Décembre - 14
Bon, ce chapitre ne sert pas à grand chose mais je me suis fait un petit plaisir ;))))
(Sexe)
Un éclat soleil sur mes paupières me fait les ouvrir doucement. J'ai l'habitude, avec ma serre. Mais ici, tout est différent. Le soleil est plus chaud, le froid plus mordant, le ciel plus beau. Comme si je portais des lentilles incrustées avec un filtre.
Je bouge dans le lit, dont la place à côté de moi est vide. Je tente une sortie hors des couvertures, mais je me ravise bien vite ; l'air ambiant est bien trop froid. À la place, je fais aller ma main sur la table de chevet. Je trouve mon téléphone, que je ne touche pas, ainsi que mes lunettes. Je les glisse sur mes yeux et remarque un regard sur moi.
Je n'y ai pas fait attention hier soir, en arrivant, mais la seule fenêtre est dans une sorte d'alcôve, où l'on peut s'assoir au bord et simplement se plonger dans le paysage alentour. Cette place, qui semble confortable au possible, est occupée par Valentin. Et celui-ci me regarde en souriant très discrètement.
- Tu te réveilles doucement ?
- Cela fait longtemps que tu es debout ? l'interrogé-je en retour.
- Une heure, tout au plus. Désolé, mais j'avais besoin d'ouvrir. J'avais trop chaud. J'espère que ça ne te dérange pas.
Il est habillé d'un short et d'un t-shirt, alors que nous sommes en hiver. Ses pieds nus rencontrent le carrelage de l'alcôve et sa nuque est tournée vers l'extérieur. C'est en détaillant ses habits que je me rends compte que je ne le suis pas le moins du monde. Je suis dans le plus simple appareil au creux de ses couvertures. Mon visage se couvre de rouge, à la manière d'une cocotte minute. Je surprends les rires de Valentin, non loin de moi.
- Qu'est-ce que se passe ? Tu as des souvenirs d'hier soir ?
- Je n'ai absolument rien sur moi ! hurlé-je, complètement paniqué. Il faut que j'enfile quelque chose !
- Je te l'avais dit hier soir, mais tu t'es endormi comme un caillou contre moi et franchement, je ne me voyais pas te rhabiller alors que tu dormais comme un bienheureux. Je t'ai juste rajouté une couverture pour que tu ne meures pas de froid.
Mes rougissements s'intensifient. Je me souviens plus ou moins de cette scène. C'est extrêmement gênant et je ne sais plus où me mettre.
- Pourrais-tu regarder ailleurs le temps que je me change ? exigé-je, plutôt sec.
- Pas de soucis. Ton pyjama est sur la chaise, pas loin de la porte. Je l'ai bien plié, quand je n'étais pas occupé à te regarder dormir.
Comme si cela était possible, mon visage chauffe encore plus et je m'enroule tel un vers dans la couverture offerte par le blond. Je sautille vers mes habits et les enfile à grande vitesse. Je me sens tout de suite bien mieux et je reprends contenance en me raclant la gorge. Ensuite, je traverse le reste de la pièce pour rejoindre mon petit ami. Je passe une main dans ses cheveux, comme pour les ébouriffer.
- Que me vaut ce traitement ? sourit-il en se tournant vers moi.
- Je suis heureux de te voir. Puis-je avoir une place ?
- Mais bien sûr mon Eliot. Tout ce que tu veux. Attends juste deux secondes, j'ai une petite idée.
Il se lève et fait une petite révérence vers moi, pour m'inviter à prendre place. Je m'allonge à moitié, à sa manière. Je n'ai pas le temps de dire ouf qu'il vient se placer tout contre mon torse, entre mes jambes. Nous sommes enchevêtrés, comme de la vaisselle rangée dans un placard. Toute sa douce chaleur corporelle se répand contre la peau et je soupire d'aise. C'est si bon que je glisse mes mains sur son torse, devant moi. Il a vite fait de jouer avec mes doigts.
- Comment tu te sens ? commence-t-il si bas que je pourrais croire qu'il ne veut pas déranger la quiétude de l'endroit.
- Très à l'aise. Ce paysage est magnifique, avec toute cette neige. Et le ciel... le ciel ne rivalise avec personne. J'ai l'impression qu'il est plus beau qu'à Belfast.
Un arrêt. Un silence. Un oiseau qui s'envole, loin de nous, depuis un pin. Une respiration plus bruyante que la normale.
- Je voulais dire... par rapport à hier. Tout ce qui s'est passé ici, ce n'est pas rien.
Je suis bien heureux qu'il ne me voit pas, car mon visage n'exprime que la gêne. Je ne suis pas à l'aise avec ce sujet, et je ne sais pas quoi dire à mon compagnon.
- Tu as le droit de me dire si tu n'as pas aimé. Si ça ne te plaît pas, si tu ne veux pas recommencer ce genre de choses. Je ne vais pas me vexer. Et pareil, si tu ne veux pas en parler, pas de problèmes.
- Et toi ? As-tu aimé ?
Je sais que c'est lâche de répliquer ainsi, mais peut-être que sa réponse m'aidera à formuler la mienne.
- Oui. Tu sais, c'était la première fois pour moi. Et tu es mon premier amour et tu es super important et tu es vraiment beau et merde, il faut que je te voie pour te dire ça.
Il se retourne vers moi et pose ses mains autour de mes joues, tout doucement. Ses yeux trouvent les miens et il aperçoit forcément la couleur rouge de mes joues.
- C'était très bien Eliot. Vraiment très bien. Tu n'as pas à avoir peur de me décevoir ou quoi que ce soit d'autre.
Je laisse tomber mon front contre le sien et respire fortement, fermant les yeux pour donner la place aux autres sens. L'ouïe des battements de nos cœurs, l'odorat des cheveux blonds, le toucher de nos peaux.
- Je t'aime, Valentin. Et j'ai aimé faire l'amour avec toi.
- Tu ne dis pas ça pour me faire plaisir ? chuchote-t-il.
- Je suis parfaitement honnête. Je suis simplement gêné par la situation.
Je rouvre les yeux. Les siens sont toujours aussi bleus, aussi semblables qu'un ciel d'été. Mon cœur n'en est que plus qu'amoureux.
- J'ai envie de t'embrasser, mais dès le matin, comme ça...
Il grimace et je ris, laissant couler la tension entre nous. Je lui prends la main, et le guide vers la salle de bain. Nous gobons nos brosses à dents, et Valentin tente de parler en même temps, ce qui me fait rire de manière tout à fait bizarre. J'évite d'avaler du dentifrice dans l'entreprise et donne un coup de coude au blond, au moment de cracher la mixture.
- Mon imitation des poissons était pourtant absolument géniale, se justifie-t-il. T'as pas d'humour ou quoi ?
- Non, j'ai simplement envie de faire cela.
Je me rapproche, toujours plus. Je me place devant des lèvres encore mouillées d'eau et joue un peu avec mon vis-à-vis.
- Ce n'était pas le but de ce brossage de dents intempestif ? continué-je, la voix mielleuse.
- T'es doué. Vraiment doué.
Je vais coller mes lèvres aux siennes avec une certaine ferveur. Nous nous empoignons comme deux forcenés, la chaleur monte à toute vitesse. L'ambiance est totalement différente d'hier soir.
- T'es bien entreprenant, dis-moi. Une envie particulière ?
Je louche vers la baignoire, que l'on utilise pour prendre une douche. L'idée monte aussi vite que mon désir.
- Un bain. De la mousse. Toi et moi.
- J'approuve. En plus, il y a des petits trucs très sympas ici. Des petits sels de bain.
Je fais chauffer l'eau et place le bouchon pour l'empêcher de s'échapper. J'ajoute du savon, pendant que mon petit ami malmène mes épaules de ses baisers. Mon pyjama va être totalement déformé. Pendant que je me déshabille du haut, le blond verse les fameux sels de bain dans la baignoire.
- Tu viens ?
Valentin est au niveau de la porte, qu'il vient de fermer à clef. Il a également enlevé son haut et sourit d'une manière mutine. L'instant d'après, il n'avait plus rien sur le dos, tout comme moi.
Je suis le premier à entrer dans l'eau chaude. Je frissonne quelques secondes, avant de me délasser contre la faïencerie. Le blond s'approche à son tour et se place contre moi, comme tout à l'heure, dans l'alcôve de la fenêtre.
- Ça fait tellement du bien... glisse-t-il avant de se retourner vers moi et de m'embrasser comme jamais.
Ses pieds glissent contre la surface de la baignoire et nous rions entre deux baisers. De l'eau s'échappe sur le sol et nous éclatons plus encore de rire.
- Bah alors, le spécialiste du ménage, on fait des bêtises ?
- C'est de ta faute, tu ne parviens pas à rester en place.
- Et toi alors ? Tu es bouillant comme un volcan.
Je l'embrasse une nouvelle fois en souriant, me rapprochant plus encore de lui.
- Tes petits mouvements sont une pure torture, continue-t-il.
- Veux-tu que j'arrête ?
Il ferme les yeux, exhale de l'air chaud. Il se mordille les lèvres.
- Non, continue. J'ai même une petite idée, si ça te plaît.
Sous l'eau, il attrape ma main et la pose sur lui, à un endroit stratégique. Je comprends ce qui lui passe derrière la tête et l'embrasse encore une fois, tout en mettant en marche ma petite entreprise.
- Je persiste et je signe, murmure Valentin. Tu es doué. Ça fait trop du bien. Tu veux que je fasse la même chose ?
Je hoche la tête et je me laisse glisser dans la chaleur de la salle de bain.
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