Mars - 5

De : Mon amour

Je te préviens, monsieur je m'habille en noir tout le temps et je déteste la couleur, aujourd'hui, tu vas faire un petit effort. C'est la Saint-Patrick ce soir, alors mets quelque chose de vert, et quelque chose de plus visible qu'une simple paire de chaussettes ! Et si t'en as pas, tu demandes ! Me déçois pas, s'il te plait, sinon je vais remettre en question mon partenariat avec toi. Mon arc-en-ciel de personne ne peut décemment pas sortir avec un mec qui ne connait pas la couleur !

(PS Je blague, je t'aime comme t'es, en vert, en orange, en noir ou sans habits ;)

Je rougis au message, enfin, à la fin de son post-scriptum, et, afin de me concentrer à nouveau, je fixe mon armoire. Je viens d'être menacé des pires représailles si je ne trouve pas quelque chose de la couleur des trèfles. Je prévoyais, exactement comme Valentin le pensait, de venir habillé en noir, comme à mon habitude lorsque je ne suis pas en uniforme scolaire. Je fouille dans toutes les piles, retournant mon organisation si bien menée avec une grimace. Décidément, qu'est-ce qu'on ne ferait pas par amour. Après une lutte acharnée avec des pulls, je trouve enfin le Graal. Le seul t-shirt de couleur de mon armoire, reste de je ne sais quoi. Il est miraculeusement vert, et je m'empresse de l'essayer - comme je sors de la douche, je suis encore torse nu. Il est légèrement court, mais avec un jean et un chandail noir, personne ne s'en rendra compte. Content de moi, je m'observe dans le miroir. Afin de faire rire mon petit ami, j'ai également revêtu des chaussettes vertes, empruntées à mon père. Je lui ferais croire que je ne dispose que de cet habit de cette couleur, avant de lui montrer mon t-shirt.

J'apparais dans le salon afin de prévenir mes parents que je m'en vais. J'ai prévu de dormir chez Callahan sur le canapé-lit, avec Valentin. Les deux adultes ne sont pas idiots et savent que ce n'est pas la première fois que nous dormons dans le même lit. Je n'ai pas le droit à la moindre remarque, et je les en remercie intérieurement. Je sais que ce ne sera pas la même musique avec mon frère, mais je préfère ne pas y penser.

- N'abuse pas trop, nous n'avons pas envie de te ramasser à la petite cuillère demain matin, s'amuse ma mère, un air sérieux sur le visage.

Je sais qu'elle se fait du souci pour moi, mais je la rassure d'un sourire. Non seulement Callahan est chargé de nous surveiller, mais je ne suis pas très porté sur la boisson. Je me rends dans ce bar afin de profiter de la présence de mes amis, d'aider Lola à reconquérir Heather et rencontrer les anciens camarades de Valentin.

- Je vous envoie un message lorsque nous reviendrons chez Callahan. Je vous souhaite une bonne soirée.

En passant la porte, je branche mes écouteurs, et commence à marcher. Mon père a presque insisté afin de m'amener en voiture, mais j'ai un faible pour la marche. Cela me permettra de remettre mes idées en place, et de décompresser avant la soirée. Dire que je suis effrayé à l'idée de rencontrer les amis de Valentin est un euphémisme. Je pourrais, en vérité, me liquéfier dans la seconde, et il serait obligé de me recueillir dans un pot, comme il l'a lui-même indiqué pendant notre conversation téléphonique quelque peu étrange. Ces deux garçons, ainsi que cette fille, connaissent le blond depuis des années. Ils connaissaient ses parents, leur vie tous les trois. Ils connaissent l'ancien Valentin. Ils doivent sans doute avoir des blagues personnelles, des histoires à se raconter, des anecdotes les concernant. Mais surtout, ils ont assisté à la naissance de l'histoire entre Valentin et Curtis, et cette perspective m'effraie. Parce que le blond me l'a déjà indiqué plusieurs fois, mais je n'agis pas de la même manière que son ancien petit ami, et j'ai peur que cela leur déplaise, qu'ils pensent que je ne suis pas assez bien pour leur ami français. Qu'ils me rejettent. De plus, la présence de Sybil, si réconfortante lorsque j'étais un jeune adolescent, ne fait que renforcer ce sentiment peu sympathique. Je vais devoir lui faire mon coming-out et cela va complètement changer sa perspective de ma personne. Elle va peut-être croire que j'ai volé la place de son frère, et que je ne vais pas avec Valentin. Cette pensée m'est insupportable.

Le temps que je me fasse tous ces nœuds au cerveau, le bus qui me mènera chez mon frère arrive. Je monte et commence à regarder le ciel : il n'est que dix-huit heures trente et je peux encore apercevoir quelques nuages, et quelques parcelles bleues, malgré le temps relativement couvert dont nous avons été servis toute la journée. Cette vue me rassure, et j'essaie de me calmer sur mon siège. Et lorsque je suis à mi-chemin, j'ai la joie d'apercevoir une figure connue monter dans le véhicule. Daisy me reconnait immédiatement, et se dirige près de moi, s'accrochant à une barre afin de ne pas tomber.

- Je ne pensais pas que Monsieur allait faire l'effort de prendre les transports en commun.

Elle me donne un léger coup de coude en souriant, et je devine qu'il s'agit d'une bien étrange salutation. Elle rit, et continue à parler.

- Ca me fait plaisir de te voir là. Je me sentirais moins seule, et je me ferais peut-être pas trop abordée aujourd'hui.

- Abordée ?

- Ouais, par des gros lourds qui pensent que je suis une chose à leur disposition pour tous les plans dragues pourris. Ça m'arrive fréquemment, dans certains bus. Et malheureusement, celui que je prends pour me rendre en direction de chez ton frère en fait partie. La plupart du temps, je dois me débrouiller seule, mais parfois, quelques personnes me défendent, ou une fille joue à la petite-amie, pour dire au gars de dégager.

- Je peux jouer ce rôle, si tu le souhaites, lui proposé-je, de bon cœur.

- Je comptais bien sur toi ! Je peux m'accrocher à ton bras ?

- Bien sûr.

Cette proximité soudaine nous permet de discuter plus intimement. De ce fait, je ne me gêne pas pour parler de Valentin.

- Je suis heureux qu'il puisse revoir vos amis communs, même si j'ai été assez choqué de la manière dont un certain Coby lui a répondu.

- Je sais, il m'en a parlé. Moi non plus, ça ne m'a pas étonnée. Tu sais, j'ai l'habitude de les voir, au moins une fois par moi, et puis ils viennent au match de foot, ce qui n'est plus le cas de Valentin. À chaque fois qu'on parlait de lui devant Coby, il fronçait les sourcils et changeait de sujet. Les autres n'ont jamais été véhéments. J'ai vraiment essayé de le comprendre, tu sais. De discuter en privé avec lui, lui demander pourquoi il avait cette réaction quand on évoquait le blond national. En fait, je pense qu'il a eu le cœur brisé, quand il a arrêté de répondre aux messages. Il n'a pas compris qu'il fallait du temps à Vava pour se remettre du décès de ses parents. Il l'a pensé égoïste, alors que dans l'histoire, c'est Coby qui l'est devenu. Et avant que Curtis et Valentin se séparent, Coby et Curtis se sont rapprochés, amicalement parlant. Dans l'histoire, il a pris parti pour le pakistanais, pas pour son vieil ami.

Le blond ne t'en a sans doute pas parlé, mais ils se sont vus, au mois de novembre. Le jour de sa permission, quand il avait prévu que vous passiez la journée ensemble et que les circonstances ont fait que non. Valentin est passé à la Grammar School de nos amis, parce que je crois qu'il voulait voir tout le monde, et se convaincre que non, tu n'étais pas comme Curtis. Coby lui a hurlé dessus, littéralement, parce qu'il ne comprenait pas comment il pouvait oser se pointer comme une fleur, comme si de rien n'était. Valentin a bugué comme un vieil ordi, et il est reparti comme il était venu. C'est Kat qui m'a raconté tout ça, parce qu'elle n'a pas réussi à le rattraper, pour lui dire que ce n'était que l'avis de Coby, pas le leur. Je t'avoue que quand j'ai appris ça, j'ai eu la peur de ma vie.

Ses lèvres tremblent, comme si elle allait pleurer et je profite d'une embardée pour la rapprocher de moi, la prenant dans mes bras. Elle doit lâcher quelques larmes sur mon t-shirt vert, car je remarque une trace d'eau, sur le haut de mon torse. Heureusement qu'elle n'est pas maquillée.

- Désolée. Je pense que je culpabilise encore de ne pas avoir vu l'état de Valentin. J'y travaille, mais ça ne s'efface pas en un claquement de doigts.

- Je comprends, lui avoué-je du bout des lèvres. C'est une entreprise de longue haleine, d'après ma psychologue.

Elle ne fait aucune remarque sur le fait que j'aille voir une spécialiste et je l'en remercie silencieusement. Elle rajoute tout de même quelque chose qui me fait sourire.

- Mais tu sais, je crois qu'il sait qu'on l'aime. Et pour l'instant, j'ai envie que ce soit l'essentiel. Qu'on s'attarde sur ça, et non sur les sentiments négatifs.

- Je suis parfaitement d'accord avec toi.

C'est sur cette observation que nous quittons le bus et nous nous engageons dans les rues menant à l'appartement de mon frère. C'est à ce moment-là que j'aperçois pour la première fois le petit sac de voyage de mon amie, qui balance contre ses hanches.

- Dors-tu également sur place, ce soir ?

- Non, je vais chez Lola, qui habite plus proche ! Ton frère ne me voulait pas en même temps que toi, parce qu'il trouve ça bizarre, deux couples en même temps, si tu vois ce que je veux dire.

Je vois tout à fait ce qu'elle veut dire, mais je me refuse à avoir cette conversation avec elle. Je rougis étrangement en entrant dans le hall de l'immeuble, et me tais jusqu'à la sonnerie à la porte d'entrée. Avant que celle-ci ne s'ouvre, j'entends des pas rapides sur le sol. C'est Valentin qui me donne accès à l'appartement, visiblement essoufflé.

- Où est le vert de ta tenue ? hurle-t-il, en reprenant son souffle.

- Mes chaussettes, m'amusé-je, prenant bien soin de ne pas ouvrir mon manteau.

- T'es sérieux Eliot ? T'as pas fait cet effort-là ?

Il semble visiblement vexé, voilà pourquoi j'ouvre ma veste pour laisser apparaitre le t-shirt vert que j'ai revêtu. Le sourire de mon petit ami revient immédiatement envahir ses lèvres, et il me saute au cou, devant Daisy qui finit par entrer, se moquant de nous.

- Je me disais bien que je ne pouvais pas être amoureux de quelqu'un ne comprenant pas l'importance des couleurs dans ma vie.

Son nez glisse sur le mien, et je m'abaisse légèrement, prenant son visage en coupe, afin de m'embrasser. J'essaie de ne pas faire durer le mouvement, bien que j'en meurs d'envie, afin de ne pas m'attirer les foudres du locataire de l'appartement, ainsi que des invitées.

- Valentin, est-ce que je peux ranger la bombe pour cheveux ? Je n'ai pas besoin de l'utiliser sur monsieur Tanaka ?

- C'est bon Lola ! Monsieur a fait un effort !

Je fronce les sourcils et observe mon petit ami, qui sourit comme un innocent. Sans rien rajouter de plus, il me fait entrer dans l'appartement. Mon frère est installé sur le sofa, jouant sur son téléphone. Tout comme moi, il porte un t-shirt vert. Mais je remarque immédiatement quelques nouvelles nuances dans ses mèches.

- Callahan ? As-tu mis du vert dans tes cheveux ?

- Oui, répond-il sans quitter son téléphone. Je trouvais ça fun, tu devrais essayer petit frère.

- Je suis d'accord ! hurle Lola depuis la salle de bain. Surtout que tout le monde en a un petit peu !

Je me rapproche de la pièce, pour découvrir mon petit ami en train de se faire transformer en légume vert, à l'aide d'une bombe. Des cadavres trainent juste à côté de la baignoire, renversés.

- Ça me va bien ? m'interroge le blond qui ne l'est plus vraiment.

Je reste silencieux, observant cette couleur fort étrange. Cela donne un résultat... original.

- Hum, oui, osé-je, demi-vérité.

- Allez, zou, c'est à toi Eliot ! Je te promets que je ne te transformerais pas en salade comme ton copain. Quelques nuances, comme Callahan, ça te convient ?

Je m'assieds sur le tabouret sans trop savoir ce que je fais. Je m'observe dans le miroir en disant au revoir, certes temporairement, à mes mèches noires. Même si le vert sera moins visible que chez Valentin, puisqu'il est blond, je serais, au plus profond de moi, que la couleur de mes cheveux sera étrange.

- D'ailleurs, Lola, continue le français, est-ce que tu pourras me dessiner un trèfle sur la joue avec ton maquillage ? T'as fait des merveilles avec Daisy.

J'observe ma coiffeuse, et plus particulièrement ses yeux. Les nuances de vert dansent devant ses pupilles bleues, soulignées par un trait presque noir. Elle a également rajouté des faux cils, ce qui lui donne un air charmeur.

- Tu es magnifique, révélé-je, alors qu'elle commence à me colorer.

- Merci ! Si tu veux, je peux te faire le même genre de trucs.

- Je te remercie, mais je doute que cela m'aille.

- Juste un tout petit quelque chose, je te promets. Je dois t'avouer que ça me démange depuis que je te connais, mais que je n'ai jamais osé t'en parler avant de peur que tu me dises que le maquillage, c'est pour les filles.

Valentin a quitté la pièce, si bien que j'accepte à ce que l'on touche à mon visage, en plus des yeux. J'explique à Lola que je souhaite faire une surprise à mon petit ami, et elle réagit en fermant la porte de la salle de bain, la claquant avec force.

- Tu vas voir, ça va être magnifique. Ferme les paupières et ne bouge pas trop, ça serait con que je dérape et que tu ressembles à un panda.

Je souris à la comparaison, et m'exécute. Le seul mouvement que je produis est celui de ma respiration. Ce n'est qu'au moment où elle m'autorise que je rouvre les yeux et m'observe dans le miroir. La seule chose qui me passe par la tête, c'est yeux.

- La vache, entendis-je derrière moi, t'es grave sexy comme ça. T'as la classe, avec ce trait de liner. En fait, j'arrive pas à te lâcher des yeux là, tu m'hypnotises complètement.

Je devine aisément qu'il s'agit de Valentin, et je rougis très légèrement.

- Je vais éviter de t'en faire un alors, blague Lola, où vous risquez de vous bouffer des yeux toute la soirée. Déjà que j'en connais un qui est accro, on va rendre les choses encore plus compliquées.

Elle se moque assurément de nous, et pour toute réponse, je lui lâche une onomatopée fort dédaigneuse, avant de m'enfuir vers le salon, retrouver mon frère. Mais je l'interromps apparemment dans un moment très sympathique avec sa petite amie. Il s'agit d'une des premières fois que je les prends ainsi sur le fait, collés l'un à l'autre. Ils semblent particulièrement gênés, et je m'excuse en retournant vers la chambre, observant ainsi le maquillage de Valentin.

- Je viens de voir les deux tourtereaux... faire les tourtereaux, avoué-je en français à mes deux camarades, expliquant ainsi la couleur étrange de mon visage.

- Gênant, déclare Lola en finalisant le trèfle à quatre feuilles du blond.

- Très gênant en effet, continue le français en revenant vers moi, sur le lit. J'aimerais pas qu'on se fasse surprendre par ton frère. Je ne saurais plus ou me mettre.

Il m'embrasse la joue et souris, avant de me fixer étrangement.

- Je peux vraiment plus te lâcher des yeux, c'est un sacré problème.

Il se racle la gorge et se lève, en essayant de ne plus croiser mes pupilles noires. Il entre dans le salon en s'annonçant et demande si tout le monde est prêt. Nous nous mettons alors en route pour retrouver la petite voiture que Callahan a achetée pendant notre voyage à Paris. Je me rends compte que je me suis trompé lorsque j'ai pensé qu'il était venu avec la voiture de nos parents à l'aéroport. Il possédait déjà cette petite citadine française, dans laquelle nous sommes plutôt à l'aise. Daisy s'installe devant, et Lola entre nous, bien qu'elle soit mal à l'aise sur le petit siège.

- Je préfère ça que vous voir vous rouler des pelles tout le long. Je suis déjà obligée de supporter mon stress, et tout ce qui en découle, je n'ai pas envie de jouer au luminaire. Mon frère me suffit amplement.

- D'ailleurs, tu sais ce que tu vas faire, pour pouvoir parler à Heather ? Je me doute qu'elle va être plutôt occupée, avec la soirée, commence le blond, concentré.

- Le bar fait une scène ouverte, alors je pense que je vais lui chanter quelque chose. Ça ne sera pas très très beau, mais au moins, ça viendra du cœur.

Je réagis immédiatement à la mention de chant. Mes cordes vocales me démangent presque à l'idée d'être utilisée ainsi. J'intercepte un regard de Valentin qui semble avoir eu la même idée que moi.

- Je peux te proposer mes services. D'après mon auditoire, je suis plutôt doué, avec un micro.

- Sérieux ? Toi, tu chantes ? m'interroge Lola, surprise au possible.

- Il chante divinement bien. Il pourrait clairement t'aider à reconquérir le cœur de ta belle.

- Il t'a chanté une chanson quand il est venu s'excuser, au mois de novembre ? se moque-t-elle, en se tournant vers le blond.

- Non, il m'a apporté un bouquet qui faisait deux fois sa taille. Et je préfère te vanter ses qualités de chanteur plutôt que celles de fleuristes, si tu veux mon avis.

- Hé ! lâché-je, piqué au vif, je ne te permets pas !

- Je ne veux pas m'attirer les foudres de mon petit frère, mais Valentin a raison, Lola. Son bouquet a fait pâlir toute notre famille.

- Callahan ! Qu'elle est donc cette trahison ? Tu m'avais dit qu'il était magnifique, lorsque je suis parti de la boutique !

Il éclate de rire et je le vois sourire dans le rétroviseur interne.

- Je ne voulais pas te rendre encore plus mal à l'aise que tu ne l'étais déjà. Si je t'avais annoncé de but en blanc que ton bouquet était ignoble, je pense que tu te serais dégonflé et Valentin ne serait pas avec nous. Donc, désolé, mais, je m'autorise une part d'honnêteté. Tu chantes nettement mieux que tu ne composes les bouquets.

Je m'enfonce dans mon siège en boudant, les bras croisés. Je n'ai plus envie de leur adresser la parole, à cette bande de malotrus. Mon bouquet était parfait, car, pour reprendre les mots de Lola, il était composé avec le cœur.

- Pour en revenir à nos moutons irlandais, est-ce que tu pourras chanter une chanson pour Heather ? Essaie de choisir un groupe irlandais, ou au moins anglais, que ça rende bien.

- Oh, ne t'inquiète pas. J'ai la chanson parfaite.

La curiosité allume les yeux de Valentin, mais l'ignore complètement. Il est bien trop vil.

Toute cette agitation dans la voiture m'a fait oublier le second but de cette sortie - hormis le fait de fêter la Saint-Patrick - celui de rencontrer les anciens amis de Valentin. C'est celui-ci qui les remarques le premier, sur le parking du bar déjà bondé. Ils attendent tous les quatre, autour d'une voiture noire - elles le sont toutes à cause de la nuit tombée depuis dix-neuf heures. Deux filles, deux garçons, j'avale ma salive. Daisy, déjà au courant de leur venue, sourit lorsqu'elle les aperçoit. Elle est la première à les saluer lorsque nous sortons de la voiture, présentant Callahan à tout va, sans la moindre trace d'appréhension. Je les envie, parce que ce n'est pas du tout le cas pour moi. Je pourrais me liquéfier dans la seconde.

- T'inquiète, c'est pas facile pour moi non plus. Ça fait longtemps que je ne les ai pas retrouvés comme ça. Ça va bien se passer, tu vas voir.

Il m'attrape délicatement la main, et m'amène derrière lui. C'est le moment de vérité.


Mwahahahahahahaha

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