31


PDV Malicia

- Et celui là ?
Je demande à James en pointant un canapé du doigt.

- Ouais, il est pas mal. Mais t'as vu le prix ?!

Je regarde l'étiquette accrochée sur le dit canapé et voit qu'en effet, il est assez cher.

Je me tourne vers les autres et fais une constatation.

- Ils coûtent tous plus ou moins 1000$ tu sais, le salon est grand alors autant prendre un canapé où on tiens tous dessus.

- Ouais mais quand même... On devrait demander l'avis des autres.
Rajoute le rouquin.

Je grimace, ce qui ne lui échappe pas. Scott m'ignore toujours...
Ça me fait de la peine, mais ça va s'arranger, j'en suis sûr...

- Vous vous êtes disputés ?

Je croyais qu'il serait au courant, que Scott lui aurait rapporté mon "excuse bidon".

- Moui. Pour une bêtise, laisse tomber.

- Ok. Du coup pour le canapé ?
Il change de sujet voyant que je ne suis pas à l'aise.

- On le prends.

***


Je m'allonge sur le matelas, regardant les lampe led au plafond.

On trouve de tout dans ce magasin, il est géant et vends toutes sortes d'objets pour la maison.

James saute à côté de moi, ce qui me fait rebondir.

- Trop mou.
Je dis simplement en me relevant.

- Tu préfères quand c'est dur ?

Je regarde le rouquin en grimaçant et il se mets à rire.

- Je n'y avais même pas pensé ! Perverse !
Il lance alors qu'un couple de client passe devant nous en évitant de nous regarder.

- Il faudrait acheter la vaisselle et des ustensiles de cuisine.
Je souffle dépitée.

Je n'ai pas pour habitude de cuisiner, mais faudra bien faire des repas sains et équilibrés pour les trois ogres avec qui je vais habiter.

Heureusement qu'il y a déjà un four et un micro-onde à l'appart. Je pourrais me faire des nouilles instantanées.

- Je vais voir où en sont les autres. On se rejoint au rayon cuisine ?

Je hoche de la tête et m'engage dans un autre rayon. Seule.

 

***

- Mettez ça ici, et ça là-bas !
J'ordonne gentiment aux livreurs de meubles.

Je me rends compte qu'ils sont plus accaparés par les meubles de ma chambre que par ceux du salon ou des chambres des garçons. Eux, sont occupés à porter les meubles lourds comme le canapé ou la table.

- Merci beaucoup !
Je dis une fois que tout ce que j'ai commandé semble se trouver dans mon antre.

Je m'affaire à déballer les objets et placer la déco. Un antre de paix. Mon temple. Voilà à quoi ressemble la chambre.

Épurée et chaleureuse.

Je passe bien toute l'après-midi à l'aménager et quand j'ai enfin fini je m'allonge sur mon lit.

Quelqu'un toque à ma porte et je lui dit d'entrer.

- Wouah ! Finalement je veux bien que tu décore ma chambre !
S'exclame Isaac.

- J'ai bon goût hein ?
Je demande fière de moi.

- Honnêtement... Oui. Je m'attendait à une déco gothique.
Se moque-t-il.

- Pfff.

- Hé les gars, faut faire les courses ! Wouah elle est trop belle ta chambre ! On échange steuplait ?
Me supplie faussement James.

- Non. C'est la mienne. Je tire la langue. Et pour les courses, je vais y aller. Vous avez vos listes ?
Je demande en me levant du lit. Le matelas est vraiment confortable !
Ça va être dur de se lever le matin.

- Ouais, tiens !

Je prends la liste que James me tends et remarque qu'il n'y a pas grand chose.

- C'est tout ?
Je demande sceptique.

Les guignols me regardent gênés et je comprends que c'est une histoire d'argent.

- Bon.
Je souffle.
Je vais devoir deviner ce qu'ils aiment.

***


Je me penche pour prendre des yaourts et les places dans le cadis à moitié pleins.
Quels légumes acheter pour préparer un bon petit plat ? Quelle viande ? Les garçons mangent de la viande pour rester fort non ?
Quelle idée reçue mysogine ! Je pense en riant.

- Malicia !

Je me retourne vers... Lucie ?

Quelle coïncidence !

- Tu vas bien ?
Je demande en souriant.

- Oui. Heu... Tu dois savoir qu'on est plus ensemble Isaac et moi...
Elle commence gênée.

- Oui, je ne sais pas pourquoi mais...

- C'est parce que c'est Scott qui m'intéresse.
Elle me coupe.

Je la regarde les yeux ronds. Quel retournement de situation ! Un peu plus et j'ouvrirai un sachet de popcorn.

- Ah oui ?
Je grimace discrètement.

Cette situation est trop bizarre pour moi. Elle n'aurait pas un faible pour James aussi ? C'est peut-être son fantasme après tout ?

- Oui, je... J'ai flashé sur lui et je me demandais si... Tu pouvais lui en parler ? Si tu le vois bientôt.

Je bug quelques secondes avant de me reprendre et de sourire hypocritement.

- Bien sûr ! Pas de soucis. Aucun problème. Je lui en parlerais dès que je le vois !
Je dis faussement enthousiaste.

Scott et moi, c'est... Froid, en ce moment. Voir même polaire. Mais ça me donnera une occasion de lui parler.

- Je dois continuer mes courses.
Je dis pour qu'elle dégage.
Elle comprends et me dit au revoir gentiment avant de se diriger vers les caisses avec son panier.

Je souffle longuement avant de reprendre mes achats. J'en étais où ?
Ah oui ! Quel repas cuisiner ce soir ?



***


Je range les boîtes de conserve dans les placard, lentement. Viens au tour des bières, ce n'était pas sur la liste des garçons contrairement à ce que l'on pourrait penser. Mais je sais qu'ils seront contents.

Je me demande ce qu'ils font en ce moment. Pile à ce moment là, Scott sort de sa chambre -que je n'ai toujours pas vu- et se dirige vers la cuisine.

Il n'est pas décidé à me parler, pourtant j'ai emménagée avec eux, comme il le voulait. Que veut-il de plus ?

- J'ai croisé Lucie, au supermarché.
Je lance dans réfléchir.

J'attire l'attention du brun et celui-ci se retourne vers moi, sourcils froncés.

- Et ?
Il demande impassible.

Je me retiens de grimacer. Il m'en veut toujours...

- Elle m'a demandé de te dire qu'elle a flashé sur toi.
Je dis en haussant les épaules.

- Qu'est-ce que j'en ai à foutre ? C'est une pute.

Je le regarde choquée. Pourquoi l'insulte t-il aussi gratuitement ?

- Pourquoi Isaac n'est plus avec elle déjà ?
Je demande innocemment.

J'avoue que ma curiosité ne s'est pas penchée sur cette histoire. J'en avais clairement rien à foutre.

- Elle m'a dragué.
Il réponds avant de retourner dans sa chambre.

D'accord...
Super la colocation.

J'ai hâte d'être à demain pour la pendaison de crémaillère. Histoire de s'amuser un peu.
Mais je redoute quand même cette nuit...


***


- C'est un beau quartier !
Lance Noore en arrivant les bras chargés de plats.

- Oui, il est très bien situé !
Confirme son mari.

- Tu aurais dû faire agent immobilier !
Je lui dis en souriant.

- Je sais !
Se plaint ce dernier.

Je me baisse vers Alicia et la prends dans mes bras. Elle commence à être lourde à force de grandir, mais l'amour et l'affection que je ressens pour elle me donne la force de la porter. Juste assez pour lui faire pleins de bisous sur ses joues rougies par le froid et la reposer. Trop lourde pour mes petits bras !
L'amour n'est pas infaillible il semblerait !

- Les garçons !
Je cris pour les faires sortir de leur chambres.

Les trois rappliquent souriants, sauf Scott, fallait s'y attendre, et salue poliment ma famille.
Je les présentes et emmènes Noore dans la cuisine pour y réchauffer les petits four.

La sonnette retentit à nouveau. C'est Pierrot et Marie-Line.

Je suis contente qu'on soit tous réunis ici, dans notre nouveau chez nous.
Il y a une bonne ambiance et ça m'apaise.

Je n'ai jamais était autant entourée ! À part à l'entrepôt mais ça ne compte pas.
Ici, il n'y a que des ondes positives !
Ou presque...


***


- Saviez-vous que les mantes religieu...

Pas intéressant. Je laisse Pierrot et Tom de côté pour me concentrer sur leurs femmes.

- Le secret est d'ajouter une pincée de sel après la cuisson ! Le soufflé sera dix fois...

Pas intéressant.

- Alicia !
Je l'arrête quand elle passe devant moi. Je la prends par les aisselles et la place sur mes genoux. Elle sent toujours le bébé et la pomme.

C'est ma cousine à moi ça !

- Tu as hâte de reprendre l'école ?
Je demande doucement.

- Non ! Ma copine est partie et je vais être seule.
Boude cette dernière.

- Avec ta petite taille tu pourrais l'accompagner à l'école !
Se moque James.

Je lui envoie un regard noir avant de me reconcentrer sur ma cousine.

- Tu peux te trouver une nouvelle copine non ? Je suis sûr que pleins d'enfants voudraient être amis avec toi.
Je la rassure.

C'est un amour cet enfant ! Qui ne voudrait pas être ami avec elle sérieusement ?

- Mais moi je les aimes pas ! Ils sont tous moches en plus !
Se plaint la petite.

- Ah.

C'est tout ce que je réussis à dire.
Cette petite a déjà un sacré caractère !
Un amour...

- Eh bien. Tu sais, être seule, c'est pas si mal. Ça fait peur au début mais comme on dit : vaut mieux être seul que mal accompagné.

- C'est pour ça que tu cris la nuit ? C'est parce que t'es toute seule à l'école ?
Elle demande avec une voix toute gentille.
Sa question, bien qu'innocente, me fige complétement.
Je suis sûre que les garçons ont entendus et cela me mets extrêmement mal à l'aise.

- Tu... Tu n'a pas vu ma chambre ! Je dis en la portant sur une hanche et en me levant. Je vais te la montrer !

Je me dirige d'un pas précipité vers ma chambre et souffle de soulagement quand j'y entre.
Cette pièce a le don de me calmer.

- Elle est jolie mais je préfère la mienne.

Et voilà qu'elle prends un ton hautain avec moi !

- Je n'en doute pas !
Je ris amusée de sa réaction.

La porte s'ouvre et je me retourne pour voir Scott, l'air contrarié.

- Alicia, il y a du gâteau pour toi.
Je dis lentement.

La petite sort de ma chambre en courant et le brun ferme la porte derrière lui, nous séparant du bruit que font les autres au salon.

- Je... Je voulais, enfin...

Je fronce les sourcils, attendant la suite.
Je ne peux pas deviner ce qu'il veut me dire.

Son regard fait un tour de la pièce, l'inspectant minutieusement. Il ne l'avais pas encore vu. Pas que je sache du moins.

Il prends un torchon déchiré se trouvant sur ma table de nuit et je baisse le regard sur mes pieds.

- C'est avec ça que tu étouffe tes cris ?
Il demande en me regardant.
Je ne le vois pas mais je sens son regard sur moi. Il me brûle, sûrement dans l'espoir de me sonder.

- Qu'est-ce que tu voulais me dire ?
Je reprends en relevant la tête, ça ne sert à rien de cacher ma gêne, elle est flagrante.

- M'excuser. J'ai cru que tu mentais quand tu m'as parlé de tes... Cauchemars.

- Tu m'as demandé la vérité et je te l'ai dis. Je n'ai pas compris ta réaction ce jour là.
Je réplique durement.

- Je suis désolé Malicia. Je pensais que tu nous repoussés, encore une fois.

- Tu pensais mal. J'avais pris cette décision pour vous, pas pour moi ! Je hausse le ton. Tu t'es montré susceptible sans te demander si moi, je me sentais repoussée. C'est compliqué d'être ton ami tu sais ? Si tu m'ignore encore une fois aussi longtemps, je penserai peut être à partir.

- Tu... Tu n'es pas sérieuse ? Les amis aussi peuvent êtres en froid. Je m'embrouille souvent avec les gars, ce n'est pas pour ça que je coupe les ponts avec eux !
Il me sermonne.

- Ils ne sont pas obligés de se baillonner tous les soirs à cause de toi !
Je lance acerbe.

Il baisse la tête sur le torchon.

- Je sais...
Il souffle. Il se sent coupable, ça se voit. Et je ne peux m'empêcher d'avoir de la peine. Cette semaine a était dure pour moi. Entre le stress du déménagement et la tension instaurée entre lui et moi, ça n'a pas était facile.

- Ne te bâillonne plus. Si tu continues de faire des cauchemars on trouvera une solution. Ne pense pas à partir à cause de ça, ou à cause de moi.

Nos regards sont accrochés et j'ai l'impression de retrouver le Scott gentil et prévenant.

Je hoche simplement de la tête. Je réalise que je touche le médaillon d'une de mes mains. Ça devient un tic quand je ne suis pas bien.

- On devrait retourner là-bas.
Je murmure.



***

PDV Scott


"C'est pour ça que tu cris la nuit ?"

Cette phrase passe en boucle dans ma tête. Malicia s'est confié à moi, après l'avoir poussé dans ses retranchements, et je ne l'ai pas cru.

Je lui ai demandé si elle n'avait pas confiance en moi. Et finalement, c'est moi qui n'ai pas eu confiance en elle.
Je lui ai mis la pression pour qu'elle emménage avec nous et elle s'est sentie obligée de trouver une solution toute seule pour ne pas nous réveiller avant d'aller travailler.

Elle me l'a dit, elle n'a pensé qu'à nous.
Et moi je ne pensais qu'à moi.

Je la voulais tellement avec moi que j'en ai oublié son mal être.

Je suis un piètre ami.

Un bâillon ! Elle se bâillonne pour nous épargner ses cris d'agonies. Et moi je lui fais la gueule depuis une semaine !
Je suis vraiment qu'un égoïste. Putain !

Demain c'est mon jour de congé alors je me permet de me morigéner sur mon comportement.

Je décide de jouer à un jeu sur mon téléphone pour passer le temps.

C'est un cadeau de Malicia. Elle a acheté un téléphone à nous trois, ce n'est pas un produit dernier cri mais il est bien. Ça a du lui coûter plus cher que le médaillon que je lui ai offert. Je souris en repensant à sa réaction ce soir là. Elle était tellement surprise et contente. Je ne me lasserais jamais de ses sourires.
Ce petit bout de femme caractérielle que j'ai appris à apprécier malgrés moi.


Elle ne voit en moi qu'un ami, un peu compliqué.
Pourtant, je ne peux m'empêcher de penser que...

Bref. Ça ne sert à rien d'espérer. Je suis déjà chanceux qu'elle me pardonne toutes mes conneries.


J'entends des gémissements derrière le mur et grimace en pensant à James ou Isaac qui doit se soulager. Mais je me rappelle que ma chambre est collée à celle de la brune et non à l'un de mes amis en manque.
Je me lève d'un coup et cours jusqu'à sa chambre.

- Malicia ?
Je chuchote derrière la porte.

Il y a des sons étouffés mais aucune réponse de sa part alors j'ouvre la porte et allume la lumière.

Je vois avec un pincement au cœur, la jolie brune bâillonnée et le visage crispé.
Je m'approche d'elle après avoir fermé la porte et lui retire le tissus coincée dans sa bouche.
Ses gémissements douloureux se font plus bruyant.

- Malicia. Réveilles-toi.
Je murmure près de son oreille.

Elle a l'air de se calmer, reprenant une respiration normale.
J'allume sa lampe de chevet et éteint la grande avant de m'allonger à ses côtés.

Je vois des sillons de larmes sur ses joues et cette vision m'attriste plus qu'autre chose.

De quoi peut-elle bien rêver ?
Qui ou quoi la mets dans un état pareil ?

Je place sa tête sur mon épaule et lui carresse les cheveux d'une main tendre.

Je mentirais si je disais que je ne profite pas de la situation. Quel homme ne profiterais pas de pouvoir carresser, rien que la tête de celle qu'il... Qui l'obsède ?

Je regarde le plafond, pensif.
Si je pouvais être présent pour elle comme je le voudrais, comme je le suis maintenant, je serai certainement très heureux.

C'est à cause de mon obsession, j'en suis sûr...
Elle me fait penser n'importe quoi.

Je lui embrasse le crâne à travers ses cheveux bruns soyeux et ferme les yeux.

La fatigue me submerge, comme si elle était le remède à mes insomnies, comme si elle était la drogue qui me permettrait enfin de me laisser aller dans le sommeil.

Je calque ma respiration sur son souffle dans mon cou, et m'endors apaisé.



"Peut on encore parler d'obsession
à ce stade ?"

 

~~~

Chapitre 31 publié !

On approche de la fin les amis !
Elle mettra sûrement du temps à arriver d'ailleurs...

Prochain chapitre mardi parce que j'écris une autre histoire. Enfin ENCORE une autre. Et que j'ai repris LE SECRET pour celleux qui la lisait. Je ne l'ai pas supprimer, juste depublié !

Bon fin de weekend à toute/plus !


WILLCHR

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top