Chapitre 4 : La vengeance

AVERTISSEMENT : CERTAINES PARTIES DE CE CHAPITRE PEUVENT CHOQUER LES ÂMES LES PLUS SENSIBLES. Je suis responsable de ce que j'écris pas de ce que vous lisez. 

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On quitte le lycée tranquillement, on monte dans ma voiture et on part aussi loin que possible de toute cette merde. Je roule en silence, mais ce silence n'est en aucun cas pesant. Il me faut trente minutes à peine pour arriver en haut de la ville. Je connais bien ce coin puisque je m'y rends souvent après mes heures de travail. Il ne fait pas encore nuit, mais la vue est tout de même magnifique. Je sors de la voiture et comme d'habitude je fais le tour pour aller lui ouvrir sa portière. Elle sort et me remercie d'un simple sourire, mais le plus beau remerciement c'est de voir l'émerveillement sur son visage lorsqu'elle découvre la vue. Son visage s'illumine. Les rayons du soleil arrivent droit dans ses yeux et les font briller. Sa peau prend un teint satiné. Elle ferme les yeux, le vent vient chatouiller son visage et soulève ses cheveux. Elle s'assoit sur les rochers au bord de la falaise et je fais de même. On ne parle toujours pas. Pas un mot. Pas un bruit. Seulement le doux chant des oiseaux. Je brise ce silence.

— Tu veux marcher un peu dans la forêt ?

— Pour que tu puisses me violer tranquillement sans personne autour ?

Gros blanc. Je ne sais pas si elle se rend compte de ce qu'elle vient de dire.

— Calme toi Alex, je voulais juste détendre l'atmosphère.

Je rigole, mais nerveusement.

— Je préfère rester ici à regarder la vue.

On regarde la ville. Enfin elle regarde la ville, moi je la regarde elle. Je vois qu'elle frissonne. On est assez haut et il ne fait plus très chaud. Je me lève et je vais prendre la couverture dans le coffre de ma voiture. Je la dépose sur ses épaules et me remets à côté d'elle. Je regarde droit devant moi quand je sens sa tête se poser sur mon épaule. Je la laisse faire, mais je n'ose pas bouger d'un centimètre. Sa main se pose délicatement sur la mienne. Je sens son cœur battre et raisonner en moi. Je me demande si elle tente d'entendre le mien qui est mort depuis des années. Sa chaleur m'envahit. Je lui est donné une couverture et pourtant c'est moi qu'elle réchauffe. Je dégage une mèche qui tombe devant son visage. Sa peau est douce. Mes mains restent sur son visage. Elle tourne la tête vers moi. Mon pouce effleure ses lèvres et cette fois c'est moi qui frissonne. Elle prend mes mains dans les siennes. Je sens son cœur accélérer de plus en plus et, si j'étais en vie, le mien serait sur le point d'exploser. Je me penche vers elle avec une assurance qui me surprend moi-même, je n'ai jamais fais ce genre de chose. Je n'ai jamais embrassé une fille.

Elle sourit, je me penche un peu plus et elle suit mon mou­vement. Soudain je sens la chaleur de ses lèvres sur les miennes. Imaginez nous sur cette falaise en train de nous em­brasser. Le cliché du film romantique, je le sais, mais vous savez quoi ? J'en ai absolument rien à foutre, parce qu'à ce moment je ne pense à rien d'autre qu'à la décharge électrique qui me parcourt. Je sens ses mains dans mes cheveux, ses mains fragiles et froides qui s'accrochent à moi, comme si celles-ci me demandaient de l'aide. Je détache mes lèvres des siennes. Elle sourit. C'est sûrement le signe que pour elle ce n'était pas désagréable non plus. Elle ne dit rien et tant mieux car je ne me sens pas capable d'expliquer ce qu'il vient de se passer. De nouveau elle pose sa tête sur mon épaule, mais cette fois sa main ne lâche pas la mienne.

On est resté si longtemps que Cathy a fini par s'endormir sur moi avant qu'il fasse nuit. Je l'ai ramenée chez elle. Je l'ai réveillée pour qu'elle puisse rentrer chez elle et que je puisse aller travailler. Vous vous demandez pourquoi je l'ai pas ramené chez moi directement ? Déjà je suis déçu de vous si vous pensez que je suis capable de ce genre de chose. Et j'ai un autre plan pour ce soir. D'abord travailler, puis m'occuper de Dylan.

J'ai travaillé pendant quatre heures et il est actuellement trois heures du matin. Je suis sous ma forme inhumaine et je me trouve devant le lit de Dylan. Flippant n'est-ce pas ? Attendez de voir ce qu'il va arriver. Vous vous souvenez quand je vous ai dit que les vivants ne peuvent pas me voir sous ma forme réelle ? Et bien ce n'est pas totalement vrai. Vous pouvez me voir lorsque vous dormez, je peux entrer dans votre sommeil et vous réveiller. Si cela arrive vous êtes conscient de qui je suis et vous vous souvenez de tout ce qui s'est passé à votre second réveil. Je ne l'ai fait qu'une seule fois et par erreur alors évidemment je n'ai pas beaucoup d'expérience, mais voyons comment je peux m'en sortir. Je m'approche de lui doucement. Je pose mes doigts squelettiques sur sa tête et entre dans son sommeil. L'heure de la vengeance à sonné.

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Je suis tranquillement en train de dormir, lorsque je sens comme un courant d'air. Dans mon rêve je suis au lycée, je suis la star comme d'habitude, les autres me portent en triomphe. Mon nom est crié de toute part, soudain je tombe. Je tombe au sol, brutalement. Ma masse corporelle s'écrase violemment et je sens comme des os se briser. Je me réveille croyant sortir de mon cauchemar et je m'aperçois que je suis par terre à côté de mon lit. Ma nuque me fait atrocement mal. Ma chambre semble froide et... Attendez il y a quelqu'un devant moi. Je me frotte les yeux et la chose rigole.

— Mon cher Dylan tu sembles perturbé.

Sa voix me donne la chair de poule. On dirait... On dirait la...

— Êtes-vous la Mort ?

— Bien joué, tu es plus intelligent que je ne le pensais.

Je tremble. Je tremble de tout mon être. Suis-je en train de faire un cauchemar ? Oui, un cauchemar, et je vais bientôt me réveiller. Je ferme les yeux. Rien. J'en ouvre un et...

— Bouh !

Il est juste au dessus de mon visage, je peux voir à l'intérieur de sa mâchoire. Aucun son ne sort de ma bouche je suis pétrifié sur place. Je sens une drôle de chaleur sous moi. Oui je viens d'uriner dans mon lit.

— Houlà ! Mais c'est que le petit à des fuites on dirait.

Je ne répond pas. Je suis toujours sans voix. La chose... Enfin je veux dire la Mort se tient devant moi. Elle est grande. A sa voix on dirait un homme. Son squelette est blanc, très blanc même qu'il me fait mal aux yeux. Sa voix est très grave pourtant il n'ouvre presque pas la bouche lorsqu'il parle. Sa cape noire semble flotter au dessus et tout autour de lui, lui même flotte au dessus du sol. Il est venu me chercher n'est-ce pas ? Mais pourquoi ? Je ne suis pas mort, enfin je ne peux pas être mort je suis bien trop jeune pour ça.

— Sais-tu pourquoi je suis là, Dylan ?

— Je... Je suis mort ? N'est-ce pas ?

— Oh non ! Tu n'es pas mort. Du moins pas encore, seulement un jour viendra, bientôt j'espère. Je suis ici, car tu as fait quelque chose de mal et que tu dois le payer.

Il parle de cette nuit là. Cette nuit ou j'ai...

— Je ne veux pas d'excuses. Je veux simplement te le faire payer. Douloureusement et atrocement payer.

Je n'ai pas le temps de répondre. Mon corps est propulsé le long de mon mur. Je reste pendu dans le vide, certains de mes trophées et mes étagères me cisaillent le corps. Mon sang afflue dans mon cerveau et mon cœur raisonne dans mes tempes. Du sang coule dans mon cou et descend le long de mon torse. La chambre est si calme que je peux entendre les gouttes de sang s'échouer sur le sol. Je m'écrase de nouveau sur le sol et je sens mes genoux éclater. Mes os s'entrechoquent et sortent de ma chair. Un hurlement rauque sort de ma gorge.

Mes parents ne m'entendent pas, bien sûr personne ne doit m'entendre à part la Mort. Il se tient encore devant moi, il semble prendre du plaisir à me voir souffrir. Il s'éloigne de moi et se place devant la fenêtre. Je pense que c'est fini, qu'il va bientôt partir et que l'enfer s'arrête là pour moi, mais mon corps se retrouve de nouveau dans les airs. Je sens une force me balayer dans tous les sens, droite, gauche, encore et encore. Mon corps se balance tellement que je sais plus si je suis contre le mur droit ou gauche. Je sens mes vertèbres se briser, des morceaux d'os transpercent mes poumons, ils me déchirent le cœur.

Sentir ses os craquer, imploser en soi, c'est comme briser une branche d'un arbre, un arbre encore vivant avec la sève sur nos doigts et des morceaux d'écorces toujours accrochés entre eux. La sève c'est mon sang, l'écorce, mes nerfs et mes muscles, ainsi que ma peau blanche et parsemée de bleu. Je suis de nouveau au sol. Où ?Dans ma chambre, mais suis-je à côté de ma porte ou prêt de mon lit ?

La lune qui reflète mon sang répond à ma question. Je suis à ses pieds à genoux. C'est lui qui me tient. Mes os sont tous brisés et je me demande comment je peux encore être en vie. Il me balance en arrière, ma colonne vertébrale se brise pour de bon le long de mon lit. Mon sang a taché toute ma chambre aussi bien les murs que le plafond.

Il s'approche de moi. Il sourit. Ses doigts crochus s'approchent de ma peau. Son index se pose sur le bas droit de mon bassin au dessus de mon caleçon déchiré et tâché de sang. Il appuie, son index descend un peu plus bas et laisse une ligne droite sur ma chair. Il retire son doigt et le plante de nouveau en bas de la ligne traçant une seconde ligne droite plus courte et perpendiculaire à la première. Une croix. Il vient de me tracer une foutue croix du diable sur mon bas ventre. Sa main vient se placer sur mon front.

— Si tu refais le moindre mal à qui que se soit, toutes ces douleurs redeviendrons réelles. C'est tout pour moi. La prochaine fois qu'on se verra ça sera moins douloureux... Ou pas.

Je m'effondre au sol. Je suis incapable de bouger. Je le vois passer par la fenêtre et je perds connaissance sous la douleur.

Je me réveille en sursaut. Ma mère vient de taper à ma porte pour me réveiller. Je suis toujours devant mon lit et incapable de bouger. Je regarde devant moi. Pas de sang. C'est quoi ce délire ? Il n'y a plus aucune trace de sang dans ma chambre et... Je peux bouger, mes os ne sont pas ou plus brisés. Je touche chaque partie de mon corps. Rien. Je me lève et cours à la salle de bain. Aucune cicatrice. Aucune trace de sang. J'ai rêvé. Ce n'était qu'un put... Non, la croix est là. Juste au bas de mon ventre. Elle a cicatrisé, mais elle est bien là. Je n'ai pas rêvé, c'était réel et toute douleur était réelle. La Mort est venu me voir et elle m'a torturé.

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C'était la nuit la plus folle de toute mon existence. La douleur sur son visage et dans ses cris m'ont rendu tellement... puissant et sûr de moi. Il a payé. Oui sa punition pour ce qu'il a fait à Cathy a été amplement correcte et avouez que vous aussi vous avez aimé ça. Il est maintenant sept heures et je vais devoir aller passer prendre Cathy chez elle.

Comme toujours je lui ai ouvert sa portière et comme toujours elle m'a remercié mais cette fois elle ne m'a pas fait la bise elle m'a embrassé. Naturellement. Alors c'est tout naturellement également que je prends sa main avant d'entrer dans le hall du lycée. Tous le monde nous fixe. Pas étonnant.

— Mais qu'est-ce que tu racontes mon pauvre Dylan ? Tu es devenu aussi fou que cette Cathy qui se tape Alexander, l'intello de service.

Cette voix aiguë et agaçante n'est autre que celle d'Hannah. Elle parle ou plutôt crie sur Dylan. Il a l'air traumatisé le pauvre petit chou.

— Hannah baisse d'un ton tout le monde va nous entendre.

— Tout le monde doit savoir quel fou tu es !

Sur ce, elle détourne les talons et le laisse planté là, au milieu des membres de son équipe de foot qui rigolent tels des ânes dans une foire. Il pousse l'un des joueurs, mais se retrouve aussitôt plié en deux par la douleur.

N'oublie pas Dylan tes douleurs reviendrons si tu refais du mal à qui que se soit...

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Note de l'auteur : Dites-moi ce que vous pensez de la scène de torture ce n'est pas ce que j'écris d'habitude.

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