'est pas passé.
Je me suis senti mal à la seconde où j'ai appuyé sur envoyer, alors j'ai fui sur Messenger.
Sur le groupe, Hwasa était la seule connectée aussi tôt.
Les évadés
Hwasa ?
Hwasa
Oui ?
J'arrive dans 2h a l'aéroport
Venez me chercher
Et j'ai mis mon téléphone en mode avion, terrifié de recevoir une réponse de Yon.
Lorsque l'homme à mes côtés m'a regardé un instant, j'ai eu l'impression qu'il savait ce que je venais de faire, alors qu'il devait juste ressentir mes mauvaises ondes à des kilomètres à la ronde.
Surtout quand je lui ai souri, gêné, et qu'il a simplement détourné les yeux sans me donner d'importance.
J'ai discrètement soufflé.
Peu de temps après, une hôtesse est venue nous faire le speech d'avant vol, et j'ai plusieurs fois hésité à sortir. Je me suis demandé ce que je foutais là,
et j'ai continué d'y penser tout le long du voyage.
Je n'avais jamais rien fait d'aussi dingue et stupide mais génial en même temps. Ça faisait un peu trop d'émotions à gérer.
J'étais persuadé que Yoongi allait me tuer, et je pensais à lui envoyer un message, parce que j'étais incapable de lui cacher quoi que ce soit.
Au bout de deux heures, l'avion a atterri sur l'île.
Tout le monde s'est levé, et j'ai suivi le mouvement, le cœur battant.
En sortant, je me suis demandé s'ils étaient au moins venus me chercher, alors en me laissant porter par l'escalateur qui descendait dans le hall de l'aéroport, j'ai sorti mon téléphone.
Les évadés
J'arrive dans 2h
Venez me chercher
Hwasa
QUOI
COMMENT ÇA ?
HÉ ! TU PEUX PAS PARTIR SANS ME RÉPONDRE !
Whee In
Vos notifs de merde qui m'ont réveillée là
oula
ATTENDS
KESKI SE PASSE
Hwasa
Whee In
Réveille les gars
J'arrive en haut, jsuis dans le jardin
Whee In
Mais jk va me trucider
Hwasa
Pas longtemps si tu lui dis que jimin vient 😉
Un message est apparu à la seconde où je me suis connecté.
Hwasa
Jimin ! T'es où ? T'arrives quand ?
J'ai posé les yeux sur eux l'instant d'après,
tandis que je descendais encore.
Ils étaient tous là, en bas, semblant se demander mutuellement si j'allais vraiment débarquer d'une minute à l'autre.
Une fois sur la terre ferme, Whee In a croisé mon regard, m'a montré du doigt,
et sans que je n'ai le temps de comprendre quoi que ce soit, elles m'ont toutes les deux sauté dans les bras. Avec le même sourire, la même excitation criarde que cette nuit au marché, lorsqu'elles ont retrouvé Jungkook après des mois.
Dans leurs bras, toute la pression est redescendue.
Et, comme un enfant, j'ai eu envie de leur raconter tout ce que j'avais réussi à faire, la gorge nouée et la voix tremblante.
« J'ai-j'ai, j'ai... Je sais pas pourquoi mais– »
Hoseok s'est approché de nous de la même manière qu'il s'était approché de Jungkook, et j'ai arrêté de parler pour éviter de me mettre à pleurer.
« Respire ! M'a lancé Hwasa, les deux mains sur mes épaules, qu'est-ce qui se passe ?
— J'en sais rien, c'est.. C'est trop débile, j'me suis.. Enfin, j'ai.. J'sais pas j'ai peut être légèrement menti à ma patronne ? Parce que j'avais envie d'être comme vous ? »
Leurs yeux se sont déformés par la surprise.
J'avais lâché ça sans réfléchir, et sans pouvoir m'en empêcher.
« J'hésite vraiment à reprendre le premier avion pour rentrer.
— Attends, non, non, t'as pas dépensé de l'argent pour rien ! C'est notre faute.
Si tu veux repartir, je te paye le billet. »
A-t-elle de nouveau rétorqué.
J'ai pensé à accepter, mais j'ai aussi pensé au chemin que j'avais parcouru pour en arriver là;
à la décision difficile que j'avais réussie à prendre,
aux deux heures d'angoisses et d'appréhension,
puis, j'ai croisé les yeux de Jungkook, resté en retrait. Il semblait m'observer, attendre de voir ce que j'allais bien pouvoir faire, curieux.
« Alors, qu'est-ce que tu veux faire ? »
A doucement dit Whee In à mes côtés,
et le regard de Jungkook semblait m'interroger silencieusement;
affronter tes peurs ou fuir ?
« Tu sais, a enchaîné Whee In, je l'ai déjà fait, moi aussi, à cause de ces timbrés. Quand on a voulu partir en voyage mais que je bossais, j'ai tout envoyé chier et je suis partie.
C'est pas un drame.
Bon, on m'a virée, parce que j'ai fini par avouer, parce que je sais pas mentir,
mais je m'en suis remise, c'était qu'un p'tit boulot.
— C'est vrai ?
— Si je te le dis ! A-t-elle conclu en souriant.
— Whee In, a ajouté Hwasa,
l'influence pas. Jimin, ne te force à rien.
Si tu veux partir, y'a pas de problème, je te l'ai dit.
Si tu veux rester, on fera tout pour tu te sentes mieux et que t'y penses pas trop.
— C'est toujours compliqué, la première fois que tu sautes le pas. »
A renchéri Hoseok.
Après ça, ils m'ont tous regardé en silence, attendant une réponse, mais j'avais déjà pris ma décision en sautant dans l'avion deux heures avant.
« Je reste. »
Ai-je répondu,
et la seconde d'après, un énorme sourire a déformé les lèvres de chacun d'eux.
Hwasa m'a repris dans ses bras, et sans que je n'ai le temps de réagir, Whee In a attrapé mon sac et s'en est allée en sautillant, tout en assurant qu'elle partait le mettre dans la voiture.
Naturellement, Hwasa et Hoseok ont suivi le mouvement et se sont éloignés.
C'est comme ça que j'ai de nouveau croisé le regard de Jungkook qui semblait ne pas m'avoir lâché des yeux, les mains dans les poches.
« Me regarde pas comme ça, ai-je lancé en riant nerveusement, c'est toi qui me fait faire n'importe quoi. »
Il a fini par esquisser un rire avant de s'approcher.
J'ai levé les yeux vers les siens lorsqu'il est arrivé face à moi.
« T'as toujours été aussi grand ?
— C'est le soleil qui me fait grandir. »
J'ai pouffé.
« Toujours aussi con, ai-je renchéri, et il a eu l'air outré de ma témérité.
— Je t'abandonne deux jours et tu prends déjà la confiance ? »
Il a attrapé ma hanche pour doucement l'attirer à lui.
« C'est pas ce que tu voulais, que je prenne confiance en moi ? »
Ai-je dit, joueur.
Un rictus lui a échappé.
« Si. Ça te rend plus sexy. »
Ça m'a encore fait taire,
et ça a eu l'air de l'amuser.
Alors je l'ai frappé, et il a ri.
Mon ventre a papillonné en l'écoutant.
La seconde d'après, il m'a embrassé, l'air heureux.
Je ne l'ai pas quitté des yeux,
et j'ai remarqué les quelques légères, très légères, presque imperceptibles tâches de rousseurs qui étaient apparues sur le côté droit de son nez.
Je n'ai pas pu m'empêcher de les toucher.
« T'as des tâches de rousseurs, toi ?
— Souvent, quand je vais à la plage.
Elles apparaissent avec le soleil. »
J'ai souri, attendri.
« Quoi ?
— Rien, c'est mignon. Ça te radoucit, tu fais moins peur. »
Il a souri et a levé les yeux au ciel, puis a glissé sa main sur le bas de mon dos et m'a poussé à avancer.
« Aller, ramène ton cul. »
C'est comme ça que nous sommes sortis.
Dehors, le soleil tapait. J'ai enfin pu respirer.
J'ai d'ailleurs pris une profonde inspiration, pour me débarrasser de toutes mes mauvaises ondes,
avec la main de Jungkook dans la mienne qui me transmettait toute son énergie rassurante et qui savait que j'en avais le besoin.
Hoseok, Hwasa et Whee In s'attelaient autour de la voiture. Whee In m'a demandé si je n'avais besoin de rien qui soit dans mon sac avant de l'enfoncer dans le coffre d'une Jeep. Un vrai cliché du voyageur.
« Vous avez même la voiture qui va avec ?
— C'est à Taehyung ! A lancé Hwasa en enfilant ses lunettes de soleil, mais j'avoue que ça fait très road trip californien. »
J'ai ri, et nous sommes montés.
Jungkook s'est assis derrière à mes côtés, à ma grande surprise. Ça sentait le cuir, et le soleil avait réchauffé l'intérieur.
« Bon, alors, qu'on t'explique le topo, a commencé Hwasa face au volant, on prévoit pas de rentrer avant ce soir au chalet. On veut se faire une journée cent pour cent touristes. On a entendu parler de pas mal d'endroits cool, ça devrait te plaire.
Après, juste avant de rentrer faudra qu'on aille faire les courses pour ce soir. C'était le deal pour qu'il accepte de nous passer la voiture pour la journée. Autrement dit, j'espère que t'as encore un peu d'énergie. »
J'ai été déconcentré par Jungkook qui, en se penchant en avant pour parler à Whee In aux côtés de Hwasa, avait posé la main sur ma cuisse.
« Ok ! Ça me plait déjà.
— J'pense qu'on va éviter la plage aujourd'hui, vu qu'on l'a déjà fait hier, mais on y retournera sûrement demain. »
J'ai hoché la tête en la regardant dans le rétroviseur, puis, après avoir une dernière fois demandé si nous étions prêts, elle a démarré.
La radio s'est lancée, et le voyage a commencé.
L'air passait par les fenêtres ouvertes de la voiture et nous décoiffait, nous rafraîchissait.
Jungkook a mes côtés ne m'avait pas lâché,
Hwasa et Whee In ont commencé à chanter toutes les deux, Hoseok m'a lancé un sourire rayonnant.
J'ai eu l'impression de rêver.
C'est là que je me suis rendu compte que Hwasa chantait aussi bien que Jungkook.
On a roulé pendant une petite demie-heure jusqu'à s'arrêter au pied de Seongsan Ilchulbong, La base d'un cône volcanique en forme de cratère prédominant sur un bout de l'île, qu'ils avaient bordé d'escaliers pour en faire le tour et monter au plus haut point.
Des tas de touristes avec leurs voitures y étaient déjà. Nous avons claqué les portes de la notre.
« Vous êtes motivés ? A lancé Hwasa, déjà prête à monter les escaliers.
— J'ai encore des courbatures à cause d'hier. Tu me porteras si je meurs avant la fin, a rétorqué Hoseok.
— Tu fais chier, Hwasa ! A râlé Whee In,
tout le monde n'est pas aussi sportif que toi.
— Oh, aller ! C'est pas l'Everest, non plus. C'est seulement vingt minutes de montée. Et puis, une fois face à la vue, t'es récompensé de tes efforts. »
Whee In et Hoseok ont grogné,
Hwasa les a ignorés,
moi et Jungkook avons ri.
Alors on l'a suivie,
plus ou moins déterminés.
Comme attendu, c'est elle qui est arrivée la première, à peine essoufflée.
Elle a bu une gorgée de sa bouteille d'eau sous le soleil, d'une grâce digne d'une pub Vittel.
Whee In répétait sans cesse et depuis dix bonnes minutes que, c'était sûr, elle allait mourir,
mais elle a fini par s'émerveiller en arrivant au sommet. Hoseok, durant les dernières marches, semblait se coacher lui même, à voix basse, pour ne pas flancher avec ses mollets fatigués.
« Alors, c'est qui qui avait raison ? C'était pas la mort ! »
A dit Hwasa, et j'ai ri en voyant le regard noir que Whee In lui a lancé discrètement.
Ils ont commencé à débattre, et j'ai naturellement été attiré par le paysage qui s'offrait à moi.
Alors je me suis éloigné, laissant leurs voix devenir un peu moins forte au fur et à mesure que j'approchais de la balustrade.
Je n'avais jamais eu l'occasion de voir un ciel si dégagé et si entier, sans qu'il ne soit obstrué par des buildings ou la pollution ambiante de la ville.
D'un côté on voyait la totalité de l'île,
et de l'autre, le pied du volcan qui se jetait dans la mer nuancée de bleu.
Les profondeurs au loin contrastaient avec la translucidité de celle à nos pieds.
« Whee In, prends nous en photo ! »
A crié Hwasa, et en me retournant, je les ai vus bras dessus bras dessous, avec Hoseok qui a presque failli faire tomber Jungkook, et Whee In qui riait comme une imbécile.
J'ai souri, attendri, mais je ne me suis pas approché, comme si je préférais les laisser entre eux.
Je me suis dit que Jungkook pourrait l'ajouter sur sa carte, en rentrant, et je me suis de nouveau tourné vers le paysage.
En bas, en bord de mer, quelques personnes faisaient du Canoë Kayak Transparent.
Une petite fille semblait s'émerveiller de voir la mer sous ses pieds, pendant que j'appréciais la légère brise qui flottait à cette altitude en l'inspirant profondément.
C'est à ce moment là que j'ai senti sa présence derrière moi.
J'ai eu un léger sursaut malgré moi en sentant ses mains tendres entourer ma taille.
« C'est toi qui t'isoles, aujourd'hui ? »
M'a-t-il demandé d'une voix qui n'avait jamais été si douce.
J'ai souri à nouveau, les yeux sur le rivage.
« On dirait. »
Ai-je soufflé, et l'une de ses mains qui a glissé sur ma hanche criait qu'elles avaient envie de moi.
« Est-ce que les gens nous regardent ? »
Ai-je timidement lancé, anxieux de ce qu'on pourrait penser.
« Sûrement. »
A-t-il murmuré, comme si ça n'avait aucune importance.
Je me suis tendu sous ses caresses.
J'avais presque oublié l'effet qu'il me faisait.
Je l'ai entendu sourire, proche de mon oreille, juste avant que ses bras n'enlacent un peu plus ma taille
et que ses mains ne se faufilent sur mon ventre,
sous mon teeshirt.
Sa tête s'est posée sur mon épaule, et il a profondément inspiré, comme moi un peu plus tôt, comme si j'étais sa source de bien-être.
J'ai senti mon cœur battre plus fort, et on est restés là deux bonnes minutes,
sans un mot, jusqu'à ce qu'on entende un brouhaha s'approcher.
« Hé ! Qui a dit que vous pouviez échapper aux photos ? » A lancé Hwasa, et trois boulets nous ont sauté dessus. En y repensant, un peu comme s'ils avaient attendu pour nous laisser seuls avant de se décider à nous rejoindre.
« Souriez ! »
A crié Whee In.
Son bras a entouré mes épaules, sa tête s'est collée à la mienne tandis qu'elle souriait de toutes ses dents.
Hwasa a attrapé Hoseok et Jungkook pour les attirer à elle, et j'ai juste eu le temps de voir qu'un inconnu nous prenait en photo en me retournant, avant qu'il ne la prenne réellement.
Whee In lui a foncé dessus en hurlant qu'elle serait la première à la voir, et l'homme lui a rendu son téléphone avant de s'éclipser, sûrement brusqué par son débordement d'énergie.
Hwasa l'a rapidement rejointe, et elle ont ri aux éclats en la voyant.
« Hoseok, on dirait que t'as un balais dans le cul !
— Normal ! Vous m'avez poussé comme des tarées !
— Hwasa, parle pas, tu fais minuscule à côté des gars !
— Oh putain, Jimin, t'as l'air perdu comme après une cuite !
— Hé ! » Ai-je lancé en riant, et après une dizaine de minutes, on a continué d'en parler tout en redescendant.
Après ça, la journée a continué; nous nous sommes arrêtés sur la terrasse d'un petit restaurant pour déjeuner. Là, on a ri pendant deux heures sans s'arrêter. D'ailleurs, on a plus ri que mangé.
Une fois rassasié, on a décidé de marcher pour digérer, visiter la ville et arriver aux cascades réputées de l'île.
Ça nous a pris plus d'une heure, mais personne n'a râlé, surtout lorsque nous avons découvert, en traversant une petite forêt avec d'autres touristes, l'une de ces fameuses cascades si appréciées,
et c'était si beau que j'ai failli en chialer.
Je me sentais minuscule.
La chute de l'eau claire, la verdure qui l'entourait tout en lui laissant cet espace aéré, le soleil qui se reflétait sur les roches humides
qui la bordaient, les ailes des oiseaux qui battaient entre les arbres... C'était paradisiaque.
Le lieu n'était pas si rempli de touristes que ça, étonnement. Nous marchions pieds nus entres les roches et l'eau qui s'infiltrait, Whee In s'exclamait, Jungkook semblait découvrir la septième merveille du monde, Hoseok souriait de les voir si ébahis et Hwasa, sur le côté, semblait essayer de voir quelque chose à travers les saules pleureurs qui bordait le lac à son pied.
« Hwasa, qu'est-ce que tu fous encore ? »
Ai-je lancé en la suivant tant bien que mal.
En me retournant, j'ai vu que Whee In nous suivait aussi. Hwasa, sur la pointe des pieds, a écarté les longues feuilles d'un saule qui nous faisait face, et s'est faufilée en dessous.
Perplexe, nous l'avons suivie au pied de l'arbre sur un parterre d'herbe, complètement dissimulé du monde et de la civilisation par la taille de son feuillage tombant qui frôlait le sol à quelques endroits. En levant les yeux, nous nous sommes exclamés sous le spectacle qui s'offrait à nous.
Quelques rayons du soleil filtraient entre les feuilles d'un vert éclatant et nous entouraient,
comme si nous venions d'entrer dans une petite bulle de nature et d'air pur.
« Hwasa ! C'est magnifique ! »
A lancé Whee In, les yeux rivés sur le ciel qu'on dissimulait à peine au travers.
Hwasa s'est assise en tailleur, le dos contre le tronc.
« Je sais, je sais. »
A-t-elle rétorqué sans modestie, presque en faisant voler une mèche de ses cheveux, puis elle a enchaîné
« Tae m'en a parlé hier. Il est déjà venu méditer ici, avec Tae-yeon.
— Ça m'étonne pas, il connaît l'île sur le bout des doigts. » A répondu Whee In.
Machinalement, nous nous sommes assis à notre tour.
« De la méditation en groupe, ça vous dit ? »
A renchéri Hwasa, enjouée.
Whee In a tapé dans ses mains, rejoignant son entrain et se mettant en tailleur. Jungkook était derrière moi, juste un peu sur ma gauche,
et Hoseok était près de Hwasa.
« De la méditation ? Ai-je commencé,
ça m'a toujours intrigué mais, dans le fond j'ai jamais su en quoi ça consistait.
— Y'a pas vraiment de règles, tu verras, je peux t'initier. » A-t-elle rétorqué, en chef de groupe,
et puisque personne ne refusait,
elle a démarré.
« Ok, alors, en général, tu t'assois en lotus ou en tailleur, mais oublie le lotus pour aujourd'hui. »
J'ai hoché la tête.
« Dos droit. »
Je me suis redressé du mieux que je le pouvais.
Elle m'a scruté.
« Dos droit ! »
A-t-elle répété, et on a ri.
« Ok, ça passe. Mets tes mains soit sur tes genoux, soit sur tes chevilles croisées, mais tournées vers le ciel. »
Je me suis exécuté,
elle a hoché la tête puis,
m'a indiqué comment respirer en même temps qu'elle.
Le plus profondément possible, sans coupure,
jusqu'à ce que ça devienne un automatisme et que je sente mon corps se détendre.
Les autres ont suivi.
« Ok, et maintenant, a-t-elle ajouté d'une voix calme, tu continues juste. Tu ressens l'instant présent. Pas besoin de penser à quelque chose en particulier. C'est une méditation japonaise, avec un peu de pleine conscience. Essaye de rester concentré sur ta respiration mais, si jamais t'as des pensées parasites, ne les juge pas.
Observe les, et laisse les s'en aller.
Genre, si tu penses à la cuite qu'on va se prendre ce soir...
— Ça, c'est surtout toi qui y pense. »
A lancé Hoseok, et tout le monde a ri, mais elle l'a ignoré et a enchaîné
« Ou au petit cul de Jungkook... »
Je l'ai aveuglément frappée avec mon pied, les yeux fermés.
« On reste concentrés ! »
A-t-elle ordonné, sans le culot d'avouer qu'elle en était la cause.
L'instant d'après, le calme s'est installé.
Personne n'a plus rien dit et s'est concentré sur sa propre respiration.
Le son de l'eau qui tombait à quelques mètres se mêlait agréablement à la mienne, et plus les secondes passaient,
plus j'en sentais les biens faits.
Ce fut comme si l'air frais qui entrait et sortait de mes poumons me purifiait de l'intérieur,
comme s'il n'était que lumière et s'immisçait dans chacune de mes veines,
et j'ai cru que rien ne pourrait m'en déconcentrer, mais je me suis un instant demandé combien de temps ça allait durer exactement, puisqu'elle n'avait rien dit dessus. Puis, je me suis bêtement imaginé qu'ils me feraient une blague et me laisseraient seul, là, les yeux fermés sous un arbre, avant de me dire que c'était ridicule.
« Jimin, a-t-il soufflé.
— Quoi ? Ai-je murmuré.
— Je t'entends penser à des kilomètres. »
J'avais pu entendre son sourire moqueur.
« T'es juste derrière moi,
comment tu veux que je me concentre ?
— Je te fais autant d'effet ?
— Chut ! »
Ont dit Hwasa, Hoseok et Whee In d'une voix synchronisée, et j'ai compris qu'on n'était pas discrets.
Jungkook n'a pas pu retenir un petit rire, et j'ai senti la gêne me monter aux joues.
Alors j'ai aveuglément frappé sa jambe d'une main, et je me suis promis de le tuer lorsque j'en aurais l'occasion.
Cette façon qu'il avait de jouer avec moi et avec autant de facilité n'avait pas fini de me déstabiliser.
Comme si tout était bien trop simple pour lui,
et je n'ai pas pu m'empêcher de comparer l'effet qu'il me faisait –et qu'il voyait– à l'effet que je lui faisais.
Il n'avait jamais l'air déstabilisé par quoi que ce soit, même lorsque je donnais le meilleur de moi même pour qu'il le soit. À part, peut être, cette fois sur son canapé, où il tremblait lorsque je tremblais, où son souffle suivait le mien lorsque j'étais sien.
En y repensant, j'ai définitivement été incapable de me concentrer à nouveau.
Hwasa a mis court à notre séance improvisée peu de temps après. Je n'avais pas su dire combien de temps ça avait duré, comme si je m'étais éloigné du monde un instant.
Je me suis senti ressourcé, malgré l'interruption de Jungkook dans mes pensées. Hwasa répétait que nos énergies s'étaient connectées, et qu'on avait dû le sentir, même si tout le monde n'était pas si expérimenté qu'elle.
On a fini par se lever, les jambes engourdies.
Jungkook a passé une main dans ses cheveux, et je me suis dit que, peut être, il ne perdait son self-control implacable que dans ces moments là, où il n'y avait que lui et moi.
J'ai soudain eu l'envie de les tester, lui, ses limites et son espièglerie, pour voir jusqu'où il était capable de jouer.
« Bon, on y va ? »
A lancé Hwasa, et tout le monde a acquiescé.
L'ambiance n'a pas changé du reste de la journée.
On a marché, visité, mangé quelques spécialités et bombardé nos cartes SD,
comme de bon vieux touristes qui se respectent.
Vers dix-huit heures, on s'est dirigés vers un supermarché. Hwasa, trop occupée à pousser Whee In qui était montée dans un cadis, a légué sa place de chef de groupe à Jungkook. Ça lui allait comme un gant.
J'ai fini par rejoindre Whee In dans son cadis pendant qu'elle riait de joie de me voir aussi enfantin qu'elle, et Hwasa s'est plainte qu'on était plus lourds que vingt-sept packs de bières.
« T'as déjà poussé vingt-sept packs de bières dans un cadis ?
— Période sombre de mon adolescence. »
Tout le monde nous regardait,
et étrangement, ça ne me dérangeait pas plus que ça.
Comme si le fait d'être loin de chez moi me permettait d'être n'importe qui sans que je n'y porte quelconque importance.
J'ai un instant espéré secrètement que, quelque part, dans cette foule de clients, quelqu'un nous regardait comme je les regardais quelques semaines plus tôt.
En nous enviant, et en rêvant d'avoir un groupe d'amis comme celui-ci.
C'est là que je me suis rendu compte que j'avais avancé, et malgré la connerie que je venais de faire en les suivant, ça me rendait fou de joie.
• ॐ •
Let you go - Birds of bellwoods (❤️❤️❤️)
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Paradise - Coldplay
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