Chapitre 26.3 - Se faire des alliés,

Une porte de service s'ouvre derrière eux. Cinq types en sortent. L'espace d'une seconde j'ai cru que ça allait partir en vrille, la flippe ! Mais les formules de politesse me font comprendre que non, c'est cool. L'un des hommes connaît très bien le sergent Holzer. Il m'dit quelque chose... Ah ! C'est Hinrich, l'émissaire du major, l'un de ses plus fidèles soutiens civils lorsque nous étions encore enfermés dans le bunker. Je m'demandais où il était passé. Il s'approche du sergent en lui tendant la main.

*

— Lenz, ça fait plaisir de vous revoir.

Hinrich Jürgen, notre émissaire, un connard de première. Faux et prétentieux, son petit air suffisant m'a toujours irrité. Il est la parfaite caricature du commercial mielleux qui irait jusqu'à prostituer sa mère pour vous vendre une brosse à dents. En somme, un bon diplomate.

— Je vois que vous êtes toujours aussi ponctuel, le président Rosenwald appréciera.

— C'est « Sergent Holzer ». Il n'est pas encore là, le président ?

Moue gênée.

— Il va arriver, ne vous en faites pas.

— Alors que nous devons arriver à l'heure, lui peut se permettre de nous faire attendre...

Il esquisse un large sourire de façade et passe une main dans mon dos pour m'inviter à nous mettre à l'écart du reste du groupe.

— Sergent, je sais ce que vous pensez de cette rencontre, mais nous n'avons pas le choix, personne n'a le choix, eux comme nous. Ils ont besoin de notre Talium et nous avons besoin de leurs armes.

— Et par-dessus tout, nous n'avons pas besoin d'un nouveau conflit, encore moins avec une puissance comme celle-ci, je connais la chanson, le major Klein me l'a assez répétée.

— Entre nous, ils sont tellement enthousiastes que nous pourrons demander davantage la prochaine fois.

— Je doute que nous puissions produire plus.

— Qui parle d'en produire plus...

Markus, pourquoi tu fais confiance à ce type ?

— Il ne va pas tarder. Je vous présente aux autres en attendant ?

— Je suis assez grand pour le faire tout seul. Allez plutôt voir Billy (Je le désigne du doigt.) et faites-lui un topo sur la situation. Je lui ai confié notre sécurité, hors de question d'avoir le moindre problème avec cette rébellion que subit la République. Et pour cela, Billy a besoin d'infos.

— N'ayez crainte, ils ont pris beaucoup de précautions. Les seules personnes au courant sont présentes ce soir, d'où la rencontre à l'écart de la ville.

— Faites-le quand même.

Sans le quitter des yeux, je lui désigne à nouveau l'Américain.

*

Holzer a terminé sa conversation avec Hinrich. C'est maintenant vers moi qu'il l'envoie. Le diplomate approche et me tend la main, un large sourire aux lèvres.

— Bonsoir, Billy. Toujours dans les bons plans à ce que je vois.

— Je vois du pays.

— Il faut garder cet état d'esprit. Je suis sûr que vous finirez par retourner à New Town avec tous les précieux services que vous rendez à la communauté. Comment va Joost ?

— Je ne l'ai pas vu depuis une semaine. Il est en ce moment bloqué à New Town, il y forme de jeunes cartographes, ordre du major. Ça ne l'enchante pas mais il allait bien.

— Tant mieux. Holzer m'envoie pour vous exposer la situation. Vous êtes apparemment chargé de la sécurité.

— C'est ça.

— Il vous a parlé de la rébellion ?

— Rapidement.

— Alors sachez qu'il n'y a absolument rien à craindre. Le président Rosenwald a l'habitude de ces rebelles, et je peux vous assurer qu'il a pris toutes les précautions nécessaires. À tout hasard, dites-moi quand même de quelles informations vous auriez besoin.

— Je veux savoir qui est qui et la fonction de chacun ce soir.

Sourcils écarquillés et sourire crispé.

— Rien que ça. Ne vous inquiétez pas, il n'y a que des personnes de confiance ce soir.

— Vous les connaissez tous ?

Il se tourne et fait un rapide tour d'horizon.

— Oui, tous, et je peux vous assurer qu'ils sont loyaux au président Rosenwald.

Président ? Sans déconner, je n'arriverai pas à m'y faire.

L'arrivée d'un fourgon tous feux allumés attire l'attention de tout le monde et stoppe les conversations.

— Le voici justement, presque à l'heure.

Hinrich s'éloigne.

— Attendez... Hinrich...

— N'ayez pas d'inquiétude, Billy.

Avec ce même sourire faux cul, il se dirige à la rencontre du véhicule qui fait son entrée sur le parking. Deux hommes en sortent. Le conducteur reste près de son fourgon, un truc de chauffeur j'imagine.

Les présentations entre le président de la République de Baden et le sergent Holzer se font en grande pompe. Salutations chaleureuses, échange cordial à propos du trajet et des nouvelles fraîches concernant nos deux factions, et même une plaisanterie à propos de la météo glaciale de cette nuit. C'est vrai qu'on se les gèle.

Le président Rosenwald est un petit bonhomme chauve à lunettes, bien rasé, bien habillé, une voix chaleureuse. Le sourire aux lèvres, il est sincèrement content de traiter avec nous ce soir.

Tout le monde est détendu. J'ai l'impression que les principales préoccupations de chacun concernent surtout le froid et la fatigue de cette longue journée. Même Yvo ne parvient pas à garder toute son attention.

*

Je n'sens plus mes doigts ! J'aurais dû prendre ces gants. Et qu'est-ce que ça m'énerve d'être tenu à l'écart ! Je n'entends rien de là où j'suis, ça saoule ! Et Billy qui n'arrête pas de regarder autour de lui. Il est trop stressé. La rencontre semble pourtant bien se dérouler. Le sergent Holzer semble même sourire, c'est dire.

*

— Sergent Holzer, je vous propose de rapidement terminer cette transaction que nous puissions nous mettre au chaud pour discuter de notre nouvelle alliance. Qu'en pensez-vous ?

Tout en me parlant, le président souffle dans ses mains pour les réchauffer. Je fais signe à Eugen et Rudy, restés près du camion, d'apporter une des sept caisses. Discrètement, j'en profite pour prévenir Billy que tout est okay. Je savais que sa propension à ne faire confiance à personne le maintiendrait en alerte, mais là il faut vraiment qu'il se détende, il va finir par paraître suspect.

L'échantillonnage de Talium arrive péniblement. Le tintement des bouteilles à l'intérieur de la caisse semble avoir un effet sur Rosenwald, comme un enfant qui reçoit son cadeau à Noël. Les gars posent la caisse par terre avec précaution et l'ouvrent. Je sors une bouteille et la présente au président.

— Voici donc le Talium.

Il sort une lampe de poche pour l'inspecter. Le voyant hésiter, je lui donne le sérum pour qu'il puisse l'examiner de plus près.

— C'est normal ces reflets à la lumière ?

— Tout à fait.

Il s'accroupit pour reposer la bouteille avant de sortir de sa poche une petite fiole, un échantillon fourni par Hinrich. Il la passe également devant la lumière. Le liquide, déjà bien entamé, présente les mêmes reflets.

— Effectivement. Je n'avais jamais fait attention à ce détail.

Il se retourne pour faire signe à ses hommes. Deux d'entre eux s'approchent avec une lourde malle kaki en plastique. Ils la posent bruyamment à mes pieds, puis l'ouvrent sous mes yeux.

Cinq fusils d'assaut y sont soigneusement entreposés, des HK416 allemands, modèle très répandu au sein de la Coalition à l'époque. Ils semblent neufs. Avant de les inspecter, je fais signe à mes hommes d'apporter le reste de la cargaison. C'est le regard de Billy que je croise en premier, toujours aussi à cran.

*

Holzer nous lance enfin le signal de décharger les caisses de Talium. J'ordonne aux autres de s'y mettre pendant que je continue de surveiller les alentours. Le sergent commence à inspecter notre acquisition. De là où je suis il m'est difficile de distinguer de quel modèle de fusils il s'agit, j'espère seulement qu'il y en a plus.

Rosenwald demande à Hinrich de montrer les autres armes entreposées dans le fourgon, celui dans lequel il vient d'arriver. Puis il pose une main sur l'épaule d'Holzer pour le féliciter. En voilà un qui ne cache pas son plaisir. Il fait tourner une bouteille de Talium à ses hommes qui semblent tout aussi ravis que lui.

Hinrich se dirige vers moi.

— On m'a demandé de montrer le reste des armes à un spécialiste, quelqu'un comme vous par exemple.

Trop d'honneur.

Avant d'y aller, nous nous écartons pour laisser passer mes camarades avec leur précieux chargement.

— Hey Billy ! Tu pourrais aider à décharger ! Phil est tout seul et il reste encore trois caisses.

Quel con ce Michael. Mais il n'a pas tort, je suis le seul à rester sur mes gardes alors que tout le monde commence à faire connaissance et à fraterniser. Et puis il fait vraiment froid, plus vite déchargé, plus vite rentré.

J'appelle Yvo qui ne sait toujours pas quoi faire de lui. Il n'a même pas pris l'initiative de donner un coup de main.

Il arrive en trottinant.

— Va au fourgon avec Hinrich pour voir les armes. Je te rejoins dès que nous aurons fini avec le Talium.

Le jeune acquiesce, enthousiaste. Lui aussi est contaminé par la bonne humeur ambiante.

*

Je n'comprends pas pourquoi Billy me demande de faire ça. J'y connais rien en armes, moi. Mais bon, j'me plains pas, c'est toujours mieux que de décharger les caisses de Talium.

Hinrich est surpris de me voir.

— Yvo ? Mais qu'est-ce que tu fais là mon garçon ?

— J'accompagne le sergent Holzer. Je suis censé apprendre. Mais comme il m'tient à l'écart, je n'vois pas bien c'que je fais ici.

— Il a peut-être raison. Viens avec moi.

Nous nous dirigeons vers le fourgon dans lequel est arrivé le président. Le chauffeur est resté planté à côté depuis qu'ils sont arrivés, il n'a pas bougé. J'imagine qu'il devait garder... Attends, mais...

— Hinrich !

Il se retourne, surpris que je l'aie interpellé à voix basse. En deux foulées je me retrouve à son niveau.

— Mais qu'est-ce qui t'arrive ?

— Votre chauffeur, vous l'connaissez bien ?

— Kurt ? Oui, un peu. Enfin suffisamment pour confirmer qu'il fait partie des hommes de confiance, sinon il ne serait pas là. Mais pourquoi ?

— Je n'suis pas sûr, mais j'crois l'avoir vu avec un talkie ou un téléphone, un truc comme ça.

Il fronce les sourcils.

— Tu en es certain ?

— Presque.

Ma réponse l'agace.

— Continue d'avancer. Souris, fais comme si on discutait d'autre chose. Tu as une arme ?

Une arme ?

— Non.

— Souris, bordel !

Nous sommes maintenant tout proches du fourgon. Le chauffeur, Kurt, est de l'autre côté, il n'peut plus nous voir.

— Kurt tu viens nous aider ?

Celui-ci répond à l'affirmative et s'approche.

Hinrich plonge une main à l'intérieur de son manteau pour en sortir un pistolet qu'il planque derrière son dos.

La flippe !

Ce Kurt serait un rebelle ? Et s'il vient de contacter ses potes, peut-être qu'ils vont arriver ! J'dois en parler à Billy.

Je m'retourne pour capter son regard. Il est où ?

— C'est ouvert.

Capuche sur la tête laissant dépasser quelques mèches brunes, nez fin et yeux rapprochés, l'allure d'un type louche ce Kurt.

J'aperçois enfin Billy, mais il me tourne le dos.

*

Qu'est-ce qu'elles sont lourdes ces putains de caisses.

— Fais attention, Billy, tu vas la faire tomber.

— On s'y est mal pris. Il faut prendre la caisse depuis le sol.

Phil souffle, toute cette histoire semble le gonfler. Il est arrivé à Walldorf avec Holzer, et comme Eugen, il fait partie des militaires qui ont subi le confinement dans le bunker.

— On la tire d'abord vers nous. Voilà. Et maintenant on soulève, allez ! Doucement. On y est. Prêt ?

— Prêt !

Nous hissons la caisse à bout de bras et commençons à la porter jusqu'à Holzer. C'est terriblement lourd, d'autant plus qu'il n'y a qu'une poignée de chaque côté pour la soulever. Nous marchons lentement, les jambes bien écartées et remontons le long du camion en direction du supermarché. Le tintement des bouteilles qui s'entrechoquent me stresse. Nous croisons Michael et Rudy qui retournent au camion pour prendre l'avant-dernière caisse. Quelques pas devant nous, Eugen, qui faisait le malin il n'y a pas deux minutes, s'est arrêté à mi-chemin avec son binôme. Il se tient le dos, le trentenaire semble s'être fait mal.

— Alors Eugen, tu...

Coup de feu !

Phil laisse échapper la poignée de la caisse qui s'écrase sur son pied. Ses hurlements sont à peine couverts par le fracas des bouteilles qui se brisent.

Un autre coup de feu ! Tout près ! Ça venait du fourgon.

Merde ! Yvo !

J'empoigne mon arme.

— Ça venait d'où, putain ? demande Eugen, couché au sol avec son coéquipier.

Phil, à terre, hurle de douleur en se tenant le pied.

— De derrière le fourgon de Rosenwald. Faut y aller !

Devant le supermarché, Holzer rameute déjà ses hommes qui se mettent en position pour affronter cette menace inconnue. Il lève les yeux vers moi, mais je n'ai pas le temps de lui faire signe, le président Rosenwald l'interpelle avant. Le sergent Holzer se retourne et se retrouve nez à nez avec le pistolet du dirigeant de la République. Sans aucune hésitation il tire. La tête de notre chef est brutalement projetée en arrière, emmenant avec elle le reste de son corps qui s'effondre au sol. Sa casquette retombe à ses côtés. Aussitôt, un déluge de flammes se déverse sur le reste de nos hommes dans une pétarade grandiose. Alb n'a même pas le temps de se retourner. Il est abattu dans le dos.

Comprenant immédiatement la situation, Eugen se relève et se met à courir. Son camarade fait de même mais est atteint par une balle qui le couche au sol, mort. Eugen ne se retourne pas et vient aider son pote Phil à se relever. Sans me soucier d'eux, je fonce me mettre à l'abri derrière notre camion. Rudy y est déjà planqué. Je regarde au coin du véhicule. En s'appuyant sur l'épaule d'Eugen, Phil sautille sur une jambe à toute vitesse, le visage tordu par la douleur. Quelques balles fusent près d'eux, l'une d'elles percute l'avant du camion. Les deux militaires accélèrent et viennent se jeter à nos pieds. Nous les aidons à se mettre à l'abri.

Quatre, nous ne sommes que quatre.

Les tirs se concentrent dans notre direction.

— Mais c'est quoi ce bordel !

— Ils verraten nous !

— Qui a tiré le premier ?

— Ça venait d'où ?

— De leur fourgon je crois.

— Quelqu'un a vu quelque chose ?

— Holzer est mort.

Mon intervention leur coupe le souffle. Pendant ce temps, de l'autre côté de notre véhicule, les tirs ont cessé. J'épaule mon fusil et me penche. Trois de ces enfoirés courent dans notre direction. Je tire. L'un d'eux s'écroule. Les deux autres se jettent à terre et ouvrent le feu sur moi. À peine remis à l'abri que des balles ricochent au coin du camion. Ces enfoirés de la République sont en train de s'organiser pour nous déloger, il faut vite bouger. Je regarde autour de nous. Ce foutu bahut est garé au beau milieu du parking, il est notre unique couvert. Derrière nous, des champs s'étendent jusqu'à disparaître dans l'obscurité.

Une voix surgit de sous le camion. C'est Michael, il s'est glissé sous le véhicule dès les premiers coups de feu.

— C'est une attaque des rebelles ?

De nouveaux tirs passent tout près de nous, faisant davantage monter la tension au sein de notre petit groupe de survivants.

— Où sont les autres ? demande Michael, paniqué.

— Il n'y a que nous.

— On est gueuarcht !

— Phil, tu veux pas la fermer.

— Mais j'ai le pied cassé !

— Tu fous quoi, Billy ?

Je me risque à regarder ce que font nos nouveaux ennemis. Ils se rapprochent prudemment. Notre point faible est aussi notre atout. Si nous sommes coincés derrière l'unique abri de ce parking vide, eux doivent progresser à découvert pour nous atteindre.

J'épaule mon arme et tire dans leur direction, deux courtes rafales. Ils s'allongent tous, bloqués sur place. Ça va les ralentir.

Je me retourne vers mes camarades.

— On a peut-être une chance de s'en sortir, ils n'ont aucun couvert. On va faire un tir de protection pendant qu'Eugen foncera vers la cabine pour démarrer le camion.

Ils se regardent les uns les autres.

— Il n'est pas question que je cours en me faisant tirer dessus comme un kanincheun ! Et de toute façon mon arme est restée par terre là-bas, avec celle de Phil.

— Ne me regarde pas comme ça, Billy, je ne pouvais même pas marcher !

— Pas possible pour moi non-plus, j'ai laissé mon fusil et mon sac devant le camion pour pouvoir me glisser dessous.

— Moi je n'ai qu'un seul chargeur, c'est Micha qui a les autres, dans son sac.

Sans déconner. Et comment je m'en sors avec des types pareils ?

Quelqu'un s'adresse à nous au loin. Sa voix porte à peine.

— Qu'est-ce qu'il dit ?

— C'est Rosenwald. Il nous offre la vie si nous nous rendons.

Je sors une nouvelle fois la tête et suis aussitôt cueilli par des rafales qui m'obligent à me remettre à l'abri.

— La vie sauve ? Mon cul, ouais.

D'autres tirs ! Ils crèvent les pneus.

— Maintenant c'est sûr, on ne repartira pas.

Un véhicule démarre au loin. Le fourgon !

— Le fourgon ! s'exclame Rudy, il fait demi-tour !

— Ofeunnzichtlisch, ils se cassent avec les armes !

— Non ! Il fait marche arrière vers nous, à toute blinde !

— Ils veulent nous écraser ces salopards ! Il faut bouger !

Le petit transporteur de la République est soudainement pris pour cible. Les impacts résonnent sur sa carrosserie.

— Bougez pas ! Il vient pour nous !

Le véhicule pile juste avant de nous rentrer dedans. Les portes arrière s'ouvrent. C'est Yvo, du sang sur le visage.

— Montez !

On ne se fait pas prier. Eugen et moi aidons Phil alors que les deux autres se sont déjà précipités à l'intérieur. Une fois dedans, nous refermons les portes. Le fourgon démarre en trombe sous une pluie de tirs. Certains transpercent les parois.

— À plat ventre !

Impossible de me jeter au sol, trop de boîtes et de caisses.

Nous sommes projetés en arrière. Je me relève enm'appuyant sur une paroi. Aussitôt debout, nous faisons une embardée. Jetrébuche. Dans ma chute je tente de me rattraper à Yvo, mais...

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