Flammes
On s'est revues. Souvent, très souvent. Parce que je t'avais plu et que j'avais été ravie que tu me réponde pour la cigarette. D'abord dans des endroits normaux, au café, dans un parc, au ciné, première fois où tu m'as embrassée, et puis chez toi, là où toute idée de norme s'était évaporée.
Tu n'y avais qu'un lit, une fenêtre qui donnait sur Paris, un minuscule cuisine et une toute petite salle de bain. Aucune décoration. Quand je t'ai demandé pourquoi, tu m'as dit que c'est parce que tu ne savais pas quand tu allais partir et que tu ne voulais pas d'attaches ici.
J'ai pas compris que tu voulais dire partir dans les étoiles et ici dans cette vie.
Je t'ai juste souri, et je t'ai embrassée. J'aimais bien tes lèvres, douces et hargneuses, elles disaient des mots durs avec ta voix tendre. J'aimais bien ta peau, tes cheveux bleus, tes cils qui papillonnaient quand tu me regardais et ton cou nacré.
J'aimais tes yeux, ceux que tu détestais. Tu les détestais parce qu'à cause d'eux tu étais différente des autres et qu'ils t'avaient valu un nombre incalculable d'insultes. Tu les détestais parce que c'est eux qui t'ont obligée à fumer, pour les noyer dans les vapeurs de tabac.
Ton iris droit, bleu gris, qui semblait s'être obscurci à cause de tout ce que tu avais subi, et ton iris gauche, vert d'eau, aussi clair et limpide que tes sourires.
Je les ai embrassé, sous leur paupières, eux aussi et tu m'as souri. Ensuite tu t'es débrouillée pour être au dessus de moi. Tu as collé nos corps l'un contre l'autre. Et tu m'as embrassé le cou, le menton, les pommettes, les tempes, les sourcils, et les lèvres.
Ma poitrine m'a brulée. Les flammes que tu semais en moi m'embrasaient et j'adorais ça.
J'ai aimé trop fort tes baisers, ta façon de parler, ta façon d'embrasser mon cou. J'ai aimé trop fort ta voix, douce, tes mots, douloureux. J'ai aimé trop fort tes yeux magnifiques, bleu gris délavé et vert d'eau scintillant. J'ai aimé trop fort ton corps. J'ai aimé trop fort ces flammes.
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