Chapitre 12: Pour "rendre service"
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Le lendemain, Lily eut du mal à sortir du lit vu l'heure tardive à laquelle elle s'était couchée, ressassant dans sa tête ce qui s'était passé la veille.
Elle retira sa couverture d'un geste mou et c'est en utilisant sa table de chevet comme appui pour se lever qu'elle remarqua une petite enveloppe.
Elle portait le sceau de Poudlard et indiquait son nom au dos. Lily l'ouvrit, pensant d'abord à une plaisanterie de James Potter, avant de remarquer qu'il s'agissait d'une lettre venant de Dumbledore, lui demandant de venir après avoir pris son petit déjeuner (quitte à rater le début du premier cours de la journée) pour lui raconter ce qu'elle avait vu de l'agression de la préfète.
Elle se dirigea vers la salle de bain, un nœud au ventre, pour pouvoir prendre sa douche le plus vite possible. Même si le directeur précisait qu'elle pouvait arriver en retard pour son premier cours, elle n'en avait pas la moindre envie.
Elle sécha ses cheveux d'un coup de baguette —il lui avait fallu du temps pour réussir à le faire correctement, mais elle ne regrettait pas d'avoir continué à essayer malgré les maintes fois où on aurait dit qu'elle avait lancé un pétard dans ses cheveux — puis elle s'habilla rapidement.
Mary, qui s'était également préparée rapidement, accompagna Lily dans la Grande Salle pour manger pendant que Nora et Alice continuaient de se disputer dans la salle de bain puisque Nora ne trouvait pas sa brosse à cheveux et voulait donc utiliser celle de son amie.
— Ça va aller Lily. lui sourit Mary, voyant que son amie ne mangeait presque rien.
— Je sais je sais. Mais c'est juste, parler de ce qui s'est passé rend tout ça tellement plus réel. Disons que ce n'est pas très rassurant.
— Tu n'es pas la seule à avoir peur, crois moi. Je ne pense pas que qui que ce soit le montre vraiment, mais s'il y a quelqu'un dans cette école qui n'est pas inquiet avec ce qu'il se passe, ou bein c'est le coupable, ou bien cette personne se voile la face pour ne pas voir ce qui est en train de se passer. Les sangs purs sont probablement moins en danger c'est sûr, ça n'empêche que certains sont considérés comme des traîtres. Et lui les agressions n'ont pas vraiment l'air d'avoir un lien avec la pureté du sang.
— Je ne crois pas que ça me rassure. souffla Lily avec un petit rire nerveux tout en croquant dans sa tartine.
— Effectivement, mais sache juste que tu n'es pas la seule à avoir peur. Je suis moi aussi terrifiée de ce que tout ça signifit.
Lily sourit, un sourire sincère. Mary avait beau être discrète et rester souvent dans son coin, en silence, quand elle ouvrait la bouche, Lily ne pouvait s'empêcher de la voir comme une grande sœur voir une mère qui donnait des conseils et des leçons de vie tellement elle semblait mature. Bien sûr, il lui arrivait d'être enfantine, mais après tout, elle n'était qu'une adolescente de quinze ans, elle ne pouvait pas être sans cesse une figure maternelle.
Elles continuent à manger en parlant de cours jusqu'à ce que Nora et Alice les rejoignent. Puis, une fois son assiette et sa tasse vide, Lily se leva, attrapa son sac, et salua ses amies pour rejoindre le bureau de Dumbledore.
Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle vit le directeur en train de faire du rangement dans des papiers administratifs pendant que, flottant au-dessus de son bureau, se trouvait une grande tasse dans laquelle tournait magiquement une cuillère. Son grand phénix que Lily avait pu voir quelques fois déjà, somnolait sur son perchoir, sifflotant parfois lorsqu'il essayait de s'installer de manière plus confortable.
— Ah bonjour mademoiselle Evans! la salua Dumbledore avec un sourire bienveillant lorsqu'il la vit enfin.. Souhaitez-vous vous asseoir?
Lily hocha timidement la tête puis s'installa sur le fauteuil qu'il lui désignait.
— Un bonbon? proposa-t-il ensuite en envoyant flotter vers elle une coupe qui reflétait tellement la lumière que Lily se dit qu'elle avait dû recevoir des sortilèges d'embellissement. Ceux au citron sont les meilleurs.
Elle accepta poliment et se servit pendant que le directeur rangea dans une étagère tous les parchemins qui volaient au-dessus de sa tête. Elle se fit la réflexion que Dumbledore ressemblait à Merlin dans le dessin animé pour enfant lorsqu'il range ses affaires pour déménager.
— Veuillez m'excuser. Fumseck a décidé de se dégourdir un peu les ailes dans mon bureau ce matin, envoyant valser au sol toutes sortes de papiers importants. C'est pour ça qu'il boude. ajouta-t-il en riant.
Il prit place à sa chaise, attrapant au passage sa tasse qui flottait toujours pour en boire une gorgée.
— Ne soyez pas stressée mademoiselle Evans. dit-il en la voyant bouger frénétiquement sa jambe. J'aimerais simplement que vous me racontiez en détail ce que vous avez vu, entendu, peut être même senti hier soir. Un petit détail qui vous semble insignifiant peut se révéler crucial.
D'une voix un peu tremblante, puis de plus en plus confiante, Lily lui raconta sa soirée. Elle lui parla du manuel trouvé au sol, et donc de son détour vers la salle des objets perdus. Puis du petit cri qu'elle avait entendu, du jeune garçon qu'elle avait trouvé en larme, du corps de la préfète presque caché derrière une porte, et enfin, l'arrivée de Potter.
Elle avait beau le détester, elle ne le pensait pas une seule seconde coupable, et le précisa donc au directeur, ne souhaitant pas spécialement qu'il devienne le suspect principal uniquement parce que Lily avait dit que son arrivée était étrange.
Elle finit son récit en racontant sa course jusqu'au bureau de McGonagall. Le directeur avait toujours les yeux tournés vers elle, sans pour autant la regarder, comme perdu dans ses pensées. Il prit une gorgée de sa boisson puis soupira.
— Je vois. soupira-t-il, plus pour lui-même que pour Lily.
— Professeur! Je ne souhaite pas paraître indiscrète, mais est ce que vous avez quelques hypothèses sur tout ce qu'il se passe? En tant que née moldue, je dois avouer que je suis inquiète, mais surtout en tant que préfète. Premièrement parce que la dernière victime était une préfète en pleine ronde, mais aussi parce que je m'inquiète pour les élèves de ma maison et...
— Je comprends parfaitement votre curiosité. la coupa Dumbledore d'un ton calme. Vous n'avez pas besoin de la justifier. Mais je vais être honnête avec vous, Mademoiselle Evans, je n'en sais pas beaucoup plus que vous. Je vous le dis parce que je sais que vous êtes suffisamment mature pour bien comprendre la situation dans laquelle nous sommes. J'ai bien eu quelques hypothèses, mais rien de bien concluant. Comme vous vous en êtes sûrement rendue compte, il n'y a aucun lien entre les deux victimes, il est donc difficil de deviner le motif de l'agresseur, l'agresseur ou bien les agresseurs. Mademoiselle Byrne nous a assuré n'avoir rien vu, ce qui ne fait pas avancer les choses. La possibilité que quelqu'un ait pu s'introduire au château me terrifie tout autant que vous, et pourtant, je ne sais pas si c'est pire que de savoir que ce qui s'est passé vient de quelqu'un qui vit ici. Je n'ai rien à rajouter, malheureusement.
— Je comprends. soupira-t-elle, déçue d'apprendre que le directeur n'était pas plus avancé qu'elle.
— Je pourrais bien avoir quelques idées, mais nous manquons tellement d'informations pour le moment qu'il est difficile de voir ce qui se passe sous notre toit. Voyez le comme un brouillard épais qui se dissipe plus l'enquête avance. Pour le moment, nous somme même incapable de voir le bout de nos pieds, alors difficil de distinguer quoi que ce soit au delà. Mais ne vous en faites pas, aucun problème ne reste sans solution.
— Je suis bien d'accord sur le fait que chaque problème a une solution. admis Lily. Ce n'est pas pour autant que la solution est satisfaisante, et rien ne dit qu'elle n'a pas de prix.
— Il est vrai que, comme on dit, rien ne vient sans conséquences. soupira Dumbledore avec un sourire. Je vous accorde un point mademoiselle Evans. Mais on dit aussi qu'il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Ça veut bien dire qu'il ne faut pas perdre espoir trop vite n'est ce pas? Je ne m'y connais pas assez en expressions moldues haha, veuillez m'en excuser.
Quelqu'un toqua à la porte, coupant leur discussion.
— Entrez.
James Potter ouvrit la porte. Lily crut le voir faire un clin d'œil à Fumseck, mais comme elle était en train de se lever pour lui céder sa place, elle ne pouvait pas l'affirmer avec certitude.
— Merci beaucoup pour votre temps mademoiselle Evans. Si jamais un détail vous revient ou si vous découvrez quelque chose de nouveau, n'hésitez pas à venir m'en faire part. Sur ce, je vous laisse rejoindre votre cours. Passez une belle journée.
Elle le remercia d'un geste de la tête puis quitta le bureau du directeur pendant que James s'installait sur le fauteuil en prenant une sucrerie au citron.
☆☆☆
Dans la serre numéro trois, les élèves parlaient dans tous les sens, créant un bruit de fond insupportable, obligeant Lily à venir à côté de Madame Chourave pour lui signaler sa présence. Elle rejoignit ensuite Nora qui tentait de caresser les feuilles d'un buisson chanteur sans oser approcher trop sa main.
— Ah te revoilà! s'exclama-t-elle, visiblement soulagée. Tu veux bien m'aider?
Elle pointa la plante qui gesticulait dans tous les sens, fouettant l'air de ses branches feuillues. Ce petit buisson avait pour particularité de s'agiter lorsque bon lui semblait — souvent lorsqu'il sentait la pluie arriver, parfois la neige, ou bien simplement lorsqu'il sentait une forte présence magique — et ne se calmait que si on lui caressait quelques feuilles. Il se mettait alors à fredonner une petite mélodie, d'où son surnom, le buisson chanteur.
Lily enfila les petits gants de sécurité pour pouvoir aider son amie. La plante n'était généralement pas violente, mais étonnamment, ses feuilles pouvaient se révéler tranchantes lorsqu'elle les bougeait rapidement.
— Tu ne sais vraiment pas t'y prendre. rit Lily.
— C'est déjà moins pire que Black.
Le jeune sorcier avait visiblement réussi à agacer sa plante, et sans James Potter pour l'aider, il se retrouvait seul contre un petit buisson, avec comme seul bouclier son cahier de botanique.
— Au fait, ça s'est bien passé?
— Oui oui. lui assura Lily. J'ai simplement raconté au directeur ce qui s'était passé, puis, je lui ai demandé s'il avait quelques hypothèses sur l'origine de... de tout ça. Et figure toi que pas vraiment. Ou bien ses hypothèses ne sont tellement pas belles à entendre qu'il a préféré ne rien me dire. Ce qui ne me rassure pas plus. Mais bon écoute, je ne suis qu'une gamine de quinze ans, que veux tu que j'y fasse!?
Leur plante commença à arrêter de s'agiter tout en lâchant quelques notes, accompagnant le chant des buissons d'autres binômes.
— En tout cas, tout le monde ne parle que de ce qui s'est passé hier soir, c'est pour ça que la classe est si agitée, et à mon avis ça n'aide pas à calmer ces foutu plantes! grogna Nora en se retenant de donner une petite claque à la branche qui avait recommencé à remuer dans tous les sens, se contentant de caresser les trois feuilles qu'elle tenait entre ses mains.
— Tu m'étonnes. soupira Lily. Cette histoire va me rendre folle si on ne découvre pas vite qui est derrière tout ça!
— Au fait Lily, je voulais te dire...
— Evans! la coupa James en arrivant à côté d'elles. Dumby me charge de te donner ce petit bonbon au citron, en espérant que ça t'aidera à te calmer en cas de stress.
Il n'attendit même pas qu'elle tende sa main pour la prendre et déposer la friandise dans sa paume avant de refermer ses doigts dessus, comme sur un objet précieux qu'il lui aurait confié.
— Merci... je crois.
— Tu devrais aller aider ton pote qui perd lamentablement face à un buisson. se moqua Nora avant que Sirius qui l'avait entendu ne l'insulte tout en affirmant que sa plante était bien plus féroce que les autres.
James pouffa mais alla tout de même à la rescousse de son ami qui s'essuyait le visage qui s'était fait éclaboussé de terre.
— Tu disais?
— Ah oui! Je voulais te dire que si tu veux, tu peux venir passer les vacances chez moi. Ce n'est pas bien grand mais je peux bien installer un matelas supplémentaire dans ma chambre. Je dis juste ça parce que je sais que c'est compliqué avec ta sœur et je ne veux pas que tu passes tes vacances à Poudlard à cause d'elle, premièrement parce que tu serais seule et c'est triste, et deuxièmement à cause de ce qui se passe. Je n'en ai pas parlé avec mes parents mais je suis sûr que ça ne les dérangera pas si tu veux venir et...
— Merci Nora mais, je vais quand même rentrer chez moi. sourit Lily. Revoir Pétunia est bien loin dans ma liste de souhait, mais je veux quand même profiter des vacances pour passer du temps avec mes parents.
— Oui bien sûr.
— Mais merci beaucoup, vraiment.
— Si jamais elle t'énerve trop, n'hésite pas à débarquer chez moi et je t'aiderai à lui refaire une teinture comme vengeance. Je sais bien qu'on ne peut pas faire de la magie mais je suis sûre qu'on peut trouver de quoi faire ça chez les moldus.
— N'exagère pas. pouffa Lily. Bon je pense qu'elle est suffisamment calme maintenant. sourit-elle en désignant la plante. On est censées faire quoi là, juste noter ce qu'on observe?
Nora hocha la tête tout en sortant de son sac un parchemin, une plume et un encrier qu'elle faillit renverser sur le table à cause d'une branche du groupe à côté d'elle.
— Au fait, tu as aussi remarqué qu'Alice...
— N'a pas arrêté de fixer Frank de tout le cours? compléta Lily avec un petit rire. Bien sûr. Il doit bien être le seul à ne pas avoir vu qu'elle le dévore des yeux.
— Il va falloir faire quelque chose pour ces deux-là.
— Laisse-les tranquille. Et concentre toi un peu sur ce que tu écris, tu fais des fautes. soupira Lily en ajoutant un "s" sur le parchemin de son amie, là où elle en avait oublié un.
Nora grogna quelque chose avant de retourner à son analyse. Pendant ce temps Chourave aidait les deux derniers groupes qui n'avaient pas encore réussi à calmer leur plante avant de pouvoir passer à la suite du cours.
☆☆☆
— Je me casse, je reviens plus tard! s'exclama Nora.
Lily, assise dans un fauteuil de la salle commune, la salua d'un geste vague de la main sans lever les yeux de son livre. Puisque Alice était partie quelques minutes plus tôt pour emprunter un livre à la bibliothèque et que Mary était retournée dans la chambre pour nettoyer tous ses pinceaux mal lavés qui étaient devenus secs, Lily se retrouvait seule. Mais elle ne s'en plaignait pas, au contraire, un peu de calme lui faisait du bien.
Elle s'assit plus confortablement, bougeant un cousin qui gênait son dos puis continua de lire en essayant d'ignorer le bruit autour d'elle. Beaucoup de discussions étaient tournées vers l'attaque de la préfète Hannah Lewis, ce qui n'aidait pas Lily à se concentrer, et encore moins à se sortir l'évènement de la veille de la tête.
— Evans!
Reconnaissant la voix, Lily ne releva pas la tête, mais James l'appela une seconde fois tout en s'approchant d'elle.
— Quoi? soupira-t-elle en fermant son livre d'un geste sec.
— Je... je sais bien que ça ne me regarde pas mais, ton épouvantard...c'est... c'est ta soeur?
— Effectivement, ça ne te regarde pas. répliqua-t-elle sans pour autant hausser la voix, ne souhaitant pas attirer l'attention de qui que ce soit. Je sais bien que tu t'amuses à essayer de savoir de quoi j'ai peur mais il y a des limites, et cette limite s'appelle ma vie privée. Navrée de te l'apprendre mais tu n'as aucune question à poser sur ma vie privée.
— Désolé, je sais bien que c'était indiscret mais...
— James! s'écria Remus en passant un bras autour des épaules de son ami. Sirius est au bout de sa vie parce que je l'ai encore battu aux échecs, il a besoin de toi pour l'aider à surmonter cette épreuve difficile.
Il adressa un sourire à Lily, puis, avant que son ami n'ait le temps de protester, il l'entraîna plus loin, sur le canapé où étaient affalés Peter et Sirius.
— Je ne sais pas de quoi vous parliez mais elle n'avait pas l'air très contente de discuter avec toi. Dans ces cas là le mieux c'est de fermer ta bouche et de partir si tu ne veux pas aggraver ton image à ses yeux. soupira Remus à l'oreille de son ami.
Lily rouvrit son livre mais ne réussit pas à lire. James avait du comprendre pendant le cours de botanique, quand Nora lui avait proposé de de venir chez elle pendant les vacances de Noël à cause de Pétunia. Elle tenta de se convaincre que ça n'avait pas d'importance mais savait très bien que c'était faux. Elle n'aimait pas que James en sache trop sur sa vie privée et ses problèmes personnels. Il était bien la dernière personne à qui elle avait envie de se confier et le fait qu'il sache ainsi sa plus grande peur la rendait vulnérable, ce qu'elle n'aimait pas être, encore moins face à lui.
— J'ai fini! s'exclama Mary en arrivant aux côtés de son amie. Merlin! C'est épuisant de nettoyer des pinceaux, je ne m'étais pas rendu compte qu'il y en avait qui étaient restés cachés dans une pochette. Nora n'est plus là?
— Partie je ne sais où, faire je ne sais quoi. soupira Lily. Pas de quoi être étonnée, mais peut être de quoi être inquiète.
— Et il te voulait quoi Potter? demanda-t-elle ensuite, faisant tiquer Lily. Désolée, je vous ai juste vu discuter en descendant des escaliers. Tu sais, s'il te soule trop, tu peux vraiment le rejeter hein, je veux dire... un petit sort pour l'envoyer à l'autre bout de la salle pourrait passer ni vu ni connu.
— Merlin Mary! ne put s'empêcher de rire Lily. C'est rien vraiment.
— Alors c'est pour quoi cette mine allongée? Pour "rien"?
— Juste l'histoire de mon épouvantard qui revient. soupira Lily. Mais peu importe.
Elle se décala un peu sur son fauteuil pour laisser de la place à son amie qui s'installe volontier. Lily retourna à son livre pendant que Mary lisait par-dessus son épaule jusqu'à ce que Nora revienne.
— Alors je vous ai manquées!
— C'est quoi ce grand sourire?! Il me fait froid dans le dos.
— Oh ce n'est pas toi qui doit avoir peur Lily. se contenta-t-elle de répondre en haussant les épaules, ne rassurant pas plus son amie. Dis Lily, tu as fini ton devoir de sortilège? Oui? Tu veux viens me le passer? Merci, t'es trop gentille.
— Dans tes rêves. soupira-t-elle pendant que son amie lui faisait les yeux doux de manière exagérée ce qui la rendait comique.
Lily poussa un peu Nora qui tenta de faire une chute théâtrale, en oubliant le canapé derrière elle, et se retrouva finalement à trébucher et tomber sur un élève qui lisait. Nora s'excusa plus par politesse que parce qu'elle était réellement désolée pendant qu'il lui assurait que ce n'était rien, l'air tout de même agacé.
— Lily, fais-moi un peu de place! geignit-elle.
— On est déjà deux sur un fauteuil, assieds toi par terre.
Nora grogna mais abdiqua en voyant le regard menaçant de son amie qui ne laissait place à aucune répartie. Elle s'installa en tailleur sur le tapis après s'être assuré qu'il n'y avait pas de saletés au sol. Elle entendit Sirius se moquer d'elle un peu plus loin et se contenta de lui présenter son majeur avant de se tourner pour être dos à lui en grognant que le simple fait de le voir abimait la rétine de son oeil et risquait de la rendre aveugle avant d'avoir atteint la vingtaine, faisant rire Mary.
— Arrête un peu ton cinéma. soupira Lily, un sourire naissant tout de même sur ses lèvres.
— Nora!
Les trois filles tournèrent la tête vers Alice qui débarquait en trombe dans la salle commune. Elle avait visiblement couru pour arriver, avec ses joues rouges, sa respiration saccadée, et les cheveux sortant dans tous les sens de sa tresse. Elle avança à grand pas vers Nora qui lui offrait son fameux sourire faussement innocent.
— Pour commencer, rends moi ma baguette!
— Mince! Démasquée! Comment as tu deviné que c'était moi. rit son amie tout en sortant de la poche de son pull la baguette d'Alice.
— Ça ne peut être que toi. grogna-t-elle en récupérant son bien.
Elle jeta ensuite un coup d'œil autour d'elle et jugea qu'il y avait trop de monde pour discuter dans la salle commune.
— On a à discuter toi et moi!
Alice prit Nora par le bras pour la forcer à se lever avant de l'entraîner vers les escaliers pour rejoindre leur dortoir. Intriguées, Lily et Mary se levèrent également pour les suivre.
— On peut avoir des explications? demanda Mary lorsque Alice ferma la porte de leur chambre.
— Oh Merlin! s'exclama la jeune fille en cachant son visage devenu rouge derrière ses mains. Je ne comprends même pas comment tu as fait, mais c'était définitivement de ta faute!
Elle se laissa tomber sur son lit avec un grognement qui fit rire Nora.
— On attend toujours les explications.
— Disons que j'ai forcé un peu le destin. se contenta de répondre Nora avec un haussement d'épaules. En organisant une petite rencontre fortuite entre notre chère Alice et Frank Londubat.
— Tu n'as quand même pas... soupira Lily.
— J'ai cru que j'allais mourir de gêne! s'exclama Alice, les joues et les oreilles toujours aussi rouges.
— Je t'ai dit de la laisser tranquille! la gronda Lily.
— Avant de faire la maman poule qui gronde ses petits enfants poussins, demandons à Alice si elle m'en veut.
— Non... avoua-t-elle en rougissant encore plus.. Mais ne recommence pas! Merlin j'avais l'impression d'être l'héroïne d'une mauvaise romance.
— D'une romance, et pas d'un roman d'amitié. Et grâce à qui? à bibi! De rien.
Lily s'assit avec un grand soupir tout en se pinçant l'arrête du nez, exaspérée par son amie.
— La vie amoureuse d'Alice ne te regarde pas Nora, arrête de t'en mêler.
— Ne t'en fais pas, je ne compte pas intervenir plus. Je leur ai simplement donné un petit coup de pouce. Si avec ça les deux oisillons n'arrivent pas à prendre leur envole ensemble, c'est une cause perdue.
— Et alors? Il s'est passé quoi? demanda Mary
Alice, marqué ses joues rouges et ses bafouillements, leur raconta tout pendant que Nora se permettait d'ajouter des commentaires de temps en temps. Nora s'amusa également à exagérer ce qui s'était passé, d'une voix théâtrale, faisant rire ses amies. Elles partirent ensuite manger en continuant à bavarder pendant qu'Alice jetait des coup d'œil autour d'elle pour s'assurer qu'elle ne croiserai pas Frank, ne se sentant pas prête à l'affronter.
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