Opération Stone age
Ustio, base Valais, 13 juin 1995, huit heure
Je déjeunai en compagnie de PJ. La salle de repos était étrangement calme. Ce calme s'expliquait du fait que j'etais d'un naturel silencieux et que mon frère d'arme passait un assez grand temps sur son téléphone portable rabattable. Il devait sûrement textoter avec sa copine, restée à Directus. Peut-être sextotait-il aussi, mais je n'allais pas m'immiscer dans sa vie privée, voir intime. Ce calme inquiétant avait aussi une explication plus terre-à-terre: nous étions les deux pilotes restant de toute notre unité. Nous étions les seuls, en dehors de l'awacs à être revenu de l'enfer qu'avait créé les belkans avec leurs bombes atomiques. De plus, de toute notre armée, en dehors de notre escadre Jungle, il ne restait rien. La plupart de nos unités étaient en première ligne, et avaient payé le prix fort lors du bombardement. Espérant en apprendre plus sur le pilote avec lequel j'allais sûrement partager mes heures de vol jusqu'à la fin de la guerre, j'entamai la conversation. Jusqu'alors, je n'avais vraiment jamais parlé avec lui en vol, excepté pour calmer les débats passionnés que faisaient PJ et Pixy. Je ne l'avais jamais trop analysé physiquement non plus. Comme moi, il était de taille assez grande, peut-être un peu plus corpulent. Après, il était sûrement plus âgé que moi, et avait pu prendre un peu plus soin de lui que moi depuis ma désertion. Ses cheveux était d'un brun neutre, qui pouvaient m'évoquer un chocolat au lait avec très peu de lait. De petits yeux noirs, qui regardait plus souvent l'extérieur que moi même ponctuaient son air de rêveur idéaliste. Je n'avais rien contre les idéalistes, chacun l'était un peu, mais parfois mieux valait changer ses idéaux que vouloir les appliquer à tout le monde.
"- Alors, PJ, c'est ton vrai nom ou c'est un pseudo?" demandai-je, par pure curiosité.
"- Ça correspond à Patrick James. Patrick James Beckett." annonça-t-il ainsi son nom et prénom complet. '' Et toi?"
"- plus un nom qu'un surnom," avouai-je en haussant légèrement les épaules. J'étais habitué à présenter mon qualificatif, puisque c'était devenu mon nom. " en réalité, je m'appelle Zéphyr Silvestre. Je préfère être appelé par Cipher car je n'aime pas mon nom de famille."
"- On devrait peut-être y aller, sinon on va être en retard," dit-il en rangeant son plateau.
C'était dommage que l'on coupe ainsi notre conversation, mais PJ avait tendance à être un peu trop conformiste. Ce n'était pas que je n'aimais pas la conformité, mais en général je me portais mieux sans avoir à obéir à trente-six mille réglementations.
Je le suivis jusqu'à la salle de briefing, pensant que j'aurais de toute façon tout le temps de discuter en vol. Könnitz nous présenta la situation, projetant une carte des mines de Yering. Mines qui avaient été abandonné très tôt après le début des excavations. Mines que des Oseans avaient investis dedans, ainsi que le gouvernement belkans. Les Oseans n'avaient quasiment rien perdu, mais le budget belkan fut durement amendé suite à ce premier désastre économique.
"- De nombreuses divisions de l'armée belkanne ont refusé d'accepter le changement de gouvernement et la défaite. Elles se regroupent dans les mines de Yering, à côté du Mt Schirm. Anéantissez-les et explorez la zone. Si vous êtes à court de munition ou de carburant, la base de Heierlak, capturée par les oseans est prête pour vous ravitailler. Pour compenser les pertes de vos escadrons respectifs, PJ intégrera l'escadre Galm en tant que Galm 2. Rompez"
Intéressant. Mais que pouvait donc cacher les belkans dans cette zone? Pas des missiles balistiques, du moins d'après nos informations. Après, le Belka avait peut-être plus d'ogives nucléaires que les sept qu'ils avaient utilisé il y a peu.
"- En clair, une opération air-sol." synthétisai-je rapidement, oubliant que je n'avais pas vu d'escadre belkanne sur la carte.
"- Il y a également une quarantaine de chasseur d'après les relevés satellitaires. Préparez-vous pour un combat anti-aérien aussi."
Je sortis de la salle et Patrick m'accompagna jusqu'au hangar. Son F16C avait été déplacé. Par contre, Patrick avait gardé la peinture de départ. Son Fighting Falcon était encore en gris foncé, avec une ligne gris clair sur l'arrière de ses ailes. Il n'y avait que l'insigne d'escadron qui avait été changé.
"- Je prends quoi comme armes?" me posa-t-il comme question. J'avais pour habitude de laisser Pixy choisir librement son armement. On allait affronter des avions et des chars, donc il nous faudrait de quoi détruire les deux sans être désavantagé.
''- Je vais prendre des xmaa et des xagm. Prends aussi des xmaa et des roquettes au cas où ils auraient des systèmes de brouillage ou d'interception.'' lui suggérai-je, espérant que quelques unités terrestres ne possèderaient pas de gatlings ou pire, d'armement non conventionnel.
"- Roger, Cipher." se contenta-t-il de dire d'une voix respectueuse. Je ne savais pas s'il me considérait comme son supérieur ou son égal. Avec Pixy, on s'était relativement considéré comme étant chacun égal à l'autre. Restait à savoir ce que vaudrait mon nouvel ailier.
Je grimpai à bord de mon Eagle, commençant une journée de vol qui risquait d'être longue. Puis je lançai mes réacteurs depuis le hangar. C'était assez pratique qu'ils soient situé en bout de piste, comme ça les mécaniciens n'avaient qu'à les retourner pour nous remettre dans le bon sens après l'atterrissage. De plus, en cas de décollage d'urgence, nous n'avions pas à rouler beaucoup, sauf notre AWACS, bien sûr. Je décollai, suivit de Patrick et Johnson qui nous accompagnait dans son E-767. E-767 qui était d'ailleurs de facture belkanne, puisque Johnson nous avait dit avoir déserté avec.
''- Ici base Valais, contraintes d'altitude annulées, reprenez votre mission.'' indiqua le radariste de la base. Cette simple phrase signifiait que nous pouvions quitter la base en sécurité.
"- Roger. À ce soir les gars." répondis-je joyeusement, heureux de reprendre le ciel après quelques jours d'ennuis au sol. J'avais toujours du mal à trouver des occupations une fois atterri, excepté le Poker et faire du simulateur, ce qui équivalait à la même chose que piloter. Juste que Valais n'en avait pas, ce qui ne me laissait plus que la première option.
"- C'est un honneur de voler pour moi en tant que Galm 2." exprima PJ. Il semblait être fier d'être dans mon escadre. En même temps, je commençais à avoir un palmarès de chasseur abattus assez impressionnant.
''- N'en fais pas trop, Patrick. Reste concentré sur le vol.'' calmai-je ainsi son enthousiasme un rien débordant.
''- Tu es devenu un héros, Cipher. J'ai lu dans le Times osean que pas mal de journalistes voudraient t'interwiever.'' rétorqua-t-il, montrant que j'avais un peu de reconnaissance de la part des Oseans.
"- Rectification, Patrick. Je suis un démon. Pas un héros. Osea nous oubliera tous à la fin de cette guerre. Pour eux tu ne seras qu'un nom sur une pille d'archives." dis-je ainsi mon avis sur la fédération, prenant un air blasé. Je ne les aimais pas. Il ne voulait que gagner du territoire, et c'est pour ça que je me battais à présent. Je ne me battais plus pour détruire le Belka, mais pour étendre la maimmise oseanne. S'il y avait un pays que je souhaitais détruire après ces dernières batailles, ce serait celui-là. Rien ne me ferait plus plaisir que de survoler Oured en flammes, avec leur flotte envoyé au fond de la baie qui bordait cette ville de l'infamie et du capitalisme. Mais je me devais de réfréner mes désirs, n'ayant ni les moyens physique ou financier d'accomplir de tels actes.
Belka, Mont Schirm, 13 juin 1995, dix heure.
"- Ici eagle eye, débutez la mission. Anéantissez-les, Cipher." ordonna notre opérateur radio, commençant la mission d'aujourd'hui.
Je m'avançai vers un groupe de char. Chars qui semblaient être en mouvement. Mais où pouvaient-ils donc aller ? Vers le Nord du Belka ? Ou vers le Sud pour tenter d'affronter les Oseans ? Mon radar repéra dix triplesA et presque autant de lanceur et de tanks. Ce bataillon devait être l'un des derniers, mais il était imposant par le nombre.
"- PJ, je m'occupe des lanceurs, occupe toi des tanks." ordonnai-je rapidement, n'ayant pas l'habitude de faire durer mes ordres ou de les développer de façon complexe. J'aimais la brièveté, la rapidité, être dans le feu de l'action. Les stratégies trop complexes n'étaient pas ma tasse de thé.
"- À tes ordres." suivit-il mes directives. Sa voix était neutre, sans qu'il exprime un quelconque ressenti vis-à-vis de la mission à venir.
Je trompai leur radar en me collant au lit d'une rivière. Le problème était que les xagm sont fixés sous mon avion, donc il serait trop bas pour atteindre les lanceurs. De plus, ils avaient besoin d'être lancé d'en haut, pour qu'ils puissent avoir l'espace nécessaire à leur trajectoire de missile de précision. Je les verouillai et retournai mon avion. Je penchai ensuite le nez de mon chasseur vers le haut, orientant les têtes des missiles vers l'azur, afin d'obtenir une frappe optimale. De cette façon, j'etais incliné, la tête en bas. Heureusement qu'il n'y avait pas d'avion dans la zone, ou j'aurai été une cible parfaite. Les missiles partirent vers le haut, puis accomplirent une boucle vers le bas, en direction de mes cibles. Un léger bruit de mitrailleuses attira mon attention. À deux ou trois cents mètres se dressait une vedette anti-aérienne. Appuyant avec force sur mon levier de direction, je redressai et m'alignai sur cette cible. Déjà à portée depuis ma position, Je mitraillai cette vedette qui explosa et coula, découpé en morceaux. Ma salve de missiles avait détruit cinq lanceurs. Les autres se cachèrent dans la forêt, sortant des lanceurs portatifs pour que je ne puisse pas les verrouiller. Je fis un scan à l'infrarouge, mais il ne donna rien. En temps normal, j'aurais attendu une minute ou deux que l'awacs me fasse un scan de la zone, mais en opération, et avec des SAM de camouflés, je n'avais pas forcément le temps d'attendre. Je m'approchai de la zone et esquivai une demi-douzaine de missile sol-air. Il pensait m'avoir eu, mais leur tir avait désigné de façon certaine leur position. Je mitraillai la zone, ne laissant que des corps déchiquetés par du trente mm. Des caisses de munitions sautèrent, projetant des morceaux de cadavres. De voir un peu de sang voler me mis de bonne humeur. J'aimais voir mes ennemis mourir, même quand ils étaient aussi insignifiant que des fourmis. Je m'attaquais à présent aux triplesA, pendant que PJ détruisait un autre bataillon de tanks qui s'était montré. Je remontai leur ligne défensive, esquivant leur tirs en me mettant plus bas qu'eux par rapport au sol. En effet, leurs canons n'avaient qu'un certain angle de tir, qui limitait leur rayon d'action. J'activai ma propre mitrailleuse et ne laissai dans mon sillage que des carcasses carbonisées. J'avais détruit la moitié du bataillon sans m'être pris la moindre égratignure.
''- Ici Galm 2 chars éliminés.'' confirma Patrick. La destruction des restes de l'armée belkanne avait commencé. Et rien n'allait empêcher cette destruction.
"- Ici première section. Sommes décimés. Le démon Lord est là, je répète le démon Lord est là." annonça un soldat à la radio. Sa voix était caverneuse, et son souffle apeuré. Il devait être en train de mourir, peut-être. J'espérais qu'il avait souffert un peu avant sa mort
''- Engagez tous nos chasseurs.'' ordonna un officier belkan. Il avait dit cet ordre fermement, mais en hésitant. Il avait peur. "Il est temps d'exorciser ce démon et de le renvoyer d'où il vient. Il ne sont que deux contre quarante." se rassura-t-il en espérant que leur nombre pourrait venir à bout de l'escadre Galm. J'avais déjà abattu seize Sukhoi35 SuperFlanker en Usea tout seul, donc vingt-quatre chasseur de plus ne me dérangerait pas.
"- Accessoirement, j'en ai abbatus soixante-six lors de l'opération battle-axe. Et toi, c'est quoi ton maximum, Patrick?" demandai-je, curieux du potentiel de mon ailier.
''- Une trentaine je crois. Je perd le compte au delà de vingt.'' assuma-t-il. Ça me confirmait qu'il avait de quoi tenir. Il devrait pouvoir survivre à mes côtés.
''- Ici eagle eye, escadre ennemis repérés. Je compte vingt foxhounds, dix typhoons et dix lightnings.'' indiqua notre opérateur. À la rigueur, les Migalev-31 pourrait me donner du fil à retordre, mais les Lightning ne serait que des proies faciles.
"- Galm 1 à Galm 2, paré au lancement de xmaa. 3.. 2.. maintenant" ordonnai-je, tout en pressant mon panneau de tir.
Quatre missiles se détachèrent de mes pylônes, suivis de peu par quatre autre de la part de mon ailier. Les huit missiles trouvèrent leurs cibles. Huit lightnings furent abattus. Ils étaient peut-être furtif à longue distance, mais à courte et avec le soutien d'une awacs, leur furtivité était inférieure à celle d'un A380. Au moins, l'A380 avait plus de matériaux composites dans la structure.
''- Ici eagle eye, AWACS belkannes en approche. Je détecte trois E-3 Sentry.'' s'inquiéta Johnson, peut-être hésitant quant à l'issue du combat.
''- PJ, tu grimpe et tu t'en occupes avec tes roquettes. Il ne devrait pas pouvoir les contrer.'' ordonnai-je, estimant que je devrais tenir le choc jusqu'à son retour.
''- Tu es au courant que tu vas te battre à un contre trente-deux, sans verrouillage. TU ES CINGLÉ!!!'' constata-t-il, légèrement en colère par rapport à l'irrationalité de mes ordres.
"- T'es pas le premier à me le dire." assumai-je calmement ma folie. "Si j'avais gagné cinq francs à chaque fois qu'on m'avait dit ça je serai déjà millionnaire. Obéis aux ordres!"
"- Roger. Te fais pas abattre Cipher." confirma Patrick, avec à la fois une nuance d'admiration envers moi, mais également de crainte dans la voix.
Je fonçai sur la formation, alors que mon alarme de verrouillage ne faisait que sonner en continu. Logique, les chasseurs ennemis ne faisaient que m'envoyer des missiles. Leur awacs brouillait mes tirs, mais ils devaient pouvoir me verrouiller en infra-rouge. Quel dommage que mes missiles n'aient pas cette possibilités. Cette difficulté n'était qu'un challenge de plus que j'allais surmonter. Je ne pouvais pas perdre. Pas maintenant, après tout ce que j'avais fait. Esquivant leurs missiles par des virages en épingle à cheveux, certain d'ailleurs me frolaient de moins d'un mètre, je me rapprochai de leur formation suffisamment pour que mes missiles puissent les atteindre sans verouillage. J'envoyai un missile non guidées sur une formation de trois typhoons qui me faisait face. L'un d'eux tenta d'esquiver par un tonneau vers la droite, mais ce faisant il heurta son collègue. Les deux chasseurs s'auto-détruisirent, ouvrant une brèche dans leur défense. Continuant sur ma lancée, je me retrouvai au cœur de leur formation. L'un d'eux me colla de trop près, un typhoon qui avait profité de sa grande maniabilité pour contourner leur formation et me suivre. Je remarquai un tunnel au sol, qui devrait pouvoir m'être utile. Je fis en sorte que les deux derniers lightnings me suivent , en passant juste entre les deux chasseurs, à la limite de la collision et incliné à quatre-vingt-dix degrés. Cela faisait donc deux futurs tués, en plus du typhoon. Lorsqu'ils entrèrent dans le tunnel, je me collai contre le sol du tunnel, presque comme si j'allais atterrir. Mon altimètre n'était plus qu'à deux mètres. Activant mon aérofrein, je fis une manoeuvre high-g et me retrouvai derrière eux, sans les heurter pour autant. J'envoyai deux xmaa, les contres-mesure n'ayant heureusement plus d'effet dans le tunnel. Il se détruisirent en tentant d'esquiver, se cognant sur les parois. Je sortis du tunnel, et remontai en chandelle vers la formation ennemie, non sans esquiver une autre volée de missiles au passage. Levant les yeux pour suivre le F16 de mon coéquiier, je vis qu'il avait réussi sa part de la mission: PJ était parvenu à l'altitude des AWACS.
Point de vue de PJ.
Je vis la manœuvre que venais de faire Cipher. Voler dans un tunnel était complètement fou, mais sa stratégie avait payé. Et logiquement, il ne pouvait que faire des choses folles, étant par nature fou. Je montai au maximum de ma vitesse ascensionnelle et arriva à la hauteur des Sentry. Ils augmentèrent leurs contres-mesures, m'empêchant de les verrouiller. Mon radar était complètement gris et de ma radio ne sortait plus que des grésillement. Un blackout total, en quelque sorte. Je comprenais maintenant l'intérêt de Cipher au fait que je prenne des roquettes. Je me rapprochai d'un AWACS et envoyai une volée de roquettes anti-tank. L'E-3 se cassa en deux sous l'impact, réduisant les contres-mesures. J'accélérai encore, dépassant les restes qui plongeaient vers le sol, puis me mit derrière un autre Sentry. Une autre volée de roquettes l'envoya au tapis. J'attaquai le dernier de trois xmaa, le brouillage ayant faibli suffisamment pour que je puisse le verrouiller.
Point de vue de Cipher.
Je vis Patrick qui détruisit deux Sentry. Je pus à nouveau verrouiller les chasseurs ennemis. Un groupe de cinq typhoon me pris en chasse, essayant de ne pas me laisser profiter de la situation. Il ne devait être qu'a huit cent mètres de moi. Activant ma post-combustion, j'augmentai cet écart par un demi-kilomètre au moins. Sans pour autant désactiver ma combustion auxiliaire, je fis un himmelman. J'aurais peut-être du la désactiver, car l'accélération que je me pris durant ma manœuvre fut vraiment très forte. Redressant difficilement, les commandes gauchissant un peu après ce genre d'acrobaties et fonçai sur le groupe d'EF-2000. Il était temps pour les poursuivants de devenir les proies. Je leur lançai quatre xmaa et deux missiles standards, abattant la petite escadre belkanne.
"- F** mercenaires d'ustio, vous n'avez pas gagné assez d'argent!" tempêta un belkan, visiblement énervé des massacres que je faisais dans leur rang
"- Ici eagle eye, 21 chasseurs restants: 18 foxhounds et trois typhoons."décompta notre opérateur radio d'une voix calme, celui qui assistait à une victoire.
M'orientant vers les eurofighter restants, je leur fonçai dessus par leur flanc droit. J'en abattis un d'une rafale, qui détruisis ses réacteurs et l'envoya en flammes vers le sol et lança deux xmaa sur les autres, qui s'étaient retournés entretemps. Mais ils étaient trop tard pour eux: en se retournant, ils n'avaient fait qu'augmenter leur image radar sur laquelle se verouillaient mes missiles. Ils furent tous les deux détruits, alors que j'esquivai leur salve par un tonneau.
"- Ici PJ, dernière AWACS détruite. Je te rejoins." annonça mon partenaire, fier de son accomplissement.
Les foxhounds tirèrent un barrage de quatre xlaa chacun, soit soixante-douze missiles. Je n'eus d'autre choix pour les semer que de partir en vrille. Les missiles qui me suivaient se mirent à tourner aussi, s'auto-détruisant. Mais je n'avais diminué leur nombre que de moitié. Je remarquai un petit bunker qui tronait sur les bords de la rivière. J'alignai mon cap dessus, espérant que ma stratégie paie. Arrivé à trois mètres du bunker, j'inclinai brusquement mon chasseur et remontai en chandelle, laissant les missiles poursuivre leur route. Percuté par une trentaine de missiles air-air, non prévu à cet effet cependant, le bunker fut complètement pulvérisé. Revenant dans la zone de combat, PJ intervint en tirant une volée de xmaa, abattant trois migalev. Me retournant par un virage serré, j'en attaquai trois de front. Avaient-ils commis une erreur en s'alignant sur mon axe de tir ou étaient-ils simplement suicidaire? Peut-être l'un et l'autre. Je ne les autorisais pas à m'abattre, simplement à se laisser abattre. J'en abattis un d'une rafale en plein cockpit et les deux autres d'un missile en pleine prise d'air. Les deux Migalev s'embrasèrent dans leur intégralité, brûlant vifs les pilotes, dont les cris d'agonie me firent à la fois frémir et plaisir. J'aimais entendre mes tués souffrir, mais je n'avais en aucun cas l'envie de partager leur sort. Je m'écartai de la formation ennemie, puis me rapprochai du F16 de mon ailier. Nous reformèrent notre petite formation, prêt l'un comme l'autre à terminer ce combat qui n'avait que trop duré.
"- Paré au lancement de xmaa. 5..4..3.. maintenant." ordonnai-je à mon équipier, qui s'exécuta rapidement.
Les huit missiles abattirent six des survivants. Les autres commençaient à perdre l'envie de se battre, apparemment. Mais qui ne la perdrait pas en face du Demon Lord que j'étais, sans pitié et sans peur? Même moi je me faisais parfois peur dans mes actes ou mes pensées.
"- Ici eagle eye, six mig restants. Terminez-les, Cipher." annonça notre opérateur triomphalement, espérant que nous allions définitivement détruire cet escadre
"- Aber, das ist nicht möglich. Es gab nur zwei Kampfschiffe. Töten er!!!!"cria un Belkan, emporté par sa rage et sa haine à mon égard. Mais il se laissait emporter par sa haine, et tout ceci ne me rendait que plus fort. Ce n'était pas moi qu'il affrontait mes ses propres pensées.
"- Personne ne peut m'arrêter, belkan." assurai-je, avec mon aplomb habituel qui me caractérisait, quand j'était sur de vaincre. "La mort et la souffrance sera la seule chose que vous obtiendrez."
Nous attaquâmes les six chasseurs de front, relâchant chacun un missiles standard sur eux, abattant ainsi quatre d'entre eux. Les deux tentèrent de fuir, se retournant. Mais en nous tournant le dos, il ne faisait que des cibles parfaites pour nos mitrailleuses. Nos rafales respectives les transformèrent en amas de tôles froissés qui tombèrent en spirales vers le sol.
"- Ici eagle eye, Menace aérienne neutralisée." confirma notre opérateur radio, à présent totalement rassuré quand au succès de cette opération. "Dirigez vous vers le centre minier."
Je me dirigeai vers le nord-ouest, et vit deux mines à ciel ouvert, gardés par une escadre d'Apaches et une multitude de canon de type Flak. Ces mines auraient dû permettre le développement économique du Belka, mais elles n'avaient été que des éléphants blancs. Juste des projets inutiles qui avaient enrichis Osea et avaient appauvris le Belka, permettant indirectement au parti nationaliste au pouvoir actuellement d'y accéder. Des obus explosaient dans le ciel, tentant de nous en chasser.
"- PJ, on s'occupe de ces F*** canons d'abord." suggérai-je comme priorité à mon ailier, n'ayant nullement envie de me faire avoir par cette fichue artillerie anti-aérienne.
"- Je suis tes ordres," annonça Patrick. " Tu es le leader après tout."
Nous attaquâmes les canons à très basse altitude, échappant à leur feu nourri. Le désavantage principal de ses canons de suppression aérienne était que leur obus avaient besoin de grimper à au moins cinquante mètres avant d'exploser pour avoir un effet étendu. Ce qui bien sûr ne pouvait que nous avantager. Je détruisis ceux de la mine au nord par une volée de xagm et PJ détruisit ceux au sud. Une alarme d'approche missile me refit prendre conscience des Apaches qui était toujours dans le ciel. M'inclinant sur le côté, j'esquivai les missiles des AH-64, qui allèrent percuter les excavatrices des mines. Tant pis pour l'exploitation, ou alors j'espérais qu'ils avaient pris une assurance bombardement. Je remontai à la hauteur des AH-64, puis les mitraillai impitoyablement, en abattant quatre. Je détruisis également deux hélicoptères de transport d'un missile. L'impact les coupa en deux, séparant les deux rotors. Chaque partie, flambant de flammes rougeâtres, tomba sur le sol. Même si les occupants des hlicoptères devaient sûrement déjà être mort quand ils heurtèrent le sol. PJ abattis quatre Harrier d'une volée de roquettes, avant qu'ils décollent.
"- Un tir précis, Patrick" commentai-je ainsi la performance de mon ailier, voulant le pousser au maximum de ses capacités.
"- Merci, Cipher" se contenta Patrick, ne s'attendant peut-être pas à ce genre de compliment de ma part.
"- Ici eagle eye, des C130 Globemaster ont décollé. Empêchez les de quitter la zone." ordonna notre opérateur, expéditif. Je n'avais pas pour autant besoin de me hâter, les C130 étant limités à une vitesse subsonique alors que mon chasseur pouvait voler très largement au-delà de mach 1.
Étrangement, ils se dirigeaient vers le nord-est. Cela aurait été la direction à suivre s'ils auraient voulus atteindre Dinsmark, la capitale belkanne. Au contraire, il se dirigeait en direction de cette fameuse base d'Heierlak, récemment capturée par les forces terrestres oseannes. Peut-être voulait-il l'asile politique? Cela ne changeait rien. Je lançai un xmaa sur le premier, détruisant sa porte de soute arrière.
"- Laissez-nous atterrir, je me rends," dit le pilote du C130 touché. Sa parole n'était même pas une suggestion, mais tenait plutôt de la supplique. Il ne pensait vraiment pas que je leur laisserez la vie sauve.
"- D'accord" soupirai-je, ne voulant pas apparaître comme un tueur sans aucune sensibilité. Même si c'était ma nature, d'ailleurs. "Eagle eye, vous pouvez envoyer un message aux oseans pour qu'ils le récupèrent?"
"- C'est inhabituel venant de toi, mais je vais le faire. Je suis un soldat, pas un assassin." Fut le commentaire de Johnson vis-à-vis de mes actions.
"- Ainsi, un démon peut faire preuve d'empathie," dit PJ, étonné.
L'autre transport ouvrit en grand sa soute. Que cherchaient-ils à faire? Sauter en parachute? Apparemment non, puisque un bruit de mitrailleuse se fit entendre. Ils avaient une gatling. Foutus belkans. Ils ne pouvaient vraiment pas se laisser abattre simplement? Accélérant, je le dépassai de huit cent mètre au moins, puis me retournai vers lui. Je tirai un xmaa sur le cockpit, qui vola en éclat. Je poursuivis par un missile standard, détruisant le transport de l'intérieur
"- Ici eagle eye, les oseans se chargent de sécuriser le transport. Allez détruire la base centrale." annonça notre opérateur radio, qui bailla en terminant sa phrase. Comme moi, il n'avait pas dû dormir beaucoup. Après, lui ne parlait sûrement pas à la mort dans ses rêves. Ou tout simplement il avait envie que cette mission, et sans doute cette guerre se termine.
Je me dirigeai vers le nord-est, la direction d'ou venait les transports. Je vis un aéroport gardé par quelques Sam et triplesA, ainsi que des vedettes anti-aériennes. Une petite base, mais qui ne résisterait pas longtemps à nos assaut.
"- Je m'occupe des vedettes," suggéra Patrick, qui s'élança dans la direction des navires.
"- Roger." acquiesçai-je, préférant les tanks au navires. En suite
Je frôlai le sol, me mettant en dehors du rayon de tir des triplesA. M'approchant à couvert, je les détruisis d'une volée de xagm. Je remarquai d'autres qui sortait d'un hangar en forme de dôme colossal. Au moins cinq AWACS pourrait tenir dedans. Même la cathédrale de Directus pourrait tenir dedans. Je détruisis les deux triplesA qui était sortis d'une rafale. J'entrai dans le hangar et attaqua les canons anti-aérien stationnés par une volée de xagm. profitant du fait que le hangar était gigantesque, j'eus la place de faire un himmelman. Je grimpai vers le toit, puis me retournai, accomplissant ainsi ma manœuvre. J'avais décidé de laisser ce hangar intact. Il pourrait servir à l'avenir. Le détruire serait du gaspillage. Accélérant légèrement, j'en ressortis. Des bruits de navires qui coulaient, ainsi que des paroles d'équipages affolés se firent entendre sur la radio. Apparemment, Patrick avait détruit leur forces navales. La mission était quasiment terminé. Il ne restait plus qu'un petit ravitaillement à faire chez les oseans et on pourrait rentrer à Valais. Cependant, une question parcourait mon esprit depuis quelques instant:
"- Cipher à eagle eye, il sert à quoi, ce hangar?"
"- Aucune idée," me dit Johnson, apparemment aussi étonné que moi de voir cet hangar alors que nous étions tout les deux d'anciens belkans. Même si son awacs était généralement à 15km d'altitude, il ne pouvait que remarquer la taille monstrueuse de ce bâtiment.
"- Je pense savoir," intervint Könnitz à la surprise générale. "Dans le cadre du projet Pendragon, il n'y avait pas que Excalibur. Il y avait également le projet de construire un croiseur aérien, mais je doute fort qu'il soit terminé."
"- Vu la taille du hangar, il devrait mesurer près d'un demi-mile sur trois cent mètre de long. J'aimerais pas affronter ce monstre." assurai-je, un peu inquiet d'affronter un tel béhémoth volant.
"- Moi non plus," ajouta PJ, qui devait être aussi inquiet que moi quant à l'idée de combattre une forteresse volant
"- En parlant de grands ennemis," nous fit remarquer notre opérateur radio, " J'ai un super croiseur belkan qui s'approche de la zone. S'il arrive à la hauteur du complexe, il pourra tirer ses missiles de croisière sur la base de Heierlak. Votre seule opportunité pour le bloquer est de détruire les écluses du barrage qui est cinq kilomètres en aval."
Je fonçai vers la zone et aperçu un petit barrage hydroélectrique. J'aperçus le monstre des mers, bloqué momentanément par l'écluse. Il se déplaçai lentement, l'énorme masse du barrage obstruant la vallée. De plus, l'écluse devait surement être actionné manuellement, puisqu'un grand nombre de personne s'agitait sur des leviers et autres actionneurs. Je mitraillai les servants de la passe, les envoyant en enfer. PJ tira une volée de roquettes sur le barrage, qui menaçait de s'effondrer. Déjà des filets d'eau commençait à passer au travers de la muraille bétonnée. Le barrage lui même semblait vibrer.
"- Vidons nos missiles anti-aériens sur le barrage, on garde les autres pour le croiseur." suggérai-je à mon équipier, espérant que les débris du barrage devrait être suffisamment gros pour détruire, ou tout au plus mettre hors combat ce croiseur.
"- Écluses à Pottwal. Le barrage est hors service, débarrassez nous de ces vautours." exprima un belkan, dont la respiration irrégulière s'arrêta après cette phrase. Il avait dû être touché par un de mes tirs, mais pas tué sur le coup
Les batteries du croiseurs se déchaînèrent, nous arrosant d'une grêle de balles. Mais le croiseur avait un rayon d'action limité en altitude, les balles ayant tendance à se disperser. De plus, le croiseur n'avait que des batteries sur un côté, l'autre étant occupé par une énorme coupole et des silos à missiles. Profitant que le barrage était déjà fort endommagé, nous lançâmes nos derniers xmaa sur le barrage, qui se rompit avec un craquement satisfaisant. Des monceaux de débris de fer et de bétons déferlèrent vers le navire. Le croiseur allait être balayé par la vague, mais je vis une tourelle sortir d'une coupole. La forme de la tourelle m'évoqua immédiatement quelque chose de familier, mais je ne savais plus quoi. Une onde de choc secoua l'air et le bateau. Ils avaient utilisés un canon à onde de choc, détruisant la plupart des débris. Je compris ou j'avais déjà vu des canons similaires: Stonehenge. L'autre partie le frappa de plein fouet, détruisant une partie de son blindage et de son artillerie anti-aérienne.
"- Lieutenant, préparez-vous à faire feu sur l'awacs ustianne." ordonna fermement le commandant du "Pottwal". Il voulait tirer sur notre E-767. Un avion de ce genre ne pourrait jamais résister à un tir de railgun. En fait, aucun avion connu ne résistait à des ondes de choc
"- Commandant, tir prêt dans trente secondes." indiqua le lieutenant qui devait être en charge du tir de cet arme, sans la moindre hésitation dans sa voix. Il allait détruire un avion qui n'avait aucune chance de survivre
"- Cipher, nous ne résisterons pas à ce canon. Mettez le hors-service asap." ordonna la voix de Könnitz, impérieuse, mais empreinte d'une crainte légère.
"- Roger. PJ, attaque concentrée sur le canon. " suggérai-je à mon ailier, préférant attaquer tout ce qui bouge dans ce genre de situation. C'était ce que je faisais quand il n'y avait aucune solution: tout détruire. Comme disaient certains: tuez les tous, dieu reconnaîtra les siens. Mis à part que j'étais un démon et que je n'en sauverai aucun. Pour moi, la mort était la fin. Je n'avais rien à attendre, que ce soit un paradis ou un enfer, vu que ma vie n'était qu'un enfer. Avoir droit à l'enfer après ma mort ne changerai rien pour moi.
Le canon principal était de nouveau sous une coupole. Logiquement, les aimants du railguns devaient monter en puissance avant le tir. Mais si ce genre de canon était très puissant, il était également très fragile. Si nous détruisions la coupole blindé, rien ne le protégerait. Je lançai quatre xagm, puis Patrick tira une volée de roquettes. La coupole éclata en morceaux, laissant le canon sans protection. Je n'avais plus beaucoup de missiles. Cependant, je me souvenais de ce que j'avais lu sur les railguns pendant ma période useanne: ils avaient besoin d'un système de refroidissement particulier, qui lui devrait être vulnérable à la mitrailleuse. Me rapprochant du navire après une boucle pour me réaligner sur le canon, au risque d'être atteint par les mitrailleuse, je terminai de vider les balles de ma mitrailleuse sur le railguns. Un nuage de gaz, qui devait à la base être sous forme liquide pour le refroidissement, se dégagea. Poursuivant ma lancée, je passai au-dessus du canon hors-service, qui explosa une seconde après
"- Commandant" se désola le lieutenant, qui semblait se relever difficilement, ayant sûrement été renversé par l'onde de choc induite par l'explosion du canon. "Nous n'allons pas pouvoir abattre l'awacs ennemie."
"- Visez la base oséanne avec nos missiles balistiques. Si nous ne pouvons pas reprendre la base d'Heierlak, détruisons-la!" ordonna le commandant, qui semblait avoir perdu toute prudence après la perte de leur railgun.
La coiffe d'un des silos s'ouvrit, découvrant la tête d'un missile, qui semblait être prêt à partir. PJ tenta de le détruire, mais les missiles ne rentrèrent pas dans le silo, passant au dessus. Je voyais une manœuvre qui me permettrait d'en finir avec ce missile, s'il me laissaient quelques secondes. Je montai en chandelle rapidement. l'accélération me colla au siège au passage. Je grimapi ainsi au dessus du navire pendant quelques instants, puis redescendit, pile-poil au dessus de la soute. Je lançai deux missiles dans l'ouverture, alors que le missile s'élançait. Le premier toucha la coiffe du missile, tandis que l'autre explosa sur le flanc. A deux secondes près, je me serais retrouvé sur la trajectoire de cet engin. Le gros missile commença à s'élever dans un nuage de fumée noire, ses réservoirs flambant partiellement, et un officier décompta:
"- Impact dans trente seconde."
Mais cet impact ne se produisit pas à l'endroit voulu par les belkans, bien sûr. Le missile ne s'éleva que de moins de cent mètres avant de retomber. Mes tirs avaient trop endommagé les réservoirs de carburant, ce qui faisait que le missile n'avait pas eu la poussée nécessaire pour voir la trajectoire désirée. Finalement, c'était un retour à l'envoyeur: le missile retombait sur le navire. Le super croiseur fut balayé par l'onde de choc, le réduisant en miettes.
"- Ici Eagle Eye, menace fluviale anéantie." constata Johnson, apparemment soulagé de voir la mission se terminer sans aucun dégâts ni pertes alliées.
"- Ici Cipher je suis à court de carburant, annonçai-je au regard de ma jauge de carburant. Encore une fois, j'avais trop tiré sur la post-combustion. Il faudrait vraiment que je la gère avec plus de modération, ou alors que j'ai un avion plus rapide. "Demande l'autorisation d'atterrir à la base d'Heierlak."
"- Ici Heierlak, you're clear to land." répondit avec assurance un opérateur osean, m'indiquant dans sa langue que je pouvais atterrir en toute tranquillité. Heureusement que je pouvais atterrir tranquillement, sinon je me demanderais à quoi ça a servit de détruire ce croiseur.
J'approchai la piste bétonnée. Je coupa mon réacteur, n'ayant plus une goutte de carburant. J'atterris un peu brutalement, mes commandes ayant été faussé par les ondes de choc.
Je descendis de mon F15, qui n'avait pas pris la moindre éraflure au cours de cette opération. Je me demandais quand je m'étais pris une balle pour la dernière fois. Peut-être lors de l'opération de libération du canal Futuro, ou je me serais pris quelques tirs de gatlings. Accompagné de Patrick, nous allâmes nous restaurer dans la cantine de la base. On reconnaissait tout de suite la présence oséanne, qui avait des uniformes bleutés, alors que nous avions des gris-verts pour a plupart, puisque c'était pour la majorité d'anciens stocks belkans. Même la nourriture nous montrait l'occupation oseanne: hamburger frites. Je n'arrivais pas à comprendre comment ils arrivaient à manger ça tout les jours. J'avais certes vécu dans une base au bord de l'anéantissement, mais au moins on avait eu quelque chose de meilleur que ces plats industrialisés. C'était le désavantage du nombre dans la stratégie: devoir prévoir une grande quantité de ravitaillement, ce qui faisait parfois baisser sa qualité. A mon grand étonnement, un pilote osean vint s'assoir à la table que Patrick et moi occupions, alors que la plupart nous évitaient, que ce soit pour parler ou des yeux. Peut-être auraient-ils voulu eux aussi être dans le ciel aujourd'hui au lieu de se morfondre ici? C'était ça l'avantage d'être un mercenaire, la liberté. Mais je n'avais nullement envie de me lancer dans une discussion philosophique avec ces profiteurs du capitalisme qui ne vivaient que des illusions artificielles que ce système leur apportait. Celui qui s'était détaché du groupe entama la conversation. Mieux valait que ce soit lui que moi, car je n'avais rien à lui dire, excepté de lui demander si ça grand-mère faisait du pédalo dans la baie d'Oured.
"- Je vous ai reconnu à l'insigne, je ne sais pas si vous vous souvenez de moi par contre. Je m'appelle Bartlett. Je pilotais un F14 pendant l'opération battle-axe." se présenta-t-il, désignant mon insigne d'épaule ou figurait la bête de l'Apocalypse, ainsi que mon numéro d'escadrille: 666. Deux symboles qui ne faisaient que renforcer mon côté "Demon Lord".
"- Ouais, peut-être bien, mr Bartlett." soulignai-je ainsi mon indifférence quant à cet osean. "Après tout, la plupart des chasseurs oseans qui ont été abattus étaient des F14 ou des F18"
"- Il me semble que votre taux de pertes dans cet zone était de soixante-dix pour cent," intervint Patrick, tout en essayant de rester neutre dans cette conversation.
"- C'est vrai," assuma l'osean, forcé d'admettre que leur aviation avait un niveau très inférieur à ce que l'on aurait pu s'attendre de la part d'une superpuissance comme Osea. " Si vous étiez pas arrivés dans la zone, je pense qu'on y serait tous passé."
Je pris mes mains et les étirai, montrant d'une certaine façon non verbale que le blabla osean ne m'intéressait pas. Ni leur pays, ni leur richesse née de l'exploitation déraisonnée de leur ressources et de celles des pays sous leur giron.
"- Je ne suis pas le Demon Lord de la table ronde pour rien. Après, le seul fait que tu es survécu plus d'un quart d'heure dans la table ronde devrait te valoir une médaille, non?Je suis un As, mais toi tu es quoi?" continuai-je, cherchant à faire réfléchir cet osean sur qui était ce qui avait la victoire et ceux qu'ils l'avaient obtenus.
"- Un osean qui s'est battus pour sa patrie" répondit-il, un peu hésitant, ne sachant pas trop ce qu'il devait me répondre. Après tout, j'étais toujours excellent dans une chose: à cacher mes intentions. Là, sous une question apparemment innocente, mes intentions était de lui démontrer que Osea allait gagner un territoire qui de mon point de vue était une acquisition illégitime.
"- Tu ne te bats pas pour ta patrie" lui rétorquai-je, avec l'envie de le pousser à bout. Peut-être m'avait-il trouvé sympathique quand je lui avais sauvé une fois la vie, mais il n'avait jamais partagé la souffrance. Il ne savait pas ce que c'était de devoir se battre pour tout: sa vie, son honneur et un pays. " Mais pour des idéaux qui sont faussés par votre capitalisme dévorant."
"- Que veux-tu dire?" me demanda-t'il, apparemment la tête trop occupé par ses idéaux de libertés. Les oseans se disaient souvent avoir le devoir d'apporter la lumière au monde. Ils avaient tort. Les ténèbres étaient tout ce qu'ils y apportaient, et c'est de ces ténèbres que j'avais émergé.
"- Cipher, PJ, your planes are ready to go," dit un mécanicien osean, coupant mon débat qui avait finalement tournés au philosophique.
Avant de sortir, je me devais de mettre en doute cet osean. J'hésitais un instant, cherchant mes mots, puis dis une dernière phrase à cet osean:
"- Un jour la victoire ira au véritable vainqueur, et les faussaires paieront le prix fort." terminai-je ainsi avec une pointe de menace, sous-entendant qu'un jour Osea tomberait.
Je sortis de la cantine, ravi de la petite menace que j'avais laissé plané dans la tête de cette osean. Je montai dans mon eagle et décollai, content de quitter le territoire osean et ses habitants égocentriques. Deux heures plus tard, j'atteignais la base Valais.
Ustio, Base Valais, 13 juin 1995, dix-huit heure.
J'atterris et roulai jusqu'au hangar. Je me dirigeai avec Patrick jusqu'à la salle de briefing. Könnitz nous fis un rapide débriefing, vu que nous connaissions toutes les données de la mission, ainsi que les résultats.
"- La mission est une réussite complète" commença l'amiral, nous félicitant chaleureusement de nos actions. La dernière résistance belkanne est morte. Nous enquêtons pour savoir le type de croiseur aérien que contenait le hangar. L'armistice sera signée dans une semaine, le 20 juin. Il se peut que des belkans tentent un coup désespéré ce jour-là, donc reposez-vous, histoire que vous soyez en forme au cas où."
"- Et pour Pixy, les recherches ont données quoi?" demandai-je, espérant qu'il n'était pas mort. Je supposai qu'il avait déserté, mais le but de sa désertion m'était obscur.
"- Rien."dit simplement notre amiral, avec une impression d'inconnu dans ses yeux. Lui aussi aurait sûrement voulus savoir pourquoi l'un de nos meilleurs élément avait déserté. "Nous avons fait des relevés radar de tout le belka, mais à ce stade, il n'y a plus beaucoup d'espoir."
Je quittai la salle, et fatigué d'un vol de douze heures, souhaitai une bonne soirée à Patrick. Lui aussi m'en souhaita une bonne, avant d'aller rassurer sa copine de Directus qu'il était rentré sain et sauf. Au moins lui avait des gens qui irait fleurir sa tombe s'il disparaissait. Moi je n'avais personne. Je le laissai donc à sa conversation, apparemment animé d'après ce que j'entendais dans le couloir, et allai me coucher.
La mort s'invita encore dans mon sommeil:
"- À ce que je vois, tu as épargné des belkans aujourd'hui. Pourquoi?" s'interrogea-t-elle, constatant un changement de mes actes qui n'était pas arrivé depuis longtemps.
"- Il transportait des blessés." expliquai-je, essayant de trouver une raison convaincante à mon propre esprit. "Je n'aime pas faire de morts inutiles. De toutes façons, la paix sera bientôt signé et la guerre sera finie."
"- La paix que veulent créer les oseans est un mensonge." annonça-t-elle, sa voix partant en cresendo tout au long de cette phrase. "Si la guerre allait vraiment se terminer dans une semaine, pourquoi tant de soldats et de pilotes aurait disparu?"
Elle avait raison. Quelque chose se tramait dans l'ombre, quelque chose qui dépassait les frontières, puisque les déserteurs introuvables étaient de toutes les nationalités des antagonistes.
"- Tu penses que je risque de combattre Kupchenko et Foulke?" demandai-je, plein de curiosité, mais aussi avec beaucoup de doute, les réponses de la mort étant souvent pleines de sous-entendus ambigus.
"- C'est possible, voir même probable. Tu ne les affrontera pas seul, mais eux non plus ne serons pas seul." se contenta-t-elle de me répondre, ne créant que plus de question dans ma tête qui en était déjà pleine.
Evidemment, ce rêve paradoxal sonna aussi la fin de ma période de sommeil paradoxal. Je me réveillai en sursaut, alors qu'il devait être proche de minuit. Une seule pensée occupait à présent mon esprit: qu'un jour je devrais abattre Anton Kupchenko, mon premier maître, ce m**f** de Josua Bristow et Pixy, mon ex-ailier. Mais je savais que l'élève avait dépassé le maître, même si je n'étais devenu qu'un maître du mal. Seulement parfois, seul le mal peut détruire le mal, seul le démon peut terrasser les autres démons. J'étais devenu le Lord Demon, et bientôt je les détruirai tous, je les renverrai dans les flammes ou j'étais apparus au monde. En effet, j'avais parfois des flash de mon "accident de naissance", mais cela ne faisait que renforcer mon idée d'immortalité. Je n'aurais aucun mal à abattre les deux premiers, mais saurais-je abbattre mon ancien ami et coéquipier? Seul l'avenir me le dira, mais une chose était sûre: j'avais commencé ma vie par les flammes et la mort, et elle se déroulerait ainsi, suite de combats pour ma liberté et ma force.
Fin de la treizième mission et du vingtième chapitre. l'Apocalypse a commencé, mais est-elle terminé?
La guerre est-elle seulement ce qui est écrit dans les livres d'histoire ou y-aurai-t-il quelque chose de caché dans cette guerre?
Pour les lecteurs et lectrices non germanophones, quelques traductions:
Pottwal : cachalot
möglich: possible
Es gab: il y a
Kampfschiffe: chasseur
Töten: tuer
Bonne lecture et la suite dans quelques jours.
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