22

PDV Malicia

Je me fais un café dans la cuisine, il est dix heures passées et personne n'est levé. C'est bizarre.

Je repense à la journée d'hier et un sourire prends possession de mes lèvres.
Je n'ai pas pu feuilleter l'album photo avant de me coucher, j'étais trop fatiguée, mais je compte bien y consacrer du temps aujourd'hui.

- Tu as l'air heureuse.

Je sursaute, n'ayant entendu personne s'approcher.
Je lève la tête vers Scott, qui sort du canapé. Il a dormit ici ?

- Je le suis. Je crois... Je réponds avec un petit sourire. Tu veux du café ?

Le brun hoche la tête alors je prépare une deuxième tasse. C'est vraiment pratique les machines à dosettes.

- Tu sais pourquoi personne n'est levé ?
Je demande un peu inquiète. Marie-Line est plutôt matinal.

- À cette heure-ci elle aurait déjà lavée le sol deux fois.

Je ris à sa remarque, il a complètement raison.
Il semble étonné de ma réaction mais finis par sourire. Un peu.

- Les quatres ont passaient leur soirées à d'enfiler des bières. Et Mari-Line... Il commence en ouvrant grand les yeux. Et celle qui a une meilleur descente.

- Tu es sûr qu'on parle de la même personne ?
Je ris.

C'est improbable que cette femme si parfaite ait bu des litres de bières comme du petit lait.

- Tiens.
Je lui tends sa tasse et sors des biscottes avec de la pâte à tartiner au chocolat.

Je m'en fais une, avec beaucoup de chocolat.

- Depuis quand tu manges le matin ?

Je le regarde interloquée.

- Tu m'espionne ?
Je demande mal à l'aise.

- Je suis attentif à tout ce qui m'entoure. Ne te sens pas privilégiée hein.

- Pfff.

Isaac arrive dans la cuisine avec une tête de déterré.

- Salut.

- Saaluut... Ça va ?
Je réponds, notant au passage que Scott ne lui adresse pas un bonjour ni même un regard.

- Ouais. Ouais, j'ai... Juste un peu trop bu hier. T'étais où toi ? Je me suis fait engu...

Scott se met à tousser, coupant le blond dans sa phrase.

J'attends qu'il la finisse mais rien ne vient.

- J'étais chez ma tante.
Je réponds en souriant.

Les deux guignols me regardent étrangement.

- Je... Je ne savais pas que tu avais de la famille.
Dis Scott pensif.

- Moi non plus. J'ai appris son existence hier. Désolée d'être partie sans prévenir d'ailleurs. J'espère que vous ne vous êtes pas trop inquiétés.
Je dis un peu coupable.

Ils se regardent longuement, les yeux dans les yeux avant de répondre simultanément :

- Non.

Je croque dans ma biscotte, seul bruit de la pièce. Ils sont vraiment bizarres ces deux là.

- TOI !

Je me retourne vers le couloir et grimace quand je vois Pierrot, complètement décoiffé.

- Je me suis inquiété comme pas possible ! Tu étais où jeune fille ? Et avec qui ?

Je lève les yeux au ciel et bois une gorgée de mon café. Lentement.

- J'étais chez ma tante.

- Que... Q-Quoi ? Je croyais que ta famille habitaient loin ?
Il demande choqué.

Je regarde les garçons, gênée. J'ai donnée deux versions différentes et je me retrouve coincée.

- Je... J'ai peut être mentit à l'entretient d'embauche...
Je dis avec ma fameuse voix aiguë.

- C'est à dire ?
Il insiste.

- Je ne voulais pas que tu es pitié de moi, alors j'ai dis que j'étais retournée dans ma maison d'enfance, pour... Prendre mon indépendance.

- Mais pourquoi j'aurais eu pitié de toi de savoir que ta famille habitaient ici ?

Je me mords la lèvre, mal à l'aise. Dire la vérité deux ans après...
C'était nul de ma part d'avoir mentis, mais je voulais vraiment ce travaille.

- Je n'ai pas de famille. Je suis devenue orpheline après ma naissance, c'est ma grand mère paternelle qui s'est occupé de moi. Elle est morte il y a quatre ans et... Elle ne m'a jamais parlé de ma famille du côté de ma mère. Je n'ai appris qu'hier son existence et même... L'histoire de mes parents.

Je me rends compte que je n'ai pas envie de pleurer, contrairement à hier. Non, je n'ai envie de garder que le côté positif. J'ai de la famille maintenant. Je ne serais plus jamais seule.

- Je suis désolé Malicia. Tu aurais dû me le dire, cela n'aurait rien changé. Je t'assure.

- C'est moi qui suis désolée. J'en ai fait un secret alors qu'il n'y en avait pas l'intérêt.

Je finis ma tasse dans un silence gênant.
Tout le monde semble mal à l'aise.

L'arrivée de Marie-Line en super forme casse ce malaise et remets de la joie dans l'air.


***


Assise sur le lit, les pieds frottant le tapis doux à poils longs, je regarde les photos de moi bébé. J'étais vraiment un beau bébé.

Je deviens narcissique ! Je pense en riant.

La porte de ma chambre s'ouvre brusquement, faisant battre mon cœur très vite, trop vite.

- Scott ! Tu dois toquer avant d'entrer !
Je le réprimande en fronçant le nez.
Tu m'as fais peur. Je roule des yeux.

Il n'a aucune réaction, se contentant de me fixer intensément.

- Tu vas bien ?

Il me paraît bien essoufflé. Pâle aussi.

- Isaac et James s'inquiètent pour toi tu sais. Je ne leur ait pas parlé de Némo mais tu devrais le faire.
Je parle doucement, ne voulant pas le mettre en colère.

- Souris.

- Quoi ?
Je demande étonnée.

- Souris-moi. S'il te plaît.

Il me supplie de lui sourire. Je commence vraiment à m'inquiéter de son comportement et de sa santé mentale.

Mais voyant qu'il attends, presque à bout de souffle, je souris. Je ne sais pas si je grimace en fait, parce que mon visage est inquiet alors ça doit être bizarre comme expression faciale.

Finalement, il recule les yeux fermés et ferme la porte doucement.

***


Les jours passent et se ressemblent. Isaac va voir Lucie tous les jours au centre commercial et quand il est là il ne parle qu'à James. On ne dirait pas qu'il boude...
J'ai comme l'impression qu'il laisse de l'espace à Scott, comme il le leur avait demandé lors de leur dispute.

James regarde la télé toute la journée avec Marie-Line et l'aide dans les tâches ménagères. Ils s'entendent vraiment bien ces deux-là. Surtout au moment de l'apéro.

Scott lui... Je ne sais pas ce qu'il fait, alternant entre regarder la mer assis sur les marches de la terrasse et s'enfermer dans sa chambre.

Pierrot m'emmène chez des clients parfois. Et quand ce n'est pas le cas, je tiens compagnie à Noore et Alicia, qui sont toutes deux en vacances pendant que Tom travail. J'ai appris que ma tante était professeur des écoles et son mari secrétaire dans un petit cabinet d'avocats. Ils gagnent leur vie correctement et ne se plaignent jamais. Alicia à cinq ans et est une vraie boule d'énergie. Elle l'adore et c'est réciproque.

Cela fait deux semaines depuis l'évasion, un quotidien s'est installé lentement mais sûrement. Mais une chose nouvelle et encore plus étrange, a cassée ce quotidien reposant, et apprécié.

À l'instant.

Quand toutes mes pensées se mélangent comme à chaque fois avant de m'endormir, la porte de ma chambre s'est ouverte presque sans un bruit. Avant de se refermer pas moins silencieusement.

Les yeux ouverts, je ne distingue pas même une ombre à cause de la noirceur de la nuit. La lune cachait derrière des nuages orageux, je suis complètement aveugle.

Je sens pourtant une présence et c'est bien au moins deux longues minutes plus tard que du mouvement se fait entendre. Le tissu d'un pantalon qui se frictionne à chaque pas de cet inconnu.

Dans mon lit une place, je suis collée contre le mur, retenant ma respiration.

Une pression se fait sur le devant du lit.

Quelq'un s'allonge.
Dans mon lit.
À côté de moi.

La personne prends une grande inspiration du nez, même dos à moi je l'entends.

Je bouge légèrement la main pour allumer la lampe de chevet et actionner le bouton.

Je ne suis pas étonnée de l'identité de cette personne. Elle est tellement bizarre depuis quelques temps que ça en devient normal.

- Juste cinq minutes.
Marmonne Scott. C'est comme s'il n'était pas là de son plein gré.

J'éteins la lumière et replace mon bras le long de mon corps.

***


Chaque nuit, quatre en tout, Scott rentre dans ma chambre et s'allonge à mes côtes. Sans me toucher, sans me parler.

Il reste immobile, avec une respiration assez perceptible, pendant cinq minutes.

Et tous les jours depuis la première fois, l'un comme l'autre faisons comme si il ne s'était rien passé.
Ce qui est le cas en soit.

Mais quel comportement bizarre ce sera la prochaine fois ? Il va me regarder me brosser les dents ? Ou alors me rejoindre sous la douche ?
Je ris en imaginant le brun regarder le carrelage pendant que je me lave les cheveux.
Pourtant ce n'est pas drôle.

Il veut que je lui sourit, il veut rester cinq minutes avec moi le soir.
C'est comme si il avait besoin de moi. Enfin non, besoin de ma présence.
C'est assez déroutant comme situation.

Je dois lui en parler. 

***


Comme prévu, Scott s'introduis dans ma chambre silencieusement avant de me rejoindre dans le lit.

J'allume la lumière et m'asseois.

- Juste cinq minutes.
Il murmure.

- Et moi je veux juste une explication.
Je réplique froidement.

Je suis patiente, vraiment. Je lui laisse le temps de me répondre. Mais il ne dit rien.

- Je vais voir James et Isaac, eux me l'a donneront.
Je dis en me levant.
Du moins j'essaye parce qu'en enjambant le brun j'ai perdu l'équilibre et me suis retrouvé le visage collé au tapis.
Je me redresse en grognant.
En relevant la tête je vois Scott qui se retient de rire.

Je m'imagine tomber ce qui me fais rire. Je suis vraiment maladroite des fois.

Il me tends son bras, toujours allongé sur mon lit.
J'accepte et il m'aide à me relever avant de tirer sur mon bras pour m'assoire à côté du lui.

Il me lâche et s'assoit en tailleur.

- Tu ne comprendrais pas... Il commence. Même si je te l'expliquais en détail.

- Comment tu peux en être si sûr ? Je t'ai laissé venir plus d'une fois, je t'ai même souris sans rien te demandé. Je t'ai laissé du temps. Tu peux tout me dire...

- Eux ne comprennent pas.
Il rajoute plus durement.

Je comprends qu'il parle de ses amis.

- D'accord... Peut être que je ne comprendrais pas. Mais je te promets de ne pas te juger.

Il se déplace lentement jusqu'à poser sa tête sur mes genoux. Les yeux fermés.
Il y a quelques jours, je me serais crispée, figée. Mais, peut-être grâce à Alicia, ou à la bonne entente maintenant instaurée entre nous, je ne me gêne pas pour venir carresser les cheveux du brun de ma main.

- J'ai tabassé un mec une fois.

J'arrête mon geste, me demandant quel est le rapport, avant de reprendre.

- Il a finit à l'hopital et... Je suis allez le voir tous les jours pendant une semaine. A son réveil je me suis excusé et ses parents m'ont menacer pour que je ne m'approche plus de lui. Ce que j'ai fait.

- Pourquoi tu l'a tabassé ?

- Il a insulté ma mère. On avais quoi.... Treize ans ? On étais des gamins.

Je hoche de la tête, mais il ne le voit pas.
Alors je lui demande de continuer.

- À seize ans, je suis sortis avec une fille. Ma première copine.

Je souris malgré moi. Je trouve ça mignon, je sais pas.

- Un jour, j'ai appris qu'elle avait embrassée un autre garçon et... Je l'ai...

Inquiète, je me demande ce qu'il a bien pu faire pour se sentir autant coupable.

- Je l'ai étranglé.

J'arrête de respirer, bloquant ma respiration dans ma gorge.

- Heureusement, James nous a vu et m'a arrêté avant qu'elle ne perde connaissance.

Je grimace maintenant, ça n'a plus rien de mignon. Depuis combien de temps l'étranglait t-il ?

Je continue mes carresses, lui montrant que je ne le juge pas. Et c'est vrai. Elle l'a trompée cette salope. Pour un premier amour c'est pas top.

- Je suis allé là voir chez elle, mais là encore, ces parents m'ont menacé d'appeler la police. Alors je lui ai envoyer un message sur son portable, disant que j'étais désolé et j'ai coupé les ponts.

- À chaque fois tu culpabilisais.
Je dis.

- Oui, peu importe les raisons, je m'en voulais d'avoir perdu le contrôle.
Il murmure.

- Quel est le rapport avec moi ?
Je demande doucement. Tu ne m'a rien fait.

- J'ai tué un homme pour toi. Je suis un monstre. Rester au près de toi, te voir vivante... Et heureuse, m'aide à me convaincre que c'était le bon choix.

Je tire sur ses cheveux, lui faisant ouvrir les yeux.

- Des gens bien font de mauvaises choses parfois. Je te l'ai déjà dis, tu as tué un monstre. Pour sauver une vie innocente. Pourquoi tu as besoin de t'en convaincre ?

- Parce que mon père à tué ma mère. Et que je me répugne d'être comme lui.

Je ne m'attendais pas à une telle révélation.
Chaque mauvais choix, chaque fois qu'il fait du mal à quelqu'un, il est persuadé d'être comme son père.

- Ce n'est pas dans les gènes Scott. Il n'a rien avoir avec ce que tu as pu faire ou pourrait faire.

- Alors pourquoi je fais du mal aux gens ?
Il demande douloureusement.

Cette une nouvelle facette de Scott que je découvre ce soir.

- Parce que la colère nous fais faire des choses... Qu'on ne peut pas contrôler. Mais ça se travaille. Ce n'est pas une fatalité. Et Némo, tu a agis par instinct.

- Instinct de tueur.
Il grogne.

Je lui tire les cheveux à nouveau et plante mon regard dans le sien.

- Instinct de survie. S'il n'essayer pas de me tuer, tu ne l'aurais pas tué. Tu ne te serais même pas attardé sur lui et tu sais pourquoi j'en suis sûr ?

Il fait non de la tête.

- Parce que tu ne pensais qu'à sauver tes amis, dans l'urgence de la situation, tu ne pensais qu'à eux. Vengeance ou pas.

- Tu as raison. Mais ça ne m'aide pas.

Je souffle découragée. Une conversation avec Isaac me revient.

- À chaque fois que tu fais du mal aux gens... Tu es dans les bas, c'est ça ?

- Comment tu sais... Qui t'en a parlé ?
Il commence à s'énerver.

Je passe ma main dans toute sa chevelure ce qui a le don de le calmer.
Je fais ça avec les chiens apeurés d'habitude. Faut croire que ça marche sur les humains aussi.

- Isaac. Il voulait me convaincre de lui dire ce qu'il s'était passé.

- Merci. De ne lui avoir rien dit.

Je ris un peu nerveuse.

- Jusqu'à maintenant je pensais m'être trompée. Mais je gère la situation.

- Si tu l'dis.

Je lui envoie un regard noir, pinçant mes lèvres.

- Tu n'a pas répondu à ma question. Je dis en plissant les yeux. Quand tu es dans les bas... Qu'est-ce qu'il se passe ?

Il souffle, certainement agacé par ma détermination.

- Je repousse tout le monde. Je bois, je déprime. Ça peut aller loin.

Je sens qu'il ne me dit pas tout mais décide d'en rester là.

- Et là ?

- Personne ne m'empêche de te voir, donc je peux déculpabiliser, me répéter que tout va bien et... Y croire.

- C'est ça que tu fais toute la journée ?
Je demande sceptique.

- L'auto-persuasion prends du temps princesse.

Je lui fait une petite tape sur le front, provoquant un bruit.

- Eh bah c'est vide là-dedans !
Je me moque.

- Je suis plus intelligent que toi !
Il rétorque vexé.

- Je te crois.
Je réponds avec un sourire en coin.

La joie retombe un peu après quelques secondes.

Je regarde chaque objets placés dans la chambre, sentant le regard de Scott sur moi. Au bout d'un moment interminable je le regarde et comprends qu'il s'est endormit.

- La séance est finie, ça fera 100$...
Je chuchote pour moi même.

J'estime avoir bien fais mon job. Cela veut-il dire qu'il ne viendra plus la nuit ?

"Cela veut il dire qu'il n'a
plus besoin de moi ?"

~~~

Chapitre 22 publié !

Que pensez-vous de la tournure que prends cette histoire ?

Team Scalicia ou team Jalicia ?


Willchr

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