Épilogue ~ Capitale et ascenseur
Épilogue ~ Capitale et ascenseur
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Je traînai ma valise derrière moi, avide de retrouver ma petite-amie. Paris était une grande ville et j'avais peur de m'y perdre, les gares étaient nombreuses mais la Gare de l'Est restait assez correcte.
Lorsque je trouvai enfin le numéro dans sa rue, mon cœur se mit à cogner très fort. Est-ce qu'elle avait un peu grandi ? Minci, vu qu'elle m'avait dit il y a quatre mois qu'elle devait faire un régime ? Allait-elle me sauter dans les bras, me taper pour mon retard de sept minutes ou même m'embrasser ?
Je ne me faisais pas d'illusions, elle allait m'ouvrir la porte, me sourire et me demander d'entrer dans son appart' Boulevard de Strasbourg. Ou pas ? Je n'en savais rien et je stressais comme un fou à cause de cela.
Et si elle rompait ? Tout était possible, j'avais même rompu une fois au cours du premier mois de notre relation. S'en était suivi sa première fois dans le 4x4 et la fugue ratée. On était assez bête, fuguer sans prendre en considération la bouffe, l'habitation ou même le bac. C'était con.
Même après son départ, la relation avait perduré. Son départ m'avait cependant plongé dans un profond isolement dans le carrosse et un renfermement sur moi-même. Les Skypes arrivèrent et j'essayai de la revoir pendant certains week-ends ou pendant des vacances scolaires. Je voulais juste la revoir. Elle, de son côté, cherchait un appartement sympathique et des trous dans son planning chargé pour me rendre visite.
Mais ces derniers temps, j'avais senti l'éloignement arriver alors que c'était la période où on devait être le plus « excité et heureux ». J'allais emménager à Paris avec elle pour suivre mes études dans la capitale pour devenir scénariste de publicités à la télévision. Quand je lui avais annoncé par appel cette conviction, Amalia fut heureuse et très fière. J'avais tout de suite retrouvé le bonheur d'autrefois ce jour-là.
J'avais été pendant un temps très parano, ayant peur qu'elle puisse avoir un autre copain ou même une autre copine ! Elle était je le rappelle, bisexuelle. Mais elle m'avait très vite calmé en montrant sa montre et ses cahiers de maths. Le baccalauréat approchait à grands pas. J'avais très vite deviné qu'elle ne révisait toujours pas bien et qu'elle n'hésiterait pas à s'ajouter des points grâce à Momo ou même avec son stylo à bille.
Je pris l'ascenseur ayant la flemme de monter quatre étages avec une valise dans les mains. Alors que j'allais ouvrir la porte, celle-ci s'ouvrit d'un seul coup et je me le pris dans la face.
Outch.
Ça tue. Vraiment.
Je massai mes joues avec mes deux mains avant d'entendre de longues excuses de la personne qui courut sans hésiter vers la sortie. Je ne vis pas son visage.
J'entrai dans l'ascenseur avant d'appuyer sur le bouton 4. J'arrivai à l'étage en quelques secondes et toquai à la porte sur la droite du palier.
- Ch'est qui ? Demanda une voix derrière que je ne reconnaissais pas.
Alors que j'allais répondre par mon nom, on m'ouvrit et je tombai nez à nez avec une fille que je n'avais encore jamais vue. Je crus d'abord m'être trompé de porte mais la fille cria vite le nom d'Amalia.
- Excuse-la, elle était avec son coup d'un soir. Vas-y entre. Prévint la blonde en haussant les épaules et en continuant de se brosser les dents.
Mon sang se glaça et je perdis mon calme. « Coup d'un soir » ? Elle me trompait souvent alors... J'allais partir furieux quand elle arriva. Elle était la même, toujours aussi pétillante mais cette fois-ci accompagnée d'une coiffure très désordonnée. Ça avait du être rude avec son coup d'un soir.
- Charlie... Commença-t-elle en se mordant la lèvre.
Je ne perdis pas de temps et appuyai sur le bouton de l'ascenseur. Et dire que je croyais qu'elle m'aimait...
Je la sentis se coller contre moi de dos et poser sa tête sur mon épaule.
- Eh mais tu t'es musclé ! Remarqua-t-elle en se décollant légèrement.
Je ne pris pas en compte sa remarque même si cela me faisait vraiment plaisir.
- J'ai bossé tellement dur pour ce fichu bac pour te retrouver à Paris et quand j'arrive, j'apprends quoi ? Que tu es avec un coup d'un soir. J'ai ruiné ma relation mère-fils avec ma mère pour toi et j'ai eu ma mention bien. Je l'ai eue et tu sais comme j'ai bossé pour être près de toi. Mais... Toi... Dis-je en me retournant la gorge nouée. Tu ne fous rien. T'as pas arrêté de me tromper à ce que je vois. Je te déteste autant que je t'aime à cet instant. J'y croyais Amalia.
Je me défis de son étreinte et elle resta là ébahie sur le palier.
- Charlie, c'était une blague. Gabrielle se fichait de toi. Je n'ai pas de coup d'un soir tant que tu seras là dans ma vie. Et surtout dans mon cœur. Avoua-t-elle en me prenant par les épaules.
Je me rassurai d'un coup. Aucun coup d'un soir, juste elle et moi. Cependant je commençais déjà à détester cette fameuse Gabrielle brosseuse de dents.
- Tu vas où ? Demanda-t-elle alors que je rentrai dans l'ascenseur.
J'avais envie de dire un truc stupide, lui faire mal volontairement en disant que je rentrais chez moi. Alors que ce n'était pas du tout le cas.
- Je vais en bas. Annonçai-je alors qu'elle entrait dans l'ascenseur.
- Tiens. Marmonna-t-elle en me sortant une carte cadeau de sa poche. C'est pour t'acheter des pastabox. Je voulais te faire plaisir. Lança-t-elle en rougissant. Est-ce que tu es en colère contre moi ? Demanda-t-elle en inspirant et en expirant bruyamment.
- Non, pas du tout et merci. Lâchai-je en lui prenant la main.
- Alors pourquoi tu vas en bas ? Demanda-t-elle les sourcils froncés.
Amalia avait un peu changé, elle se montrait maintenant plus attentive et beaucoup plus sensible. Ses gestes n'étaient plus les mêmes. Elle était devenue plus mature mais était restée toujours aussi tarée. Je le lisais dans ses yeux.
- J'ai un camion de déménagement qui arrive dans trente secondes. Avouai-je en faisant un sourire au coin foireux. Dis-moi qu'il reste beaucoup de place chez toi.
Elle me tapa la bouche me faisant comprendre que ces sourires ne m'iraient jamais et elle me colla légèrement contre l'ascenseur et se pressa contre moi en mordant sa lèvre inférieure me faisant fondre.
- Oui il y a de la place. Et dis-moi, Charlie qu'as-tu ramené ? Demanda-t-elle en faisant son sourire malicieux.
Je pris une grande inspiration avant de l'embrasser tendrement puis de me décoller d'elle en lui murmurant:
- Notre carrosse.
***
C'était là où tout avait commencé, le lieu où je me réfugiais. Mais surtout là où j'avais rencontré pour la première fois Amalia Yan. Ma meilleure amie, ma confidente, la fille la plus tarée qui puisse exister, ma soucieuse des affaires parentales. La personne qui m'ajoutait des 1 en latin avancé, celle qui déchiquetait mes fringues, la même qui m'avait fait renversé ma pastabox sur moi me faisant faire un sacrilège. L'auteur de nos plus grandes bêtises et qui avait foutu la misère à ma mère. La même bridée qui m'avait avoué m'apprécier dans un métro sur la ligne rouge de la couleur d'un modèle de soutif que j'avais apprécié, celle qui avait trop d'amis actifs sur les réseauxsociaux et bien encore. Ma Amalia, celle qui m'avait offert sa première fois dans un 4x4, celle qui m'avait fait rire plus d'une fois. La chinoise qui m'avait rendu vivant, celle que j'avais tant aimé et que j'aime encore.
« Where ? My love for her began in our school, in our Cinderella's coach. »
FIN.
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Je ne sais pas si ça vous a plu comme fin car j'ai vraiment galéré à trouver quelque chose de convenable et surtout neutre car je ne voulais pas trop d'humour dans celui-là. C'était simple à lire j'imagine.
Est-ce que je vous ai déçu ?
Par pitié non...
Bref, une aventure extraordinaire de vous écrire cette histoire. Je vous remercie infiniment pour les 300 vues, c'est dingue.
Je vous aime infiniment <3
Bis, elo.
25/12/15: Légère correction (OUI NOËL)
02/05/16: Nouvelle correction snif
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