Chapitre 30.1 - Rétablir la confiance exige don de soi
— Attention !
— Attention !
L'avertissement se répète derrière nous comme un écho.
Je me plaque contre le mur, à l'abri, et relève mon foulard pour masquer ma bouche et mon nez. Les derniers râles d'efforts de nos collègues nous parviennent depuis la rue de l'autre côté du bâtiment derrière lequel nous nous abritons. Ça force sévère.
— C'est bon, il vient !
Puis le silence. Tout le monde retient son souffle. Nous n'avons aucun visuel mais savons que c'est imminent. Vient enfin le choc, terrible, rauque, faisant tout vibrer, jusqu'à l'intérieur du ventre, accompagné par une avalanche de crépitements et de tintements plus légers, comme une fine pluie de verre et de gravillons. Un épais nuage gris beige nous envahit. Il engloutit tout sur son passage, s'immisce dans les moindres recoins, se glisse dans chaque interstice. Je détourne la tête, ferme les yeux et pose ma main par-dessus mon foulard pour m'assurer de ne pas respirer la poussière. Les secondes passent. Je sens les fines particules de brique et de béton pulvérisés se déposer sur les parties non couvertes de mon visage, jusqu'à former une mince pellicule. Désagréable. Malgré mes précautions pour protéger mes voies respiratoires, je suis pris d'une quinte de toux.
Quelqu'un tape sur mon épaule.
— Ça va, Billy ?
J'ouvre les yeux. C'est Ercan. Je réponds de la tête, tout va bien.
— Alors il ne faut pas traîner.
Sans attendre que le nuage ne retombe, nous retournons dans la rue où nous venons tous ensemble de faire s'effondrer la façade d'un immeuble de trois étages déjà bien amoché par la guerre. Eventré en son centre, ce qui demeurait encore debout depuis le conflit ne demandait qu'à s'écrouler. Il nous a suffi de marteler les points déjà fragilisés à sa base et de tirer ou pousser sur son sommet pour que des pans entiers s'effondrent dans la rue.
Alors que nous ne voyons pas à plus de six pieds devant nous, nous commençons à déblayer les gravats et à les rassembler en tas au centre du croisement où nous devons monter notre barricade, la troisième de la journée. Depuis hier, nous soulevons des blocs de briques ou de béton. Nous mettons en œuvre le plan de défense de Klein en préparant le terrain selon une tactique déjà éprouvée depuis des siècles. Elle vise à bloquer certaines rues et croisements afin d'endiguer les troupes ennemies et les mener vers des zones que nous aurons fortifiées au préalable. En concentrant toutes nos forces en des points précis peut-être pourrons-nous repousser l'armée de la République.
— Hey ! Billy ! Viens m'aider à déplacer ceux-là ! Les plus lourds en priorité. Ne joue pas au druquoebèrgeur avec moi.
Toujours aussi grande gueule, Ercan, mon collègue de l'année dernière au Point d'eau, lorsque j'aidais à ériger les fortifications là-bas. Même si j'étais content de le revoir, je dois dire qu'il me tape sur les nerfs à cette heure. Avec la fatigue qui commence à peser, je perds patience. Il ne fait pourtant que me rappeler les consignes établies. Mais il pourrait se montrer plus indulgent, j'ai dû soulever en cumulé une tonne depuis ce matin. J'ai mal partout. Mes bras ne sont que des crampes et mon dos craque à chaque fois que je me baisse. À coup sûr je ne pourrai plus bouger quand viendra le moment de la bataille, je suis mort d'avance.
Nous entamons l'après-midi. Mais la journée risque d'être encore longue pour nous, « les ouvriers de la défense », comme aime à nous appeler Ercan. Lui et son contingent affecté au Point d'eau nous ont rejoints avant-hier. En plus d'être un coup de main salutaire, ça nous a fait plaisir de voir arriver des têtes connues, d'autant que l'appel du major à toute l'Union Communautaire du Talium n'a jusqu'à présent pas suscité l'affluence espérée. On ne s'attendait pas à ce que toutes les forces disponibles de notre jeune faction convergent enthousiastes et revanchardes vers Walldorf, la fleur au fusil, mais personne n'imaginait un tel flop.
Adhérer à l'Union et contribuer à sa prospérité en échange de rationnement en Talium n'a jamais été un problème pour les nouvelles communautés récemment assimilées. Jusqu'à présent, chacune d'entre elles s'est acquittée de ses tâches et contributions sans rechigner, avec zèle pour certaines. Mais les choses sont différentes cette fois. Il ne s'agit plus d'envoyer de la nourriture ou des matériaux de construction récupérés un peu partout. Il n'est plus question de répondre à des besoins primaires de New Town, désormais capitale de l'Union, en envoyant une partie des bénéfices des expéditions de récupération. Cette fois la demande est tout autre. Nous sommes menacés par un ennemi plus grand qui convoite notre trésor : le sérum contre la mort inéluctable lente et douloureuse promise par les radiations. New Town réclame assistance, mais il semblerait qu'envoyer des hommes et des femmes pour défendre ce que nous sommes en train de construire ensemble est une tâche plus difficile. Après avoir bénéficié de ce que l'Union pouvait leur apporter, quelles communautés auront maintenant assez de trippes pour oser payer le prix du sang en répondant à l'appel ? Le grand Klein lui-même est envahi par le doute depuis qu'il a envoyé ses messagers, « le moment de vérité » a-t-il confié à Akram. Eh bien justement, depuis trois jours maintenant, la vérité éclate aux yeux de tous.
C'est d'abord Sandhausen qui a fait parvenir ses forces en premier. Normal, ce sont les plus proches, donc les plus concernés. Si Walldorf tombe, ils seront les suivants. C'est le chef de la communauté en personne qui est arrivé, Hartwin Goldstein, avec son fils et adjoint, Mathis, 28 ans, tous deux à la tête de 56 combattants, alors que la ville héberge plus de 2 800 personnes. Première déception. Klein a fait mine de rien et a continué à peaufiner son plan de défense dans l'attente que d'autres renforts arrivent avant les forces ennemies. Il a tout de même chargé le caporal Boniche de recruter des volontaires parmi la population de Walldorf. Après tout, c'est aussi à eux de se bouger pour défendre leur ville. Aux dernières nouvelles, Flegel aurait pour le moment rassemblé presque 200 personnes. Ça paraît considérable, surtout qu'il triple presque les effectifs initiaux, mais aucun d'eux n'est un combattant. Ils grossissent nos rangs, rien d'autre que de la chair à canon. Pour les armer, un atelier de fortune a été monté en ville afin de fabriquer des lances, principalement, mais ça ne fera pas d'eux des soldats.
Le lendemain de ce premier revers, ce fut donc l'arrivée matinale des New Towniens. D'abord le groupe de 19 hommes et femmes piochés dans les deux équipes tournantes du Point d'eau. La plupart d'entre eux ont déjà connu le feu et tous savent comment fortifier et défendre une position. Puis, plus tard dans la matinée, en provenance directe de notre capitale, un deuxième groupe a fait son entrée en ville, mixte cette fois, mélangeant des gardes, des sentinelles d'avant-postes et des nouvelles recrues. En tout, 47 paires de bras. Toujours insuffisant par rapport aux effectifs attendus, mais déjà trop si l'on considère la défense de New Town. Si Rosenwald et sa clique venaient à apprendre que nous avons dégarni toutes nos défenses pour garantir celle de Walldorf, il n'aurait qu'à nous contourner pour nous prendre à revers et tranquillement se servir en Talium, sans même tirer un coup de feu. Le major est conscient du risque qu'il prend, mais il n'a pas le choix, d'autant plus que son rassemblement des forces de l'Union ne prend pas l'essor qu'il aurait souhaité.
Quelques heures après l'arrivée de nos camarades, Kadir fit son retour, comme promis. Il entra dans Walldorf à pied et à la tête de 39 de ses compagnons de la Résistance, un fusil pour trois mais une détermination sans faille. Ils ont salué tous ceux qu'ils croisaient, ça a duré plus d'une heure. De chaleureuses poignées de mains accompagnées de sincères remerciements. Les cons. Ils viennent nous aider et c'est nous qu'ils remercient. C'était pourtant évident. Des mois qu'ils se battent seuls et dans l'ombre contre le régime autoritaire de Rosenwald, des mois de doute et d'angoisses pour eux et leurs familles, des mois qu'ils doivent se cacher pour éviter la capture, la torture et l'exécution, et voilà qu'enfin ils ont trouvé des alliés pour se battre à leurs côtés et au grand jour. Il n'y a pas à tortiller, on sait que l'on pourra compter sur eux quand les balles siffleront. Après les présentations, ils se sont installés dans deux grandes maisons qui leur ont été réservées en bordure de zone habitée. À la fin de la journée, nous avons été nombreux à leur rendre visite. Le jour J approchant, les questions étaient nombreuses à propos de notre ennemi commun. Akram voulait connaître l'organisation de leur chaîne de commandement et leur tactique de combat, tandis que moi j'étais plus intéressé par leur armement. Ils ne furent pas avares en parole, c'est le moins que l'on puisse dire, et dans la bonne humeur en plus. Cette réunion improvisée a spontanément tourné en petite fête. Il n'y avait pas beaucoup d'alcool mais l'ambiance bon enfant qui régnait nous a permis de mieux faire connaissance et de décompresser, nous en avions tous besoin. C'est finalement le major lui-même qui est venu mettre fin à la fiesta. Il n'était pas en colère, je pense même qu'il comprenait. Seulement, la bataille approchante, il ne pouvait pas admettre un tel relâchement.
Le réveil fut difficile et le retour à la réalité brutal. Les réponses à l'appel du major étaient toujours aussi peu nombreuses. Les espoirs de la veille commençaient déjà à disparaître. Il a fallu attendre jusqu'à hier en fin d'après-midi pour voir arriver un nouveau groupe. Ils étaient 70, tout rond. Que des jeunes, 29 ans pour le plus âgé, tous fraîchement arrivés de Schriesheim. Armés d'outils tranchants, de barres affûtées et de frondes, ils affichaient une vraie détermination, à la hauteur de leur inexpérience. Élevés aux jeux vidéo et maintenant galvanisés par les promesses douteuses de leurs aînés qui ont visiblement préféré envoyer leurs jeunes plutôt que de se bouger eux-mêmes – les sales planqués – tous ces gosses affirment vouloir se battre pour défendre leur nouvelle patrie. Prisonniers de ce monde dévasté qui leur vole leur jeunesse, c'est l'occasion pour eux de trouver un sens à leur vie de précarité sans futur ni espoir. En défendant cet avenir, ils s'assurent enfin une place au sein de tout ce merdier. Comme tous les gamins avant eux qui se sont jetés dans les précédentes guerres de l'Histoire, comme moi il y a quelques années, ils n'ont aucune idée de ce qui les attend.
— Billy !
Boris, le chef du Point d'eau, un grand gaillard à la gueule carrée et aux cheveux blonds taillés à la serpe. Il ne peut pas me piffer. Je ne sais pas ce qu'il me reproche, je ne l'avais rencontré qu'une seule fois auparavant. Sûrement ma réputation, à moins qu'il haïsse purement et simplement les américains, ce ne serait pas le premier. Nommé dès son arrivée responsable du retranchement de Walldorf par le major, il prend ses fonctions très au sérieux. Il respecte scrupuleusement et avec zèle le plan de Klein. Que les pauses soient rares à cause de notre timing serré, ça je peux comprendre, mais lorsqu'il nous oblige à prendre des risques en jouant les équilibristes à plusieurs pieds de hauteur pour aider un pan de mur récalcitrant à s'effondrer, simplement pour gagner un peu de temps, là je ne suis pas d'accord. Et je vois bien qu'il n'a pas du tout apprécié ma façon de penser de tout à l'heure.
— Billy ! Bordel, tu rêvasses ? Ça fait trois fois que je t'appelle !
— Désolé, je n'avais pas entendu la seconde...
Son poing droit se referme. Il s'avance et s'arrête juste devant moi. Vas-y. Même si tu fais une tête de plus je peux te mettre une belle branlée.
Il voudrait m'en coller une, mais il ne le fera pas. Ce gros con en crève d'envie, mais il a au moins cette intelligence de comprendre que le collectif passe en premier. Je sais en revanche que ça n'en restera pas là si nous survivons tous les deux.
— Va demander de la main d'œuvre supplémentaire au major, on n'avance pas assez vite. Et rapporte de l'eau.
Sans donner de réponse, je me retourne et part en trottinant.
C'est la deuxième fois qu'il m'envoie comme coursier dans la zone habitée de Walldorf, une petite demi-heure de marche. Je lui fais croire que ça me gonfle de faire les allers-retours, que je ne supporte pas d'être son petit coursier, ça lui fait plaisir. La vérité c'est que je suis bien content de me dégourdir les pattes et de reposer mes bras.
Tout le monde est à cran. La bataille à venir est dans les têtes de chacun. L'angoisse se lit dans les yeux de tous, en particulier de ceux qui devront se battre au corps à corps avec des armes d'un autre âge fabriquées avec les moyens du bord. Ce sera planter avant d'être planté, tailler avant d'être taillé. L'horreur rien que d'y penser. Et serons-nous assez nombreux ? Cette incertitude sur la taille finale de notre armée ronge notre moral. Depuis l'arrivée hier des jeunes de Schriesheim, plus rien. En-dehors d'un messager envoyé par la petite communauté de Ladenburg pour nous informer poliment qu'ils ne pourront pas répondre à l'appel, personne d'autre à l'horizon. Aucune nouvelle de Heidelberg ou des communautés unies de Leimen qui regroupent pourtant plus de 5 000 personnes. Rien, pas un signe. Du côté de Frankenthal et Mutterstadt, à l'ouest de l'Union, étant confrontés depuis des mois à des intrusions féroces de communautés hostiles qui cherchent à s'emparer de leur Talium, à eux le Major ne leur a pas demandé d'envoyer des hommes. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ont appliqué l'ordre à la lettre. Pas un seul petit groupe de volontaires, même pour le geste, chacun sa merde.
Mais il y a un sujet qui revient dans toutes les conversations, une question qui tourne en rond dans tout Walldorf : où est Peterstal ? Où est Annah Fraudren et les communautés de Wilhelmsfeld et Ziegelhausen qu'elle a réussi à unir contre nous l'année dernière ? Ces trois villes rassemblent plus de 9 000 habitants, dont certains nous ont affrontés par le passé, des vétérans donc. Où sont-ils ? Fraudren est à l'origine de l'idée même de l'Union Communautaire du Talium. Alors qu'elle participe activement à toutes les décisions, qu'elle veille à se faire voir partout et qu'elle s'avère être toujours aussi difficile dans les négociations lorsqu'il s'agit de l'avenir des siens, voilà qu'au moment où nous en avons le plus besoin, elle brille par son absence. Akram m'a confié hier soir que le major lui-même commence à sérieusement douter de la sincérité de son homologue, allant jusqu'à avouer à demi-mot qu'il craint une trahison de sa part. Si elle est de mèche avec la République depuis le début, alors tout est d'ores et déjà foutu, autant se barrer maintenant.
Tous les regards sont désespérément tournés vers le nord, et nous devons pour le moment admettre que nous sommes seuls. D'après ceux qui ont perdu leur temps à faire les comptes, nous devrions être à un contre quatre. L'avenir s'obscurcit donc d'heure en heure.
Les premières désertions ont eu lieu cette nuit, seulement une poignée à ce qui se dit. Pas de quoi paniquer pour l'instant, tant que la fuite ne se transforme pas en hémorragie. J'y ai moi-même pensé à me tirer de ce clapier. Après tout, je suis déjà sur la liste des pestiférés depuis que mon crime contre la famille du brave et courageux Johan a été révélé au grand jour. Alors pourquoi risquerais-je ma vie pour ces gens ? Je me suis battu pour eux à de nombreuses reprises, ma place je l'ai méritée, je ne leur dois rien. Pourtant je vais rester, pas par conviction, non, mais parce que je n'ai pas le choix. J'ai mis longtemps à l'admettre, mais mon corps est totalement accro au Talium, jusqu'à la moelle. Je suis physiquement prisonnier. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé de m'en passer. Comme les doses sont rationnées depuis longtemps, j'ai tenté d'en faire l'économie d'une le mois dernier. Quelle connerie. Après une semaine, j'ai finalement craqué et me suis fait mon injection. J'ai passé les deux jours suivants à m'en remettre. Je comprends maintenant de quoi parlait Joost lorsqu'il m'a expliqué les effets de manque. Je n'ai pas vécu la moitié de son calvaire que l'idée de me retrouver un jour en pénurie de Talium m'angoisse. Évidemment, si la bataille à venir finit par tourner en notre défaveur je n'aurai pas d'autre choix que de miser à nouveau sur moi-même. Il ne sera alors plus question d'Union Communautaire du Talium, de New Town ou seulement même de Talium, il ne sera alors question que de Bill, sauver ma propre peau. Mais pour l'instant, je dois ramener de la main d'œuvre supplémentaire et de l'eau.
J'arrive dans la zone habitée de Walldorf. Il y a du monde dans les rues, ça grouille un peu partout. Les mines sont basses, l'inquiétude domine. Certains s'affairent à barricader leurs portes et fenêtres. Quelques-uns se fabriquent des armes, les testent et s'entraînent à les manier. Ils me font rire. D'autres encore rapportent chez eux à manger, à boire ou de quoi se chauffer. Les températures tournent autour de cinq degrés le jour mais chutent fortement durant la nuit. Toute la communauté se prépare à un siège, mais ça n'arrivera pas, la bataille sera de courte durée. Au milieu de toute cette agitation nerveuse, des personnes âgées et des malades assistent au spectacle, impuissants, trop faibles pour participer à l'effort de guerre, peut-être ne survivraient-ils même pas au choc de la première injection. Assis sur leurs chaises, ils donnent l'impression de vouloir profiter de l'extérieur tant qu'ils le peuvent encore.
Je suis écœuré par toute cette énergie gaspillée à défendre un trou pareil. Les derniers habitants de la petite ville de Walldorf s'entassent aujourd'hui dans la partie nord. Je me dis qu'on ferait mieux d'abandonner et tous partir pour Sandhausen, ou Leimen. Pourquoi nous battre pour une ville quasi fantôme ?
Je me faufile au milieu des passants sans que personne ne fasse attention à moi. Je croise trois sentinelles, des hommes du groupe de Flegel. Celui en tête me reconnaît et me fait signe pour me signifier que tout est okay. M'en diras tant. Klein a mis en place ces petites patrouilles plus par crainte d'être infiltré par des espions que pour maintenir l'ordre. Pourtant, avec toute cette tension, il n'est pas exclu que la population puisse céder à la panique. Ça commencerait sûrement par des chamailleries à propos de nourriture ou de place disponible, avant d'en venir aux mains, ou quelque chose dans le genre. Ces patrouilles ont donc une utilité que beaucoup ne soupçonnent pas.
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