— Wowow, alors chef, on découche ?
La claque derrière son crâne fit ricaner Etienne quand Tian atteignit la marche de l'entrée où ses hommes fumaient en attendant le lancement des hostilités. Les samedi soirs n'étaient jamais un cadeau, tous le savaient. Sur le parvis et dans les rues avoisinantes, les badauds étaient déjà à l'affût, prêts à se ruer sur eux quand ce serait enfin l'heure. En attendant, ses hommes attendaient eux aussi, prenant garde à ne pas laisser entrer qui que ce soit qui ne fût pas un employé ou un fournisseur.
— T'as pris un sac cette fois ? remarqua Loïc.
La voix calme de celui-ci attira un peu plus son attention. La veille, Tian avait passé un moment à trouver des excuses toutes plus bidons les unes que les autres, pour expliquer la présence des types surarmés à l'étage. Evidemment, son coéquipier avait froncé les sourcils et n'en avait pas cru une miette, ce qui était tout aussi rassurant sur ses capacités cognitives. Finalement, il avait assuré ne pas avoir l'intention d'en parler, si tant était que personne ne serait blessé ou marqué dans les temps à venir. Selon Tian, c'était peut-être déjà trop tard : Lucca n'avait pas refait surface de la journée. Gabriel avait-il opéré de la même façon et mis le garçon aux arrêts avec le costumier, une paire de ciseaux dans les mains ? Même en revenant sur le sujet à plusieurs reprises, Gabriel n'avait pas lâché plus d'informations. La frustration lui collait à la peau.
— Ouais. J'étais passé vite fait déjà, mais faut renouveler.
— Pas envie de passer pour un porc devant ton nouveau mec ? ricana Etienne en s'adossant à la porte, la fin de sa cigarette au coin des lèvres.
— Parce que c'est la seule raison qui te fait prendre une douche, connard ? marmonna Otis avec une expression outrée.
— Je dis pas non à un week-end jogging-puduc de temps en temps.
— Dégueu, souffla Théo dans son coin, bras croisés en les observant l'air de rien.
— Sérieux les filles, vous n'avez jamais, genre... la méga-flemme ?
— J'ai jamais la flemme de me nettoyer le derche, rétorqua Loïc. Vu que ce que mon gars lui fait, c'est...
— Stop ! Ne finis jamais cette phrase.
— Fillette.
— Trou de balle.
— Puisqu'on parle de trou...
— Vos gueules, c'est pas possible d'être comme ça, on dirait vos copines du restau ! grommela Tian. Et arrêtez de fumer, bordel, vous allez tous crever avant l'heure !
— Oui tatie ! scandèrent quelques-uns en cœur et Tian fit en sorte de ne pas savoir lesquels se foutaient de lui.
Sous les ricanements et la suite de la discussion de ses hommes, Tian s'éloigna et pénétra enfin dans le Manoir. A l'intérieur, c'était le classique calme avant la tempête. En haut des escaliers, il perçut du coin de l'œil les mouvements des plus jeunes qui avaient oublié des affaires, et la silhouette surplombée de courtes boucles blondes de Lucca attira son regard un peu plus. Un autre homme était là non plus, son aspect massif allumant tous les avertissement possibles en Tian. Cependant, l'absence de cris et de haussement de ton le rassurèrent. Gabriel le lui avait fait promettre la veille : pas de curiosité mal placée concernant l'étage. Rester en bas des escaliers le faisait bouillir en silence, alors il s'en détourna à contrecœur et rejoignit le bar et ses maîtres pour la longue soirée qui s'annonçait.
— Salut ! s'exclama Sofian quand il l'aperçut.
— 'Lut. Rien à signaler ?
— Comme d'habitude.
— OK. Je vais faire mon tour.
Au-delà de leur bar et du stock dans la réserve derrière eux, ce n'était plus de leur juridiction. Tian était là pour ça. En passant le rideau des backrooms, il savait exactement ce qu'il allait y trouver. Un lieu propre dont l'odeur des produits ménagers lui chatouillait les narines. Un lieu, malheureusement, traître. Les personnes qui s'occupaient du ménage avaient des consignes, il le savait, et celles-ci impliquaient de ne toucher à rien s'ils trouvaient quelque chose. Evidemment, Gabriel n'a l'avait jamais formulé ainsi devant Tian. Il n'y avait rien d'officiel, et pourtant le Manoir avait ce petit truc qui le faisait toujours réfléchir un peu plus vite qu'il ne l'aurait dû. Dès le début, il aurait dû poser plus de questions, et tout à la fois il savait qu'il valait mieux éviter s'il voulait maintenir cet ordre étrange qui régnait.
Il ne mit pas longtemps à mettre la main sur la première seringue, qui avait roulé sous un des sofas. La petite poche plastique noire qu'il mettait chaque jour dans sa poche pour ce moment-là entra aussitôt en action, se plombant du poids léger. Plastique, métal fin... il prit garde à ne pas entrer en contact avec le contenant à partir de là, conscience de la dangerosité s'il venait à se piquer au travers de la matière. Il en trouva trois ; relativement peu, compte tenu de la soirée précédente, et il s'en voulut de ressentir cette satisfaction alors qu'auparavant, le nombre de « zéro » eut été tout ce qu'il aurait accepté à ce sujet.
Les choses avaient changé. En référer régulièrement à Gabriel ne changeait rien, sinon qu'il savait que quelqu'un gérait également à côté. A quel point, il l'ignorait. C'était un aspect du Manoir qui n'avait jamais été très clair et, lorsqu'il tentait d'y réfléchir, il s'embrouillait un peu plus à chaque fois.
Aujourd'hui, le nom de « Jacob » s'ajoutait nonchalamment sur l'échiquier du Manoir, sans qu'il ne soit capable de lui donner un rôle. Son parrain ? Gabriel n'avait jamais parlé de sa famille, si ce n'était vaguement de son frère. Et le silence autour de cet homme qu'il adorait s'était fait dès la mort de celui-ci, alors qu'il se plongeait dans sa peine en silence, refusant la moindre épaule. Il était ainsi, il avait fallu se faire une raison. Gabriel carrait les épaules à chaque étape et menait le moindre combat de front.
Des pensées plein la tête, Tian adressa un signe aux barmen lorsqu'il repassa devant leur bar, cachant autant qu'il le pouvait le petit sac noir comme il le faisait presque tous les soirs depuis qu'il avait compris. Il n'avait plus qu'à le mettre dans le casier.
Au pied des escaliers, il leva encore les yeux, sa peau fourmillant sous la curiosité et l'inquiétude mêlés. Des chuchotements attirèrent cependant son attention, bien plus que s'il avait s'agit de cris. Qui était-ce ? Il n'entendait plus les pas précipités des retardataires. Sans ces sons discrets, entrecoupés d'un il-ne-savait-quoi, il ne se serait pas arrêté. Pas avec son petit sac plastique.
Pas avec l'avertissement de Gabriel.
La moquette qui couvrait les marche étouffait ses pas. Pour la seconde fois en moins d'une semaine, il se sentit à nu en songeant à tout ce qu'il pouvait trouver sur le palier. Que ce soit un couteau ou une arme à feu, il n'avait rien pour se défendre. Quand l'étage lui apparut, il se retint de se ruer en avant, mais son sang avait déjà opéré un demi-tour saisissant en voyant une main épaisse autour du cou de Lucca. Ecrasé contre un mur, un corps massif le surplombant, le jeune homme haletait doucement. Ce qui empêcha Tian de se jeter sur l'intrus qui n'avait rien à voir avec le vigile déjà croisé, trop blond, trop pâle, trop grand, c'était le fait que ce type-là n'avait pas la tenue à l'emploi. Il se secoua aussitôt et bondit sur le palier.
— Eh ! s'exclama-t-il en approchant aussi lourdement qu'il en était capable. Vous là, vous dégagez ! C'est un espace privé ici !
Des yeux glacés se tournèrent sur lui, et ce ne fut qu'à ce moment précis qu'il se rendit compte que le rouge à lèvres de Lucca, apprêté pour la soirée, avait teint la bouche de l'homme et s'était étalé sur la peau du jeune homme. Les doigts fins de celui-ci semblait essayer de fusionner avec les biceps épais, serrés dans une prise qui semblait douloureuse. Une main large était posée à côté du crâne de Lucca, correspondant étonnamment avec la marque laissée quelques jours plus tôt par le gorille.
Le souffle court, Tian loucha sur la crosse de l'arme qui dépassait dans le dos de l'homme. Encore un. Gabriel pouvait dire ce qu'il voulait, il n'était pas si écouté qu'il le pensait.
— Eh bien, eh bien, grommela le nouveau venu en se redressant.
Ce fut comme arracher les doigts de Lucca de sa chemise.
— Va bosser, toi, gronda la voix rauque.
Le garçon hocha la tête et trottina pour rejoindre les couloirs, empruntant un chemin qui, Tian le savait, menait à un autre escalier que celui-ci. Son attention demeura cependant sur cet homme qui se redressait et le toisait, se rapprochant jusqu'à se tenir à un pas de lui.
Reste calme.
Ou devait-il faire le mort, comme avec un ours ? Son instinct de survie lui hurlait de déguerpir.
— La belle m'envoie son chien de garde ?
Tian cligna des yeux, pris de court.
— Pardon ?
— Gabriel.
— Non, il n'a...
— Ah, t'as rempli le sac. File.
En voyant l'immense main se tendre vers son butin du soir, Tian eut un mouvement de recul. L'homme fronça les sourcils et un tic nerveux s'agita contre sa mâchoire.
— Putain, t'es long à la détente. J'ai pas envie de me taper le chemin jusqu'aux vestiaires si je peux éviter. File, j'ai dit.
— Non.
— Ne joue pas au con, Chang.
Tian ouvrit d'abord la bouche pour s'insurger, mais l'expression sévère de l'homme devant lui l'en dissuada. Et il comprit. Il n'y avait pas l'ombre d'une insulte dans les mots qu'il entendait. Cet homme savait qui il était, aussi naturellement que Gabriel qui devait connaître tous ses noms et prénoms.
— Donne.
Dans un réflexe seulement mécanique, Tian leva la main et les grands doigts touchèrent à peine les siens en attrapant les petites anses.
— Bon garçon. Tu peux retrouver ton maître, maintenant.
Pas un ricanement ne filtra, mais la voix froide et sévère s'insinua dans ses veines, le glaçant jusqu'aux os.
Quand il se rendit compte qu'il était à présent seul en haut de cet escalier, Tian eut le sentiment de reprendre conscience, l'image de ce dos large dans une chemise noire encore incrusté sur sa rétine alors que l'homme avait emprunté le même couloir que Lucca. Que s'était-il passé exactement ? Il savait seulement que sa main était vide à présent et qu'il avait vraisemblablement rencontré quelqu'un qui le connaissait. Chang était inscrit au même titre que Petit sur sa carte d'identité, et il ne se souvenait que trop bien du photographe, Kyle, lâchant un innocent « comme dans Tintin ? » en tombant sur ses papiers d'identité dans la salle de pause. Son second prénom, n'en parlons même pas.
Quand il atteignit la dernière marche au bas des escaliers, il attendit avec impatience de pouvoir traverser un flot de clients se précipitant à l'intérieur. La soirée avait commencé, mais ce serait sans lui pour cette fois. Ses gars pouvaient gérer. Il traversa les portes à doubles battants. le bruit de la piste se remplissant fut coupé l'espace d'un instant, puis repris par les cuisines et le restaurant déjà plein.
Autour de lui, les silhouettes s'agitaient, arpentant le couloir en trottinant. Comme Lucca plus tôt, mais Tian savait qu'il était dans un autre bâtiment, à refaire son maquillage pour passer sur scène dans les heures qui suivaient.
Au souvenir du rouge à lèvre partagé sur la bouche de cet homme inconnu et dangereux, Tian se raidit un peu. Qu'est-ce qu'il n'avait jamais vu jusque-là exactement ? Il avait l'impression de prendre un train en marche.
La main sur la gorge de Lucca.
Il frémit et s'engouffra dans le bureau sans un avertissement. Il claqua la prote derrière lui.
— C'est qui ce mec ?
Assis à son bureau au milieu de la pièce, les doigts au-dessus de son clavier, Gabriel leva lentement les yeux sur lui en s'immobilisant. Un nouveau frisson parcourut Tian, à travers la fureur qui glissait dans ses veines face à sa propre incapacité à trier et comprendre les éléments qu'il avait en sa possession.
— Quel « mec », Tian ?
La voix posée de Gabriel fit son petit chemin entre ses pensées bouillantes.
— Lui, là ! s'agita-t-il malgré lui. A l'étage, le grand blond ! Ne me dis pas que tu n'es pas au courant, sinon cette fois j'appelle les flics !
— Un grand blond à l'étage.
Le calme froid de son compagnon le figea soudain, mais le brouillard qui encombrait l'espace entre ses oreilles ne se dissipa pas immédiatement. Il se rendit seulement compte, à cet instant précis, que l'homme s'était levé et se trouvait devant le bureau, appuyé contre le rebord. La longue robe noire cintrait son corps, une fente ouvrant du haut de sa cuisse jusqu'à la pointe de son escarpin. Quand Tian remonta enfin de ce point précis après avoir dévalé le corps entier de Gabriel en silence, il rencontra le regard miel qui le fixait durement.
Il se souvint alors des derniers mots prononcés.
— Euh, oui ?
— L'étage, répéta Gabriel avec un peu plus de force dans la voix.
— Oui.
Répondre par une question n'était peut-être pas le plus intelligent, en effet.
— Que faisais-tu à cet étage ?
— J'ai entendu du bruit, alors je...
Gabriel fronça les sourcils.
— Du bruit ? De nouveau un problème ?
Le souvenir des bruits qu'il avait perçus, puis de cet homme contre Lucca éclata soudainement. Un problème ? En était-ce un de voir un inconnu batifoler en cachette avec un de leurs artistes ? A l'expression du jeune homme, il n'y avait pas été contraint un seul instant. Bien loin de là. Quand ses paupières s'agitèrent de nouveau, Gabriel le dévisageait toujours en silence, mais son expression n'était plus inquiète. Elle n'était pas austère non plus. Il était...
Intimidant.
Imposant.
— Tian.
Son prénom dans sa bouche, de cette voix grave, n'aurait jamais dû évincer toutes les interrogations qu'il avait en tête, et pourtant il en était là à avancer vers Gabriel sans un mot. Son visage le brûlait quand il se remémorait les gémissements discrets de Lucca sous les baisers de cet homme qui l'inquiétait. Peut-être sans raison, d'ailleurs.
— Regarde-moi.
Fascinant.
— Dis-moi.
D'une délicatesse qui tranchait avec sa voix, les doigts de Gabriel s'aventurèrent sur sa mâchoire, le raccordant à l'instant présent.
— J'ai juste entendu du bruit, souffla-t-il. J'ai eu peur que quelque chose arrive.
— Tu es monté.
— Oui.
La paume engloba sa joue et l'envie de s'y lover le titilla une seconde avant que la chaleur disparaisse. Dans la seconde qui suivit, il sentit cette même main appliquer une petite pression sur son épaule.
— Tu es monté, répéta Gabriel.
Cette fois, Tian ne répondit pas. Lentement, il suivit le mouvement sur son corps, ses genoux fléchissant jusqu'à ce qu'ils touchent le sol. Il bénit la moquette du Manoir.
— Je suis certain de t'avoir dit de ne pas t'occuper de l'étage, soupira doucement Gabriel.
— Je sais, c'est simplement... je me suis inquiété.
Les doigts glissèrent contre son cuir chevelu, agitant ses mèches courtes. Les ongles appuyèrent sur leur chemin et il se trouva là, à pencher dangereusement, le cœur battant et les pensées en vrac. L'étage. Le bureau. Gabriel. Lucca ?
— L'étage va bien, dit Gabriel.
— Mais...
— Je te le promets.
Sa voix débordait de tant de certitude que Tian eut envie de le croire. Le pouvait-il ? La poigne se referma lentement, agrippant ses cheveux et le maintenant contre les cuisses fermes de Gabriel. Il ne retint pas son amusement en y appuyant sa joue, à moitié contraint.
— Ça galbe, les talons ?
— Tu n'as pas idée.
La pression augmenta un peu. Attentif, Tian apprécia à sa juste valeur la façon dont son visage tout entier s'enfonçait dans cette cuisse, glissant inexorablement contre l'entrejambe. Si, au premier abord, la tendresse de la chair sous le tissu l'accueillit, ses paupières closes l'aidèrent à se concentrer et mieux ressentir. Il voulait comprendre, savoir, connaître. Là-dessous, c'était cette partie de son corps qui semblait avoir ravagé Gabriel pendant tant de temps. Et pourtant, il s'était donné. Sans question. Sans reculer. A lui, juste à lui, cette pensée lui retournant les boyaux. Tian ouvrit les yeux et les leva, rencontrant le feu dans les prunelles brunes.
Il voulait le connaître par cœur.
— Est-ce que tu iras à l'encontre de mes mots encore et encore ? souffla Gabriel en le dévisageant.
Comprenant qu'il avait désobéi à un ordre direct, Tian retint son souffle. Ce n'était pas comme si son compagnon allait faire quoi que ce soit. C'était plutôt... comme un de ces jeux sexy, où tout se jouait sur la voix, l'intonation, la pression des doigts. Quelque chose de léger, de discret, qui vous brûlait l'âme en s'insinuant sous votre peau. Gabriel l'aurait attaché qu'il aurait eu moins de frissons que cette voix lui léchant l'esprit.
— Jamais.
Gabriel se fit silencieux. Dans son regard, l'intensité qui transparaissait était incompréhensible pour Tian. Peut-être ne saurait-il jamais vraiment ce qui faisait rage dans les pensées de cet homme, mais s'il pouvait ne serait-ce qu'en décrypter une parcelle pour le saisir au vol et le soulager de ses maux, alors il le ferait. Combien de fois s'était-il dit ce genre de chose depuis qu'il le connaissait ? Il avait le sentiment de ne l'avoir connu que se battant pour ses idéaux.
Expirant doucement, Tian laissa une de ses mains s'aventurer sur une cheville mince. Ses doigts remontèrent lentement, attendant un signe, un geste qui ne vint pas. Les mollets étaient puissants sous son toucher, les genoux stables. Depuis quelques jours qu'il était à peu près autorisé à toucher Gabriel, il essayait de trouver ces instants pour le faire. En public, de simples effleurements ou un regard étaient suffisants pour faire ricaner les autres employés et cela lui permettait de garder ses mains bien loin de la tentation dont les barrières s'étaient baissées.
— Pourquoi moi ?
Le murmure le fit déglutir. Pourquoi Gabriel, vraiment ? Tout en Tian semblait vouloir le connecter à cet homme. Ses aventures sans lendemain ne rimaient à rien à cause de cette attraction incontrôlable dont il n'avait su que faire durant tout ce temps. Avec le temps, Gabriel était devenu la raison même de cet intérêt, son intensité l'effrayant parfois même.
Sa main s'accrocha derrière une cuisse ferme. Le visage outrageusement enfoui contre l'entrejambe couvert de velours, Tian expira chaudement. Là, il le sentit. Cette forme, qui était loin d'être inexistante et pour laquelle il se serait damné.
Là.
Maintenant.
Tout de suite.
— Ça devait être toi.
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