20


PDV Malicia


Je me réveille avec un mal de tête affreux. Lentement, je me lève pour aller jusqu'à la salle de bain.

Je prends une douche tiède et cela m'apaise.

Je retourne dans la chambre entourée d'une serviette. Je ne sais pas pourquoi mais je me suis couchée avec mes vêtements de la veille.

- Qu'est-ce que...

Pourquoi mes chaussures sont trempées ??

Je m'assois sur le lit quelques secondes, j'ai vraiment trop bu hier.

Je décide de me mettre en pyjama et de me rendre à la cuisine pieds nus. Marie-Line est maniaque alors le sol est plus brillant que mon avenir.

Les cheveux humides et une serviette posée négligemment dessus, je me serre un verre d'eau.

- Tiens. T'en as besoin.

Je prends le cachet que Pierrot me tends et l'avale.

- Pourquoi j'ai l'impression que tu te moques de moi ?
Je lui demande voyant un petit sourire sur son visage ridé.

- Parce que c'est le cas ! Il arbore maintenant un grand sourire. Tu ne te souviens pas d'hier ?

Je m'asseois sur une chaise en plissant les yeux. J'ai quelques bribes de souvenirs qui me reviennent.

- Comment s'appelle ton amie d'ailleurs ?

Je regarde Isaac perdue.

- Tu as rencontré quelqu'un ?
S'enthousiasme Pierrot.

- Ah ! Oui... Martin ! Enfin je crois...

Est-ce qu'il s'appelle Martin ? Je ne suis pas sûre.

- Salut tout le monde !
S'exclame James qui arrive dans la cuisine suivi de Scott. Le premier secoue sa tête quand il me voit et le deuxième me fuit du regard.

- Et alors, comment il était ton ami ?

- Qui ?
Je suis perdue dans la conversation là.

- Martin !

- Ah ! Heu... De ce que je me souviens, il était drôle.

- Il était beau ?
S'interesse la femme qui s'active à faire du café. Il est quelle heure d'ailleurs ?

Mon ancien patron lève ses sourcils à plusieurs reprises. Il manque cruellement de subtilité.

- Oui mais...

- Mais je parlais de la rouquine moi !
Me coupe Isaac.

- Lucie !
Je plaque mes mains contre la table, fière de m'en souvenir.

Tout le monde s'assoit à table pour boire son café. Personnellement, je me contente du verre d'eau.

- Elle est canon cette fille...
Dit le blond d'un air rêveur.

- Mais cet homme ! Martin... Il te plaît ? Tu lui a tapé dans l'oeil ?
Insiste la brune.

- Il est...
Je commence.
Elle continue.

- Il est gay !
Je dis un peu trop fort.

C'est le silence total. Je me mord la lèvre du bas, gênée d'avoir crié. Ça n'arrange pas mon mal de tête en plus.

- Oh...
C'est tout ce que parvient à dire le couple. Ils se sont vraiment bien trouvés ces deux-là.

- Du coup Lucie, elle est célib' ?

Je ferme les yeux, blasée.

- J'en sais rien Isaac, je ne me souviens même plus de quoi on a parler elle et moi. En fait je ne me souviens pas de grand chose.
J'avoue un peu honteuse.

- Tu es allée te baigner en rentrant.
M'informe James. Saches d'ailleurs que c'est nul d'être ton baby-sitter ! Tu es chiante quand t'es bourrée.

Je le regarde étonnée. Je me rappelle avoir touché sa barbe et je ris en y repensant.

- Bah c'est vrai que c'est bizarre les barbes.
Je dis énigmatique.

Scott me regarde en fronçant les sourcils.

- Tu te rappelle ?
Il me demande.

Il fuit toujours mon regard, à tel point que je me demande ce que j'ai bien pu faire hier pour en arriver là.

- Je ne me souviens pas m'être baignée, mais ça explique pourquoi mes chaussures sont mouillées. Je me souviens un peu de tout le reste.

- C'est Scott qui t'as ramèné avant que tu te noie dans la mer.
Lance James.

Je regarde à nouveau le brun, les yeux écarquillés. Je me reprends vite cependant.

- ...Merci.

Il s'est occupé de moi hier ? J'espère que je n'ai rien fais ou dis de gênant...
Parce que ça expliquerait pourquoi il ne me regarde pas dans les yeux.

Enfin, maintenant je sais que je ne dois pas dépasser deux verres.


 
***



Assise sur le banc de la terrasse sous un plaid, Isaac me rejoint les mains jointes.

- Heu... Je voulais...

- Me demander en mariage ?

- Quoi ?! Non !
S'écrie-t'il choqué.

Je ris un peu et tape la place à côté de moi.

- Alors pourquoi t'es autant stressé ?
Je dis.

- Tu peux garder ça pour toi ?

Je hoche de la tête, me concentrant un peu plus sur ce qu'il a à me dire.

- J'ai... Vraiment, flashé sur Lucie. Commence t-il gêné alors que je souris. Je l'ai regardé toute la soirée ! Ça fait psychopathe dis comme ça mais...Si tu te souviens de...

- Je ne me souviens de rien.
Je le coupe. Mais je l'ai rencontrée là où elle travaille. Au centre commercial.

Il sourit de plus en plus et je fais de même. Je ne pensais pas qu'Isaac était un loveur.

- Tu pourrais me la présenter ?
Il demande avec espoir.

- Bien sûr. Dis, j'ai vraiment était chiante hier soir ?

- M'en parle même pas.
Il se lève en riant. Tu viens ?

- Ah. Maintenant ?


***


- Tu es un romantique enfaite ?

- Un peu.
Il avoue avant de se retourner pour la dixième fois.

Nous sommes dans la grande allée du centre commercial et chose qui n'était pas prévu, James et Scott sont venus avec nous. Alors Isaac a peur que ses amis se foutent de sa gueule.

- Ils sont loin !
Je dis pour le rassurer. Tiens, elle est là !


***



Je suis mitigée. D'un côté, la tête qu'ont fait les deux hyènes qui servent de collègues à Lucie en voyant un beau gosse lui parler étaient mythique. Mais d'un autre, me faire congédié par Isaac si brusquement m'a fait mal à mon égo.
Je peux comprendre qu'il n'est pas envie de draguer devant moi bien sûr. Mais j'avais à peine commencé mon travail d'entremetteuse !

Je me rends au café de l'autre fois pour retrouver les deux guignols. Faire du shopping n'est pas trop mon genre et on fais vite le tour des boutiques. Il y en a pas tant que ça au final.

Une petite fille pleure à quelques mètres devant moi et je sens mon mal de crâne revenir. Plus par égoïsme que par altruisme je me rends à ses côtés.

- Coucou.
Je dis en souriant.
Ça a le mérite de la faire arrêter de pleurer. J'ai un don pour les animaux et les enfants aussi il semblerait.

- Pourquoi tu pleure ?
Je demande en m'accroupissant devant elle.

- Maman...
Ses lèvres tremblent et elle a le nez qui coule.
Beurk.

- Elle est où ta maman ?

Ma voix douce semble la rassurer et elle tourne sur elle même en reniflant.

- Chais pas...

Je lui prends la main et me relève. Il doit bien y avoir un acceuil dans ce centre commercial ! Une petite annonce au micro et le tour est joué.

J'entends mon prénom crier au loin. Je me retourne avec la petite.

- Alicia !

Une femme d'une trentaine d'année cours vers nous et j'en conclus que c'est la mère.

- Alicia, tu m'as fait peur ! Tu sais que tu ne dois pas t'éloigner de maman !
Sermonne la mère.
Je la comprends, elle est en état de panique.

Elle se lève et me regarde avec un sourire gêné.

- Merci de l'avoir...

La jeune femme se coupe dans sa phrase et m'inspecte minutieusement le visage.

C'est bizarre cette réaction, je ne suis pas en gothique pourtant.

- Vous vous appelez comment ?
Elle demande la voix tremblante.

Je regarde la petite qui elle alterne son regard entre sa mère et moi, sans n'exprimer aucune expression.
Je lâche sa main et me reconcentre sur la femme face à moi aux allures de folle.

- Malicia.

J'ouvre grand les yeux quand j'entends un hoquet de surprise sortir de sa bouche, les larmes aux yeux.
C'est de famille de pleurer si facilement ?

- Est-ce que vous allez bien madame ?

Elle n'a pas le temps de répondre, un homme arrive en courant.

- Ah vous êtes là !
Il souffle de soulagement avant de faire un bisous sur le crâne de sa fille.

- Tom, je l'ai trouvée.
Chuchote la brune, comme un secret.

Le dit Tom me regarde et ouvre les yeux en grands.

- Malicia ?


QU'EST-CE QUE C'EST QUE CE BORDEL ?!
QUI SONT CES GENS BIZARRE ?!


- Oui ?
Je réponds d'une petite voix aiguë comme si j'avais fais une énorme bêtise.

Il sourit à sa femme. Il semblent tous les deux heureux pour une raison que j'ignore.

- Comment connaissez vous mon prénom ?
Je demande suspicieusement.

- Il faut que tu viennes avec nous ! On habite pas loin !
S'exclame la trentenaire, hystérique en me prenant la main.

- Attendez ! Qui êtes-vous ?
Je tire sur mon bras mais elle ne lâche pas ma main. Me la serrant presque douloureusement.

- Je suis la sœur de Paola. Me sourit-elle, une larme roulant sur l'une de ses joues.


Ce prénom, longtemps enfoui au fond de ma mémoire et de mon cœur. Presque oublié...


-Je suis ta tante.


"Est-ce un rêve ou un
cauchemars ?"


~~~

      Chapitre 20 publié !    


TADA !


Willchr

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top