Ce matin je me réveillai le corps lessivé, les jambes molles et les bras complètement en compote. Amalia était déjà debout, elle devait sûrement être en train de regarder le téléachat habituel.

Je m'avançai vers le salon, les yeux mi-clos et la vis vautrée sur le canapé. Les voix mielleuses des vendeuses s'échappant de la télé ne me laissaient présager rien de bon.

- La blonde nous propose des aspirateurs pas chers pour faire le ménage en couple, totalement con. Marmonna-t-elle en croquant dans un croissant.

Quelques miettes restaient coincés entre ses dents mais je ne dis rien, elle savait que je le savais et que le dire à haute-voix montrerait ma stupidité.

- Je vais aux chiottes. Annonçai-je gracieusement.

Elle me sourit avant de masser son front.

- J'espère que tu vas m'inviter à un truc aujourd'hui parce que tu vois je n'ai pas oublié qu'on était le 14 février. Ajouta-t-elle en levant puis baissant ses sourcils d'un air enjoué.

Je ris.

- Ah oui, lève la cuvette quand tu pisses et baisse-la quand tu repars, ça m'évitera de te sermonner sur le sujet. Finit-t-elle en me faisant un clin d'œil.

Après un court passage aux toilettes, je remplis mon bol de lait de miel pops. Je les mangeai assis contre elle, la regardant se moquer des produits minceur de la chaîne.

La bridée se colla contre moi. Je fermai les yeux, me contrôlant intérieurement pour ne pas l'embrasser les dents remplies de lait et de bouts de céréales.

- Viens on se lave les dents. Proposai-je innocemment.

Elle rigola et nous nous dirigeâmes vers la salle de bain.

***

- Alors pour cette Saint-Valentin, je propose qu'on se refasse la scène de notre rencontre. Lançai-je en désignant le carrosse.

Je me vexai légèrement quand elle commença à se moquer de mon idée. J'étais pourtant très sérieux.

- Bah en fait je l'ai complètement oubliée. Avoua-t-elle en jouant avec mes cheveux.

Au fond de moi, mon cœur se serrait. Notre rencontre restait gravée dans ma mémoire mais elle l'avait oubliée tout naturellement. J'étais déçu, contrit et désorienté. Mes plans pour cette Saint-Valentin venaient d'être réduits à néant.

Amalia me proposa de sortir un peu dehors, je remuai ma tête nerveusement. Elle soupira et décida d'y aller sans moi.

De retour à la maison, quelques heures plus tard, elle fut accompagnée d'un bouquet de fleurs.

- Un mec m'a draguée dans la rue, il m'a offert ces fleurs. S'exclama-t-elle avec un sourire au coin. J'ai acheté des pots de glace sinon, de quoi remplir notre soirée.

Ma petite-amie jouait avec mes nerfs et mes dents grincèrent quand elle enfouit son visage dans les tulipes. Je crevai de jalousie mais fis mine de ne rien ressentir. Elle haussa les épaules et me poussa du canapé. Elle avait envie de manger de la glace.

***

- Qu'est-ce qui t'arrives bon sang ? Interrogea-t-elle finalement en ouvrant la porte du carrosse où je m'étais planqué avec Tom le chat.

Je lui lançai un regard lourd de reproches.

- Laisse-moi. Marmonnai-je de mauvaise humeur.

Elle recommença à rire. Elle gloussait tout le temps, j'adorais son rire mais dans cette situation, ça m'agaçait.

- Tu es jaloux ? Lança-t-elle surprise par ma voix sèche.

Je tournai vivement ma tête. Je ressemblai à une petite-amie boudeuse, capricieuse et maladivement jalouse. Avec elle, nos rôles étaient inversés, salement chiant.

- Viens le moche.

Elle ouvrit grand ses bras et vint se caler contre mon cou. J'hésitai à répondre à son étreinte, à quoi bon.

- Excuse-moi, d'être aussi insensible, de paraître aussi énervante. Écoute Charlie, moi j'oublie pleins de trucs dans ma vie, j'ai oublié notre première rencontre, notre seconde rencontre mais je me souviens toujours des détails qui ont su me marquer. Commença-t-elle la voix légèrement tremblante.

Je la serre davantage contre moi.

- Moi, tu vois, je suis le genre de fille à me souvenir de tes sourires au coin bouseux, tes fossettes adorables, ton regard brillant, tes lèvres maladivement douces quand je t'ai embrassé pour la première fois. Au fait si tu utilises un baume à lèvres spécial, prête le moi, le mien ne marche vraiment pas. Je me souviens de la façon dont tu m'avais dit que j'étais belle, ton sourire quand je t'ai dit que oui je voulais sortir avec toi, de ton air dérouté quand j'ai déchiqueté tes vêtements, quand j'ai eu envie d'un piercing et tout le tralala. J'ai encore le contact brûlant de ta main sur ma peau dans mon pauvre 4x4, ton visage détruit sur le chemin désert quand tu m'as vu arriver en larmes, le rouge de ta face devant mes soutifs. Je me souviens de presque tout tu vois. Je pourrais te ressasser les moments que j'ai aimé partager avec toi. Alors comprends-moi, excuse-moi, tu sais que quelques fois j'abuse et que j'espère que tu vas me pardonner, là maintenant. Lâcha-t-elle.

Ma main vint se poser sur sa taille, dessinant ses courbes fantastiques. Elle recula légèrement et me fis un sourire faible.

- Ma montre indique 19h00 et on est le 14 février. Et tu sais quoi ? Je t'aime, je t'aime tellement fort que j'en ai mal au ventre, que mes poumons s'emboitent pour former un tout, je suis complètement posséder par ce sentiment impuissant. Je t'aime, je t'aime, je t'aime Charlie.

Ça m'acheva. Impossible de résister plus longtemps, je l'embrassai désespérément. Niais au premier abord mais très vite réaliste. Elle me soulevait déjà le haut l'air malicieux.

- Mon cher Charles, je crois que j'ai ma petite idée pour occuper cette soirée de notre cher St-Vava.

Les mots d'Amalia se répétèrent indéfiniment. Et je ressentis ce sentiment familier : ce bonheur trop grand, trop vaste, me permettant de toucher encore une fois, le firmament.

* ^ *

nda: oh bordel de merde, on est à 35 000 vues les gens wtf. MERCI. j'ai envie de vous serrer dans les bras franchement. bon on est d'accord sur le fait que ce chapitre a le même schéma que le premier bonus mais je ne sais pas, j'avais envie de vous écrire un truc dans le genre, me remettre dans le peau de Charlie, rayonner avec Amalia et coucher avec elle à la fin x) (nan je rigole pour le "coucher avec elle à la fin") bref, je fangirle toute seule parce que ce chap est juste trooooop meugnon)

mwa actuellement:

et voici juste un gif qui dit tout ce que je ressens pour vous:

(et snif #teamcelibat)