13
PDV Malicia
Je me réveille lentement. Toujours dans ce bureau sombre. Je n'avais pas fais attention avant mais je remarque maintenant que la déco est plutôt rustique et qu'elle n'a pas était faite à la hâte. Depuis quand cet entrepôt est-il aménagé ?
La porte s'ouvre sur Rufus et je m'assois sur la méridienne.
- Quand pourrais-je partir ?
Je demande. J'y ai réfléchi une bonne partie de la nuit. Je ne peux pas rester ici, profitant d'un confort dont les autres sont privés.
Et pour être honnête avec moi même, je serais rassurée de voir les garçons...
- Tu veux retourner dans ta cellule ?
Il me demande les sourcils froncés.
Ce n'est pas étonnant qu'il ne comprenne pas mon choix.
- Oui. Je ne comprends pas... Pourquoi je suis encore ici.
Il fait le tour du bureau avant de s'assoir sur sa chaise.
- Bien que cela ne me plaisait pas, je comptais te ramener à ta cellule dès ton rétablissement fini. Mais... Il se gratte la barbe, un coude posé sur son bureau. Un homme de ton groupe s'en est pris à un garde. C'est dangereux pour toi.
Je suis surprise par cette information. Qui a bien pu s'en prendre à un garde, armé qui plus est ?
Je me repasse le visage de mes compagnons de cellule. Je ne vois pas qui aurait pu faire ça...
Mais je suis sereine, parce que les guignols n'auraient jamais fait ça. J'ai bien vu qu'ils s'efforçaient de se tenir à carreaux.
- Mais l'homme est menotté. Je ne risque rien donc.
J'insiste avec un sourire.
- Je... Comment tu t'appelles ?
Je ne m'attendais pas à une telle question. C'est bien la première personnelle qu'il me pose.
Je ne veux pas donner mon vrai nom... Mais si il le connaissait déjà ?
Je souffle, fatiguée de toujours me poser des questions avant de parler.
Même si j'aurais clairement du faire ça avec Némo.
- Malicia.
Rufus me regarde intensément, avant de hocher la tête lentement.
- Si tu as un problème, tu demande à me parler, de la part de Malicia. Un garde te guidera jusqu'à moi. J'ai des vêtements pour toi, je te laisse les mettres.
Dit-il en se levant.
- Merci pour m'avoir sauvé de Némo. De m'avoir sauvé de... Dehors. Merci pour tout.
***
Après avoir traversée de longs couloirs, j'arrive enfin dans la partie que je connais. La porte des enfants est là, celle des douches communes ici. Et...
Pourquoi le garde ne s'arrête pas ?
Il se retourne quand il n'entends plus mes pas.
- Ma... Ma cellule est là.
Je dis en pointant la porte de la dite cellule d'un doigt tremblant.
Le garde reste impassible. Il ne semble pas impatient, ni énervé.
- Vous parlez notre langue ?
Je demande incertaine en grimaçant. Ça va être compliqué autrement, je ne parle qu'une langue.
- C'est l'heure du repas, nous allons au réfectoire.
Je me sens conne maintenant.
Je ne trouve rien de mieux que de reprendre la marche.
Je connais le chemin jusqu'au "réfectoire" comme il l'appelle.
Nous arrivons bien vite d'ailleurs.
J'entends du bruit à l'intérieur.
D'habitude c'est silencieux.
"D'habitude", comme si j'avais passé ma vie ici. Je lève les yeux au ciel devant tant de non-chalence. Je dois avoir un don pour m'intégrer et m'adapter à n'importe quelle situation.
Ce serait plaisant... D'être ce genre de personne.
Le garde ouvre la porte à moitié et lance :
- Fais attention à toi, Némo à la rancune tenace.
Je le regarde interloquée. Rufus m'a dit que Némo ne s'occuperait plus de mon groupe.
Voyant ma panique, le garde sourit -ou du moins essaye- et ouvre la porte en grand.
- Ne t'inquiètes pas, il n'est pas ici. Pour le moment.
Il murmure comme un secret.
Veut-il me rassurer ou m'angoisser ?
Pour le moment...
Ça veut dire quoi " pour le moment ?".
Je suis prête à lui poser la question quand il me fais signe d'avancer d'un signe de tête.
Je lâche l'affaire et entre dans la pièce lumineuse.
Un pas après l'autre, j'avance lentement jusqu'à la table, vers une place de libre.
J'entends la porte se fermer derrière moi dans un claquement sonore. Ça a le don de couper toute conversation à table. Je croyais qu'on avait pas le droit de parler ?
Ou était-ce simplement l'ordre de Némo le détraqué ?
Quoi qu'il en soit, mes compagnons de cellule comme j'aime les appeler, lèvent la tête dans ma direction et ceux, dos à moi, se retournent.
Waw.
Je ne m'attendais pas à cette réaction. On dirait qu'ils ont vu un fantôme.
Surtout les trois guignols ; Ils ont la bouche entrouverte et me fixe sans cligner des yeux. C'est dérangeant.
Je pars m'assoire et prends un sandwich.
Poulet-crudités, mon préféré.
Je mange en faisant abstraction de tout les regards sur moi. Je leur ait coupé l'appétit ?
Ah non ! C'est parce que je n'ai pas mon masque...
Ça doit être bizarre de me voir sans tout ce noir sur le visage, je comprends.
Je croise le regard de Scott et me fige.
Comment n'ai-je pas remarqué avant son visage tuméfié ?
C'est tellement voyant...
Mais... Alors c'est lui qui s'est battu avec le garde ? Ça n'a pas de sens !
Perdrait-il la tête ?
- Il vous reste deux minutes.
Nous prévient un garde.
Tout le monde se remets à manger, moi y compris. Je sens toujours un regard sur moi. Son regard.
J'ai besoin d'explication.
***
Après les douches, pendant lesquelles je suis restée face au mur pour ne pas voir la nudité de la quasi totalité des garçons, nous sommes reconduit à notre cellule. Je me défait du bâillon, n'attendant pas l'extinction des feux. Tant pis si les autres me voient et m'entendent.
D'ailleurs, tous à part le brun me regarde choqués.
Je défaits le bâillon des trois guignols et m'assois face à eux.
- Pourquoi vous m'avez fixé comme ça tout à l'heure ? Si c'est parce que j'ai un visage hideux, ce n'était pas la peine. C'est même insultant...
Je commence ma diatribe avant d'être interrompue par James.
- Tu es vivante.
Je cligne plusieurs fois des yeux, qu'est-ce qu'il dit ?
- Oui.
Je me surprends à hésiter. Je suis pourtant bien en vie. Plus en forme qu'avant même.
- Tu étais morte quand un garde t'as sortie d'ici. Tu as fait de l'hypothermie.
M'informe Isaac, gentiment.
Je baisse la tête, alors c'est vrai...
- Je serait certainement morte... Sans vous. Merci.
Je murmure le regard fixé au sol.
Avec cet événement, ils prennent un peu plus de place, d'importance, dans ma vie.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé avec Némo ?
Je regarde Scott, ne voulant pas répondre je lance :
- Je pourrais te poser la même question. Pourquoi as-tu agressé un garde ?
Il détourne le regard et ma curiosité redouble.
- Comment tu sais ça ?
Il réponds après quelques secondes, d'un air suspicieux.
Je regarde vite fait autour de nous avant de bégayer. Je finis par souffler, à quoi bon leur cacher ?
- C'est le... Boss, qui me l'a dit.
Je chuchote
- Tu as vu le boss ? Tu lui as parlé de nous ? On est fichus...
Commence à paniquer Isaac.
- Non, c'est plutôt une bonne chose. On pourra peut être partir d'ici.
Contredit Scott sombrement.
Je le regarde incertaine, qu'est-ce qu'il entends par là ?
- On va rester ici. Je regarde les autres prisonniers et m'exprime plus fort. On est en sécurité ici, plus que dehors. On nous protège. Je souris.
- Comme ils t'ont protégés de Némo ?
Crache le brun, mauvais.
Je lui envoie un regard noir.
- Il l'a réaffecté ailleurs pour que cela ne se reproduise plus ! Rufus est un homme bon. Il veut sauver des vies !
Je m'énerve.
- Et voilà qu'elle a le syndrome de Stockholm maintenant !
- Je ne te permets pas ! Il n'y a rien de sexuel ou de romantique entre lui et moi ! Je lui rappelle seulement sa défunte fille ! Je m'écris avant de reprendre plus doucement. Il aurait pu se venger, tuer tout le monde et se servir du deuil comme excuse, mais il a préféré sauvé des vies. J'ai de la compassion pour lui. Rien de plus.
Je me remets à ma place, déçue. Pourquoi veut-il partir ? On s'ennuie, on dort par terre et dans le froid. Mais on est en vie. N'est-ce pas le plus important ?
Une petite voix dans ma tête me souffle que survivre c'est bien mais vivre c'est mieux.
C'est vrai que nos vies sont en suspend ici. Mais quand tout sera fini, il nous relachera. J'en suis sûre.
- Il te manipule, nous devons sortir d'ici Malicia ! Le plus vite poss...
Scott est coupé par l'entrée d'un garde dans la pièce. Il ne nous regarde même pas, ne s'inquiétant pas le moins du monde si on est bâillonnés ou non et empoigne le plus jeune pour l'emmener avec lui a l'extérieur.
Pourquoi ?
Une question me revient en tête subitement...
Qu'est devenu l'architecte ?
"Sommes nous vraiment en
sécurité ici ?"
~~~
Chapitre 13 publié !
Merci à vous de m'avoir encourager à poursuivrez cette histoire.
C'est la seule que j'aime vraiment bien à part Badboys (&me).
J'aurais était déçue qu'elle ne plaise à personne d'autres.
Je change l'ordre des publications !
Au lieu de mardi, jeudi et samedi. Ce sera lundi, mercredi, vendredi... Et dimanche !
4 chapitre au lieu de 3 par semaine. Et donc un chapitre deux jours de suite le dimanche et le lundi.
Ça commence à partir de lundi !
N'hésitez toujours pas à faire des remarques pour que je m'améliore !
Sinon, ce chapitre ?
P.S. : James en média !
Willchr
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