Mars - 4
Le Roi Sorcier est le mec qui se fait littéralement tuer par le féminisme. C'est l'une de mes scènes préférée dans toute cette saga, puisqu'il annonce à un soldat, qui ressemble à s'y méprendre à un homme, qu'aucun d'entre eux ne peux le tuer. Sauf qu'elle enlève son caque, et nous découvrons avec jubilation que non, cet soldat n'est pas un homme mais une femme. Bien fait pour toi, mon gars.
Ma correction est assez sommaire, je m'en excuse, je n'ai pas le temps de faire mieux pour l'instant. La chanson est à écouter quand vous entendez tout bêtement parler de musique.
En fouillant dans mon armoire, alors que je sors de la douche, je me rends compte avec horreur que je n'ai strictement rien de vert. Je ne suis pas spécialement fan des couleurs, et la seule qui pourrait y ressembler est un pantalon cargo kaki, que ma sœur m'a déniché dans une friperie militaire. Je l'aime beaucoup, mais je crois que ça ne marchera pas pour aller à Une petite dose d'arc-en-ciel. C'est bien marqué sur le flyer promotionnel de l'association : il faut une chose verte dans la tenue, et qui soit visible aux yeux de tous. Je ne vois qu'une solution.
À pas de loup, même si je suis seul à la maison, je me dirige vers la chambre d'Heather. Ce n'est pas la première fois que j'y entre alors qu'elle n'est pas là, mais je ne lui ai jamais emprunté de vêtements. Elle, elle ne se gêne pas — surtout quand elle va graffer ou faire du skate — mais je ne lui ai pas encore rendu la pareille. Nous sommes grands et fins tous les deux, si bien que nous faisons plus ou moins la même taille, surtout en haut.
J'ouvre la penderie et j'entame mon analyse. Contrairement à moi, Heather est un vrai arc-en-ciel, surtout de pastel. Du rose, du violet, du parme, du jaune. Je commence à désespérer lorsque je découvre la perle rare. Un chemisier à jabot vert forêt, avec des manches bouffantes. Je grimace un peu, parce que j'avais oublié cette particularité. J'avale ma salive, observe mon torse nu dans la glace de l'armoire, et je défais le vêtement du cintre. Le tissu est doux, sans un effet soie que je trouve féminin pour moi. J'attache très lentement les boutons, comme si ce que je fais est mal. Quel est le problème de mettre un habit de ma sœur ? Elle, elle ne se gêne pas pour me piquer les miens.
Lorsque j'arrive tout en haut, je fixe plusieurs secondes mes pieds nus. Mon cœur bat dans mes tempes, et j'ai toujours cette sensation au fond de la bouche. Celle de ne pas être à ma place. Et je comprends d'où vient ce goût. C'est celui du monstre. C'est la saveur qui suinte de son corps, et qui arrive à couler du fond de l'armoire dans laquelle il se trouve. Alors, pour lutter, je relève la tête. Et je m'observe.
Les manches me donnent l'air de sortir d'un film sur les vampires, ou d'une fresque historique. Tout d'un coup, je m'imagine avec des cheveux longs, des yeux verts perçants et un pantalon brun. J'ai tout d'un elfe. Je claque des doigts, et je me retourne vers la coiffeuse d'Heather. Lorsque je sortais avec Daisy, elles se sont rendues dans une boutique spécialisée dans les lentilles de couleur et autres accessoires de ce genre. Elle était revenue avec un pack de nuances naturelles, qu'elle porte parfois pour rehausser le marron de son iris, que nous partageons. Et si je me souviens bien, elle a du vert. Je m'assieds, et j'ouvre des tiroirs un peu au hasard. Je trouve des choses assez étranges, comme de vieux magazines de charme, mais je finis par dégoter les lentilles. Je les enfile avec difficulté — si bien que je manque de rendre les armes — mais en m'observant dans la même glace que précédemment, je décrète que j'ai bien fait de m'acharner. Parce que ça me va bien.
Je complète ma tenue avec mes propres vêtements ; un pantalon noir et les mocassins de l'école, de la même couleur. Au moment de descendre et de partir — je suis bientôt en retard pour mon rendez-vous avec Curtis —, j'avise le chapeau d'Heather. C'est un cadeau de Lola, et elle ne le met plus depuis qu'elles ne sont plus ensemble. Pire, je crois qu'elle le regarde avec un air désespéré à chaque fois qu'elle quitte la maison. Elle ne m'en voudra donc pas de lui emprunter. Comme mon pantalon, il est noir, décoré d'une toute petite plume brune, et d'une chaîne dorée qui fait le tour de la calotte, l'endroit où entre notre tête. Il complète parfaitement ma tenue.
Dans le bus pour le quartier de Curtis, j'accroche quelques regards, surtout féminins. Des sourires, et des messes basses. Au vu de leur accoutrement, je ne suis pas le seul à sortir pour le dix-sept, et ça ne m'étonnerait pas que quelque une de ces filles souhaite m'inviter à me joindre à elles. Malheureusement pour elles, j'ai d'autres projets bien plus intéressants.
Au moment de toquer chez Curtis, je sens une pointe d'appréhension piquer mon cœur. Je suis même obligé de prendre une petite respiration pour me donner du courage. J'ai peur de sa réaction face à mon chemisier. J'ai peur qu'il me critique, parce qu'il ne veut pas être associé à quelqu'un qui a subtilisé des habits dans l'armoire de sa sœur. J'essaie de me dire que son avis ne compte pas, que je fais ce dont j'ai envie, mais la crainte subsiste, même si elle est ridicule. Alors, pour être sûr une bonne fois pour toutes, je toque.
Il se matérialise très rapidement derrière la porte, comme s'il était à l'affût. Je souris, parce que je le trouve adorable. Il m'offre un immense sourire, et il me détaille de haut en bas. Avant de se jeter dans mes bras, et de se pendre à mon cou. Il est tout proche de mes lèvres, et je peux me plonger dans ses grands yeux. Ils sont entourés de khôl noir. Ça les rend encore plus hypotoniques qu'ils ne le sont déjà.
— Tu n'es plus malade ni contagieux ?
Je me rends compte qu'on ne s'est pas revu depuis ma gastro. J'étire les lèvres, avant de répondre.
— Non. Je ne le suis plus.
— Alors je peux t'embrasser ?
— Tu peux.
Il ne se fait pas prier, et colle sa bouche sur la mienne. Je sens immédiatement que ça lui a manqué, et mon inquiétude fond comme neige au soleil. Lorsqu'il se détache, il glisse dans mon oreille.
— Au fait. Tu es magnifique.
Mes joues se parent un peu de rouge, et cette fois mon appréhension est avalée par les battements de mon cœur qui démarrent avec joie. Encore un coup du monstre, j'en suis sûr.
— Et toi, tu me subjugues. Enfin, ce sont tes yeux qui me subjuguent.
— C'est une idée de ma sœur. Apparemment, notre mère le faisait beaucoup, et nous avons les mêmes iris. En plus, elle m'a dit que tu allais très certainement réagir comme ça. Je pense qu'elle a compris ce qui te faisait craquer chez moi.
— Ton corps de rêve ? Ta personnalité sans défauts ? Le fait que tu sois aimé de tous ?
Il me donne un petit coup de poing dans l'épaule pour la forme, et recolle sa main sur ma nuque, qu'il caresse tout doucement depuis que nous avons arrêté de nous embrasser.
— Non. Mes yeux.
Je me sens encore une fois rougir comme une pivoine, et j'insulte intérieurement ma peau — sa trahison est bien trop visible. Parce que c'est tout à fait vrai, ce qu'il énonce. C'est la toute première chose que j'ai remarquée chez lui, alors que nous nous racontions nos histoires de cons de service.
Je siffle comme un serpent, et j'engage le mouvement pour que nous décollions enfin du pas de la porte. Alors que nous marchons vers l'arrêt de bus, nos mains ne cessent de se frôler. Il y a beaucoup de monde dans les rues ce soir, justement à cause de la Saint-Patrick, et il est hors de question que nos doigts se lient. Curtis l'a très bien compris — il doit ressentir la même chose que moi — mais il sourit à chaque fois que nos peaux entrent très rapidement en contact. C'est très mignon, parce qu'on croirait un tout jeune adolescent qui ne parvient pas à se déclarer à l'être aimé, mais qui profite de chacun des rapprochements que la vie lui offre.
Une fois devant l'association, nous soufflons de concert. Ici, nous ne risquons plus rien, et ça fait beaucoup de bien. Curtis glisse une main sur mon bras, tout en m'appelant.
— Hé.
— Oui ?
— Est-ce quand on sera à l'intérieur, tu voudras bien m'embrasser ?
— Pourquoi tu me poses cette question ?
— Parce que la dernière fois, tu... tu as eu peur. Je ne te fais pas la morale, je te le promets. C'est juste que si tu ressens encore ça, je vais t'embrasser maintenant pour ne pas être frustré pendant la soirée et te faire une tête au carré alors que je viens de te dire que je te respecte.
Son sourire est de travers. Il doit avoir honte de m'avouer ça. Parce qu'il est plus demandeur que moi, parce qu'il s'assume plus que moi. Parce que ses sentiments sont plus forts que les miens. Ça me vrille le cœur qu'il pense ça, surtout que je ne suis pas du tout contre le fait qu'on soit proches à l'intérieur.
— Après la première réunion, je suis venu te retrouver et on s'est embrassé. Ça voulait dire que je n'ai plus peur, Curtis. Donc je vais me rapprocher de toi devant cette porte pour que nos lèvres se rencontrent, et on pourra totalement recommencer une fois dans la salle.
Mais au lieu de ça, c'est lui qui se jette à moitié dans mes bras. Je sursaute, parce que je ne m'y attendais pas — surtout qu'il n'y est pas allé doucement — mais je l'accepte avec joie. Mes mains viennent se coincer dans son dos, et je le serre contre mon cœur. Et tout contre le tissu de mon chemisier, j'entends.
— Je t'aime.
C'est la première fois qu'il me le redit. Mais c'est surtout la première fois qu'il fait cette phrase. Sujet, verbe, complément d'objet direct. Moi aimer toi. Je suis toujours bloqué, mais ça serait incroyablement cruel de ne pas lui répondre. Alors je sors ce que je commence à maîtriser.
— C'est réel pour moi aussi.
Je sens qu'il va en avoir marre, un de ces jours. Mais pour l'instant, je ne suis pas capable de faire mieux. Il se décolle, le visage souriant, et une de ses mains glisse sur ma joue. Je penche très légèrement en avant, les bras toujours collés sur son dos, et je l'embrasse. Ses lèvres sont étirées pendant le baiser, et c'est encore mieux. Il n'est pas lassé de mon manque de réponse à ses déclarations.
Nous nous séparons vivement en entendant du bruit dans la rue, alors que ce sont deux personnes qui approchent du local de l'association. Elles nous lancent un clin d'œil avant d'entrer et de nous tenir la porte. Nous les remercions d'un sourire avant de leur faire suite. La musique et la chaleur m'envahissent dès que nous passons le pas de la porte. Le gros de la soirée se déroule dans la pièce principale, celle-là même où je me suis confié sur ce qui fait de moi un méchant de service. Les fauteuils ont été reculés contre le mur, pour dégager une grande piste de danse, et certaines personnes discutent, des gobelets verts à la main — je devine qu'ils ont des nuances différentes, mais elles sont difficilement identifiables à cause des spots lumineux et de l'absence de lumière blanche, venant du plafonnier éteint. On nous accueille en nous proposant d'aller déposer nos affaires en haut, dans la partie que je ne connais pas le moins du monde. Curtis joue au guide, puisqu'il a déjà fréquenté ces salles. J'essaie de ne pas fixer ses hanches qui ondulent juste devant moi, mais plutôt sa taille. J'ai l'impression qu'il a fait exprès d'enfiler un pantalon moulant pour souligner ses jambes fines. Sauf qu'à mes yeux, et dans cette position, c'est tout autre chose qui est mise en valeur. Et je m'en veux encore de ne penser qu'à ça.
En haut, certaines personnes discutent dans les couloirs, appuyées contre les murs. On peut plus s'entendre ici qu'en bas, et c'est plus tranquille. Je sens que ma tête va devenir une pastèque si je reste trop longtemps près de la piste de danse. Je suis heureux de trouver un refuge.
Des flèches nous indiquent le vestiaire. Il a été placé dans une pièce inoccupée et est gardé par quelqu'un — je préfère toujours utiliser du neutre, parce qu'on peut rapidement être blessant. Je reconnais Liam, le chef de mon groupe des arcs-en-ciel anonymes. Il me sourit de toutes ses dents lorsqu'il me remarque.
— Je suis ravi de te voir, Samuel ! Tu as ramené un ami ?
Je lance un regard à Curtis. Son visage est neutre. Il doit s'attendre à ce que je réponde oui. Parce qu'on ne sait jamais, avec moi. J'ai peut-être accepté de l'embrasser à l'intérieur, mais je peux tout à fait avoir honte de lui. Sauf que dans mon cœur, ça serait un véritable affront si j'avais peur dans un endroit tel que celui-ci. Ça invaliderait tout ce qui s'est passé ces derniers mois.
— C'est mon petit-ami, Curtis. Il était dans le deuxième groupe, la dernière fois.
Les beaux iris de Curtis s'écarquillent, et je me rapproche de lui. Nos doigts se lient délicatement, et je lui souris doucement. Il est hors de question que les autres personnes présentes dans cette pièce pensent qu'il est libre. Nous n'en avons pas spécialement parlé, mais je suis presque sûr que nous sommes un couple exclusif.
— Vous êtes mignons comme tout. Déposez vos vêtements, et allez vous amuser en bas !
Je largue ma veste, mais je garde mon chapeau. Curtis dévoile une chemise verte, qui lui colle au corps. C'est une horreur pour mes hormones, qui semblent particulièrement en furie. Je ne le lâche pas des yeux, et il le remarque immédiatement.
— Tu aimes ce que tu vois ? glisse-t-il, alors que nous nous dirigeons vers les escaliers pour redescendre.
— Oui. Beaucoup.
— Parfait. C'était le but.
Au lieu de changer d'étage, il va se caler contre le mur, juste à côté. Son sourire est mutin à souhait, et il m'appelle même en un signe de main. Je ne me fais pas prier, et l'instant d'après, nos lèvres sont l'une contre l'autre. J'adore cette position, même si elle me rappelle d'autres souvenirs, qui sont très mauvais. À la place de mon petit ami, souriant et pressant, se trouvait Miho, clairement mal à l'aise. Mais je chasse tout cela en me rapprochant plus encore de Curtis, et en ouvrant la bouche. Je ne suis plus comme ça. Ce soir, contre ce mur, le monstre ne gagnera pas. Et je ne suis pas le seul à bloquer la porte du placard dans lequel il se trouve. Curtis est avec moi, et pousse tout autant que moi.
***
Après ce roulage de pelle en règle, nous allons nous chercher à boire — je le découvre, mais embrasser quelqu'un avec tant d'envie, ça donne soif. Nous choisissons un cocktail rouge en riant.
— C'est dommage qu'il n'y en ait pas de noir. Ou même de gris, déclaré-je en le portant à ma bouche. Sans doute parce que ce ne sont pas des couleurs assez festives.
L'orange sanguine atténue le goût de la vodka dans ma gorge. Je ris en fixant Curtis. C'est le même alcool que nous avons échangé le jour de notre rencontre. Je bois un peu rapidement, parce que ça désaltère — le jus de fruits aide. Pour faire passer tout ça, je gobe des bonbons verts. Je découvre même avec plaisir des réglisses vert foncé, dont je me gave littéralement.
— Donc c'est vrai. On est vraiment faits l'un pour l'autre.
Je me tourne vers Curtis, qui avale également les réglisses par poignées complètes. C'est plein de sel, et ça donne soif, mais on s'en fiche.
— Je crois bien, oui. On est deux méchants qui étaient destinés à se rencontrer et à faire des trucs ensemble.
— Et maintenant, on est quoi, Samuel ?
J'observe mon bâton de réglisse. Je le fais rouler entre mes doigts, tout en réfléchissant. Oui, maintenant, on est quoi ? Mes yeux quittent la friandise entre mes mains, pour se poser sur les murs en face de moi. Je n'ai pas l'impression de faire tache ici, ce qui n'est pas le cas lorsque je suis dans le club que tenait ma sœur. Parce qu'ici, je suis accepté tel que je suis. Je n'ai pas à cacher mon passé, je n'ai pas à continuer à m'autoflageller pour mes mauvaises actions. Ici, je suis sûr que je vais pouvoir trouver ma rédemption.
— Maintenant, on est deux méchants qui sont en train de devenir les gentils de leur propre histoire.
Le sourire que m'offre Curtis est lumineux à souhait. Plus lumineux même que les spots de toutes les couleurs, qui décorent la piste derrière nous. Ça me fout un coup au cœur, et je m'approche de lui. Je lui saisis la main, et je glisse.
— Viens. On va danser.
Comme si la musique m'écoutait, elle change subitement. Mes lèvres s'étirent jusqu'à mes oreilles. Je la connais. Je la connais même par cœur. Parce que je l'ai très souvent dans mes écouteurs, quand je joue aux Sims. Je me retourne vers Curtis, alors que nous sommes au milieu des autres, et je commence à chanter au-dessus des paroles.
I see what you're wearing, there's nothing beneath it
Forgive me for staring, forgive me for breathing
We might not know why, we might not know how
But, baby, tonight we're beautiful now
La joie fait rebondir mon cœur, parce que c'est exactement ce que j'ai fait. J'ai observé ses habits, et je l'ai fixé. Parce qu'il me plaît, parce qu'il est beau, parce qu'il est attirant. Parce que je l'aime.
We're beautiful now
We're beautiful now
Je le fais tournoyer au moment du refrain. La musique est techno, et ça ne va pas trop avec ce que je fais. Mais je m'en fiche. Je n'ai aucune envie de lâcher sa main.
We might not know why, we might not know how
But, baby, tonight we're beautiful now
We'll light up the sky; we'll open the clouds
'Cause, baby, tonight we're beautiful now
We're beautiful
We're beautiful
La musique accélère, et donne envie de sauter. Je n'ai jamais été un grand danseur, et je préfère les trucs un peu plus calmes, comme les slows. J'en ai dansé quelque un, lorsque j'étais plus jeune. J'ai rêvé de le faire avec Daisy. Mais avec Curtis, j'ai envie de sauter sur le refrain, j'ai envie de m'agiter dans tous les sens. Peut-être qu'il me découvre ainsi. Peut-être qu'il se demande ce que je fabrique. Peut-être qu'il n'aime pas ça. Mais je crois que je m'en moque. Ce n'est pas comme avec mon chemisier — qui accompagne chacun de mes mouvements, de la même manière que les tentacules d'une méduse — où je me suis posé mille et une questions devant sa porte. Là, je m'en fiche. Parce que j'ai envie de sauter. Parce que je me sens bien. Parce que je me sens à ma place, parmi toutes ces personnes. Parmi tous ces arcs-en-ciel.
Mais Curtis saute avec moi. Il crie les paroles, qui sont faciles. Il me fixe, comme ce que décrit le chanteur dans les premières lignes du premier couplet. Et il se rapproche de moi. Il me parle.
We'll light up the sky; we'll open the clouds
'Cause, baby, tonight we're beautiful now
C'est vrai. On est beau. Et lorsqu'à la toute fin, alors qu'on a tout ce monde autour de nous qui enchaîne sur la chanson suivante, on se retrouve l'un contre l'autre, cette phrase ne quitte pas mon esprit.
On est beau.
Au fait, j'ai une playlist pour cette histoire, que je mets souvent à jour. Elle porte toujours le nom du spin-off, parce que je n'ai pas encore fait le changement.
https://open.spotify.com/playlist/3nSOVLs1mO7cHqnEbeEyLn?si=613fff31f2444ecc
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