28


PDV Malicia


Une semaine que je suis partie et j'ai fais plus de chose qu'en un an.
En trois jours, j'ai appris à conduire avec Tom, passé le code et réussi mon permis. C'était vraiment simple ! Vive l'Amérique.

Ce soir, c'est la veille de Noël. Ça m'était complètement sorti de la tête, mais comme Noore m'a traînée jusqu'au centre commercial pour faire des achats de dernière minute, ça m'a percuté de plein fouet. Guirlande lumineuse et chant qui fait saigner les oreilles.

J'ai acheté des cadeaux pour tout le monde, je peux bien me le permettre.

Alicia voulait absolument des poupées, personnellement ça me fait flipper.
Heureusement, c'est ses parents qui s'en sont occupés. Moi, je lui ai pris une jolie robe rouge qui s'accorde bien dans le thème de Noël.

Une fois rentrées, je demande à Noore si je peux lui emprunter sa voiture, ce qu'elle accepte non sans me rappeler le code de la route.

Je ne mets que quelques minutes pour arriver chez Pierrot.

Je suis un peu dépassée par la tournure qu'a pris les évènements récemment, mais j'estime que cela était nécessaire.

La porte est ouverte, et au fond de moi, j'espérais ne croiser personne.
J'aurais très bien pu utiliser la clé sous le paillasson.

Je rentre dans la maison, c'est fou comme elle me semble familière. Je me déplace lentement, écoutant le moindre bruit.
Quelqu'un semble prendre une douche.
C'est ma chance.

Je vois un sapin de Noël décoré en bleu et blanc. Je soupire de soulagement. Ça aurait était bizarre de déposer les cadeaux sous la plante du salon.

Je sors les cadeaux préalablement emballés d'un gros sac et les disposes sous le sapin.

Je n'ai pas l'habitude de faire des cadeaux... J'espère qu'ils leur plairont.

J'entends une porte s'ouvrir dans le couloir qui mène aux chambres et je me redresse avant de me retourner.

Sur les cinq personnes qui vivent dans cette maison, il fallait que je tombe sur la dernière que j'ai envie de voir.
Non pas que je sois encore énervée, mais je voulais éviter un malaise comme celui là.

Le sac dans une main, droite comme un i, je ne sais quoi faire ou quoi dire.

Je le regarde attentivement, il est habillé d'une chemise blanche et d'un jean noir. Il tient une cravate dans une main et a ses manches encore ouverte. Ses cheveux sont mouillés et gouttent sur la chemise et le sol.

- Tu vas bien ?

Je le regarde étonnée, ne m'attendant pas à ce que l'un de nous parle.
Sa voix semble sortir pour la première fois depuis longtemps. C'est un soulagement de l'entendre.
De plus, il ne semble pas en colère contre moi.

- Oui, et toi ? Consternée par ces banalités je rajoute : Tu es très élégant.

Il détourne le regard et passe sa tenue en inspection.

- Je ne trouve pas, mais merci.

Sa voix se fait plus rauque et je note qu'il n'a pas répondu à ma question.

- Pourquoi tu es là ?
Il demande avec sérieux. Ses yeux me questionnent, je crois y lire de l'espoir dedans mais je n'en suis pas sûr.

Je me retourne vers le sapin la bouche ouverte ne sachant quoi répondre.

- J'ai déposée des cadeaux.
J'avoue à voix basse, comme honteuse de revenir comme une fleur après la scène que j'ai faite avant mon départ.

Voyant qu'il n'a rien à ajouter et qu'il ne semble pas décidé à mettre fin au malaise, je me dirige vers la sortie.

- Je dois y aller, à... Peut-être, une prochaine fois.
Je bredouille rapidement.

Je sors de la maison et monte dans la voiture. Et dire qu'il y a une semaine, on étais amis. Il y a une semaine, il avait besoin de moi...


***



Mon téléphone sonne, je reconnais de suite le numéro.

«- Allô ?

- Malicia ! C'est Marie-Line !

- Heu... Bonjour. Comment tu as eue mon numéro ?

- Pierrot a appelé Noore qui nous a donné ton numéro de portable ! Je voulais savoir si tu... Enfin... J'ai vu tes cadeaux, et aussi Scott. Il n'est pas allé à son entretien d'embauche, je voulais savoir si toi ça allait ?»

C'est pour ça qu'il était habillé aussi classe ? Un entretien d'embauche...

«- Pourquoi il n'y est pas allé ?

- Heu... Hm. C'est délicat. Disons que ta visite l'a surprit. Vous vous êtes disputés ?

- Non ! On n'a... On n'a pas beaucoup parlés pour être honnête. J'étais juste venus déposer les cadeaux.

- C'est gentil, Malicia. Si tu le veux bien, comme je me doute que tu fête Noël en famille, tu peux passer le réveillon de Noël avec nous ? Ce soir ?

- Mais... Pierrot...

- Tu lui manques beaucoup. Ne le répète pas mais il a pleuré pour t'avoir piqué comme un chien.»

Je ris au téléphone. J'ai pensais à la même chose. J'aurais dû le voir venir !

«- Et les autres, ils doivent m'en vou...

- Non ! Ils ne t'en veulent pas du tout, tout le monde ici comprends Malicia...

- Je me prépare et... Et je viens !

- Ah super parce qu'on ne savais plus quoi faire de... Oh mon dieu ! Je dois surveiller la dinde ! »

Elle raccroche d'un coup. 
Qui ne sait plus quoi faire de quoi ?
Était-ce une bonne idée d'accepter ?

J'ai peur de l'ambiance à table, de leur réaction en me voyant...

J'ai appris à surmonter cette épreuve mais ont ils vraiment compris que cela en était une ?


***


Je toque à la porte, attendant sagement dans le froid que quelqu'un m'ouvre.

C'est Pierrot, avec un grand sourire, qui m'accueil. On se fait une rapide accolade et il m'invite à entrer. Je cache mon stress par un sourire timide.
Maintenant j'y suis, j'y reste.

Habillée d'une longue robe bordeau, je fais claquer mes petits talons jusqu'à la cuisine où je retrouve Marie-Line.

Elle me fait une grosse bise sur la joue et me tends une flûte de champagne.

- Les garçons !
Elle appelle ensuite cee qui me stresse un peu plus.

James et Isaac arrivent une minute plus tard, tous deux habillés d'un costume noir.
Ça me fait bizarre de les voir comme ça.
Je ne regrette pas de m'être bien vêtue ce soir, tout le monde a fait un effort vestimentaire.

Les deux guignols s'approchent de moi et m'encercle dans un câlin.

Je ris un peu, c'était inattendu.

- Tu nous a manqué la gothique !
S'exclame le blond en s'éloignant. James tu peux la lâcher !

Le rouquin s'éloigne lui aussi de moi en riant joyeusement.

- C'est vrai que tu nous a manqué ! Notre sauveuse !

Je fronce les sourcils, pourquoi m'appelle t-il comme ça ?

- Ouais... Il grimace ensuite. Je sais que tu lui en veut mais, si tu pouvais le convaincre de venir... Il est encore au lit.

Je comprends qu'il parle de Scott.
Alors non seulement il n'est pas allait à son rendez-vous professionnel mais en plus il s'est enfermé dans sa chambre ?

- Il est dans les bas ?
Je chuchote inquiète.

Et si c'était de ma faute ? Si j'avais pu éviter cela ?

James hausse les épaules.

- Ça fait longtemps que je ne lui en veut plus.
Je dis simplement.

- Parfait ! Maintenant, vas lui dire ! J'ai faim.
Se plaint Isaac avec le sourire.

Je pose ma flûte et me rends devant la porte de leur chambres.

Je toque. Une fois, deux fois. Aucune réponse, est-ce qu'il dort ?
C'est possible.

J'ouvre la porte et allume la lumière mais il n'y a personne.

Il est passé où ?

Je tilt. S'il est dans les bas il est dans ma chambre.

J'ouvre mon ancienne porte et le vois allongé dans mon ancien lit.
Dans la même position qu'à l'époque, quand il venait cinq minutes.

Je ferme la porte doucement derrière moi et m'approche du lit.

J'allume la lampe de chevet, donnant un éclairage tamisé à la pièce.
Cela n'a pas le mérite de le réveiller alors je m'agenouille sur le tapis et pose mes bras devant son visage.

- Scott ?

Il ne bouge pas d'un cil, seule sa respiration me prouve qu'il est en vie.

Je n'avais jamais fait attention à son visage avant. Sûrement parce que la première fois que je l'ai vu, il était colérique, froid. Il me menaçait d'une fausse arme aussi.
Proche de lui, assez pour voir chaque détaille, je remarque à quel point il est beau. Du genre brun ténébreux on ne fait pas mieux.
Il a des traits fins, presques aristocratiques, des lèvres lisses et de longs cils fins.
Je sais que quand il sourit, il a une petite fossette sur la joue droite.

Scott est tout simplement beau.
Une beauté froide, qui peut nous effrayer quand il est en colère. Il a quelque chose de dangereux dans ses yeux noisettes, une noirceur sans fond.

Une étrange tâche dépasse de son tee-shirt, au niveau du torse.
Je fronce les sourcils, pourquoi a t-il un hématome ?
J'ai beau me poser la question plusieurs fois, je ne trouve pas de réponse. Alors je décide de passer outre.

Je passe une main dans ses cheveux, doux et décoiffés.

Quand est-il coiffé ? Je me demande en souriant.

- Scott ?

Je fais glisser ma main jusqu'à sa nuque, la ramenant devant, sur son cou, avant de caresser sa mâchoire de mon pouce.

Mâchoire qu'il contracte souvent.

Il fronce les sourcils, gardant les yeux fermés. Je ne saurais dire s'il est réveillé.

- Scott... Si tu ne viens pas manger, tout le monde sera triste.
Je murmure.

- M'en fou.

J'ouvre grand les yeux. Il est réveillé ! Je retire ma main rapidement et il grogne.
Il le fait souvent ça aussi.

- Très bien. Je vais te laisser alors...
Je souffle déçue.

J'appuye mes mains sur le matelas pour m'aider à me relever.

Une fois debout, il attrape ma main la plus proche et tire dessus, m'obligeant à m'assoire sur le lit.

Je le regarde surprise.

Il a maintenant les yeux ouverts et une expression peinée sur le visage.

- Juste cinq minutes.

Je lui souris et m'allonge face à lui alors qu'il se recule jusqu'au mur pour me laisser de la place.

- Je ne t'en veux plus Scott. Je commence doucement, m'obligeant à le regarder dans les yeux. J'ai était méchante, je me suis défoulée sur toi. Tout ce que j'ai dis... Je ne le pensais pas. Je suis vraiment désolée.

Mes yeux me piquent un peu mais après avoir clignais des yeux plusieurs fois, ils redeviennent normaux, sans aucune trace de larmes.

- Tu ne me déteste pas pour ce que j'ai fais ?
Il demande incertain.

- Non. J'aurais fait pareil pour toi.

- Tu ne m'aurais pas retenu bien longtemps princesse.
Il plaisante avec un sourire en coin.

Je lève les yeux aux ciel dans un léger rire. J'ai l'impression de ne pas l'avoir entendu m'appeler princesse depuis une décennie. C'est bon signe.

- On le sait tous les deux, pas besoin de le préciser !
Je le sermonne doucement.

On entends trinquer de l'autre côté de la maison.
Ça a l'air de perturber Scott.

- On a tout notre temps.
Je le rassure. Tu avais un entretien d'embauche aujourd'hui ?
Je tente de savoir.

Il ferme les yeux un instant avant de les rouvrir, sans me regarder moi.

- J'ai merdé. Je devais aller dans cette concession automobile mais... Ça me semblait insignifiant après... T'avoir vu.

- Est-ce que... Tu es de nouveau dans les bas ?
Je demande gênée.

- Je le suis depuis ce soir là. J'ai voulu me reprendre en main, il y a... deux jours. Mais ça ne sert à rien de te cacher que ça ne va pas fort depuis cet après midi.

- Je suis désolée, je n'aurais pas dû venir à l'improviste, je pensais ne voir per...

- Ne t'excuse pas Malicia. Rien n'est de ta faute. C'est moi le problème.
Il me coupe en grimaçant.

- Ce n'est pas si grave... On est amis, et même si je ne vis plus ici, on se verra souvent. Comme ça, ton... Problème, partira au fur et à mesure.

Quelqu'un toque à la porte ce qui nous fais sursauter.

- On arrive !
Crie à moitié le brun.

Je crois qu'il aurait voulu que les cinq minutes durent plus longtemps. Moi aussi pour être honnête.

Mais je m'assois quand même au bord du lit, rejoint par mon ami.

- Tu es quelqu'un de génial princesse.
Il chuchote avant de m'embrasser une épaule. Je rougis instantanément.

Je ne suis pas sûre que les amis font ça.

- Je te laisser te préparer. Je vais rejoindre les autres.
Je lance en me levant.

- Ouais...
Il se masse la nuque d'une main, l'air gêné. Qui ne fait que confirmer ce que je pense.

Notre amitié a changée...
Il y a comme un truc...

"En plus."



***


Chapitre 28 publié !

WILLCHR

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