Chapitre 2 : Le Rival

2 Mai

Après que Cathy m'ait raconté un peu plus en détails ce qu'il s'est passé elle n'a plus parlé et s'est renfermé sur elle-même avec sa musique jusqu'à notre arrivée au lycée.

Je déteste ces fameux réseaux sociaux qui ont la fâcheuse tendance depuis des années à augmenter le nombre de suicides. La plupart des victimes sont des jeunes qui n'ont même pas encore assez vécu de choses sur cette terre pour trouver un moyen de rester en vie.

Il faut que je me débarrasse de ce Dylan. Mais comment vais-je pouvoir faire ça ? Je compte bien y réfléchir toute la journée.

Une dernière chose me tracasse, je sais que les humains ont tendance a être très émotifs, mais je ne pense pas que ce qui arrive à Cathy puisse la pousser au suicide. Il doit y avoir autre chose, mais pour que je le découvre il faut que je me rapproche encore un peu plus d'elle. Pendant les cours ? Pas vraiment une bonne idée si on est épié par ces hyènes à l'affût de la moindre erreur de la part de Cathy. Mon idée de l'emmener en voiture reste pour l'instant la meilleure.

La journée se déroule correctement. Enfin pour moi du moins, Cathy a passé sa journée au fond de la classe du moins pour nos cours communs et elle s'est cachée dans les toilettes pendant les heures de trou ou même l'heure du déjeuner. La voir ainsi ne fait qu'influencer mon envie de la rendre heureuse et d'empêcher son suicide.

Je rentre en bus pour la dernière fois. Je n'ai jamais souhaité avoir une voiture, je n'en ai pas l'utilité à part pour me rendre au lycée. Je dois prendre le bus pour paraître normal même si le fait de voler facilite beaucoup mes déplacements. Je rentre chez moi un peu impatient de découvrir le nouveau bijou devant ma porte d'entrée.

Elle est magnifique, d'un gris métallisé qui brille au soleil, on dirait qu'elle descend réellement des cieux. Je n'ai pas le temps de la regarder j'entre dans ma maison et décide de manger avant de partir travailler. Les courses ont été faites, en même temps que la voiture je pense. En tant que maître de la mort je n'ai pas besoin de m'attarder aux tâches quotidiennes comme le ménage ou les courses. Tout est automatiquement fait à ma place.

Après un rapide repas, je me transforme et pars pour une nuit de travail. Il est temps que je vous fasse découvrir plus en détails comment fonctionnent mes nuits. La capuche de ma cape sur mon crâne blanc je prends la liste entre mes doigts osseux. Je lis le premier nom. 


Sandra MARIN, 17 ans, Nevada, Suicide


C'est chez moi. Ma nuit commence bien. Un suicide de plus. Je pousse légèrement sur mes pieds et me soulève lentement dans les airs. Rapidement le vent vient fouetter mon crâne. Je vole si vite qu'il est impossible pour qui se soit, même les morts de me distinguer. Les lumières de la ville me paraissent flou comme si ma vision n'arrivait pas à focaliser.

Je me dirige vers le lieu du suicide, sa chambre est juste au-dessus de celle de ses parents. J'entre par la fenêtre. Personne ne s'est encore rendu compte qu'elle est morte, car son enveloppe corporelle est encore au sol et son âme l'observe. Je dirais qu'elle est morte depuis cinq minutes tout au plus.

Elle me tourne le dos, assise prêt de son corps vide, ses genoux recroquevillés le long de sa poitrine. Elle me sent entrer dans la pièce et tourne la tête. Elle sourit. Non, elle me sourit. Elle ne devrait pas me sourire ainsi, elle n'est pas apaisée, elle est simplement contente de me voir. Je ne peux pas sourire, ma tête constitué d'os laisse déjà voir toutes mes dents je peux simplement ouvrir et fermer la bouche aucune expression ne peut se lire sur mon visage. 

D'un bras j'ouvre le portail. Une lumière blanche explose à côté de moi, éclairant par la même occasion toute la chambre, je ne peux jamais la regarder, elle m'est interdite comme si mon âme était trop noire pour pouvoir regarder cette lumière si blanche. La jeune Sandra s'avance doucement devant la lumière. Elle semble hésiter et regarde son corps derrière elle.


— Que se passera-t-il si je n'entre pas dans la lumière ?


C'est une question qui m'est fréquemment posée, alors comme d'habitude je répond tel un vigile devant l'entrée d'un lieu interdit. Sans un sourire ou même un regard.


— Tu erreras, coincé entre les deux mondes pour toujours.


En réalité la lumière va l'emmener de force, si les morts restent ici ils perturbent le bon fonctionnement des deux mondes. Ils ne peuvent pas rester ici, sauf si la lumière elle même les empêchent de rentrer. 


— Il y a quoi derrière ?


Je n'en sais rien. Je n'ai jamais pu y accéder et je n'ai jamais souhaité savoir ce que je manquais en errant entre les deux mondes. Il y a un nombre incalculable de légendes que j'ai pu entendre depuis des siècles. Certains humains pensent que les proches décédés nous attendent derrière cette lumière. D'autres disent que ces un passage vers une nouvelle vie, une nouvelle identité, sans aucun souvenir. Mais je n'ai jamais su si l'une d'entre elles s'approchaient de la vérité. 


— Je ne sais pas, à toi de voir.


Cette fois je tourne la tête vers ma jeune cliente. Elle ne sourit plus, elle semble avoir peur. Elle réalise ; elle réalise que se suicider n'était pas du tout la bonne solution pour elle. Dans quelques minutes ses parents entrerons dans la pièce en découvrant son corps sans vie sur le sol. Ils vont essayer de la ramener à la vie, mais le sang ne cessera de couler sur la moquette.

Un dernier regard en arrière et elle disparaît dans la lumière aveuglante. La pièce redevient sombre et ma première cliente de cette nuit est passée de l'autre côté. La chambre est calme, mais plus pour longtemps, je m'apprête à sauter par la fenêtre et passer au client suivant lorsque ma faux tape dans l'étagère et fait tomber un cadre.

Je me penche pour le ramasser, on voit Sandra et deux personnes avec elle, sûrement des amies. Je ne distingue pas bien leur visage. Je reste bloqué un instant sur ce qui se trouve derrière elles : l'entrée de mon lycée. Elle était dans mon lycée et je ne l'ai même pas reconnue. Je repose le cadre et non sans un soupir je saute par la fenêtre et continue mon travail. 



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Quelques heures après, je finis avec mon dernier client et rentre chez moi. Je file sous la douche et me pose ensuite dans mon canapé. Je repense à Sandra, il y aura sûrement une minute de silence dans quelques jours au lycée.

Je ne suis pas à l'aise à l'idée de me dire que j'ai été le dernier à être avec elle. Mais c'est mon métier, la raison pour laquelle je suis resté sur cette terre, je suis la dernière personne que tout le monde voit. La personne que tous le monde redoute. Celle qu'on ne voit qu'une seule fois .

A me perdre dans mes pensées je ne vois pas l'heure passer et me rends compte que je vais être en retard pour aller chercher Cathy devant chez elle pour filer au lycée.

Ma voiture fait un bruit de moteur à en réveiller les morts et j'ai l'impression d'être un milliardaire dans cet habitacle immaculé. Ma maison rajoute un côté riche qui ne me dérange pas plus que ça. L'immortalité offre de bons côtés.

J'arrive devant chez Cathy et elle n'est pas sortie. Je décide donc de descendre de ma voiture et je vais frapper à sa porte, pas trop fort si quelqu'un dort, mais assez pour être entendu. Elle ouvre la porte et me sourit. Elle se penche pour me faire la bise mais je recule d'un pas. Mon visage est froid, gelé même, comme le reste de mon corps. Elle me fixe le regard interrogateur, se mord l'intérieur de la joue et baisse la tête.

J'espère que je ne l'ai pas vexé, mais pour être sur je lui donne un légère tape sur son épaule. Elle relève les yeux vers moi et souris. Ses prunelles me détaillent de la tête aux pieds. Je porte un énième sweat à capuche, celle-ci sur mes épaules. Mon jean me colle les jambes, je suis encore dans un totale look noir. Elle s'éclaircit la gorge après m'avoir reluquer si on peut le dire comme ça et ferme la porte d'entrée derrière elle.

Je me dirige vers la voiture, je continue sur ma lancée de gentleman et ouvre sa portière. Elle me remercie et je vais m'asseoir à ma place. Je remarque que Cathy semble absorbée par ma voiture. Tant mieux, je préfère qu'elle soit intriguée par elle et non par moi. Je démarre la voiture doucement et elle décide d'entamer la conversation.


— Tu es le contraire de Dylan, avec lui j'avais le droit à un coup de klaxon qui réveillait mon père et il ne descendait pas de la voiture.

— Être gentleman ne fait jamais de mal.


Fier de pouvoir dépasser Dylan sur ce point au moins, j'accélère un peu avec le sourire au coin des lèvres. La musique plutôt forte nous arrivons au lycée sous le regard des autres visiblement impatients de savoir à qui appartient cette voiture. Je descends et de nouveau je vais ouvrir la portière à Cathy. Elle me sourit, mais se ravise rapidement lorsqu'elle s'aperçoit que tout le monde nous regarde. Je referme sa portière et prends mon sac dans le coffre. Je m'avance vers l'entrée du lycée et je commence une nouvelle journée de cours comme d'habitude.

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17 Mai

Deux semaines se sont passées et disons que je suis un peu devenu le meilleur ami de Cathy. Chaque matin je passe la prendre chez elle et chaque matin je la dépose avant que l'on se sépare en sortant de la voiture. On se revoit pour manger le midi ou bien pour le cours d'art mais ça s'arrête là. On en apprend l'un sur l'autre chaque jour. Elle est toujours aussi seule quand elle n'est pas avec moi. Et je suis toujours aussi solitaire sans elle. Je me surprends parfois à vouloir sa compagnie plus souvent.

Ce matin là, je descends une nouvelle fois de ma voiture, mon sac à dos sur les épaules lorsqu'on m'attrape le bras violemment.


— Y a quoi entre toi et Cathy ?


Face à moi un grand blond plutôt costaud me fusille du regard. Dylan. C'est ce Dylan qui s'est moqué d'elle. Sa main est bloquée sur mon bras il semblerait, car j'ai beau tenter de me dégager il ne me lâche pas. Je le regarde sans ciller. Il attend une réponse de ma part, mais je n'ai pas envie de perdre mon temps avec lui. Je ne sais toujours pas ce je vais faire de son cas, donc il serait plus prudent pour lui de ne pas me provoquer au risque de voir son nom apparaître sur ma liste plus vite qu'il ne le devrait. 


— Toi. Tu es entre nous et tu me gêne beaucoup trop. 


Il se met à rire. Un rire forcer, qui n'est en aucun cas naturel. Une foule de gens s'amasse autour de nous. Trop de pairs d'yeux nous fixent. J'ai l'impression de devenir visible pour eux et ça me met très mal à l'aise. 


— Tu te crois drôle, gamin ?


Il m'énerve. Si tu veux te donner en spectacle c'est sans moi. J'ai passé l'âge depuis bien longtemps pour rentrer dans ces petits jeux humains. Il me défie du regard sur et certains que je n'oserais pas répondre, comme à mon habitude.

Il sert encore plus mon bras, je sens son pouls accélérer. J'attrape son bras qui compresse le mien avec ma main libre et je sers. Je sais que si je veux lui briser ses os un à un je peux aisément le faire. Ses yeux s'écarquillent et il commence à lâcher mon bras, mais malheureusement pour lui je n'ai pas fini.

J'ai envie de m'amuser un petit peu avec lui. D'un coup sec je tourne son poignet dans le sens inverse de son articulation. Je sens ses muscles se tendre sous mes doigts, c'est très plaisant. Je continue de tourner jusqu'à ce qu'il tombe à genoux. Je sens que ses battements de cœur accélèrent. De la peur s'installe dans ses yeux d'un bleu glaciale il y a encore quelques minutes. 


— Mec ! Lâche-moi, tu vas me casser le bras !


Je suis énervé et je n'arrive pas à me calmer. D'un coup les murmures des autres élèves parviennent à mes oreilles. Je prends conscience de ce que je suis entrain de faire. Je le relâche mais je reste serein, sans la moindre pointe de regret sur mon visage. Je me redresse lentement et passe à travers la foule qui s'écarte sur mon passage. On dirait qu'ils m'ont remarqué maintenant. Je rentre dans le lycée sans un regard à ceux qui me fixent encore et qui parlent à voix basse sur ce qui vient de se passer.

Je marche dans le couloir principal du lycée et je vais jusqu'à mon casier. Les voix autour de moi deviennent de plus en plus fortes. Il n'a fallu que quelques minutes pour que mes exploits fassent le tour du lycée. J'entends mon nom sortir de toutes ses bouches incapables de savoir si ils devraient avoir peur de moi ou me remercier pour avoir tenu tête à ce crétin.

Je tente de respirer correctement et de ne plus me concentrer sur toutes ses voix, mais c'est peine perdu. J'ai l'impression que mon crâne va exploser. Je regrette déjà de ne pas avoir passé mon chemin sans lui accorder de l'attention. Je déteste être au centre de toutes ces discussions débiles. Une personne crie mon prénom si fort que mes tympans se mettent à tambouriner. Je claque la porte de mon casier aussi fort que possible le bruit fait stopper tous ces chuchotements et je parviens enfin à avoir l'esprit tranquille. 


— Alex ! Alexander !


Je me retourne la mâchoire contracter vers la seule personne qui continue de répéter mon nom. Oh. C'est Cathy. Avec tout ce vacarme je n'avais pas reconnu le son de sa voix. Les autres étudiants reprennent leurs conversations débiles et se détournent de moi. Cathy s'avance rapidement vers le visage inquiet. 


— Tu vas bien, Alex ?

— Oui, tu devrais plutôt demander ça à Dylan.


Elle rigole, mais ne relève pas. La sonnerie retentit et on entre dans la salle de classe. Nouveau cours d'art. Je me dirige au fond comme à mon habitude mais cette fois je suis accompagnée par Cathy qui se met à côté de moi.

Le cours commence en silence, malgré les regards assassins de Dylan, d'Hannah et de leur bande de mouton, et se termine également en silence. Avec Cathy, tous les cours que nous avons en commun nous les passons l'un à côté de l'autre en échangeant quelques mots par ci par là. La pause de midi, on la passe également ensemble et on en profite pour parler librement.

Elle m'a appris que toute la bande s'est retournée contre elle et qu'ils ne cessent de s'amuser à lui lancer des piques par messages, sur les réseaux sociaux et même en face à face. Dylan n'a pas cessé de nous fixer pendant notre repas et je me suis bien amusé à lui montrer que s'il veut jouer il va perdre.

Le soir je ramène Cathy jusqu'à chez elle. Elle monte dans la voiture et attache sa ceinture. On a convenu d'un arrangement. Je choisis la musique le matin et elle s'occupe de celle du soir. Comme toujours je prends un malin plaisir à la taquiner sur ses goûts musicaux et comme toujours elle rentre dans mon jeu et démarre au quart de tour. 

Alors que je suis concentré sur la route, du coin de l'œil je l'observe. Elle se tortille sur son siège comme si elle n'était pas bien assise. Ce n'est pas la première fois que je la vois faire ça. Ses mains sont placées sur le bas de son ventre et son corps forme un angle de trente degrés presque parfait tant elle est repliée sur elle-même. Après deux semaines à voir cette scène je me risque enfin à lui demander ce qui cloche. 


— Tu ne vas pas bien ?

— Non je... J'ai mal au ventre, c'est fréquent en ce moment...

— Tu es malade ?


Physiquement non, ça c'est certain je le sentirais mais mentalement ce n'est pas sûr.


— Ce n'est rien, ne t'inquiète pas, dit-elle en m'esquissant un sourire timide avant de refaire une grimace de douleur

— Je sais que tu as mentis la dernière fois quand tu m'as dis être malade.


Elle me fixe et semble surprise par ma phrase. Surprise que je l'ai remarquée avant que je ne commence à devenir son ami. 


— On a quelques cours en commun et je ne t'ai pas vu absente une seule fois.

— C'était le week-end, répondit-elle presque aussitôt détournant le regard vers la fenêtre

— Faux encore, tu as fait une soirée après le match de football chez Dylan, j'ai vu les photos sur ton portable hier quand on a prit des photos tous les deux.

— Oh...

— Pourquoi tu me mens Cathy ?

— Ce n'est pas le genre de confession que l'on fait à quelqu'un que l'on connaît à peine.

— Apparemment tu ne connais réellement personne dans ce lycée.


Elle tourne sa tête vers moi. Je l'ai blessé. Je le vois au fond de ses prunelles vertes émeraudes. Mon dieu si je pouvais me noyer dans ses yeux et oublier pourquoi elle est ici avec moi. Je me concentre de nouveau sur la route. Soufflant légèrement pour reprendre mes esprits. 


— C'est méchant.

— Mais vrai. Sérieusement, Cathy ! Tu penses que ce que tu vas me dire va être répété ? Je ne parle à personne dans ce foutu lycée !


Sans m'en rendre compte je roule assez vite, mais je ne causerais aucun accident. Cathy semble paniquée et me demande de ralentir. Je m'énerve. Après deux semaines près de moi elle ne me fait toujours pas assez confiance on dirait. J'ai brisé mes règles pour elle. Je m'apprête à faire une chose que je n'ai jamais essayé rien que pour elle. 


— Qu'est-ce qui y a Cathy ?! Hein ?! Dis-le moi, qu'est-ce qu'il t'arrive ?!


J'accélère encore et encore. Elle pleure. Mes mains sont accrochées au volant, si fort que mes phalanges blanchissent. 


— Répond moi !

— Dylan m'a violée !


Je stoppe net la voiture. J'ai l'impression que mon cerveau aussi se met sur pause. Je suis arrêté dans la rue de Cathy. La voiture derrière moi freine si fort que ses pneus crissent sur le sol, je respire attendant l'impact, mais rien ne se produit. Au lieu de ça celle-ci nous double sur la gauche en klaxonnant et en laissant des insultes que je ne peux pas entendre.

Mon regard est fixé sur le volant et mes mains y sont presque incrustés. Je n'ai qu'une image en tête.

Dylan qui viole Cathy.

Cathy, elle, à côté de moi, respire fortement et n'arrive pas à calmer ses sanglots. Je prends une grande respiration et relâche le volant. Je tourne la tête vers Cathy, sa tête est posée le long de la fenêtre et je peux voir ses larmes couler. J'approche mes mains de sa taille et la prends dans mes bras. Son visage s'écroule dans le creux de mon cou.

Ses mains viennent s'accrocher à mon pull. Je sens ses larmes couler le long de ma peau. Mes mains sont figés sur son dos, mais je suis incapable de la consoler. Je la laisse donc pleurer autant qu'elle veut le long de mon corps. Ses tremblements cessent peu à peu. Elle se redresse en reniflant. Son visage est rouge et ses lèvres sont gonflées. Elle me regarde, son mascara à coulé sous ses yeux verts.


— N'en parle à personne, je t'en supplie.

— Promis.


Cette fois c'est elle qui ouvre sa portière et qui la referme doucement. Je la regarde marcher sur le trottoir jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans son allée. A cet instant je me rends compte que je retenais mon souffle, je le relâche et mes yeux viennent s'humidifier à leurs tours. Quel con je fais ! La pousser à bout à ce point là ! Je donne un coup sur le volant, puis deux et peut-être même trois. Je vais le tuer. 


Je vais tuer Dylan.





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Note de l'auteur : Les retours sur cette histoire semblent très positifs, merci beaucoup ça me touche énormément.

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