Août - 8

Walter revient au milieu de la deuxième semaine de nos vacances. Il débarque comme si de rien n'était, en pleine après-midi, déposant ses affaires au milieu du vestibule. Nous sommes dans le salon, à lire, à moitié enchevêtrés l'un sur l'autre. Nous le voyons sans qu'il parvienne à le faire, bien à l'abri. Valentin se braque et se tend, les poings serrés. Je ne sais que faire afin de le calmer, afin de faire revenir le ciel bleu dans ses pupilles. Avant de se lever et de saluer son parrain, il me presse la main, comme pour se donner du courage.

- Gamin ! Justement, je te cherchais. Vous ne vous ennuyez pas trop ?

- C'est vraiment la première chose que tu te demandes ? Si on ne s'ennuie pas ? Pas comment on va, vu que tu nous as laissés tomber pendant plus de deux semaines ?

La colère du blond est palpable, même à cette distance. J'essaie de revenir sur mon livre pour éviter d'écouter, mais je n'y arrive pas le moins du monde. J'aimerais comprendre ce qui anime mon ami, ce qui fait bouillonner son cœur et le ciel de ses yeux.

- Je te l'ai déjà expliqué. Harper avait besoin de moi, elle n'a personne d'autre. Il n'y a que moi qui connais tous ses problèmes, et qui peux l'aider à remonter la pente. Elle a enfin accepté de se rendre dans un centre de désintoxication.

- Faudrait passer à autre chose papy. Elle ne t'aime plus, cette fille. Elle t'utilise, parce que tu es le seul imbécile à encore te soucier de son sort, elle utilise ton affection contre toi. Et toi, tu te laisses avoir parce que tu crois qu'elle va revenir dans tes bras. C'est simplement pour une histoire terminée depuis vingt ans que tu nous as lâchés pendant deux semaines.

- Je te permets pas de me parler comme ça Valentin. Si tes parents étaient là...

- Commence pas avec mes parents Walter, tu sais très bien ce qu'ils diraient. Ne pars pas sur ce terrain-là si tu ne veux pas briser définitivement notre relation. S'il te plaît.

Mes sourcils se lèvent. Le ton est bien moins colérique, presque larmoyant. Ce changement est surprenant et interloque ma curiosité.

- Je suis désolé. Mais essaie de comprendre. Harper est une amie, elle est malade, elle souffre d'une addiction qui fait de sa vie un enfer. Oui, je ne suis plus que la seule personne proche d'elle. Oui, je l'aime toujours. Mais je ne profiterais jamais de sa vulnérabilité pour tenter quelque chose. Je veux simplement qu'elle aille mieux, qu'elle soit heureuse, même si c'est sans moi.

J'entends une respiration, et j'attends la réplique du blond. Mais celle-ci ne vient pas, et je n'en comprends pas la raison de ma place. Je me lève donc, abandonnant mon livre à ma place, et me dirige vers le vestibule. Là, les deux hommes s'enlacent amicalement, fermant les yeux. Je ne fais pas le moindre bruit, pour ne pas les déranger. Les paupières du vieil homme, en face de moi, s'ouvrent doucement et ses yeux me dardent de leur couleur noire comme l'encre. Je ne parviens pas à en décrypter le moindre sentiment, le moindre mot. Ce ne sont que deux pupilles qui me sondent de toute part, sans que je ne puisse rien faire.

- Bien, maintenant que tout ça est réglé, passons à des choses moins sérieuses, commence Monsieur Walter en se détachant de son filleul. Que voulez-vous faire les garçons ? Une envie particulière ? J'ai vu que la ville accueille une sorte de petite fête foraine pour la fin des vacances scolaires. Est-ce que ça vous dit d'y aller ?

- Une vraie fête foraine ? s'engoue Valentin, ayant retrouvé son sourire, dirigeant ses yeux vers moi.

- Il y a un simili grand huit, des machines à pinces et des barbes à papa. Il y a même une grande roue.

Mes lèvres s'étirent également, à l'entente de ce dernier manège. Les grandes roues m'ont toujours fait rêver, car j'ai l'impression de me diriger lentement vers le ciel, de me rapprocher plus près de lui, pour mieux l'observer. C'est également pour ça que j'ai toujours eu envie de monter dans une montgolfière, ce qui parait presque impossible avec le temps extrêmement changeant de la Grande-Bretagne.

- J'en suis, déclaré-je, en décalant mes yeux dans ceux de Valentin.

- Bien, bien, bonne nouvelle ! Nous irons demain, afin de profiter de toute la journée. Pour ce soir, je vous propose un délicieux barbecue, et un film humoristique français, que j'ai emprunté à Harper.

- Parlez-vous français ? l'interrogé-je, ma curiosité piquée.

- Oui, j'ai fait des études de littérature, et c'était une de mes matières principales, quand j'ai passé les A-Level, il y a des années de ça. Il est un peu rouillé, mais la famille de Valentin m'aide à le pratiquer.

- C'est surtout Maman qui t'oblige à parler français quand tu viens à la maison, rit le blond, en lui donnant un coup de coude. Et elle n'accepte aucune faute.

- Quelle idée aussi, d'être prof ! Franchement... mais pour répondre à ta question Eliot, oui, je parle français. Le gamin m'a prévenu que toi aussi, c'est pour ça que je ne m'inquiète pas pour ta compréhension. Et puis, si tu as des problèmes, tu n'auras qu'à demander un peu d'aide. Pour tout ce que tu as fait pour lui en juillet, pour ses examens.

Je me retourne vivement vers le blond, surpris qu'il ait parlé de moi à son parrain. Il hausse les épaules, les joues rouges, et va se cacher sur le sofa, faisant semblant de reprendre sa lecture.

- Il est gêné, le petit. C'est mignon, mais ne le charrie pas trop. Il se vengerait, sinon.

- Ne vous inquiétez pas pour cela. La vengeance est une sorte de spécialité pour moi.

Le vieil homme sourit et me laisse aller retrouver mon ami. Il nous prévient en hurlant à travers les couloirs qu'il part à la supérette pour acheter assez de viande, pour qu'on, je cite se fasse péter l'estomac ce soir. Dès qu'il a fermé la porte, Valentin vient délicatement poser sa tête contre mon épaule droite, et sourit chaleureusement.

- Tu vas voir, il y a encore mieux que la grande roue à cette fête foraine. Mais je ne te dirais rien.

- Sais-tu que tu es en train de me narguer en bonne et due forme ?

- Mais totalement mon cher. Je le fais en tout état de cause.

- Tu n'es pas gentil.

J'ai l'impression d'être un gamin de dix ans qui baisse les yeux, les deux mains devant lui.

- T'es trop mignon, me glisse le blond dans l'oreille. Je peux t'embrasser la joue ?

Je hoche la tête et il colle ses lèvres avec rapidité sur la peau rougissante. Je ne suis pas encore très habitué à ce genre de geste, mais je les apprécie de plus en plus.

- Je suis pas mignon.

- Oh que si. T'as les yeux tout brillants, les joues toutes rouges, tu évites mon regard et puis tu n'oses pas tourner ta tête vers moi. C'est super chou en fait.

Il se rapproche de moi, changeant ainsi de position. Son ciel d'été se plonge dans mes pupilles noires et je me laisse couler, comme à l'aquarium, comme au lac. Ses mains sont sur mes joues, je ne vois que lui, rien que lui dans mon champ de vision. Il me caresse la peau, tout doucement, comme s'il avait peur de me briser. Il sourit et je veux simplement m'imprimer cette image dans la tête. Lentement, je déplace l'un de mes doigts sur sa joue pour lui faire comprendre mon envie. Il s'arrête, plutôt surpris par mon initiative. Commençant à me connaitre, il sait que je ne ferais pas de mouvement de plus, de peur de mal m'y prendre, de le blesser. Il ferme les yeux, il se rapproche et nous nous embrassons en prenant une grande respiration par le nez. Nous nous déplaçons vers le sofa, où nous nous laissons tomber comme deux masses, sans faire attention à nos livres abandonnés là sans la moindre vergogne. La couverture me vrille le dos lorsque je m'allonge, pour approfondir le contact - que je ne parviens pas à stopper, même par un quelconque manque de respiration. Nous avons déjà eu des instants passionnés, mais c'est le premier où je montre un réel désir de prolongation. Mon cœur bat à toute vitesse dans mes tempes.

- On s'arrête quand tu veux, glisse Valentin. Tu n'as qu'une chose à dire.

- Je n'en ai pas envie pour l'instant, continué-je sur le même ton. Sauf si tu le désires.

Le retour de ses lèvres contre les miennes me donne une réponse parfaitement claire et j'en ferme les yeux, profitant simplement du moment.

***

Lorsque j'ai été enfant, j'ai eu la chance d'être accompagné par mes parents à la fête foraine, dans le village natal de mon père. Elle était toute petite, mais très agréable et j'ai découvert l'un de mes péchés mignons : les sucreries et le sucre en général. J'avais goûté chaque friandise colorée avec une joie incommensurable et le soir, j'avais encore la langue bleue lorsque je la tirais devant le miroir. Je n'ai jamais autant ri de toute ma vie.

Lorsque nous arrivons sur la place du village où nous passons nos vacances, je ressens les mêmes sentiments qu'il y a quelques années, chez mes grands-parents : une joie presque euphorique. Mes yeux s'illuminent encore plus lorsque je me poste devant le stand de sucreries, et les goûts qui ont grandement évolué depuis mon enfance.

- Eliot, tu fais flipper. On dirait un serial-killer devant sa prochaine victime.

- C'est un peu le cas, déclaré-je sans me tourner vers lui.

- D'accord. Alors maintenant, je suis encore plus effrayé. Je vais donc me déplacer latéralement vers la droite et faire comme si je ne te connaissais pas.

Walter éclate de rire dans sa barbe inexistante en nous observant, mais ne fait aucune remarque. Il continue son chemin, un petit carnet entre ses mains et un crayon de papier. Je l'observe faire, légèrement étonné. Comme si de rien n'était, le blond revient vers moi, la main tendue devant sa bouche, comme pour me dire un secret.

- Il prend des notes pour un futur roman. Je crois qu'il a toujours rêvé d'écrire quelque chose qui se passe dans une fête foraine. Tu sais, genre rencontre coup de foudre et baiser dans la grande roue. Quoique, le connaissant, ça peut être pire. Bien pire. Rien qu'imaginer le truc, je grimace.

- Je te remercie pour l'image mentale. Pour la chasser, je vais de ce pas m'acheter une quantité non négligeable de douceurs.

Je m'approche du stand afin que la vendeuse m'aperçoive et se rapproche de moi avec un sourire. Elle doit avoir l'âge de mes parents, avec ses joues rondes, ses deux nattes rousses et ses taches de son. Elle a l'air avenante, qui est une qualité lorsque l'on travaille dans la vente.

- Je peux vous aider ?

- Oui, totalement. Je vais vous prendre une livre de crocodiles gélifiés, je vous prie.

- Tout ça ? me juge Valentin, en salivant devant le chocolat français.

- Je suis particulièrement friand de ces choses. Je ne remets pas en cause ton amour du chocolat, moi.

- Voulez-vous des piquants ? C'est le même prix que les normaux, c'est une offre qui ne dure qu'aujourd'hui.

- Prends-en Eliot, j'adore ça. Et promis, je te filerais du chocolat que je vais finir par me payer.

Je me tourne vers lui, le regard noir. Mes yeux pourraient lancer des éclairs.

- On ne touche pas à mes crocodiles. Et je déteste le chocolat. De toute mon âme.

Je me réintéresse ensuite à la vendeuse qui attend toujours ma réponse.

- Mettez-en une dizaine dans un sac séparé, je vous prie. Je n'apprécie guère les mélanges.

- Bien. Moi aussi, j'ai l'impression que les sortes de paillettes de sucre viennent se coller aux autres et gâchent le goût, rit-elle en continuant son remplissage.

- Je vous remercie de me comprendre, puisque ce n'est pas le cas de certain, terminé-je en me tournant vers Valentin, qui me tire la langue sans vergogne.

Nous rions de concert et elle m'annonce le prix. Je lui tends les billets correspondant, en lui disant de garder la faible monnaie pour sa gentillesse et sa bonne humeur. Elle s'occupe ensuite de Valentin, qui paie son sachet de chocolat. Je grimace rien qu'à l'odeur.

- Je te préviens, si tu avales la moindre de ces choses, je ne t'embrasse pas, glissé-je en français, pour plus de sureté.

- Sérieux ?

- Très. Je ne veux pas de ce goût sur mes lèvres.

Il en croque un avec un plaisir non dissimulé et me sourit de toutes ses dents, après avoir envoyé la sucrerie dans son estomac.

- Tant pis, j'aime plus le chocolat que toi.

Et il s'enfuit vers le fond de la fête foraine, en ne m'attendant pas le moins du monde. Je siffle entre mes dents, comme un serpent, avant de le suivre, passant devant de nombreux manèges qui essaient d'attirer de potentiels clients. Nous nous éloignons du gros de l'ambiance, sans la moindre indication de mon guide et en oubliant complètement Walter, qui doit sans doute nous chercher.

- Où me mènes-tu Valentin ?

- Je te l'ai dit, c'est une surprise. Mais je peux te donner un indice si tu veux.

- Je ne suis pas contre, avoué-je.

- On va s'envoyer en l'air.

Même s'il est hors de question que j'utilise cette expression, j'en connais pertinemment bien le sens. Je rougis des pieds à la tête et écarquille les yeux comme un poisson. Mon étonnement se matérialise jusque dans mon vocabulaire, qui s'évapore comme de la vapeur d'eau.

- Quoi ?

- Je n'en dis pas plus, tu verras bien. On y est presque.

- Mais... je ne suis pas prêt à faire...

Et je me tais. Parce que devant moi, bien derrière la fête foraine, se trouve un champ. Je ne sais pas ce qui y pousse normalement, mais celui-ci est rempli de montgolfières. Il y en a de toutes les couleurs, de toutes les tailles.

- Tu comprends mieux ? sourit le blond.

- Vraiment mieux.

Il se rapproche, son sourire se mutant en quelque chose de plus malicieux encore.

- Tu sais, quand tu as accepté de venir avec moi, je pensais déjà t'emmener ici, et même peut-être te faire ma déclaration au creux des nuages. Mais après ce que tu m'as confié au lac, j'ai trouvé ça encore plus important. Et puis, je ne t'ai pas vraiment offert de cadeau d'anniversaire. Alors, considère cela comme tel.

- Mais... ma chambre...

- Juste un service. Pour le bon goût.

- Mais... les tours en montgolfière sont hors de prix. Je ne veux pas que tu te ruines pour moi.

- Non, pas quand lesdites montgolfières sont dans un petit village paumé et que tu connais bien le patron, parce que tu viens passer tous tes étés ici.

Il me lance un petit regard pour me convaincre, avant de s'enfuir vers une sorte de cabane de fortune, sans doute construite là, le temps de la fête. En chemin, il se fait saluer par tous les employés. Je le suis, toujours méfiant.

- Valentin, tu te montres enfin. Prêt à prendre du service ?

- Oui, et je vous amène un premier client. Enfin, c'est moi qui paie sa part.

- Je tiens à le faire, insisté-je vainement, voyant le blond sortir les livres sterling de son porte-monnaie.

- C'est un cadeau Eliot. Respecte ça, s'il te plaît.

Je m'avoue vaincu et souffle bruyamment, pour montrer une forme de mécontentement. Il me cache le prix, au cas où j'aurais l'idée de le rembourser - idée, qui, bien entendu, m'a traversé l'esprit. Le vieil homme lui indique ensuite une montgolfière, et lui indique que nous devons attendre un bon quart d'heure avant de démarrer, le temps que la météo soit plus favorable à un vol.

- Connais-tu la personne qui va nous faire voler ? Le conducteur de montgolfière, si je puis dire ?

- Tu l'as juste en face de toi, mon cher.

Je sursaute et le fixe, parfaitement incompréhensif.

- Pardon ?

- Je te l'ai dit, je passe tous mes étés ici. Ce n'est pas la première fois qu'on me laisse tout seul dans la maison et lorsque je n'avais personne avec qui partager ma solitude, je venais ici, simplement trainer. Les vieux qui tiennent cet endroit se sont pris d'affection pour moi et lorsque j'ai eu treize ans, ils m'ont appris à conduire une montgolfière. En échange de tours gratuits, je les aide de temps en temps.

- C'est pourtant un art complexe.

- Je ne suis pas un imbécile, enfoiré, crache-t-il, piqué au vif.

Il me donne un coup de coude en souriant et je le lui rends, dans le même état d'esprit. Nous continuons à nous chamailler jusqu'à ce que le gérant fasse un signe à Valentin, et qu'une seconde personne s'approche de nous, afin de faire gonfler la toile et m'aider à monter.

- T'es prêt ?

Je hoche la tête et nous nous envolons, lentement.

Mes yeux sont brillants de joie et je pourrais très certainement en pleurer. J'ai l'impression de toucher les nuages, de les prendre dans ma main et de les voir s'évaporer aussitôt. C'est grisant. C'est merveilleux. C'est fantastique.

- Ton frère voulait t'offrir ça pour ton anniversaire, entendis-je derrière moi, dans la nacelle.

- Un tour en montgolfière ?

- Oui. Il a eu mon numéro par je ne sais quel moyen et il me l'a dit. Je lui ai demandé de ne pas le faire, et à la place, je lui ai donné mon cadeau.

- Les œuvres complètes de Charles Baudelaire. Je savais que tu y étais pour quelque chose.

Il s'approche, dépose ses mains sur les rebords de la nacelle et penche la tête vers moi. Le vent fait voler ses cheveux, son t-shirt et le mien.

- Ça t'a fait plaisir ?

Je lui souris et penche la tête, pour l'imiter. La montgolfière est stable dans le ciel.

- Oui, très plaisir. Puisque je savais que cela venait de toi.

Il écarquille légèrement les yeux et se rapproche, me touchant les poignets avec une certaine douceur. Je frissonne, non pas uniquement à cause du vent qui me rafraîchit.

- Je suis encore plus touché alors.

Il approche le bout de mes doigts de sa bouche et les embrasse, comme un baise-main. Je rougis, conscient que personne ne peut nous voir ainsi camouflés par les nuages. Je prends une grande respiration, je ferme les yeux et me concentre sur les battements de mon cœur. Dans un certain sens, je le laisse parler à ma place.

- J'aimerais que tu sois mon petit-ami, si toi aussi, tu le désires.

Mes pupilles se rouvrent, pour trouver un bleu azuré complètement déformé par les émotions. Je suis incapable de l'analyser. Je n'en ai pas envie. Je ne fais que profiter.

- Quoi ?

- J'y réfléchis depuis quelques jours déjà. Je trouve que cela est une suite logique à ce que nous faisons depuis notre sortie à l'aquarium. J'apprécie de plus en plus ces moments avec toi, tes petites attentions et la façon dont tu me regardes, comme si j'étais la chose la plus précieuse à tes yeux. Je veux entrer dans ton univers. Je veux voir à travers tes yeux, apercevoir toutes ces couleurs qui construisent ton monde. Et je veux continuer à déceler ta beauté, qu'elle m'émerveille de jour en jour. Voilà pourquoi je veux que tu sois mon petit-ami. Mais si tu ne partages pas ces sentiments, je...

Un doigt se retrouve sur ma bouche, afin de m'arrêter dans mes paroles. Valentin pleure. Ce n'est pas puissant, il ne sanglote pas, il sourit même. Mais il pleure, quelques larmes dévalant ses joues hâlées.

- Avec ton discours sur la beauté, c'est la plus belle chose que tu m'aies dite, Eliot. Alors je n'ai pas envie que tu la souilles avec des négations. Parce que bien sûr que je veux aussi que tu sois mon petit-ami. Et j'ai aussi envie de t'embrasser, mais comme j'ai mangé du chocolat.

Il retire sa main de ma bouche et la réponse sort d'elle-même.

- Je m'en fiche.

- Tu t'en fiches ?

- Je m'en fiche. Embrasse-moi Valentin, s'il te plaît. Même si tu as les lèvres pleines de chocolat.

Il ne se fait pas prier et je l'accueille tout contre moi avec plaisir.

Mon esprit, mon cœur, toute ma personne sont au creux de ce ciel d'été.

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