CHAPITRE VINGT

 Les jours passaient, mais tout était extrêmement long. Cela devait faire un peu plus de deux semaines que nous étions à Argos, mais j'avais l'impression que cela faisait des mois.

J'avais voulu aller attaquer Sparte. J'avais déjà tenté de m'enfuir discrètement. Mais le prince était toujours là pour me ramener dans notre couche. Selon lui, je me pouvais pas m'attaquer à une cité aussi prestigieuse que Sparte seule.

Il avait raison, mais je voulais que tout se finisse rapidement. Je voulais rapidement reprendre une vie plus ou moins normale.

« Ithaque va venir nous aider. Ils ont répondu à notre message. Ils sont en route. » Nous informa le roi.

Je hocha simplement la tête, prenant l'information.

« Avons-nous des nouvelles d'Athènes ? » Demandais-je.

« Ils seront demain. »

Je hocha à nouveau la tête.

De nombreuses cités allaient nous veni en aide. Nous avions Athènes, Ithaque et Delphes de notre côté. D'autres cités avaient souhaité ne pas prendre parti. Et d'autres ne nous avaient pas encore donnés de réponse.

« Nous avons les dieux de notre côté ? » Demanda la reine.

Chacun me regarda, comme s'ils pensaient que je connaissais la réponse.

« Nous avons Artémis, Athèna, Apollon et Hermès de notre côté. »

« Et les autres ? Ne t'ont-ils pas parlé ? »

« Pourquoi parleraient-ils ? »

Je vis le regard d'Alexios se détourner légèrement. Le roi continua de me regarder avec intensité, tandis que la reine observa le vers devant elle.

« Le prince de Phtie m'a parlé de votre combat contre le géant. »

Je foudroyai Alexios du regard, si bien qu'il tourna la tête à l'opposé de moi.

« Ce pauvre géant devait être en fin de vit. Il était bien amoché. Et le prince à peut-être fait erreur. »

Ce fut à mon tour de dévier le regard. Même si un géant était faible, je supposais qu'il devait tout de même être tué par un demi-dieu et un dieu en même temps pour définitivement mourir.

« Peut-être que... Peut-être qu'Alexios est le fils d'Apollon et d'une nymphe, qui sait. » Finis-je par dire.

Alexios se tourna vers moi en fronçant les sourcils.

« Je sais qui sont réellement mes parents. Je suis le fils d'Athanasie de Pthie et du dieu Apollon. »

« Et moi la fille de Créon de Corinthe et Néphélé. » Répliquais-je froidement.

Je ne comprenais pas réellement comment ce géant avait fait pour périr.

« Si on se serait trompé sur la maternité du prince, » Commença alors la reine timidement. « On s'est trompé sur tes parents, princesse Agria. Si le prince est un dieu, tu es une demi-déesse. »

Je me leva brutalement. J'en avais marre de toutes ces spéculations. Je ne voulais absolument jamais savoir comment ce géant était mort.

« On... On va dire que la déesse Athéna était avec moi durant le combat, et que c'est elle qui lançait la lance sur le géant. » Proposais-je.

Cela aurait pu avoir du sens, et pourrait expliquer sa mort.

« Il n'y avait que nous deux faces à ce géant, Agria. »

Je ne répliquai pas. Je préférais m'éclipser. J'avais besoin d'être seule pour réfléchir sur ce qui s'était passé ces dernières semaines.

Je me retrouvai à l'extérieur du palais. Il y avait une longue allée avec des arbres sur chaque côté. Des oliviers, pour être plus précises. C'était d'une beauté réconfortante. J'observai longuement les arbres ainsi que les fruits qui y poussaient. Personne ne venait me déranger. Je sentais que l'on m'observait, mais j'ignorai les regards.

Il y avait un léger vent qui rafraîchissait l'endroit. Je sentais mes cheveux voler légèrement dans mon dos. Lorsque je me retournai, il n'y avait plus personne. Je fronçai les sourcils, avant de me retourner à nouveau vers les oliviers.

Je ne sais pas exactement combien de je restai ici, à contempler la nature. Mais cela me fit énormément de bien. Cela me rappelait les moments passés à Corinthe, plus petite. Je passais des heures et des heures dehors à observer les plantes et le paysage.

Le temps où j'étais une jeune fille innocente me manquait.

Lorsque je retournai dans ma couchette après le coucher du soleil, Alexios était là, assit, observant à travers la fenêtre. Je ne dis rien, le laissant à son activité, préférant m'affaler sur la couchette. Il se retourna vers moi, me remarquant.

« Tu n'es pas venu manger. » Observa-t-il.

« Je n'avais pas faim. »

« Tu es contrariée. Ne me dit pas le contraire. »

Alors, je ne dis rien. Il avait raison, j'avais été contrarié parce qu'il avait sous-entendu plus tôt dans la journée.

« N'as-tu pas envie de savoir pourquoi il est mort, Agria ? »

Je secouai légèrement la tête alors qu'il venait se mettre à mes côtés. A plat ventre, je le regardais observer le plafond. J'en profitai pour admirer son doux visage. Sa peau était douce, et dorée. Il n'avait plus ses grosses joues d'enfants. Son visage était plus fin qu'auparavant. Il devenait un adulte.

« Pourquoi ne veux-tu pas ? »

« J'ai peur de ce que l'on pourrait découvrir. Imagine que tu n'es pas celui que tu crois être... »

« Et toi alors ? J'ai toujours été sûr qu'il y avait quelque chose de divin chez toi. Et... La mort du géant n'a fait que confirmer ce que j'avais toujours pensé. »

« Tu dis n'importe quoi, la fatigue te monte à la tête. » Dis-je en tournant, étant désormais dos à lui.

« J'en avais déjà parlé à mon père. Et il a toujours été mal à l'aise lorsque je lui posais la question. Il essayait de changer de sujet à chaque fois. Je suis sur qu'il sait quelque chose. Le dieu Apollon n'aime pas le mensonge, et lorsqu'il essaie d'en faire un, il le fait très mal. »

Je ne dis rien. Je ne voulais pas penser à cela.

« Si ça se trouve... Tu es ma soeur. » Lâcha-t-il.

Il y eut un long moment de silence, avant que je n'explose de rire, accompagné du prince. Je me retournai vers lui. Nos visages étaient rouges tellement nous rions. En reprenant un peu mon calme, je parvins à lui dire :

« Aucune chance ! Je suis nulle en termes de musique ! »

Il ria un peu plus en sachant que c'était la réalité. Malgré les différents cours qu'il avait pu me donner lorsque nous étions plus jeunes, je n'étais définitivement pas doué pour cela.

« Disons que ce n'est pas ton point fort. » Dit-il après s'être calmé à son tour. « Ça n'empêche qu'il y a une éventualité où tu es la fille d'un dieu ou d'une déesse. »

« Aucune chance Alexios... »

« Tu m'as toujours dit que tu te sentais différente. »

« Parce que j'ai l'impression d'être la seule femme à me révolter et à ne pas me laisser faire. Voilà pourquoi je me sens différente. »

Alexios me regarda un petit moment avant de soupirer, relevant à nouveau son regard vers le plafond. Je fis de même. Peut-être espérions-nous que le plafond nous donne la réponse à cette situation.

« Demain, Ithaque et Athènes arrivent. » Me dit-il.

« Je sais. »

« Il y avait une contrepartie à l'arrivée précipité d'Ithaque. » M'informa le prince.

Je fronçai les sourcils et me redressai. Mon regard se posa sur lui, mais il dévia le regard comme ce matin. Je compris presque automatiquement ce qu'était cette contrepartie.

« Ils vont te faire épouser la princesse d'Ithaque, c'est ça ? »

Il hocha lentement la tête. Je m'étais évidemment préparé à cette nouvelle. Portant son enfant en son sein, il me paraissait plus que logique qu'il la prenne pour épouse. Néanmoins, j'avais tout de même un espoir que cela ne soit pas le cas.

« Demain ? » Demandais-je alors.

« Probablement. »

« Alors je serais tout de seule ici à partir de demain. »

J'aurais pu garder ça pour moi, mais j'avais besoin de le dire à haute voix. Comme pour réaliser que tous ceux que j'aimais partaient, ou s'éloignait de moi.

Je me recouchai sur la couchette, à plat ventre. J'avais l'impression qu'il ne savait pas vraiment quoi me dire pour me rassurer. Au lieu de ça, je le sentis mettre sa main dans mon dos.

« Je ne veux pas être avec elle. »

« Ce n'est pas une raison pour ne pas être aimable avec cette princesse, d'accord ? »

Il fronça les sourcils un quart de seconde, ne semblant pas comprendre pourquoi je disais cela.

« Elle porte ton bébé, tu lui dois le respect plus que n'importe quelle autre femme. »

« Pourquoi tu me dis tout ça ? »

« Parce que c'est ce que tu as à faire en temps qu'époux, Alexios. »

« Et toi dans tout cela ? »

« Je ne suis que la compagne d'aventure du futur roi de Phtie. »

Mon regard commençait à se troubler de larmes, mais je fis mon possible pour que cela ne se voit pas. Je devais être forte, et arrêter de pleurer pour quelque chose que je savais déjà.

« Katina d'Ithaque, c'est ça ? Fille de Lygdamis et de Raisa. »

« Oui. Son arrière-arrière-arrière grand-père est Télémaque. »

« Elle a le sang d'Ulysse qui coule dans ses veines. Tu devrais voir cela comme un privilège. »

« J'aurais préféré t'être destiner. »

« Ce sont les Moires qui décident. »

Alexios était splendide, dans cette position. Il était de profil. Sa peau brunie semblait être encore plus belle qu'il a quelques minutes. Ses lèvres fines, bougeaient lentement par le frottement de sa langue, les humidifiant. Ses cheveux blonds tombant autour de sa tête, semblable aux rayons du soleil, justifiant un peu plus son sang divin. Ses yeux clairs me regardaient. Plus je les regardais, plus je pouvais me noyer dedans.

Il me fit un sourire, et je fis de même. C'était souvent comme cela. Nous nous regardions et nous sourions seulement. Mais cela nous suffisait. Nos regards étaient capables de communiquer à eux seuls. Je savais qu'il m'aimait, moi et moi seule. Je le voyait dans ses yeux lorsqu'il posait le regard sur moi. Il ne regardait pas les femmes de la même manière qu'il me regardait moi.

Je me penchai sur son visage pour poser mes lèvres sur les siennes. Elles s'effleurèrent simplement pour commencer. C'était doux, si doux que cela eut le don de me réconforter en un instant. Sa main remontait lentement dans mon dos, avant qu'il n'écrase ses lèvres sur les miennes. Ma peau frissonna, oui hérissa lorsque sa langue vint à la rencontre de la mienne. Mon coeur battait encore plus fort que durant notre combat face au géant.

La main du prince vint se poser dans le creux de mon dos. Ses baisers furent déviés vers mon cou. Je poussai un bon soupir de bien être. C'était extrêmement bon.

Je le sentis reprendre tout contact, avant de se relever. J'étais un peu déçu que cela soit déjà terminé. Je tournai la tête vers lui. Il était assis à côté de moi, un léger sourire au visage.

« Ne bouge surtout pas, d'accord ? » Chuchota-t-il avant de se pencher à nouveau vers moi.

Il reprit ses baisers dans ma nuque, et je frissonnai à nouveau. Ses mains se baladèrent sur mon corps. D'abord dans mon cou puis sur mes épaules, avant de continuer dans mon dos et sur mes côtes. Je haletais lentement, savourer chacune des sensations qu'il me procurait. Je me mordis la lèvre, avant de me sombrer lorsque ses mains passèrent sous ma tunique.

Nous n'avions été jamais plus loin que des caresses par-dessus les vêtements comme il me faisait jusqu'à là. Ses mains caressèrent mes hanches avant de remonter jusqu'à ma taille. Je soupirai encore.

« Comment tu te sens ? » Demanda-t-il dans un soupir, à quelques centimètres de mon oreille.

« Vraiment bien... » Répondis-je dans un murmure à peine audible.

Il sembla l'entendre tout de même, puisqu'il continua.

Lentement, toujours très lentement, il releva ma tunique. Je me crispai légèrement. J'avais déjà vécu cette situation, mais pas dans les mêmes circonstances. La première fois, je n'étais pas consentante. Et bien que je le sois ici, mon esprit repensait à cette scène qui m'avait toujours hanté.

« Toi... Toi d'abord... » Chuchotais-je en tourna légèrement la tête vers lui.

Il accepta, puisqu'il se redressa en retirant sa tunique. Je vis alors pour la première fois son corps nu. Il s'allongea sur le dos. Je compris alors qu'il me laissais le contrôle de la situation. Il me laissait décider de ce que l'on ferait par la suite. Il me laissait dominer.

Je m'approchai lentement, déposant mes lèvres sur les siennes. Peu à peu, nos baisers devinrent sérieux, plus matures, plus fougueux. Sans que je ne m'en rende compte, j'étais monté sur lui à califourchon. Instinctivement, nous nous frondions l'un à l'autre. Je ne saurais dire à qui appartenait les soupirs que j'entendais, mais ces derniers enivraient mes oreilles.

Mes mains étaient posées sur son torse. Il y avait quelques poils par-ci par-là. Ses muscles étaient légèrement voyants. Je retraçai à l'aide de mon dos les différentes marques que je voyais. Ses mains étaient sur mes hanches, faisant fortement nos entrejambes l'un contre l'autre. Je balançai légèrement la tête en arrière, attrapant ses poignées, profitant de la douce sensation qui arrivait dans mon ventre.

Ses mains repassèrent sous ma tunique, attrapant mes hanches. Alexios avait les yeux à moitié clos. Nous avions chaud. Très chaud. Quelques gouttes de sueurs perlaient sur nos fronts. Je retirai ma tunique, la jettant avec la sienne. Je fis ses yeux se revoir légèrement, et il m'observa.

Je passai mes mains sur ses joues, avant de déposer un chaste baiser sur ses lèvres.

« Fais-le. » Chuchotais-je.

Alors, je me retrouvai sur le dos, et lui au-dessus de moi. Il embrassa mon cou, avant de descendre sur ma poitrine. Il la toucha lentement, avant de la malaxer avec tendresse. Mes jambes se serrèrent autour de ses hanches. Je me cambrai en gémissant. C'était bon. Je ne m'étais jamais senti aussi bien. Je n'aurais su décrire la sensation, mais cela s'apparentait à un bien-être. Je supposais que c'était cela, faire l'amour.

Il semblait durer une éternité entre le moment où il lâcha ma poitrine et celui où il vint poser sa tête dans mon cou. J'avais l'impression qu'il voulait aller vite, comme s'il ne pouvait plus se contenir plus longtemps. Il était maladroit. Il s'excusait lorsqu'il tapait ma cuisse avec son entrejambe. Il tremblait, de peur ou d'excitation, ou les deux.

« Nous avons toute la nuit, Alexios. » Dis-je en lui relevant la tête.

« Je ne veux pas te faire de mal. » Répondit-il alors dans un souffle court.

« Je n'aurais pas mal. »

Pour l'encourager, je posai mes mains dans le bas de son dos avant de les faire coulisser jusqu'à ses fesses. Même cette partie était aussi douce que les autres. Je le vis ferme les yeux, et baisser légèrement la tête. Mes mains se retrouvèrent ensuite sur ses hanches avant de remonter vers son ventre pour finir par redescendre. Je posai délicatement ma main sur la partie la plus intime de son corps. Il poussa un léger gémissement de surprise, avant d'embrasser mon cou.

Je fermai les yeux à mon tour et, après un énième soupire de plaisir, je le guida en moi. Les jambes écartées, le ventre est la gorge nouée, je l'accueillis alors.

Je m'étais attendu à ce que je roue de coups de pied la paillasse. Je pensais que j'allais crierai de douleur, et que j'allais me mettre à pleurer. Mais je ne ressentis rien de tout cela. Je n'avais pas de douleur. On aurait dit que c'était quelque chose de presque normal.

Alexios releva la tête vers moi et me regarda. Je lui fis un sourire, ce qui eut le don de le rassurer. Il m'embrassa le front, avant de débuter ses premiers mouvements. Son corps pressé contre le mien, il commença à donner des coups de reins en moi. Au début, ce n'était rien de bien méchant. Mais ensuite, il commença à accélérer, et je ne savais plus où donner de la tête.

Je sentais des picotements dans mon bas-ventre, et cette sensation était magique. Je ressentais une chaleur au fond de moi que je n'avais encore jamais connu. Ce devait être les biens faits de l'amour. Et je les adorais.

Nos lèvres se rencontrèrent à nouveau. Chacun couvrait ses gémissements grâce à l'autre. Mes mains, serrent son dos, le griffaient désormais. Je l'entendis gémir plus fort. Le son de sa voix me procura encore plus de frissons et de chaleur en moi.

Son corps se colla davantage contre elle mien, et je l'entendis pousser un dernier gémissement. Je me contentai de fermer les yeux, et de le serrer encore plus que je ne le faisais déjà. J'avais l'impression qu'un haut de coeur me montait, mais sauf que j'aurais aimé que ce haut de coeur dure des heures et des heures.

Je le sentis se séparer de moi pour venir s'allonger à côté. Je respirais fort, tout comme lui. Je sentis sa main se poser sur mon ventre. Je le laissai faire, clignant lentement des paupières.

« Est-ce que tu vas bien ? » Me demanda-t-il simplement.

Incapable de parler, je hochai la tête. J'eus le réflexe de toucher mon entrejambe. Je sentis une semence étrange. J'ouvris les yeux, et me rendis compte que ce n'était pas à moi, mais à lui. Je fis une légère grimace, avant de frotter mes cuisses l'une contre l'autre, comme pour essayer de la faire partir.

« Je ne pensais pas que c'était comme ça. »

« De quoi ? »

« Faire l'amour. »

« C'était bien ? »

Je sentis ses lèvres se poser sur ma joue. Je souris.

« Oui, très bien. Et pour toi ? »

« Si je te dis que j'ai tellement aimé que je veux recommencer, ça te convient comme réponse ? »

Je riai légèrement, avant de le repousser un peu en me redressant. Je le regardai. Il était allongé sur le dos, me regardant. Je me remis alors sur lui, et lui embrassa le torse.

« C'est à mon tour, alors. » Dis-je avant de plonger ma tête dans son cou.

Cette soirée passée avec lui me fit le plus grand bien. Je me sentis à nouveau femme, mais pas comme lorsque je combattais. Je me sentais comme une femme aimée et désirée par un homme. J'avais aimé voir l'homme que j'aimais être aussi vulnérable dans mes bras. J'avais aimé la façon dont il avait été avec moi, ce soir-là. J'aimais ses baisers, ses caresses, ses mouvements en moi. J'aimais son regard sur moi. J'aimais le respect qu'il avait pour moi. J'aimais cet homme.

Mais je savais que c'était la seule et unique soirée qu'il aurait à me consacrer.

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