[fin] août - fin de roman

    Je m'amusai tant pendant le reste de la semaine que je ne trouvai pas un instant pour écrire ce qu'il se déroula en détail. Bataille d'eau, promenade dans la forêt, retour de Gaston auprès des siens (bien qu'Eustache eût essayer de convaincre J-B de le ramener avec eux), barbecues végétariens et veillées autour du feu à chanter et à jouer... 

    Je ne m'étais jamais sentie aussi vivante. 

    Le dernier soir, nous nous fîmes une promesse : ne pas nous perdre de vue, malgré le départ des Terminales. Continuer à discuter, nous retrouver l'été prochain. Je ne sais pas à quel point ils étaient sincères lorsqu'ils disaient vouloir me revoir, mais j'osais à présent penser que le temps n'est pas le seul à solidifier les amitiés, et qu'un bon moment pouvait valoir plus que des centaines de pauses partagées à moitié, puisque nous étions bien souvent rivés sur nos téléphones... 

    Arriva ensuite le jour du départ. Nos sacs retournèrent dans les coffres, J-B coupa l'électricité du chalet, et nous partîmes. 

    Puis, il y eut le mois d'août, que nous passâmes essentiellement dans le grand jardin d'Olivier ou à la piscine municipale. Il y eut l'anniversaire d'Eustache, qui fut étonnamment normal, la journée au parc d'attraction, et puis, vite, trop vite, les premiers départs pour des villes lointaines.

    Ce fut d'abord Camille, que ses parents amenèrent à Lyon. 

    Puis Maya, qui prit la Voiture du Peuple pour rejoindre Aix-en-Provence. 

    Enfin, J-B et Olivier, que nous accompagnâmes à la gare. Tous deux partaient pour Strasbourg.

    Chaque départ fut un concert de larmes et d'au revoir, de promesses et de baisers. Mais le plus douloureux fut sans aucun doute le dernier, car il marquait la fin de notre été avec les Terminales. 

    Nous regardâmes ainsi le train de J-B et Olivier s'éloigner dans un vacarme assourdissant, avant de n'être plus qu'un petit point à l'horizon et de finalement disparaître. 

    « Et voilà, il ne reste que nous. », lâcha Eustache. 

    Il avait une main dans la poche de son short, l'autre tenant celle de Philippine. Cette dernière essuyait une petite larme, mais rien de comparable à l'inondation que Natacha était en train de provoquer. Elsa mit un bras autour de ses épaules et essaya tant bien que mal de la réconforter. 

    Lorsque ses sanglots furent calmés, nous saluâmes les parents de nos amis, remontâmes les escaliers afin de quitter le quai, puis sortîmes de la gare. Le soleil qui se réverbérait contre l'albâtre des dalles de la place nous éblouit. Il faisait chaud et beau. La ville était agitée, les passants souriaient derrière leurs lunettes noires, les enfants babillaient dans leur poussette, terminaient leur glace ou la faisaient tomber sur le sol. 

    « Les vacances ne sont pas encore terminées, dis-je.

    — Non, tu as raison. On devrait en profiter, poursuivit Elsa. Et si on allait en terrasse ?

    — Je vais rentrer chez moi je pense...

    — Hors de question Natacha ! C'est moi qui t'invite, allez, viens ! »

    Elsa réussit à convaincre sa meilleure amie de rester avec nous, et une demie heure plus tard, nos boissons arrivaient. 

    « Eustache, pourquoi tu as pris un chocolat chaud en plein été ? demanda Elsa, les sourcils froncés.

    — Pour pouvoir faire mon « spécial Eustache ». »

    Le garçon prit la glace qu'il avait également commandée et la mit dans sa tasse. Il vola ensuite la chantilly de mon milkshake et leva sa tasse : 

    « À cette année qui vient de s'écouler !

    — Ma chantilly Eustache ! m'indignai-je.

    — Ça va fondre, c'est dégoûtant, commenta Elsa. 

    — C'est pour ça que j'aimerais qu'on trinque vite, répondit Eustache. 

    — À notre super groupe d'amis ! s'exclama donc Philippine. 

    — Et à l'année qui s'annonce ! »

    Nous bûmes une gorgée. Eustache se tourna vers moi, le visage plein de crème et de chocolat : 

    « Au fait Renée, tu comptes continuer à écrire ? »

    Mes joues devinrent tellement rouges que j'aurais pu rivaliser avec Natacha. Parler de mes écrits me mettait toujours mal à l'aise, et encore plus lorsqu'il s'agissait d'une histoire dont il était le protagoniste...

    Cependant, ces dernières semaines à ses côtés m'avaient appris à garder mon sang froid. Je lui répondis donc :

    « Je pense que cette histoire peut s'arrêter là. 

    — C'est dommage, il n'y aura personne pour garder une trace de la blague que M. Melbel nous fera à la fin de l'année ! soupira-t-il. J'espère qu'il trouvera quelque chose d'encore mieux pour nous...

    — La blague de M. Melbel ? » demanda Natacha. 

    Le « CHINOIROUX » et moi-même échangeâmes un regard en coin. Celui-ci finit par répondre mystérieusement : 

    « Vous comprendrez si Renée vous laisse lire son histoire. 

    — C'est quoi cette histoire ?

    — Ça s'appelle... 

LES CHRONIQUES DU CHINOIROUX. »


[note finale à venir dans la journée]

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