XIV
« Putain, Jimin, pourquoi tu me l'as pas dit plus tôt ? »
Au téléphone avec Yoongi, je serrais mon oreiller comme une adolescente au cœur brisé depuis une bonne heure.
« J'en sais rien, je me sentais trop con. Putain, j'arrive pas à croire que je suis qu'une erreur de soirée.
— Mais, même, c'est quoi ça ? Il aurait pu te le dire clairement, au lieu de t'ignorer comme un gamin de quinze ans. »
J'ai soupiré.
« Tu me disais qu'il avait l'air super ouvert et compréhensif ! A-t-il rajouté.
— C'est le cas ! Enfin, je crois.
Je sais pas, ça lui ressemblait pas.
— Dans le fond, tu le connais pas..
— Je sais. »
Il a soupiré à son tour.
« J'ai eu l'impression de me retrouver devant le proviseur et qu'on me prenait pour un dingue.
— J'imagine.
— Sérieux, tu crois que j'aurais dû rester ? Imagine s'ils l'ont mal pris ? Ils doivent encore plus me prendre pour un taré, mais j'aurais été incapable de faire comme si tout allait bien toute la soirée.
— Tu viens de répondre à ta propre question.
Si tu restes avec eux, c'est pour être heureux, pas l'inverse. T'as bien fait.
— Et s'ils reviennent pas vers moi ? J'aurais plus personne. Y'a personne qui parle sur le groupe depuis tout à l'heure.
— Laisse leur le temps, et laisse toi du temps aussi.
Demain, ça ira déjà mieux.
— J'ai pas envie d'aller bosser.
En plus c'est vendredi. Et en plus je bosse toute la journée. »
Ai-je soupiré en attrapant mon téléphone incroyablement vide de notifications.
En le déverrouillant, je suis tombé sur le groupe Messenger. J'ai fermé la page, la boule au ventre, et je me suis réfugié sur Twitter.
« Tu fais quoi demain, toi ?
Ai-je renchéri.
— Je vais sûrement aller voir mes parents, ils me font chier depuis trois semaines pour leur dossier à remplir là, et puis, je sais pas, peut-être que j'irais... »
Mes yeux ont dérivé sur l'arrivée d'un nouveau message.
Jungkook
Demain
21h00
Je t'invite au resto
Je serai en bas de chez toi
Viens seulement si tu le veux
«... Ah ouais mais si je vais chez Choa, ça va pas le faire pour le métro, du coup... Ah, je sais pas...
Continuait Yoongi, en pleine réflexion personnelle.
— Il vient de m'envoyer un message.
— Quoi ? Jungkook ? »
J'ai pris une capture d'écran et lui ai envoyé.
J'ai entendu la notification sur son téléphone.
« Wow, c'est... Direct ?
A-t-il répondu.
— Hum.
— Il veut sûrement s'excuser.
— Hum.
— Et s'expliquer.
— Ouais...
— Tu vas faire quoi ?
— Je stresse déjà.
— La nuit porte conseil.
— Tu crois ? Tu ferais quoi à ma place ?
— On s'en fout de ce que je ferais,
fais ce dont t'as envie. Si tu le sens pas, vas-y pas. Si t'as envie, fonce. T'as rien à perdre, c'est lui qui est dans une mauvaise position, là.
— Je vais me sentir con de m'être énervé et d'avoir été aussi dramatique..
— Oh mon dieu Jimin ! T'es chiant ! »
J'ai ri devant son exaspération.
« J'avoue, pardon, ai-je répondu.
— C'est déjà bien de le reconnaître ! »
Finalement, on a passé notre soirée au téléphone.
On a fait à manger en même temps et on a chanté faux à s'en arracher la gorge jusqu'à ce que je m'endorme un peu plus tard, bercé par la musique qu'il écoutait de son côté.
Ça m'a fait du bien,
j'en avais eu besoin.
Le matin venu, je n'avais toujours pas répondu à Jungkook. J'avais l'impression que plus les secondes passaient, plus vingt-et-une heures arrivaient à grand pas.
J'avais envie d'y aller, et je le savais pertinemment.
J'avais juste peur de perdre mon temps.
« Salut Jimin !
A dit Youngjae quand je suis entré.
— Salut.
— Dure soirée ?
— On peut dire ça.
— Tu pues la bonne humeur.
— T'as vu ça ? »
Mina ne travaillait pas, ce jour là,
et Yon était revenue.
J'ai passé la journée ( étrangement rapide ) à appréhender l'heure qu'il était,
et à vingt heures trente, je tournais en rond dans mon appartement, incapable de tenir en place.
Le stress m'agitait, me tuait de crampes d'estomac,
mes doigts martyrisaient mes lèvres et j'angoissais chaque fois que mon téléphone vibrait.
J'hésitais encore, même avec ma boucle pendante dans l'oreille depuis une demie heure.
Je me trouvais un peu plus laid chaque fois que je me regardais dans le miroir.
Les quinze dernières minutes ont semblé interminables.
Tellement que je suis parti cinq minutes avant, prenant mon courage à deux mains pour descendre les escaliers. J'ai remis quelques mèches de mes cheveux en m'épiant dans le reflet de mon téléphone et en poussant la porte du rez-de-chaussée,
sauf qu'en regardant de nouveau face à moi,
c'est son regard que j'ai croisé.
Je me suis figé net, d'abord en comprenant qu'il venait de me voir vérifier à quoi je ressemblais,
puis en voyant la moto contre laquelle il était appuyé, les bras croisés.
Il a lui aussi semblé arrêter de respirer en me détaillant.
J'ai rapidement baissé les bras en me rendant compte que j'avais encore une main dans les cheveux, et mon téléphone levé à hauteur de mon visage dans l'autre.
On s'est bêtement regardés jusqu'à ce qu'il entrouvre les lèvres, puis qu'il se secoue, décroise les bras et se redresse.
« Tu-
— Oui, je-
— Ok, tu, tu peux monter. »
Je me suis maladroitement avancé tandis qu'il attrapait le manche de la moto que je regardais comme un con.
« T'es déjà monté sur une moto ?
— Oui, je crois. »
Ai-je réussi à lâcher en fuyant son regard.
La seconde d'après, il montait dessus.
Aucun mot n'était capable de qualifier l'intensité de mon stress lorsque je l'ai suivi.
Une fois derrière lui, je n'ai pas su où me tenir.
« Tu peux te tenir derrière, si.. Si tu préfères.
— O-Ouais, ok. »
D'un coup, il s'est figé.
« Quoi ?
Ai-je demandé, nerveux.
— Je viens de capter que j'ai oublié les casques.
— Ah ! Oui, c'est.. C'est pas faux.
— Est-ce qu'on repart les chercher ?
— N-Non, enfin, j'en sais rien, c'est loin ?
— Quoi, chez moi ?
— Non ! Le resto.
— Ah, cinq minutes.
Enfin, à peu près.
— Alors non.
— D'accord.
— Voilà.
— Mais–
— Pitié, démarre, j'arrête pas de trembler. »
Ai-je fini par sortir, et on a ri.
Alors il a démarré, et j'ai vérifié une dizaine de fois que mes pieds n'étaient pas sur les pots d'échappement en me tenant fermement derrière moi.
J'ai frôlé trois fois la crise cardiaque, chaque fois qu'il accélérait, et je suis rapidement descendu une fois garés face au restaurant.
J'ai soupiré, rassuré d'être en un seul morceau.
Lorsque je l'ai regardé, il venait de descendre de sa moto. C'était la première fois que je le voyais porter une veste en cuir.
« Quoi ?
— Rien, rien. »
J'ai remarqué sa boucle d'oreille semblable à la mienne.
« On y va ? »
Ai-je enchainé en replaçant cet espace entre nous,
et nous sommes entrés.
L'intérieur était déjà bien rempli de monde, et la décoration restait classique.
Une femme nous a immédiatement accueillis pour nous amener à notre table,
et je n'ai pas pu m'empêcher de d'esquisser un rire quand nous nous sommes assis face à face.
« Qu'est-ce qui y'a ?
— Une moto. J'y crois pas.
Qu'est-ce que tu vas encore réussir à me sortir après ça ? »
Il a ri avec moi alors que je tentais désespérément d'installer une ambiance moins pesante. J'allais finir par crever.
« Une Lamborghini, t'sais, a-t-il renchéri.
— Ou trois. »
Il a fini par enlever sa veste.
Un autre silence s'est imposé.
« Et... T'es.. Déjà venu ici ? Ai-je relancé.
— Une fois. »
J'ai eu envie de sortir un « Seul ? », avec cet air joueur qu'il avait si souvent,
et je l'ai vu sourire à la seconde où j'y ai pensé.
Il a ancré ses yeux dans les miens,
les a plissés et a haussé l'un de ses sourcils,
comme s'il avait tout deviné.
« Tu lis dans mes pensées ? »
Il a ri.
« J'aimerais.
— Tu flipperais.
— Plus sérieusement, je crois que j'ai pas encore tout oublié de mes cours de langage du corps.
— Et, d'après toi, qu'est-ce que j'allais dire ?
Ai-je relancé.
— C'est mort, si c'est pas ça je vais passer pour un gros connard égocentrique. »
J'ai ri, juste légèrement, en imaginant la scène.
Pour ne pas me montrer comme acquis.
J'étais incapable de parler méchamment et d'être distant, j'étais terrifié qu'il m'abandonne.
« C'est quoi ton signe astro ? Ai-je tenté, l'air détaché.
— Vierge.
— Alors t'as une bonne intuition. »
Il a souri.
« Et toi ?
— Balance.
— Ils sont compatibles ? »
A-t-il lâché sans aucune difficulté.
J'ai haussé un sourcil, amusé.
« Assez, oui. »
Ai-je répondu, et c'est là que j'ai remarqué la rapidité avec laquelle la conversation revenait chaque fois entre nous deux. Un serveur est venu nous voir, deux menus en main.
« Pour vous; les boissons sont à la dernière page.
Je vous laisse le temps de réfléchir. »
A-t-il conclu avec un sourire, en s'éclipsant la seconde d'après.
« Ah ouais, quand même, ai-je dit en voyant le choix colossal de boissons alcoolisées.
— C'est pour ça que j'aime ce resto.
— Ça m'étonne pas.
— Tu vas prendre quoi ?
— Un Mojito, je pense.
Et toi ?
— Un Get-Vodka. »
J'ai relevé les yeux vers lui,
lui demandant silencieusement s'il était sérieux, et si on pensait à la même chose.
Il me regardait déjà, l'air faussement innocent.
C'est son sourire qui l'a trahi avant qu'il ne repose le menu face à lui.
« Bon. »
A-t-il enchaîné, et l'ambiance a radicalement changé.
Le ventre noué, j'ai profondément inspiré, résigné à ce qu'on doive en passer par là, et je me suis dandiné sur ma chaise, sous son regard lourd de sens.
« Stressé ? A-t-il lancé.
— Tu crois ? »
Ai-je rétorqué en pouffant nerveusement.
Il a semblé réfléchir un instant.
« T'as qu'à... Te dire que c'est de l'honnêteté radicale ? »
J'ai hoché la tête.
Un silence a suivi.
« Heu.. J'sais pas trop par où commencer.
Si je dois m'excuser maintenant... Ou à la fin...
Ou maintenant et à la fin... »
Je n'ai pas pu m'empêcher d'esquisser un rire,
et il a lui même souri de sa connerie.
« Plus sérieusement,
il a inspiré,
j'étais pas si bourré que ça. »
On s'est regardés.
« J'étais loin de l'être, en fait. »
J'ai vu son regard fuir le mien,
puis revenir à lui à nouveau.
« Donc.. Tu l'as fait de ton plein gré ?
Ai-je enchainé.
— Pour faire court, oui.
— Alors pourquoi ? »
Ses mains jouaient avec les bagues à ses doigts, les coudes posés sur la table.
Il a fini par profondément respirer à son tour, avant de s'enfoncer dans le dossier de sa chaise,
un fin sourire au coin des lèvres.
Résigné à son tour, il m'a regardé.
« Bon,
je suppose que toi aussi, tu traines tes trois tonnes de séquelles d'un passé compliqué. »
J'ai repensé à ce que je lui avais avoué la veille.
« Effectivement. »
Ai-je répondu, sur un ton qui en disait long.
On s'est regardé quelques secondes, et il a continué.
« J'ai... Il a semblé chercher ses mots,
vécu quelque chose qui fait que,
comment dire,
j'ai souvent peur de faire des choix. »
J'ai remarqué qu'il avait le réflexe de s'exprimer avec les mains, comme un italien, mais qu'il se contenait.
« Et quand j'en fait, je flippe et je fuis.
Y'a aussi le fait que, du coup, j'ai ce besoin d'avoir de l'attention et d'en donner un peu trop, et ça devient vite envahissant. »
J'avais pu sentir les années de réflexion sur lui même qu'il avait dû entreprendre pour autant se comprendre.
« Et, t'as l'air de quelqu'un qu'il faut vraiment éviter d'étouffer, alors, enfin, bref. Depuis ce que j'ai vécu, je réfléchis un peu trop. »
J'ai presque ri.
Comme si, finalement, il me ressemblait un peu plus. J'ai doucement hoché la tête.
« Je vois, ai-je dit sincèrement.
— Pour revenir sur Hwasa,
elle parlait de ça, justement. De ce qu'on a vécu.
Alors, oui, elle parlait de toi. »
« Je l'ai vu, ton sourire crispé. »
« Ça me rassure, je commençais à croire que j'étais dingue, ai-je répondu, et il a souri.
— T'as une bonne intuition aussi.
— On dirait.
— Mais, elle a jamais pensé à mal.
C'est pas son genre.
Elle est juste... Un peu maladroite, parfois.
Et elle m'a vu crispé quand t'es venu me chercher pour danser, alors elle a voulu m'en parler. »
J'ai de nouveau hoché la tête, sentant soudainement la pression s'envoler mais des centaines de nouvelles questions arriver.
« Merci. »
Ai-je dit, parce que ça comptait bien plus que je ne voulais l'avouer.
Il m'a souri, semblant libéré d'un poids lui aussi.
« Y'a autre chose qui pose problème dans le groupe ? A-t-il rajouté, à l'écoute.
« N-Non.. Enfin, peut-être, mais y'a pas de problème en soit, ça vient pas d'eux, c'est juste hyper subjectif.
— Tu peux en parler, je te dirais ce que j'en pense.»
J'ai relevé des yeux nerveux vers les siens, et il a de nouveau semblé être mon total opposé, l'air serein, comme si, finalement, ça n'était pas si grave.
Étrangement, ça m'a apaisé.
« C'est trop con, en vrai.. Ai-je commencé,
si ça se trouve, je me tape des films, je m'inquiète pour trois fois rien, tu vas me prendre pour un taré.
C'est juste, cette impression de toujours être de trop, de ne rien avoir à faire là. »
Il a penché la tête.
« Je te l'ai dit, vos liens se ressentent à des kilomètres, et je sais que c'est normal, que ça va passer, qu'on se connaît à peine, mais je peux pas m'empêcher de me prendre la tête.
J'ai peur d'être lourd, de gêner, que vous vous forciez à m'inviter, à m'intégrer. J'imagine que si vous en aviez pas envie, vous le feriez pas. Vous avez pas l'air d'être le genre à vous forcer, mais voilà. Et puis, Hoseok, sa réflexion de la dernière fois, et tout ça. Y'a aussi le fait qu'on me parle de moins en moins sur Messenger, et que j'peux pas m'empêcher de le remarquer, alors que c'est sûrement juste moi qui m'exile comme un con.
Alors je finis par me demander si j'ai pas un sérieux problème, parce que ça semble toujours plus simple pour les autres. »
J'ai replongé mes yeux dans les siens en m'arrêtant de parler, me rendant compte du monologue que je venais de claquer.
J'ai senti l'angoisse me nouer le ventre,
terrorisé qu'on n'essaye pas de me comprendre.
« A l'avenir, réfléchis bien avant. Deux trois moqueries, ce n'est pas du harcèlement. »
Réfléchir, et réfléchir.
Je n'avais fait que ça pendant des années.
Ça m'épuisait.
Et ce soir là, je me suis surpris à de nouveau espérer,
les yeux rivés dans les siens et le cœur effrayé,
comme s'il pouvait me refaire tomber d'un seul mot s'il le voulait.
« T'as pas de problème, a-t-il assuré en riant légèrement, le sourire rassurant,
t'es juste hypersensible, et observateur. »
J'ai continué de le regarder sans un mot.
« Et c'est vraiment une putain de qualité. »
Il s'est redressé sur son siège, et a reposé les coudes sur la table.
« Je vais pas te rassurer, te dire que ça va passer et t'assurer que tes impressions sont fausses, parce que tu le sais déjà. Tu le dis toi même. T'as juste besoin qu'on te le confirme, alors, je te le confirme.
Faut juste que... T'apprennes à te faire confiance ?
Et si ta sensibilité te tue, apprivoise la.
Fais-en une force. »
A-t-il conclu, presque en haussant les épaules, d'une voix si décontractée, si sûre d'elle que j'ai soudainement eu envie d'affronter le monde entier.
On s'est encore regardés,
et à la seconde où mes lèvres se sont entrouvertes,
le serveur est revenu.
« Pardonnez nous pour l'attente,
est-ce que vous avez choisi ? »
Jungkook a quitté mon regard.
« Un Get-Vodka, s'il vous plaît. »
Le serveur a noté quelques mots sur son calepin avant de se tourner vers moi.
« Un mojito. »
Ai-je dit en levant les yeux vers lui et en souriant légèrement.
Il est reparti l'instant d'après, promettant que ça arrivait. J'ai de nouveau regardé Jungkook qui me regardait déjà.
Il a souri en voyant que je ne bougeais pas.
« Alors, je me suis rattrapé ? »
A-t-il dit en retrouvant soudainement son espièglerie.
J'ai esquissé un rire.
« J'avoue que, là.. »
Son sourire s'est agrandi, et il s'est reposé contre le dossier de la chaise.
« C'est plus à ça, que je ressemble.
— C'est bien ce que je me disais. »
Le serveur est arrivé, plateau en main.
Il a soigneusement déposé nos verres, récitant ses formules de politesse, et a de nouveau disparu après nos remerciements.
J'ai rapidement siroté mon Mojito.
Quand j'ai croisé son regard, j'ai compris que ça
l'amusait.
« On continue l'honnêteté radicale ? »
A-t-il dit, salivant déjà de me faire bégayer.
Les coudes sur la table, je jouais avec la paille de mon verre du bout des doigts.
J'ai décidé d'entrer dans son jeu, avec le même air taquin.
« Pourquoi pas. »
Ai-je lancé, les yeux plissés,
impatient de voir ce qu'il me réservait.
Son sourire s'est agrandi.
Il a lâché mon regard pour boire une gorgée de son verre, puis m'a imité en posant ses coudes sur la table.
« Qu'est-ce que tu cherches, en te rapprochant de moi ? »
J'ai ri, surpris, mais ça lui ressemblait.
« Du changement, je crois.
Je veux qu'on me sorte de ma zone de confort.
Qu'on me pousse à faire ce que j'ose jamais faire. »
Il a hoché la tête, comme s'il s'en doutait déjà, et que je ne faisais que confirmer ses croyances.
Il est resté à me regarder pendant que j'attendais la suite, comme s'il m'analysait.
« C'est tout ? L'ai-je provoqué,
je m'attendais à mieux. »
Et j'ai feint d'être déçu,
alors il a ri franchement en avouant que je le surprenais, et qu'il aimait ça.
« À quoi elles ont ressemblé, tes premières relations ? »
A-t-il renchéri, et je me suis calé dans le fond de ma chaise, mon verre à la main en y réfléchissant.
« Moi aussi, j'ai toujours largué en premier.
J'étais jamais à l'aise, c'était limite une corvée de voir le gars.
J'ai jamais vraiment aimé, quand j'y pense. »
Ai-je répondu en buvant une autre gorgée de mon Mojito.
« Et sexuelles ? »
On s'est regardés.
J'ai arrêté de boire pour éviter de m'étouffer.
« T'es toujours aussi franc ? »
Il a haussé les épaules.
« C'est plus simple.
J'aime pas les tabous. »
J'ai soupiré en souriant.
Niveau sorties de ma zone de confort, j'étais servi.
« J'ai eu des relations sexuelles assez...
Ai-je commencé, puis j'ai réfléchi, assez perplexe en y repensant.
— Catastrophiques ?
A-t-il tenté en voyant la tête que je faisais.
— Peu concluantes ? »
Ai-je répondu, et il a ri.
J'ai fini par rire avec lui.
« Nan, mais, en général, je regardais le plafond en me demandant ce que je foutais là.
— En étoile de mer ?
A-t-il dit en ne pouvant s'empêcher de pouffer.
— En étoile de mer. »
J'ai bu une autre gorgée de mon verre.
Lui aussi.
« À ton tour ! Ai-je lancé,
y'a que moi qui parle.
— Qu'est-ce que tu veux savoir ? »
J'aurais pu lui demander de me parler de ce qu'il avait vécu,
mais j'avais rapidement deviné qu'être resté vague dans ses explications était volontaire.
Lorsqu'autre chose m'a effleuré l'esprit,
je me suis retenu de le dire,
et il l'a très bien vu.
« Vas-y, dis moi.
— T'es sûr ? »
Il n'a rien dit, alors je me suis lancé.
« T'as déjà dû avoir.. Je sais pas combien de partenaires, autant féminins que masculins,
ou même de plans culs.
T'as déjà tout découvert. »
Il a eu l'air surpris puis a ri,
le sourire séduisant.
« Wow. »
Et il est redevenu un peu plus sérieux,
mais toujours avec ce fin sourire amusé au coin des lèvres.
« T'as tord sur un point. »
A-t-il dit avant de boire une gorgée de son verre.
Lorsqu'il l'a reposé, les yeux rivés dessus, comme plongé dans ses pensées, il a de nouveau esquissé un rire attendri.
« J't'ai pas encore découvert. »
A-t-il lâché, simplement.
Son regard a soudain semblé peser une tonne, mais je l'ai quand même soutenu, sans un mot,
même lorsque le serveur est arrivé pour déposer un panier rempli de bouts de baguettes de pain à la française.
C'est Jungkook qui a brisé l'échange de regard en remerciant le serveur avant qu'il ne s'éclipse à nouveau.
Lorsqu'il a reposé son attention sur moi,
un sourire m'a échappé,
alors j'ai baissé les yeux.
« Et si... Et si tout ça,
c'était qu'une perte de temps ? »
Il a haussé les épaules, semblant en douter lui même.
« Perds ton temps avec moi. »
Je riais encore aux éclats à cause de ses conneries depuis une bonne heure, lorsque nous sommes sortis du restaurant.
La nuit était tombée, les rues s'agitaient, éclairées par les néons des enseignes de magasins qui la bordaient.
La moto a démarré.
Autour de nous, une musique résonnait, et je me sentais apaisé.
L'air frais caressait mes cheveux, les étoiles brillaient, défilaient, semblaient nous suivre depuis que je les regardais.
Alors j'ai fermé les yeux, pour que ça ne s'arrête jamais.
• ॐ •
YEAST - Black Nights ( c'est une musique de pub citroën ptdkrkrk jl'aime trop trop trop )
[Il devrait y avoir un GIF ou une vidéo ici. Procédez à une mise à jour de l'application maintenant pour le voir.]
BTS - Waste It On Me
[Il devrait y avoir un GIF ou une vidéo ici. Procédez à une mise à jour de l'application maintenant pour le voir.]
Bon j'avais super peur de publier ce chapitre, je sais pas pourquoi 🤷🏻♀️ j'ai tjr de mettre LE détail qui gâcherait tout mdrkrk tuez moi
en général je parle jamais des messages que j'essaye de faire passer, je vous laisse les comprendre par vous mêmes mais
je préfère le préciser, vraiment les gens, le plus important dans n'importe quelle relation, amicale amoureuse ou je ne sais quoi, c'est la COMMUNICATION
parlez de ce que vous ressentez, c'est pas la mort, et vous vous sentirez mieux après ❤️
merci pour tous vos gentils commentaires, j'y réponds pas parce que le bac you know mais je les lis tous et je compte bien y répondre après toute cette merde finie
merci milles fois ❤️
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