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PDV Malicia


Ce fut la nuit la plus longue de ma vie. Je ne sais même pas si j'ai dormis, c'est pour dire.

J'ai remit le bâillon et mes mains derrière le dos. Je suis courbaturée, j'ai froid et je n'ai même pas finis mes nouilles !
J'ai faim, j'ai soif...

Et pire que tout, je me sens abandonnée.
C'est bête mais je ne pensais pas me sentir abandonnée par un inconnu que j'ai rencontré il y a à peine un mois et à qui je parle depuis seulement quelques jours.
Enfin parler...
C'est un bien grand mot.

Les lumières s'allument, aveuglantes.
Je regarde les autres et trouve enfin la réponse à LA question.
Celle qui me taraude depuis plusieurs heures maintenant.

Pourquoi ça sent la pisse ?

Et bien maintenant je sais.
Le jeunot s'est pissé dessus, par peur ou par envie je n'en sais rien, mais la marque humide au sol l'entourant est éloquente.

La porte s'ouvre sur un chauve, à l'air vraiment pas sympathique.

- Debout !

J'ai vu des postillons sortirent de sa bouche, il ne plaisante pas lui.

Lentement, mais aussi vite que l'on peut après une nuit désagréable, nous nous levons.

- Mon nom est Nemo, retenez le bien parce que vous risquez d'avoir à faire à moi très souvent !
Il beugle.

Je ne retiens pas un bruit entre le rire et le toussotement.
Il m'envoi un regard noir avant de sortir de la salle.

- Avancez !

***



- Asseyez-vous !

Je m'assois sur un tabouret, face à une table rempli de sandwichs posés sur des plateaux.

Dans une salle nettement plus lumineuse que notre cellule, et plus grande également, nous sommes une majorité assis autour de cette fameuse table, fixant avec envie ce qui semble être notre prochain repas.

Une fois que tout le monde se soient assit, plusieurs hommes, des gardes, nous retirent les menottes.

- Mangez bande de chien !
Crache durement Nemo.

Je ne l'aime pas du tout, du tout.
Mais mon attention se reporte rapidement sur les sandwichs devant moi. Je retire le bâillon et en prend un avant de croquer dedans pleinement.

Je m'en fou qu'il y est du poison, des somnifères ou autre substance suspecte.
Je DOIS manger !

Ce n'est pas normal que j'ai aussi faim. Je regarde autour de moi et constate qu'en effet, on ressemble à une bande de chien affamés.

Mais les guignols et moi n'avons pas mangé depuis seulement une nuit...

- Il est quelle heure ?
Je demande au chauve.

- La ferme !

Je lui envoie un regard noir, de quel droit il se permet de me parler ainsi ?

- Il est quelle heure ?
Je redemande, froidement cette fois ci.

Je vois tout mouvement s'arrêter autour de moi.

- Qu'est-ce que tu n'as pas compris salope ?
Il me réponds en me montrant son arme accrocher à sa ceinture.

Putain ! Je suis obligé de fermer ma gueule. Réfléchis Malicia ! Tu n'as pas ton arme et ils ne t'ont pas kidnappé pour faire ami-amie alors tiens toi à carreau.

Je baisse la tête et continue de manger.
Mon égo en a pris un coup, mais je peux encaisser.
Je ne réalisait pas vraiment que je ne suis pas dans un camp de vacances. Que la menace est sérieuse.

***

 

- Voici les douches ! Communes évidemment. C'est pas un cinq étoiles ici !

On se regarde entre nous, on comprends bien vite qu'on va devoir se doucher ensemble.

- Dépêchez-vous ! Vous avez les toilettes à côté !

Malgrés son ordre personne ne bouge. Et vu l'état du "vestiaire", c'est compréhensible.

- Bon, j'ai pas que ça à foutre alors je vous ramène dans votre suite !

Ils vont nous la faire combien de fois cette blague ?
Je marche un pas après l'autre, sans réelle envie, ça va de soi.

Une porte s'ouvre au fond du couloir alors que nous nous apprêtons à rentrer dans notre cellule.

Je hausse les sourcils en découvrant une demi douzaine d'enfants. Ils ont kidnappé des enfants ?
À y voir de plus prês, ils n'ont pas l'air apeurés. Vont-ils manger eux aussi ?

Ils se rapproche de plus en plus quand c'est à mon tour d'entrer.

- Je voulais jouer moi.
Dit un petit garçon brun au bras plâtré à une petite fille rousse.

On dirait qu'il se plaint. Je n'ai pas réussi à tout entendre. Mais apparemment ils ont le droit de jouer et c'est rassurant.

Je m'assois plus sereine, surtout que Scott n'est plus à côté de moi mais en face. À côté des deux autres guignols.

Ah et le jeune est toujours à sa place, assis sur sa pisse.




***



Deuxième jour et les mêmes sensations.

En deux fois pires.
Encore plus courbaturée, encore plus sale. Certes je n'ai pas faim ni soif, mais je rêve d'un matelas et d'une couverture. Parce que j'ai deux fois plus froid.
Cela a contracté mes muscles toute la nuit. Je suis entre l'adrénaline de deux nuits blanches et la fatigue extrême.
Paradoxalement, je suis deux fois plus fatiguée.

Aujourd'hui sera un calvaire je le sais, je le sens.


***


- Déshabillez-vous !
Aboie encore et toujours Nemo.

J'ai l'impression qu'il teste notre patience. Je jette un regard au trio à ma gauche, tous lui envoie un regard assassin.

Je suis la seule fille du groupe et il est hors de question que je me douche nue avec tous ces hommes à côté de moi !
Même si ça avait était des filles !
Je suis pudique et je décide de ce que je fais ou non !

Le jeunot commence à se déshabiller, je suis étonnée qu'il ne l'est pas fait hier. Après tout c'est le plus sale d'entre nous et l'odeur d'urine séchée commençait vraiment à me donner la nausée.
Peut-être fait-il ça pour nous ?
Quoi qu'il en soit je me retourne pour ne pas regarder, suivi des autres. Je crois qu'un ou deux autres décident de prendre une douche également.

Je regarde Némo passer devant moi sans s'arrêter, avant de faire marche arrière.

- À ton tour ma jolie.

Son sourire à quelque chose de malsain. Son regard lubrique m'interpelle. Il est sérieux. Je vois de la détermination dans ses yeux bleus sombres.

- Non.
Je dis finalement.
Je relève la tête. Je n'ai pas envie d'être traité comme une chienne une fois de plus. C'est fini. Je n'ai jamais laissé personne me marcher dessus et ai toujours échappée au pires situations, ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer.

Il approche sa main de mon visage, glissant un doigt sur ma joue jusqu'à mes lèvres.

Je tourne la tête, un regard sombre braqué sur son arme, toujours coincée dans sa ceinture. Je fulmine.

- Non ?
Il répète doucement, avec un ton faussement étonné.

Il pose une main sur son arme, faisant tapoter ses doigts un par un sur cette dernière.

Je stresse de plus en plus, mais je sais -j'espère- qu'il ne me fera rien, tout comme il ne fait rien aux enfants.
Parce que je ne céderai pas.

- Déshabille-toi.

Je frissonne de dégoût quand il souffle ces mots près de mon oreille.

Le bruit de l'eau qui coule s'arrête subitement.

- J'ai. Dis. Non.
J'articule lentement les yeux dans les yeux.
Il se mets à rire d'un coup ce qui me fait sursauter. Après ça... Son rire redouble.

- Tu as peur salope ?
Se moque t-il.

- Pourquoi j'aurais peur d'une vieille pute dégarnie comme toi ?
Je siffle.

Son rire s'évanouit, son sourire disparaît.
Il ne semble pas en colère pour autant, au contraire. Il semble... Satisfait.

Avec un étrange sourire, ils nous fait sortir des vestiaires.


***


Cela fait des heures que je cogite, j'avais raison, il ne peut rien me faire. Je serais déjà morte sinon. J'en suis sûr. Mais alors... Pourquoi ce sourire étrange ?

Je frissonne dû au froid ambiant. C'est pire que les autres jours et je sais que ce sera bientôt l'extection des feux.

La porte s'ouvre doucement, sans grincement, sur la dernière personne -et pourtant la plus plausible- que je voulais voir.

Némo.

- Où tu-es ma salope ? Il chuchote comme s'il jouait à cache-cache. Trouvée !

Calmes toi Malicia, il ne peut rien te faire.

- Viens là !
M'ordonne-t-il agressivement en m'attrapant un bras.

J'essaye de parler mais avec le bâillon, ce n'est pas possible.
J'essaye d'intercepter un regard, mais je sors rapidement de la pièce. Là où se trouve les seules personnes que je connaisse.

Sans un mot, je suis traînée de force par terre, jusqu'aux douches.

Je hurle mais cela ne serra à rien. Seul un son étouffé s'échappe dans les airs.

Il ferme la porte avant de me jeter au sol.

- Tu ne dis plus rien hein ?!

Je tremble tellement la peur me prends aux tripes. Il décharge enfin sa haine.

Je vais mourir ! Je vais mourir d'une balle dans la tête dans des douches communes sales et adjacentes à des chiottes tout aussi sales !

Je vais mourir...

- Déshabille toi ! Mais c'est vrai, tu es menottée ! Je vais t'aider...
Dit-il joyeusement.

Toujours avec ce même sourire. Éloigne tes mains de pervers détraqué de moi. De mon corps. Dégages de ma vue !

Il s'agenouille si brutalement devant moi que je suis étonnée de ne pas voir une grimace de douleur sur son visage.

Il prends deux côtés de mon pull au niveau du col et le déchire jusqu'en bas.
Je bouge dans tous les sens, donnant des coups de pieds. Mais tout ce que je réussie à faire est brasser de l'air.

Il prends mes chaussures, les balance à l'autre bout de la pièce contre le carrelage jauni. Mes chaussettes subissent le même sort.

Qu'est-ce qu'il fait ?
Qu'est-ce qu'il veut ?

Quand il prends le bas de mon jogging pour le tirer je donne des coups de pieds plus violent, l'atteignant même au visage.
Mes ongles d'orteils ont laissaient de jolies griffures sur sa joue.

Mais ce n'est pas suffisant...
Il m'assène un coup au visage, m'arrachant un gémissement de douleur.

Je me retrouve vite en culotte, avec un pull déchirer à l'avant, laissant voir à qui veut ma poitrine dans mon soutien gorge noir.

Ses mains se posent d'ailleurs sur ce dernier, malaxant mes seins à travers le tissu, si fort que les larmes me montent aux yeux. Il les broie avec ses gros doigts écorchés.

Je me sens souillée. Il ne va quand même pas me violer ? Je... Je ne peux pas me défendre !

Il se relève finalement, ce qui n'apaise en rien l'angoisse maintenant bien ancrée en moi.
Dans un geste douloureux et lent, je passe mes mains sous mes fesses pour les avoir devant et avoir la possibilité de me défendre un peu plus.

Mais le froid m'enveloppe.

Je relève la tête, la vision flou je reconnais un tuyau d'arrosage.

Je vois le jet d'eau venir sur moi, en plein visage. L'eau est gelée, et le débit, puissant. C'est comme recevoir une claque, à l'infini.

J'avais déjà froid, et déjà mal...
Maintenant, je suis frigorifiée, je suis sûre d'avoir les lèvres bleues. Le carrelage usé frotte ma peau à mesure que je me déplace. Je n'ai pas le choix si je veux respirer.

Le jet passe finalement sur tout mon corps.

L'eau se mélange à mes larmes, je vois, la tête posée au sol, le noir qui coule de mon visage.

Je n'ai plus mon masque.

Je n'ai plus de dignité.

Je n'ai plus rien.



        "Plus d'espoir, extinction des feux."


 

~~~



Chapitre 11 publié !

Alors ?

Où sont-ils ?

Que veulent ces gens ?

Votre avis sur Némo ?

Prochain chapitre jeudi !


Willchr


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