Décembre - 13 / TW
Jar Jar : oui, pour moi, cet animal qui ne devrait pas exister est un méchant. Non pas seulement à cause des théories qui pullulent sur internet comme quoi il serait un Sith (les méchants de Star Wars, si vous n'avez pas compris) mais parce que pour moi, sa simple présence a foutu le bazar dans la galaxie tout entière. Voussa pas trouver que ça attitude de méchant ?
TW : Sexe (soyez indulgent.e.s, c'est ma première)
— J'ai une chambre au nom de Curtis Razavi. Je suis désolé pour le retard, nous avons eu un imprévu. Est-ce toujours possible de récupérer la clef ?
Je suis à l'accueil de l'hôtel, téléphonant au standard, comme indiqué sur une plaque en or plaqué, juste devant moi. Vu l'heure qu'il est — bientôt trois heures du matin —, il n'y a plus personne. Mais comme nous sommes dans un établissement de luxe, un standard est disponible vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Ainsi, la personne au bout du fil enregistre mon arrivée, et demande à une machine à côté de l'ordinateur de me produire ma carte, afin d'entrer dans la chambre. Je la remercie bien chaleureusement, et je me retourne vers Samuel.
Ses joues sont d'un rouge cramoisi, et il évite mon regard. Oh, je pense qu'il se rend compte que je l'ai totalement pris au mot, lorsqu'il m'a chanté qu'il ne voulait pas aller au lit sans moi. Il doit croire que dès que j'aurais fermé la porte derrière lui, je vais lui sauter dessus, lui balancer mon gage en pleine face et le passer à la casserole. Je sais que je suis quelqu'un qui est plutôt attiré par ce genre de contact, mais je comprends totalement les non.
— Ça n'induit rien du tout, d'accord ? Tu peux dormir où tu veux, et si tu le souhaites, tu n'es même pas obligé de monter avec moi. Je ne te force à rien.
Il me fixe, et je me laisse couler dans ses iris marron. Bon sang, je deviens complètement accro. Comment je vais faire demain, lorsqu'il sera parti ? Il ne me restera que mes souvenirs pour me rappeler de ce regard noisette qui me fait fondre de toutes parts.
— Je ne veux pas que tu sois déçu. Parce que je suis nul, ou que je...j'en ai plus envie soudainement.
Je l'attrape par les deux épaules, et je me rapproche.
— Le consentement, ça va dans les deux sens. Tu respectes le mien, je respecte le tien. Si tu ne te sens pas capable, il n'y a pas de problème. Si tu ne veux pas aller au bout, c'est la même chose. Et si au milieu, tu te sens mal et tu veux arrêter, c'est la même chose.
— Mais je...je suis un rustre quand il s'agit du...
— Pas avec moi. Et je te l'ai dit. Je ne te juge pas. C'est la règle de notre club de méchante. On ne se juge pas sur nos actions passées.
Il sourit, et baisse la tête, jouant avec ses doigts. Il est vraiment trop mignon, et ça me rappelle son comportement au restaurant, lorsqu'il n'osait pas faire le dernier pas pour m'embrasser. Là, c'est la même chose.
— Qu'est-ce que tu veux toi ? continué-je sur le même ton que précédemment, le plus bienveillant possible. De quoi as-tu envie ?
— De toi.
La réponse fuse et se plante dans mon coeur, comme une flèche. Je sens son rythme accélérer, comme s'il souhaitait quitter ma poitrine. J'adore quand il joue aussi la carte de l'honnêteté brutale. Je prends une grande respiration, et je le fixe, le rouge aux joues.
— Au moins, c'est clair. Très clair, même.
Je lui attrape les mains, et je commence à marcher, à la tête de notre petit duo. Il me suit sans un bruit, vers les ascenseurs que j'ai remarqués. Je pense qu'il ne se souvient pas forcément de la particularité de ma chambre, et il risque d'être surpris, puisque nous sommes au dernier étage de l'hôtel.
— C'est parti, dis-je, quand la cabine s'ouvre.
***
Une fois dans la cabine, il se laisse aller à quelques gestes d'affections. Je commence à me demander s'il ne va pas me sauter dessus ici, et si ce n'est pas son truc, les endroits bizarres. Mais non. Pas du tout. Il est juste en train de me chauffer en bonne et due forme. Il frôle mes mains, remonte vers ma clavicule, caresse le tissu de ma veste de costume. Ses iris bruns brûlants ne lâchent pas les miens. Et moi qui pensais que j'allais être celui qui mène la danse, vu mon expérience... Je me suis fait avoir par sa prétendue naïveté. La peur chassée du tableau, il devient tout autre. Plus sexy, plus aventureux, même. Juste avant que le numéro huit s'illumine, ses doigts effleurent mon bas ventre, et il fait comme si de rien n'était.
— Oups.
Je sors en trombe de l'ascenseur, lui attrape les mains et commence à courir dans les couloirs. Il n'y a pas beaucoup de chambres à cet étage, comme elles sont gigantesques. Je trouve le numéro inscrit sur ma carte — cinq cent trois — et je m'acharne à la déverrouiller. Je me moque complètement de faire du bruit. Samuel est juste derrière moi, respire fortement dans mes oreilles, et glisse quelques phrases tout à fait innocentes.
— Bah alors ? Tu ne sais plus comment on fait ?
J'ai juste envie de me retourner et de lui cracher que c'est lui qui me déconcentre dans ma tâche, mais je sais que si je le fais, ça risque d'être bien pire. J'entends enfin le bip qui m'indique que c'est bon, et je rentre d'un coup, en attrapant mon partenaire avec moi. Je referme la porte un peu violemment, et je le fixe.
— T'as envie de faire ce que je pense que tu as envie de faire ?
— Oui.
— Vas-y.
Il recule de lui-même vers le mur, et je lui saute à moitié dessus. Ses mains viennent rejoindre ma nuque, et ses lèvres trouvent les miennes en une fraction de seconde. J'ai toujours trouvé ça complètement débile dans les séries, surtout que je pense toujours au dos de la personne qui se fait plaquer comme une malpropre. Mais là, Samuel est juste appuyé, et je ne suis pas un bourrin. Enfin, je n'espère pas en être un.
— J'ai trouvé ton gage, glisse-t-il entre deux baisers, mordillant un bout de mon oreille au passage.
J'avale un soupir, et il revient en face de moi, pour me révéler le fond de sa pensée.
— Quel est-il ?
— Tu dois me faire un strip-tease. Tu acceptes ?
— Oui. À la seule condition que tu dois m'en faire un, toi aussi. Chacun notre tour. Je commence.
Il me suit vers le lit, puisque je pense que nous serons bien plus à l'aise sur les couvertures que contre le mur. Une fois bien en face, je le pousse sur le couvre-lit. Il me fixe avec un drôle d'air, jusqu'à ce qu'il me voit retirer mes chaussures. Là, son expression faciale change complètement. Le sourire est bien plus mutin. Il s'allonge complètement sur le dos, dans une position très équivoque. J'avale ma salive en posant un genou sur le couvre-lit, prêt à commencer ma petite séance.
Je n'ai jamais fait ça, mais j'y ai déjà eu droit. Cassie mettait même de la musique, et ce n'était pas très agréable, parce qu'elle allait très vite, et qu'elle tentait de rendre ça sensuel, sans grande réussite. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi elle s'infligeait ce genre de chose, parce que ça retardait notre passage à l'action.
Là, c'est complètement différent. Je fais durer le plaisir. J'en prends aussi. Je n'ai peut-être pas de musique — mes écouteurs ont rendu l'âme pendant le chemin — mais ce n'est pas dérangeant. Seul le regard de Samuel sur moi m'intéresse.
— J'enlève tout ? demandé-je, avec un faux air naïf.
— Non. Tu me laisseras la fin. Si tu veux bien.
— Parfait.
Mon esprit n'y croit pas trop, que mon fantasme soit en train de se réaliser. Il y a quelques heures, je pensais à ce que ça ferait de l'embrasser, ou de le toucher. Et là, je suis dans une chambre avec lui, en train d'enlever ma chemise, sous ses yeux demandeurs.
— J'ai envie de toucher. C'est grave docteur ?
Je souris, et je continue tranquillement. Le vêtement tombe sur mes épaules, je joue quelques secondes avec, avant de le lancer à côté du lit. Je m'attaque ensuite à mon pantalon, et pour ce faire, je me mets debout. J'en profite pour me rapprocher de ma cible, à petits pas lents. Il suit chacun de mes mouvements comme si j'étais enflammé. Ça me fait bouillir de l'intérieur. Je n'ai jamais eu aussi envie de quelqu'un.
— Ça va ? La vue est agréable ?
— Très. Surtout que maintenant, je peux te toucher.
Juste avant qu'il atteigne mon torse, je me recule de quelques millimètres. Il glapit de frustration et je souris bien plus férocement. Avec un strip-tease, on est censé donner envie. Ne pas se laisser toucher. C'est pour cela que je glisse très lentement ma ceinture hors des passants de mon pantalon, et que je la tends vers le bord du lit, avant de la laisser tomber. Je prends tout mon temps, et je m'amuse énormément.
— Curtis...
Oh, le premier prénom murmuré avec sensualité. Je sens que c'est loin d'être le dernier. Il ferme les yeux pour reprendre sa respiration, et les rouvre d'un coup, les plantant sur moi. Je me consume littéralement sur place, et tout d'un coup, je meurs d'envie de l'embrasser. J'avale difficilement ma salive et je fais sauter le bouton de pantalon. La fermeture est descendue, et une idée me vient. Je me rapproche plus encore de Sam, et je murmure à mon tour.
— Tu veux le faire ?
Il n'a pas besoin de me demander de quoi je parle. Il comprend très bien et glisse une main sur ma taille, en se relevant légèrement. Il en profite pour me peloter en bonne et due forme, et je ferme les yeux à mon tour. Bon sang, pour quelqu'un d'inexpérimenté, il sait clairement s'y prendre. Peut-être qu'il s'est renseigné sur la chose. Je lève une jambe après l'autre pour me débarrasser de cet encombrant vêtement, ravi qu'il ait emporté mes chaussettes dans l'exercice. Me voilà en boxer devant Samuel, toujours debout.
— Ton gage était parfait. Maintenant, à mon tour. Échangeons de place.
Il se lève, et nous voilà face à face. Sa bouche est la chose la plus tentante que je n'ai jamais vue, et je donnerais tout pour la toucher. Mais ça m'étonnerait qu'il me laisse faire. Je l'ai frustré en lui refusant les caresses sur mon torse, il va me rendre la pareille. Pire, il m'effleure encore une fois en prenant ma place, glissant un doigt sur ma bouche humide. C'est le summum.
— Mets-toi à l'aise et profite du spectacle.
Je vrille mes yeux sur lui, et sur ses gestes. Sa veste est la première à tomber de ses épaules, laissant apparaître le transparent de sa chemise. Je suis certain qu'il est plus musclé que moi, parce que je déteste aller dans les salles de sport — de plus, dans celle de mon école, on me regarde avec des yeux noirs. Il retire d'abord un bouton, me fixe, en enlève un autre et recommence son petit jeu. Il est encore plus lent que moi, et contrairement à moi, il est tout proche. Sa pointe des pieds n'est qu'à quelques centimètres de mon entre-jambes, puisque je suis assis les jambes écartées et les mains en arrière, pour me tenir et observer le spectacle dans une bonne position.
— Samuel...tu me fais languir.
— Je sais. C'est le but. C'est autant un gage pour moi que pour toi.
— C'est cruel.
— C'est un comportement de méchant.
Je souris de travers, et il continue son petit jeu. Sa chemise est enfin entièrement déboutonnée. Il peut la renverser et la laisser tomber contre les couvertures. Il se baisse ensuite, sans réellement me quitter des yeux, et retire ses chaussettes — ses chaussures sont passées par-dessus bord au même moment que les miennes. En remontant, il ne cesse de me scruter, et plus particulièrement la bosse sur mon boxer. Si jamais il doutait de son effet sur moi, il en a la preuve visuelle. Ça a l'air de lui plaire, parce qu'il ouvre sa ceinture. Ce n'est que la deuxième fois que je l'entends de la nuit. Mais la première, il avait honte, et j'avais peur de regarder. Je ne sais pas si c'est les baisers que nous avons échangés, ou les confidences que nous nous sommes faites, mais j'ai l'impression d'être face à une tout autre personne. Il est sûr de lui, de son effet sur moi, de sa beauté — moi aussi, j'ai envie de toucher son torse — et plus encore, il est sûr de ce qu'il désire. En l'occurrence, moi.
— Aide-moi, s'il te plaît.
Comme lui auparavant, je glisse mes mains sur sa taille, et j'aide à faire descendre le pantalon de ses hanches. Une fois celui-ci à ses pieds, il s'abaisse vers moi, et se penche en avant.
— Nouveau gage, murmure-t-il, les pieds tout proches de mon boxer.
— Je t'écoute.
— Laisse-moi t'embrasser.
— Avec plaisir.
Il change de position et s'allonge tout contre moi, avant de se relever légèrement, et d'être à ma hauteur. Mes lèvres le réclament de chaque fibre de leurs êtres, et je me retiens pour ne pas foncer sur lui. Il s'approche lentement, comme un serpent. Et une fois juste en face de moi, à quelques millimètres, il me sourit. Il me sourit de toutes ses dents, comme s'il était réellement heureux. Je sens quelque chose venir chatouiller ma langue, mais je le retiens fortement. Ce n'est pas le moment des déclarations. À la place, je m'avance vers lui, et je colle nos lèvres entre elles.
Contrairement à ce que je pensais, le baiser n'est pas du tout recherché, ou sauvage. Il est aussi doux que le premier qu'il m'a donné. Je me sens vibrer de toutes parts, parce que j'adore ce genre de chose. Même si j'ai bien aimé rouler une pelle à Samuel contre le mur de la suite, j'apprécie encore plus ce contact. J'ouvre donc la bouche, et j'agrippe sa nuque pour le rapprocher de moi. Nos torses se touchent, mais pas seulement. Nos boxers, que nous avons toujours, rentrent également en contact.
— Dis, glisse-t-il en se décollant lentement de moi, tu ne voudrais pas t'en débarrasser ?
— Si. On se le fait mutuellement ?
Mes mains glissent vers ses fesses, que je rêvais de toucher lorsque nous étions sur le chemin pour le restaurant. Mes doigts s'introduisent sous l'élastique, et je commence à tirer vers le bas. Je sens sa chair de poule sur la pulpe de mes doigts. C'est grisant au possible. Il fait jouer ses pieds pour se débarrasser du tissu, et me fixe avec un air coquin.
— Et maintenant, à moi.
Il utilise toute sa force pour nous retourner, et je me retrouve au-dessus, sous son regard lubrique. Une bouffée de peur m'envahit, et je la chasse le plus rapidement possible. Non, ce n'est absolument pas le moment de penser qu'il n'aimerait peut-être pas ce qu'il voit, ou qu'il sera déçu. Au vu de la manière avec laquelle il me regarde, ça m'étonnerait fortement que ce genre de truc lui traverse l'esprit.
— T'as la peau toute douce. J'ai hâte de la goûter.
J'avale un gémissement, et je ferme les yeux à la place, pour me focaliser sur les mouvements. Il fait exactement la même chose que moi, c'est à dire aller se promener sous l'élastique, et tirer le boxer vers le bas. Et lorsque je rouvre mes paupières, nous sommes tous les deux nus. Tout le nouveau de la situation me saute aux yeux, et mon corps se tend de stress. Je pense même que je tremble, et ça n'échappe pas à Samuel. Il pose une main sur ma joue et me sourit. Il est beau, c'est impressionnant.
— Moi aussi, j'ai la trouille. C'est effrayant de se retrouver comme ça devant toi. Ne t'inquiète pas.
— Je n'ai pas envie d'arrêter. Je suis...c'est tout neuf.
Il dépose un baiser papillon sur mes lèvres, et souris encore. Je lui propose d'échanger nos places, parce que je ne suis pas à l'aise pour le surmonter. Il accepte et nous roulons sur le lit gigantesque. C'est à ce moment-là que je me souviens du miroir au plafond. Et que j'éclate de rire. Je peux voir la ligne de son dos, alors qu'il est assis sur moi, les mains sur mon torse. Je profite de sa présence côté pile et côté face. C'est très agréable.
Il fait taire mon hilarité en glissant un doigt sur mes lèvres, pour que je l'embrasse. Je m'exécute et je sens qu'il accélère. Les baisers sont plus recherchés et nettement plus longs. À peine avons-nous repris notre respiration qu'il recommence. Mes mains descendent dans son dos, jusqu'à la chute de ses reins. Et je me fige. Parce que je ne sais pas ce qu'il veut.
— Sam...
Je soupire à moitié d'aise. Il s'est attaqué à mon cou, qu'il couvre de baisers. Ses mains sont sur le haut de mon bassin, qu'il caresse tout doucement.
— Qu'est-ce que tu désires ? repris-je à nouveau.
— Toi, grogne-t-il. Toi, tout entier.
Ses yeux glissent dans les miens. Il attend mon approbation.
— Alors, vas-y. Je suis tout entier. Rien que pour toi.
Ses baisers dans mon cou s'arrêtent et il descend soudainement plus bas. D'abord il effleure mon entre-jambes de ses mains. Il embrasse mon aine, en dessous de mon nombril. Je sens la chaleur monter. Et enfin, il arrive à sa destination finale. J'attrape les draps lorsqu'il commence son traitement. Je me force à garder les yeux ouverts pour l'observer faire. Les siens sont fermés, et il semble de concentrer sur la tâche. Et tout d'un coup, il les rouvre comme un store qui remonterait trop vite. Il se fixe dans les miens et il ne me lâche plus. Tout se joue dans cet échange. Pas dans ses mouvements de plus en plus rapides ni dans les gémissements que j'avale. Non. Tout se joue dans notre regard. Je ne cherche même pas à le décrypter. Parce que pour moi, il respire la chaleur, le luxe et l'envie. Et c'est à cause de ça que je ne me sens pas venir le moins du monde. Je sursaute presque, avant de tout relâcher. Je suis au bord du tremblement.
Le couvre-lit doit être tout taché, mais je m'en fiche. Je veux que Samuel revienne contre moi, immédiatement. Je change complètement de position, pour marcher à quatre pattes sur la couverture. Lui est en train de tirer sur le tissu pour le retirer et le jeter avec nos vêtements. Le geste un peu brusque manque de me faire chuter, et il me rattrape au vol, par les épaules. J'en profite pour m'accrocher aux siennes et quémander un baiser. C'est encore une fois langoureux, et je bascule en arrière, à la manière d'une danseuse effectuant une valse. Je suis complètement contrôlé par le désir. Je meurs d'envie de lui dire quelque chose, mais je ne sais pas comment le formuler pour que ça ne soit pas vulgaire. Jusqu'à ce que...
— Je veux être tout à toi. Vraiment tout à toi.
C'est risqué, parce que ma proposition est alambiquée au possible. Il pourrait ne pas comprendre, ou saisir de travers. Mais non. Il me fixe comme si j'étais une apparition auréolée, les mains sur les épaules.
— T'es sur ?
— Oui.
— Okay. Je te préviens. Je n'ai jamais fait ça de ma vie. Et je...merde, j'ai pas de capote ! Ni de...
Je souris de travers. Lorsque j'ai réservé cette chambre, j'ai bien indiqué que j'y venais avec ma copine après le bal et que nous allions y rester toute la nuit. J'ai demandé toute la préparation nécessaire. C'est pour cela que lorsque j'ouvre l'un des tiroirs de la table de nuit, je trouve un magnifique assortiment de préservatifs, et même du lubrifiant avec un effet chaleur. Samuel retrouve son sourire et me tend le paquet argenté qu'il a choisi.
— Est-ce que tu veux me la mettre ?
Je trouve ça diablement sexy, mais je n'osais pas demander de peur de passer pour quelqu'un de bizarre. J'accepte et je laisse mes yeux profiter de la vue que j'ai refusée dans les toilettes du restaurant.
Ce n'est pas la première fois que je vois le sexe d'un autre gars, mais pas dans cette ambiance-là — du moins, dans la réalité. Je m'attelle à ma tâche avec sérieux, et je relève les yeux vers Samuel, qui est penché vers moi. Il m'embrasse très rapidement les lèvres en souriant, et me demande de me retourner. Une pique d'appréhension vient envahir mon cœur, et j'espère qu'il va me tenir les mains lorsqu'il sera au-dessus de moi.
Il me prépare avec douceur, en me demandant comment je me sens à chaque étape. Je grogne à moitié les réponses, parce que j'ai juste envie qu'il y aille complètement. Et quand c'est enfin le cas, j'avale ma salive bruyamment. J'aimerais qu'il soit en face de moi, que je puisse voir ses beaux yeux.
— T'es prêt ?
— Prends-moi les mains s'il te plaît.
— Deux secondes. Je m'aide juste à...
Il se tait parce qu'il sent que je me tends. Il est dedans. Il ne bouge pas d'un millimètre, attendant sans doute que je dise quelque chose. Je n'ose pas lui avouer que j'ai mal. Alors il se penche vers mon dos et ma nuque, glisse ses deux mains entre les miennes et entreprend d'embrasser chaque parcelle de peau qu'il trouve. Et en faisant cela, il bouge très légèrement. Comme je ne dis rien — mais je serre ses doigts de toutes mes forces —, il continue, de plus en plus vite. Et finalement, finalement, le plaisir vient.
Ça me surprend au début, si bien que je jure en arabe. Samuel s'arrête de bouger, et je m'empresse de repasser à l'anglais, pour qu'il ne croie pas que je vais mal.
— Continue...
— Mais tu...
— C'était une insulte de plaisir. Genre, oh merde ce que c'est bon. Continue, je te dis !
Je suis presque énervé, et j'entends un rire derrière moi. Samuel se penche vers la naissance de ma nuque, et avant de m'embrasser, glisse.
— Tu es pressé, dis donc.
Pour l'encourager, je me mets même à bouger avec lui, au même rythme. Lui aussi, il ne peut pas s'empêcher d'être expressif, et j'adore ça. Je sens que c'est presque bon pour lui, alors j'accélère aussi. Il m'a attrapé les épaules pour se stabiliser, et ne cesse de répéter mon prénom de la manière la plus érotique qui soit. Et finalement, ses mouvements s'arrêtent, et je sens qu'il me quitte. J'en profite alors pour tourner sur le dos, et pour le regarder se placer à côté de moi, les yeux tournés vers le plafond. Il se fixe quelques secondes, avant de se rappeler qu'il doit se débarrasser du préservatif usagé. Et lorsque c'est fait, il revient à côté de moi.
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