17


PDV Malicia

- Je peux t'emprunter du maquillage ?
Je demande gentiment à Marie-Line.

Celle-ci semble joyeuse à l'idée que je m'intéresse aux cosmétiques.

- Bien sûr ma chérie !

- Inconsciente ! S'exclame Pierrot, théâtralement. Elle va se peindre le visage en noir !
Il rajoute avec un doigt accusateur pointé sur moi.

Je baisse la tête, agacée.

- Tu me connais trop bien.
Je grogne.

- Ah non ! Le style gothique gâche tout ton potentiel. Les garçons n'aiment pas les gothiques.

- Je suis d'accord avec vous m'dame. Je n'aime pas les gothiques.
Se mêle Isaac.

- Raison de plus !
Je lance souriante.

Le blond fait semblant d'avoir un arrêt cardiaque, ce qui fait rire nos hôtes.

- Tu m'as brisé le cœur !

Je lève les yeux au ciel et me tourne vers Pierrot.

- Non.

- Je n'ai rien dis !
Je me défends.

- On va voir le banquier, pas satan. Si tu veux pouvoir récupérer ton argent sans ta carte de crédit tu devrais rester naturelle.

Il a pas faux le vieux.

***

- Ça fait deux jours que vous êtes enfermés ici. Et si vous alliez faire du shopping ?

C'est vrai qu'il n'y a pas grand chose à faire ici, il y a une télé et c'est tout.
Dommage qu'on soit en hiver, parce que là, la plage ne nous sert à rien. C'est beau à regarder le soir, mais on s'ennuie vite.

- Il vous faut de nouveaux vêtements !
Rajoute la femme. Ceux de Pierrot sont un peu vieillot.

- J'ai entendu !
Cri le Pierrot en question, de la cuisine.

J'aime vraiment leur relation. Tout est sain ici. Lumineux, propre. La maison est chaleureuse et confortable et l'ambiance y est joyeuse. Joueuse même. Ces deux-là ne font que se taquiner.

- On a pas d'argent m'dame.
Lance Isaac gêné.

Je me demande comment ils faisaient à l'orphelinat. S'habillaient-t-ils grâce aux dons ?

- Ce n'est pas un problème mon garçon ! On a quelques sous de côtés et...

- On ne peut pas accepter madame.
Coupe Scott.

Je comprends que ce soit gênant d'accepter l'argent d'autrui. Surtout des personnes qu'on ne connaît pas.

- Fiston, tu n'a pas le choix.
Renchérit le quinquagénaire.

Je crois qu'il a gagné ce match du "non, si, non, si".

Le brun souffle discrètement, ennuyé.

- Cette chemise te va si bien, c'est dommage.
Je le charrie avec un sourire en coin.

Il me regarde de travers avant de se lever, suivit de ses amis.

- Bien...
Il contracte sa mâchoire.

- Prenez ma voiture ! Vous ne pouvez pas conduire avec une voiture volée.
Lance Marie-Line avant de sortir de la pièce.

- Bon shopping !
Je dis avant de faire pareil. Sauf que sur le pas de la porte mon patron adoré sort :

- Toi aussi tu as besoin de vêtements ! D'ailleurs ce n'était pas pour ça que nous sommes allez a la banque ce matin ?

J'entends le ricanement vraiment, mais vraiment pas discret d'Isaac.
Quand je me retourne je vois un sourire en coin sur les lèvres de Scott.
Et comme si ce n'était pas assez, James y met du sien :

- Shopping entre mecs !

 

***

Arrivés au centre commercial de la ville, nous marchons dans une grande allée, bondée de monde.

- Regardez ! Un magasin de sous-vêtements !
Nous montre du doigt le rouquin.

On s'arrête et on se regarde tous.
Nous savons tous qu'on a besoin de nouveaux sous-vêtements. Mais l'idée de les acheter ensemble n'enchante aucun de nous.

- Mouais... Je vais allez acheter du maquillage comme une fille sans cervelle pendant que vous... Faites votre truc.
Je dis gênée.

- Ne sois pas si prude !
Lance James en me tirant par le bras en direction de la boutique.

Je crois que je n'ai pas le choix.

***


Je regarde les soutiens-gorges, il y en a de toutes les couleurs, à prix raisonnable.
Pensez que Némo a vu et touché le mien me dégoûte. Les garçons aussi l'ont vus. Heureusement que ce ne sont pas des pervers eux. Je lève la tête pour voir où ils sont. Je souris quand je vois Scott retirer un caleçon de la tête de James avant de lui donne une tape sur le crâne. On dirait un père et son gosse.

- 90-c ?

Je regarde la personne, un jeune homme de mon âge, mater mes seins à côté de moi.

Il est sans gène lui !

Je pose le soutif sur le portant et tourne les talons. Il m'attrape le poignet durement et me retourne de façon à ce que je sois face à lui.

- Ne fais pas ta timide ! Je peux même t'aider si tu veux !
Il propose avec un sourire dragueur.

- Lâches-moi.
Je grogne.

Je ne supporte pas que ce mec me touche. Il n'en a pas l'autorisation.
Mais bien-sûr, au lieu de me lâcher, il resserre sa prise ce qui me fais grimacer de douleur. C'est comme ça qu'il s'y prends avec les filles ?

- Allez, ça pourrait être marrant...
Il souffle proche de mon visage.

Je grimace de colère cette fois.

- Lâches-la.

Je tourne la tête vers la gauche, où se trouve Scott avec un air lassé.
Cette situation me rappelle la première, avec le harceleur de rue.

- Je peux t'emprunter ta copine ?
Réponds le mec sûr de lui, encore plus amusé.

Pardon ?

- C'est mon autorisation qui compte et tu ne l'as pas. T'as jusqu'à trois pour me lâcher.

Je retiens mes mots car des "sale merde" risqueraient de jaillir de ma bouche en file indienne.

Il rit et sans commencer à compter, je lui envoie mon poing droit dans la mâchoire. Il me lâche enfin le poignet et tombe sur le cul par terre. Quelques secondes après il se lève et part en courant.

- Je savais que ça allait finir comme ça.
Souffle le brun, dépité.

Je lui sourit de toutes mes dents.

- Tu vois que je n'avais pas besoin de ton aide la dernière fois.

- Je vois surtout que tu as le don d'attirer les pervers.

- Ce n'est pas de ma faute !
Je m'insurge.

- Si tu étais moins... Toi, déjà. Tu n'aurais pas ce problème.

Je fronce les sourcils.

- Je ne comprends pas ce que ça veut...

- Rien. Il me coupe précipitamment. Achetons ce dont nous avons besoin et changeons de magasin. Il dit en regardant autour de nous, sûrement pour vérifier que personne n'ait été témoin de la scène.

Je hoche de la tête et pars dans le rayon suivant.

***


Assis à une table d'un café, nous buvons nos boissons dans un silence religieux.

Enfin c'était sans compter James :

- Il cherche quelqu'un pour la plonge !

Je regarde la feuille scotchée négligemment sur le mur et me retourne vers le rouquin.

- Tu veux postuler ?

- Il faudra bien qu'on trouve un travaille pour louer un appartement. Il n'y a plus d'orphelinat.

Je fronce les sourcils, je pensais... En fait, je ne pensais pas qu'ils voudraient rester ici.

- Vous n'allez pas revenir en ville ?
Je demande peinée ce qui à l'air d'étonner les garçons.

- On a plus rien là-bas. On ne sait même pas si la situation s'arrangera un jour.

- C'est ce qu'on a convenu. On sera bien ici.
M'annonce le brun droit dans les yeux.

Pour une raison que j'ignore, je me sens trahie. Ils en ont discutés sans moi...

Bien-sûr, je sais qu'ils sont amis depuis l'enfance -au moins- mais je pensais qu'on tissait des liens. Après ce qu'on a vécus ensemble.

- Tu vas rester chez ton patron toi ?
Me demande Isaac.

- Non. Je vais rentrer au manoir.

J'entends le brun souffler alors que les deux autres m'engueulent.

- C'est dangereux !
- Tu vas te faire tuer, tu n'as pas retenue la leçon ?

Je pose un billet sur la table et me lève brusquement faisant racler la chaise.

- En quoi ça vous regardes ? Vous allez rester ici de toute façon.

Je sors du café et me rends à un magasin de cosmétiques.

***

J'hésite entre un rouge à lèvre noir et... Pas de rouge à lèvre.

- Bonjour.

Je lance vite fait un regard à la vendeuse.
Je fais un peu plus attention à elle quand je remarque ses lunettes et son sourire timide. Sa voix aussi paraît touJe peux vous aider ?
Elle me demande gentiment.

C'est son travail après tout de chouchouter le client.

- Bonjour, je regarde juste, merci.

Elle s'en va plus loin avec une mine défaite. Je comprends pourquoi quand je vois deux autres vendeuses se moquer d'elle derrières les caisses.

Ça ne m'étonne pas. La fille est timide, avec un style d'intello.
En temps normal je ne me serait pas mêlée de ça mais, chose nouvelle, je ressens une émotion pour presque chaque situation maintenant.

Je pense que cela à un lien avec le masque que je ne porte plus. Je ne me cache plus, ne repousse plus les autres. Peut-être même que mon visage peut attirer la sympathie d'autrui.
Je suis sûr que si j'étais en mode gothique, cette vendeuse ne serait pas venue me voir. Elle aurait eut la trouille.

- Excusez-moi !
Je l'interpelle avant qu'elle ne se rende en arrière boutique, sûrement pour échapper aux moqueries de ses collègues.
Elles n'ont rien d'autre à faire d'ailleurs ?

- Oui ?

Elle est définitivement trop mignonne pour se faire marcher sur les pieds comme ça. C'est une beauté naturelle qu'on a envie de croquer à chaque fois qu'elle parle.

- Vous êtes jolie.
Je dis impassible.

- Quoi ?

- Vous ne devriez pas vous faire de chignon, ça vous rends trop sérieuse. Et vous avez un beau visage, dommage que ces grosses lunettes cachent le tout.
Je continue sans lui répondre.

- M-merci.
Elle murmure tremblante.

Merde, je suis en train de la faire pleurer. Où est James quand on a vraiment besoin de lui ?

- Heu... Vous allez bien ?
Je chuchote, nees.

- Vous êtes la première personne à me dire... Ces gentilles choses. Je suis nouvelle et...

- Essuyez vos larmes, sinon ces pestes seront contente et vous ne le voulez pas n'est-ce pas ? Moi je ne le veux pas en tout cas.

Elle hoche la tête et je souris pour la rassurée. Elle essuyé ses larmes discrètement derrières ses lunettes. Elles sont vraiment moches d'ailleurs.

- J'ai besoin d'avis ! Je suis une gothique repentie, qu'elle couleur m'iraient le mieux ?

***

J'ai encore envie de rire en me remémorant la tête de ces deux connes quand je suis allée en caisse avec un panier rempli de produits. Le pire c'est quand je suis partie et que je n'ai dit au revoir qu'à Lucie, la fille gentille.

Le monde est moche.

Je suis contente d'avoir égayé sa journée. Et pas que la sienne ! J'ai pris un petit cadeau pour Marie-Line et Pierrot. C'est la moindre des choses après tout ce qu'ils ont fait pour moi.

Je retourne au café mais les garçons n'y sont plus.
Je fais un tour sur moi-même et les repèrent au loin, discutant avec des filles.

Je lève les yeux au ciel, ils ne perdent pas le nord ceux là.

Je me rapproche pour savoir la suite de la journée. J'ai dépensé comme une acheteuse compulsive et les sacs commencent à être lourds.

Quand j'arrive près d'eux, les filles me regardent avec des coeurs dans les yeux.
J'aurais trouvé plus probable l'inverse.

- Ah ! Tu es là soeurette !
S'exclame Isaac.

Je le regarde étonnée. Qu'est-ce qu'il lui prends ?

- Elle est trop mignonne !
Dit l'une des filles pendant que ses copines approuvent. Elles doivent avoir un ou deux ans de plus que moi.

Je crois comprendre la supercherie.

- Vous êtes trop gentilles ! Je dis avec engouement et la voix aiguë.
Alors c'est toi la fameuse fille ?
Je rajoute. Mon frère m'a tellement parlé de toi ! Je crois qu'il est amoureux. Je murmure avec un clin d'oeil.

Évidemment, la fille perd son sourire. Il ne faut pas longtemps avant qu'elle ne regarde Isaac avec des yeux noirs.

Je me retiens de sourire le temps qu'elles tournent les talons et s'en aillent plus loin en insultant les garçons.

Je me retourne vers le blond avec une fausse mine désolée.

- Oups. Je crois que j'ai gaffé.

- Malicia !
Se plaint ce dernier.
Il tape du pied comme un enfant alors que James me tends son poing que j'entre-choque avec le mien.

- C'est pas sympa de lui avoir cassé son coup.
Me dit Scott.

- Tu dis ça juste parce que j'ai cassé le tiens aussi.

L'ambiance est à nouveau légère. Je ne pense pas avoir besoin de m'excuser pour tout à l'heure.

- Non. J'ai autre chose à penser qu'une chieuse. Pas vrai princesse ?

- Scott ! Je le réprimande. Tu veux vraiment mourir ?

Il me donne un coup d'épaule, ce qui me fait sourire.

Avec un peu d'effort et de volonté, je pourrait devenir amie avec eux.

C'est ce que je veux.
Des amis.

"Le veulent-t-ils aussi ?"



~~~

Chapitre 17 publié !


Rien de bien intéressant, il sert principalement de transition.

J'ai mis une heure à le corriger parce que mon téléphone bug et Wattpad encore plus !

Je ne sais pas comment je vais faire pour les prochains chap' !

Nouveau chapitre demain ! 😘

P.S.: Isaac en média !


Willchr

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