1 - Sammy, le cadeau surprise
Quel cadeau avez-vous toujours rêvé d'obtenir ? Une voiture télécommandée ? Une poupée ? Un coffret DVD de votre dessin animé préféré ?
Et bien sachez que Sammy a reçu la mort comme présent le jour de ses dix ans.
Et ce avec libéralité !
Il n'avait pas été sage il faut dire. Son père avait été obligé de la punir. Il l'avait contraint à sortir, accoudée contre la façade du restaurant, la bouche gonflée et les dents serrées. Il croisait les bras comme un caïd, maudissant son père comme on maudit son pire ennemi.
Lui aussi il voulait du gâteau. Un part de plus n'était pas de trop !
Mais il faut savoir partager...
Donner. Ça c'est un don inné !
Il s'était battu avec ses quatre autres camarades, avec qui pourtant, il n'avait pas plus d'attachement.
Si ! Il y avait bien Vincent, le fils du gros con malséant. Mais ça s'arrêtait là.
Ah non ! L'amitié ça le dégoûtait !
Dommage que son père soit patron d'un restaurant,
Qui pullule chaque jour de petits comme de grands.
Il devait se confronter aux autres enfants,
Soutenir leurs regards noirs et crus jugements.
Il se trouvait plus intelligent que la moyenne le Sammy,
Il avait rarement trouvé un autre gosse plus fort que lui !
Mais comme tous les enfants, il se prétendait capable de courir plus d'une heure, sans être épuisé, sans devoir faire de pause, plus qu'un champion à qui cela a demandé des heures d'entraînement. Ça c'est sûr, il se croyait supérieure.
Au final, comme tous gamins désobéissant, à qui le destin prenait les devants, il s'était retrouvé au piquet, près de la route qui sortait, là, du parking de Fredbear's family diner.
Il se trouve que William était énervé aujourd'hui. Il avait cette hargne qui lui coulait dans les veines. Il ne voulait ni rien entendre, ni rien voir.
Sa femme était venue le retrouver au restaurant. Et en le voyant porter l'un de ces costumes ridicule, elle ne put s'empêcher de le taquiner. Malheureusement, avec un homme aussi bouché, penser pouvoir rigoler avec humour reste aussi illusoire que les rêves eux-mêmes.
Il prit au premier degré, s'énerva, pesta, grogna. Il n'accepta pas une telle remarque :
« Qu'est-ce qui se passe William ? Tu es totalement tendu.
- Ta gueule... Tu fais chier. »
Les tables voisines le dévisagèrent dans son costume de Spring Bonnie ; il faut dire que ne l'on avait pas l'habitude d'entendre un lapin cracher des gros mots.
William emmena sa femme dans la pièce réservé au personnel, faute de tranquillité parmi les clients normaux, dans une pièce humide et très aérée :
« Et Elizabeth ? s'enquit-il.
- Avec sa grand-mère. Je suis venue ici pour récupérer Vincent.
- L'anniversaire de Sammy n'est pas terminé. Pour ta gouverne c'est à seize heures, reprit William sur la défensive, comme s'il cherchait une excuse à son comportement.
- Je sais... Mais je voulais me poser, voir comment ça se passait, comment tu allais... Tu es si susceptible, sensible et... »
Il la tua d'un regard vengeur.
Elle l'aimait ; Il la détestait.
Ils s'étaient mariés trop tôt, un coup de foudre semblait-il. Mais quand on ne va pas plus loin que les apparences, on est vite déçu :
« Tu m'énerves... glapit William avec un ton de lapin abattu.
- Mais, mon amour... !
- C'est ça que je déteste chez toi ! Tu es trop neuneu... Comment veux-tu donner un bon exemple à Vincent ?! »
Mais en soufflant trop fort, William déclencha les mécanismes du costume. Henry avait déjà survolé le sujet, et quand les détails lui revinrent à l'esprit, il paniqua et commença à respirer de plus en plus fort :
« William ? »
Il se contracta de douleur, se tordant dans tous les sens à l'intérieur.
Les loquets défectueux du déguisement, commencèrent à se resserrer fatalement, sur son corps meurtri par les pièces de métal confinées. Par l'alliage de l'humidité et la brise éventée, tout s'était déclenché. Il risquait de mourir, et William en était conscient.
« HAAAAAAAAAAAAA ! hurla-t-il bestialement entre deux fracas.
- W-WILLIAM ?! »
Une gerbe de sang gicla de son cou et de ses articulations pour couler le long du pelage, et s'égoutter sur le carrelage.
Lorsque William s'effondra sur le sol, madame Afton s'enfuit de la pièce, il fallait bien sûr qu'elle s'affole :
« HENRY ! HENRY ! À L'AIDE ! »
À terre, dans son sang, William tentait de se reprendre. Il était toujours conscient, quoiqu'un peu absent. Sur le coup, il ne ressentait presque plus rien, étourdi par la violence macabre de l'agression, bien que ses jambes lui faisaient un mal de chien, dans sa dépossession.
Henry se pencha vers lui, le visage rongé par la culpabilité, totalement déboussolé :
« William ! Tu m'entends ?! Est-ce que tu es conscient ?! Tu peux respirer ?! Vite, continua-t-il en se tournant vers madame Afton, Appelez les pompiers !
- Ah, mais euh, comment je dois faire ?!
- Il y a un téléphone dans le bureau de John. Utilisez-le.
- Mais il est où son bureau ? »
Henry s'impatientait :
« CHERCHEZ BON SANG ! DEPECHEZ-VOUS ! NOUS N'AVONS PAS TOUT NOTRE TEMPS !
- O-Oui... »
Pendant ce temps, Henry commença par retirer délicatement, les pièces du costume, seulement la tête pour dégager ses narines.
William lâcha frénétiquement un soupir de décontraction.
En observant le visage zébré de plaies de son ami, Henry prit tout pour lui. Si seulement il n'avait pas commandé ces costumes, si seulement il ne l'avait pas laissé les enfiler, si seulement il y avait plus prêté d'intentions, alors surement, il ne se serait pas retrouvé au cœur d'une telle situation :
« Ne t'inquiète pas mon ami. Tu es entre de bonne main. »
William commençait à reprendre ses esprits, et alors, une angoissante réalité lui tortura l'esprit.
Si on apprenait qu'il y avait eu un tel accident ans le restaurant,
Nul doute qu'il ferait la une des journaux,
Mais également,
Les gens prendraient peur,
Et plus personne ne viendrait.
Ils devraient mettre la clé sous la porte,
Et bye bye petit business !
Et ça, William ne pouvait pas l'accepté, il s'entait qu'il n'avait pas encore tout testé, exploré, exploité du but en blanc.
À brûle-pourpoint William se redressa, sous les yeux affolés de Henry :
« Mais qu'est-ce que tu fais ?! Tu vas te tuer !
- Pardonne-moi Henry. C'est pour ton bien ! Je n'ai pas le temps de t'expliquer. C'est tout ou rien ! »
C'était comme parler à un gamin qui s'amusait avec une prise.
William s'enfuit de la pièce. Afin de ne pas être poursuivit par Henry, il l'enferma rapidement, à deux tour de clé.
Il s'enfuit du bâtiment, affolé, énervé, crispé. Son costume toujours sur lui, il grimpa dans sa bagnole et démarra à toute allure.
Mais avec un corps aussi mutilé, et quand on ne prend pas temps de se soigner, il est sûr que l'on a une moins bonne agilité.
Il cogna le trottoir en ciment,
Il raya la portière de la voiture,
Il s'approcha dangereusement de la façade du bâtiment,
Et ce qui devait arriver arriva,
Il écrasa Sammy qui boudait encore désespérément, là.
D'abord, il mit du temps à comprendre. Je veux bien imaginer qu'il soit long à la détente, mais William ! C'est un enfant qui vient d'y passer ! Bouges-toi bon sang !
Alors l'homme en semi-costume de lapin doré se précipita sur la chaussée, malgré ses mouvements saccadés. En un instant, sa propre douleur, il l'avait oubliée ; le pic d'hormone qui bondit en lui, prit possession de son esprit, l'obsédant jusqu'à sa dernière pensée, visionnant ce qui venait de se passer.
Il remua le cadavre meurtri en tentant désespérément de se faire à l'idée, que ce n'était pas lui qui l'avait renversé.
Et lorsqu'il réalisa,
Oh merde ! C'était le fils de Henry qu'il venait d'assassiner.
Il détourna le regard, dévoilant sa face rongée par l'inquiétude : où allait-il pouvoir dissimuler le corps ?
Il l'attrapa à deux mains et se redressa avec déséquilibre et tourment, il emmena la petite fille jusqu'au bac à sel où il la jeta avec désintéressement. Il referma le coffre, et en se retournant, il remarqua qu'un gamin l'espionnait, cette petite silhouette frêle et impressionnable, choquée et traumatisée par ce qu'elle venait d'assister.
Le sang de William ne fit qu'un tour. Il n'eut pas le temps de discerner la face du voyeur, il se frappa les joues pour se redonner de la couleur, monta une seconde fois dans sa voiture, et disparu aussitôt.
Et totalement en panique il se jura :
« Je le ferai disparaitre demain. Là ce n'est pas le moment. Espérons juste que le gamin ne pipe pas un mot à sa maman. »
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