Chapitre 3
Ladybug fonça chez elle le plus rapidement possible. Vu l'heure, il était inutile de retourner au collège, et elle n'était pas sûre d'avoir le courage de revoir Adrien, pas tout de suite. Elle atterri sur la terrasse de son appartement et se faufila par la trappe qui donnait sur sa chambre.
Se détransformant, elle se laissa glisser le long d'un mur. Elle resta assise par terre un moment, genoux repliés contre la poitrine, la tête enfouie dans ses bras, ignorant les questions inquiètes de Tikki qui voletait autour d'elle.
Elle avait l'impression qu'on lui comprimait la poitrine, elle avait du mal à reprendre son souffle. Elle avait la tête lourde, et le cœur plus lourd encore.
Maintenant qu'elle était enfin sûre de ses propres sentiments, elle aurait tant souhaité que Chat Noir fasse un geste vers elle. C'était ridicule, se sermonna-t-elle. Ce n'est pas comme si elle avait été rejetée, ni comme si il avait la moindre obligation envers elle.
Mais c'était plus fort qu'elle.
Elle déglutit péniblement, cherchant à combattre cette sensation d'étouffement qui la saisissait petit à petit.
Les interrogations fusaient sous son crâne, empoisonnant son esprit. Et s'il n'avait rien fait parce qu'il ne l'aimait plus ? Parce qu'il était amoureux d'une Ladybug idéalisée et que la découverte de sa véritable identité avait fait évoluer ses sentiments ? Parce qu'il ne voyait définitivement Marinette que comme une simple amie ?
Sentant les larmes lui monter aux yeux, Marinette mordit l'intérieur de la joue pour essayer de reprendre son calme. Il fallait qu'elle arrête de se torturer avec ce genre de questions, ça ne servait à rien.
Posant son menton sur ses genoux, elle leva les yeux. Elle regardait le plafond de sa chambre sans vraiment le voir, toujours perdue dans ses pensées, toujours perdue tout court. Elle essayait de relativiser, de se convaincre qu'au final elle faisait une montagne de pas grand-chose. D'accord, Adrien n'avait pas fait de geste vers elle, et alors ? Cela ne voulait pas forcément dire quelque chose.
Elle se releva, secouant la tête. La tristesse faisait peu à peu place à la colère, colère contre elle-même. Ça ne lui ressemblait pas de se montrer aussi défaitiste. Elle savait déjà qu'Adrien pouvait lui faire perdre tous ses moyens, mais ses sentiments semblaient avoir été démultipliés depuis qu'elle avait découvert qu'il était Chat Noir.
Ce garçon s'était définitivement emparé de son cœur et ça la rendait folle. Le déluge d'émotions auquel elle était soumise depuis maintenant plusieurs jours était proprement épuisant et elle avait l'impression que sa santé mentale n'allait pas s'en sortir intacte. C'était déjà suffisamment compliqué à l'époque où Adrien n'était encore que simplement Adrien, mais en plus de ça il fallait qu'il soit aussi Chat Noir, son si précieux partenaire. Elle était complètement désemparée, elle ne savait plus quoi faire.
Elle commença à faire les cents pas dans sa chambre.
Lui parler ?
Dit comme ça, ça avait l'air simple. Mais elle n'avait déjà jamais réussi à le faire avant, alors maintenant... Elle se souvenait non sans une certaine honte de toutes ces occasions où elle avait tenté de faire part de ses sentiments à Adrien. Tentatives de confession par ailleurs systématiquement interrompues par une gaffe ou un désastre quelconque, quand elle ne paniquait pas purement et simplement...
A présent qu'elle avait l'impression que ce qu'elle ressentait était tellement plus fort, qu'elle avait tellement plus à perdre s'il la repoussait, comment réussirait-elle à aborder le sujet avec lui ?
Elle continuait à marcher de long en large dans sa chambre, sous l'œil inquiet de Tikki qui n'osait pas l'interrompre dans ses réflexions. Elle voyait les expressions défiler sur le visage de Marinette au fil de ses pensées. La jeune fille rougissait et blêmissait tour à tour, levant parfois les yeux au ciel ou haussant les épaules, se donnant même de temps à autre une tape sur la tête. Une véritable tempête semblait se déchainer sous son crâne.
Quoi qu'il en soit, c'était déjà plus rassurant de la voir comme ça que comme tout à l'heure, quand elle était prostrée contre le mur. Elle savait Marinette de nature optimiste et elle espérait que ça allait l'aider à traverser les difficultés auxquelles elle avait l'air de faire face.
Finalement, lassée de parcourir sa chambre dans tous les sens, Marinette se laissa tomber sur sa chaise de bureau.
- « Je ne sais pas quoi faire, Tikki », gémit-elle.
- « Oh, Marinette », s'exclama son kwami en se précipitant à ses côtés avant de se frotter contre sa joue.
- « Quand je pense au nombre de fois où je lui ai dit d'arrêter de flirter avec moi », reprit la jeune fille avec un rire nerveux. « Et il faut qu'il attende que je tombe amoureuse de lui pour m'écouter ! »
- « Tu sais, ça ne veut pas forcément dire grand-chose », lui répondit Tikki, essayant de la réconforter. « Il est peut-être aussi perturbé que toi, et ça serait normal vu la situation. Il faut que vous vous laissiez le temps de digérer tout ça ».
Marinette poussa un profond soupir. Son esprit était toujours en ébullition. Du temps, oui, elle en avait certainement besoin.
Ce raz-de-marée de sentiments lié à la découverte de l'identité de Chat Noir était trop récent, elle se sentait trop fragile.
Le plus sage était peut-être juste de ne rien faire.
Attendre au moins quelques jours que son cœur arrête de lui donner l'impression d'être sur le point d'exploser.
Oui, c'était certainement la meilleure solution.
Chat Noir se faufila dans une pièce vide du collège. Il s'assura rapidement que personne n'était dans les environs, puis se détransforma avant de regagner sa salle de classe.
Adrien ne se sentait pas tout à fait dans son assiette. Il aurait dû être content : l'affrontement avec l'akuma avait été un succès, lui et Ladybug avaient vraiment fait du bon travail. Au vu des circonstances, c'était un immense soulagement. Mais quelque chose le perturbait et il savait exactement quoi. Il ne pouvait s'ôter cette impression de s'être enfui quand il avait quitté sa partenaire à la fin de la bataille, et cela lui laissait un goût amer dans la bouche.
Adrien secoua la tête, passant la main derrière son crâne. Certes, il n'avait jamais osé avoir une conversation sérieuse avec Ladybug à propos de ses sentiments, mais ça ne l'avait jamais empêché de tenter sa chance en essayant de flirter avec elle. Et là, il en avait été incapable.
Paralysé par l'appréhension, peut-être ? Ou était-ce que parce qu'il savait maintenant que Marinette se cachait derrière le masque, et qu'Adrien n'aurait jamais osé se comporter avec Marinette comme Chat Noir le faisait avec Ladybug ?
Il n'en savait rien.
Ses seules certitudes, c'est qu'il l'aimait et qu'il ne voulait pas la perdre.
Adrien se força à prendre une grande respiration, son cœur battant à grand coups.
La découverte de l'identité de Ladybug le plongeait dans un état de fébrilité inédit. Elle était si forte, si courageuse, si lumineuse, il était déjà amoureux fou avant même de savoir qui elle était. Et maintenant non seulement ses sentiments n'avaient pas changés, mais ils atteignaient maintenant une intensité telle qu'il en avait presque le souffle coupé rien qu'en y pensant.
Il n'osait pas imaginer comment il se sentirait si Marinette le rejetait. S'il mettait son cœur à nu et qu'elle lui répondait qu'elle ne partageait définitivement pas ses sentiments. Il se sentait oppressé rien qu'à cette idée, comme si un étau lui enserrait la poitrine.
Il eut soudain une pensée pour son père, qui avait toujours voulu le soustraire aux tourments du monde extérieur. S'il l'avait écouté, jamais il n'aurait ressenti autant d'émotions contradictoires. Jamais il ne se serait posé autant de questions, au point d'avoir l'impression que sa tête allait exploser.
Mais, se dit-il d'un ton de défi, comme sa vie aurait été fade !
Il préférait mille fois sa vie actuelle à la morne existence qu'il avait traversée avant d'endosser l'identité de Chat Noir et surtout de faire la connaissance de Ladybug. Quand il endossait son rôle de super héros, il se sentait enfin libre de pouvoir être lui-même. Et lui qui avait toujours été seul, il avait trouvé une amie et plus que ça encore. Une alliée, une partenaire en qui il pouvait avoir totalement confiance et pour qui il serait prêt à tous les sacrifices. Une fille extraordinaire, courageuse, tellement brillante à ses yeux qu'elle lui semblait presque hors d'atteinte.
Oui, son existence était soudain devenue exaltante, passionnante, comme parée de milles couleurs. Il ne l'aurait échangée pour rien au monde. Tant pis s'il risquait de souffrir, tant pis s'il se trouvait désormais pris dans ce tourbillons de sentiments qui menaçait de laisser son cœur en morceaux. Ça en valait la peine. Marinette en valait la peine.
Et elle n'avait aucune idée de tout ce qu'elle représentait pour lui.
Il faudrait qu'il trouve le courage de lui parler.
Il fallait qu'il sache.
Soudainement, Adrien réalisa que pendant qu'il était perdu dans ses pensées, il s'était machinalement dirigé vers sa salle de classe. Secouant la tête pour essayer de s'éclaircir les idées, il poussa la porte et entra.
Autour de lui, ses camarades rassemblaient leurs affaires en commentant l'attaque qui venait d'avoir lieu. Alya était aux anges, elle avait réussi à obtenir de superbes images de l'affrontement qu'elle comptait bien les utiliser pour alimenter le Ladyblog dès que possible. Chloé trouvait scandaleux qu'un akuma ose apparaitre si près d'elle et menaçait d'exiger auprès de son père une hausse de la sécurité dans le quartier. Nino était heureux d'avoir pu échapper à l'interrogation de maths initialement prévue pour la fin d'après-midi.
Mais Marinette n'était toujours pas revenue.
Avec une petite pointe d'inquiétude, Adrien espéra qu'il ne lui était rien arrivé de grave. Où pouvait-elle bien être passée ?
« Elle est probablement rentrée directement chez elle », se dit-il pour se rassurer.
A son grand soulagement, Alya confirma ses soupçons. Il l'entendit lire à Nino un message que Marinette venait lui de lui envoyer, la prévenant qu'elle était allée se réfugier chez ses parents et qu'elle ne reviendrait que le lendemain.
Adrien appela rapidement son chauffeur pour le prévenir que la journée de cours était finie et commença à se diriger pensivement vers la sortie du collège. En dépit de toutes ses interrogations, il était déçu de ne pas avoir pu revoir Marinette avant de partir.
Alors qu'il attendait qu'on vienne le chercher, il ressortit son téléphone portable, s'arrêtant machinalement sur le numéro de son amie. Il commença à taper un message.
« Je ».
Je quoi ? Qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir lui dire ?
« Je voudrais te voir. »
Adrien regarda intensément ce qu'il venait d'écrire. Avant de tout effacer.
« J'espère que tu es bien rentrée ».
Voilà, ça, ça serait bien.
Pour le reste, il verrait plus tard.
Le lendemain, c'est une Marinette de bien meilleure humeur que la veille qui retrouva le chemin du collège. Elle avait beaucoup discuté avec Tikki et ça lui avait fait énormément de bien, elle se sentait plus sereine. De plus, elle devait bien s'avouer que le message d'Adrien avait beaucoup contribué à remonter son moral. Même si ça ne semblait pas être grand-chose, elle avait été touchée par le fait qu'il prenne de ses nouvelles.
Elle avait décidé d'essayer de prendre un peu de recul, de se raisonner pour ne plus chercher une interprétation à tous les gestes ou absences de gestes d'Adrien. Ça serait sûrement plus facile à dire qu'à faire, se dit-elle non sans lucidité. Qu'elle le veuille ou non, le simple fait de penser à son partenaire faisait s'emballer son cœur. Elle était complètement mordue et toutes les bonnes résolutions du monde auraient du mal à l'aider avec ça.
Mais elle était déterminée à rester optimiste, elle ne voulait plus se laisser abattre comme la veille. Et même si elle n'était toujours pas sûre de ce qu'Adrien ressentait pour elle, elle avait croyait en la force du lien qui les unissait en tant que Chat Noir et Ladybug.
Pour le reste, elle verrait bien ce que l'avenir leur réserverait.
De son côté, Adrien se sentait aussi un peu mieux, même si Plagg n'avait clairement pas été d'un grand support. Il avait beaucoup réfléchit après être rentré chez lui, tournant et retournant les évènements dans sa tête, essayant d'analyser ce qui s'était passé. Il se sentait encore mal à l'aise de s'être enfui face à Ladybug, mais après réflexion, il se disait qu'il valait sûrement mieux y aller à son rythme. Cela ne servait à rien de précipiter les choses s'il n'était pas prêt.
Adrien avait confiance en son intuition, il était certain qu'à un moment où à un autre il aurait à la fois le courage et l'opportunité de parler de ses sentiments à Marinette. En attendant, rien ne l'empêchait de continuer à profiter de sa compagnie, et il avait bien l'intention de saisir toutes les occasions possibles pour passer du temps avec elle.
Et un jour, il lui dirait ce qu'il ressentait pour elle.
Sans s'en rendre compte, les deux coéquipiers en étaient arrivés plus ou moins aux mêmes conclusions. Le bouleversement qu'ils vivaient actuellement menaçait de les dépasser, ils se sentaient trop vulnérables face à toutes les violentes émotions qu'ils ressentaient depuis qu'ils avaient découvert leurs identités. Au milieu de cette tempête, ils gardaient une foi absolue dans le lien qui les unissait et ils essayaient tous les deux de reprendre pied en se raccrochant à leur quotidien. Cherchant à retrouver leur calme, sans se forcer, avant de pouvoir avancer l'un vers l'autre quand ils se sentiraient prêts.
Quand ils se croisèrent en arrivant en classe, le cœur de Marinette rata un battement au moment où Adrien la salua. Mais à son grand soulagement elle réussit à lui répondre avec naturel, même si elle ne put empêcher ses joues de rougir légèrement. Elle était décidément irrécupérable, se sermonna-t-elle en se donnant une petite tape sur le front. Un bonjour, un sourire, et elle commençait déjà à perdre à nouveau la tête.
Elle se répétait sans cesse qu'elle devait rester calme. Prendre du recul par rapport à ce qu'elle ressentait pour Adrien, faire preuve de détachement et de patience.
Mais ses bonnes résolutions furent mises à rude épreuve quelques jours plus tard.
La matinée avait commencée sans incident notable, quand soudain Chloé déboula dans la classe. Telle une tornade blonde, elle fonça sur Adrien, enroulant ses bras autour du sien et lui plaquant un baiser sur la joue.
- « Adrichou chériiii ! Mon père organise une réception ce samedi et tout Paris sera là. Enfin, tous les gens IMPORTANTS de Paris », corrigea-t-elle avec un petit regard méprisant au reste de la classe.
En réponse, Alya fit semblant de vomir dans son sac. Chloé l'ignora superbement avant de reprendre le fil de son discours.
- « Et bien sûr tu es invité », roucoula-t-elle en se rapprochant encore davantage d'un Adrien de plus en plus mal à l'aise. « Il faut absolument que tu viennes ! »
Assise à son bureau, Marinette assistait impuissante à la conversation.
- « Je ne veux pas voir ça », grommela-t-elle en enfouissant sa tête entre ses bras, visiblement d'humeur massacrante.
Son mouvement attira l'œil d'Adrien.
« Oh non », songea-t-il.
Non, non, non. C'était mauvais, très mauvais. Il espérait de tout cœur ne pas être la cause de l'exaspération de sa camarade, même s'il ne se faisait guère d'illusions. Déjà qu'il était à peu près sûr qu'elle prenait Chat Noir pour un dragueur invétéré, il ne voulait surtout pas lui donner l'impression d'être incapable de résister aux avances de la première fille venue. Elle était la seule, l'unique qui comptait.
Il se dégagea tant bien que mal de l'étreinte de Chloé, prétextant avoir déjà une séance photo de prévue pour esquiver son invitation. Tandis qu'il regagnait sa place, il voulut essayer de croiser le regard de Marinette pour tenter de savoir ce qu'elle pouvait bien être en train de penser, mais elle gardait obstinément sa tête entre ses bras.
Il s'assit à son bureau, le cœur lourd. Quelle que soit l'opinion que sa camarade avait de lui, la scène qui venait de se dérouler n'avait sûrement pas marqué des points en sa faveur.
De son coté, Marinette fulminait. Elle était en colère contre Chloé, mais surtout en colère contre elle-même. Après tout, elle n'avait rien à dire, ce n'était pas comme s'il y avait quelque chose entre Adrien et elle. Enfin, ce n'était pas tout à fait vrai, se reprit-elle. Il y avait un lien très fort entre eux, né de la complicité qu'ils partageaient en tant que Chat Noir et Ladybug et de la confiance absolue qu'ils avaient l'un envers l'autre, mais cela n'avait rien à voir avec une relation sentimentale.
La jeune fille n'aurait jamais cru en arriver à se dire ça un jour, mais quelque part elle était presque jalouse de Chloé. Il fallait au moins lui reconnaitre ça : elle avait beau être la dernière des pestes, elle n'avait pas peur de clamer haut et fort son affection pour Adrien.
Tout le contraire de Marinette qui se consumait de l'intérieur rien qu'à l'idée de lui avouer ce qu'elle ressentait pour lui.
Elle essaya de se consoler en se disant que l'intensité de ce qu'elle éprouvait pour son partenaire ne lui facilitait probablement pas la tâche. Les sentiments de Chloé semblaient être au contraire assez superficiels. Elle donnait plus l'impression de chercher à s'afficher avec un garçon beau, riche et célèbre qu'à réellement s'intéresser à Adrien. Il était le parfait accessoire, en somme.
Marinette se redressa, essayant de faire bonne figure, mais elle sentait que ses bonnes résolutions des jours précédents allaient probablement être plus dures à tenir qu'elle ne l'aurait espéré. Elle avait beau se dire qu'il fallait qu'elle reste calme, qu'elle fasse preuve de plus de détachement, elle n'en restait pas moins une adolescente amoureuse qui avait du mal à gérer ce qu'elle ressentait.
L'arrivée de leur professeur interrompit la jeune fille dans ses réflexions.
Après avoir réclamé le calme, l'enseignant se mit à aborder le chapitre du jour. Adrien était presque soulagé que le cours commence, ça le distrairait de la tentation d'essayer de parler à Marinette. C'était ridicule, mais même s'il n'y avait rien entre Marinette et lui, il ressentait le besoin de se justifier auprès d'elle. De lui dire qu'il n'avait pas voulu la fâcher et qu'il était aussi contrarié qu'elle des agissements de Chloé.
Plusieurs dizaines de minutes plus tard, le professeur demanda à ses élèves élèves de sortir leur livre de cours afin de pouvoir leur faire faire quelques exercices. Adrien sorti docilement le sien quand un bruit derrière lui attira son attention.
Il entendait Marinette fouiller furieusement dans son sac à dos, tandis qu'Alya lui faisait remarquer à voix basse :
- « C'était à ton tour de le prendre, tu ne l'as pas oublié j'espère ? »
- « Non, non, non, je suis sûre de l'avoir pris ce matin », lui répondit-elle avec un petit rire nerveux, son ton manquant clairement de conviction alors qu'elle commençait à vider le contenu de son sac devant elle.
- « Ça c'est celui d'histoire, celui-là ce n'est pas ça non plus, et là toujours pas... » marmonnait-elle en continuant d'empiler ses affaires sur son bureau sous le regard consterné de son amie.
Adrien put difficilement s'empêcher de pouffer de rire devant la scène. Ce n'était pas la première fois qu'il le notait mais le contraste était toujours aussi saisissant entre la Marinette forte et déterminée qu'elle pouvait être, et celle tête en l'air et maladroite qu'il observait actuellement. Et il aimait autant l'un de ces aspects que l'autre, cela ne faisait que la rendre encore plus adorable à ses yeux.
Il jeta un rapide coup d'œil à son voisin et constant que celui-ci avait bien son livre, il se tourna vers Marinette.
- « Tiens, prends le mien si tu veux », lui dit-il en lui tendant l'ouvrage. « Je suivrais avec Nino ».
Sa camarade releva vivement la tête de son sac, rouge d'embarras.
- « Oh, merci, mais je suis sûre que le mien est quelque part... enfin... peut-être, je crois... », essaya-t-elle de se défendre, mais ses recherches étaient visiblement vaines. Seuls quelques crayons avaient échappé à la fouille que venait de subir son sac.
Elle posa ce dernier à terre tout en adressant un sourire reconnaissant à Adrien, avant de le remercier et de lui prendre son livre des mains. Au grand soulagement du jeune garçon, elle ne montrait clairement plus aucune trace de l'agacement dont elle avait fait preuve un peu plus tôt dans la matinée. Il aurait dû s'en douter, se dit-il. Marinette n'était pas du genre à rester fâchée très longtemps.
Adrien se retourna vers Nino pour continuer à suivre le cours, essayant de réprimer le sourire qui naissait sur ses lèvres.
Il se sentait soudainement le cœur plus léger.
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