CHAPITRE QUATORZE


 Durant mon périple, je repensai à celui d'Ulysse, fils de Laërte et d'Anticlée, roi d'Itaque. Lui qui fut héros de la guerre de Troie, reconnu pour son intelligence qui parmi la création du cheval de Troie, avait mis dix ans a rentrer chez lui.

Après la guerre de Troie, on dit qu'Ulysse le voyageur erra sur la mer après avoir provoqué le courroux de Poséidon. Il y a différents épisodes qui le rattachent, comme l'épisode des sirènes. Ces dernières poussaient les navires vers le récifs grâce à leurs chants enchanteurs.

Il passa également chez la déesse-sorcière Circé qui changea ses hommes en animaux. Il lutta également contre le cyclope Polyphème, fils de Poséidon, dont il crève l'oeil à l'aide d'un pieux juste après l'avoir enivré. Blessé, le cyclope lança Ulysse vers d'énormes rochers. Il se retrouva également dans les Enfers dans l'épisode de Nekuia, où il y rencontre les ombres errantes de nombreux héros qu'il a côtoyés durant la guerre, comme Agamemnon, Ajax, Achille devenu le roi du monde des ombres, ainsi que son amant Patrocle.

Ce héros était aussi aimé des dieux, notamment d'Athéna, probablement de par la ruse et l'intelligence d'Ulysse. Il était aimé d'une nymphe, Calypso, qui le retient plusieurs années avec elle, avant qu'il ne la quitte. Certains disent qu'il aurait eu une liaison avec Circé, avec qui ils auraient eut des enfants, dont Télégonos.

Finalement, au bout de vingt ans, il parvint à rentrer chez lui, à Ithaque. Déguisé en mendiant, il tua chacun des prétendants de sa femme, Pénélope, avant de la retrouver elle et leur fils, Télémaque, devenu un beau et fier jeune homme.

Un jour, Télégonos, fils d'Ulysse est de Cricé, fit le voyage à Ithaque pour rencontrer son père. Au final, Ulysse vint combattre son fils qu'il pensait être un étranger. Télégonos frappa Ulysse d'une lance dont le bout était fait d'un dard venimeux de raie. C'était exactement ce qu'avait prédit un oracle. Ulysse s'en souvint, cet oracle l'avertissait de se méfier de la main de son fils. Il finit par reconnaitre son fils et mourut dans les bras de ce dernier.

Il paraît qu'Athéna était folle de chagrin d'avoir perdu son mortel favori. Elle finit par ordonner à Télégonos d'épouser Pénélope et de porter le corps d'Ulysse à Circé pour lui faire rendre les honneurs de la sépulture.

Ulysse était un de ces héros qui forgeait l'histoire de notre civilisation. Tout comme Hercule, Achille ou encore Orphée. Mais j'étais persuadé qu'il y avait des dizaines de héros qui nous était inconnu, de par le fait que leur histoire ne s'était pas transmise.

J'espérais qu'un jour, on parlerait de ma quête. J'espérais pouvoir devenir un espoir pour les femmes, une sorte de symbole de force. Mais après tout, Athéna, Artémis, Circé et les autres divinités féminines de notre monde étaient déjà là pour assurer ce rôle.

J'avais une bonne demi-journée avant de pouvoir rejoindre la cité d'Athènes. C'était l'une des cités les plus importantes maintenant. Parmi les rois les plus prestigeux de l'Attique, on pouvait citer Actée. Sa fille, Aglaure, épousa Crécrops qui fonda Athènes. C'est sous son règne qu'Athéna et Poséidon se querellèrent pour l'Athique. Au final, c'est Athéna qui gagna face aux votent des Athéniens.

On disait que c'était l'une des plus grandes et belles cité jamais fondée. J'avais hâte de constater cela par moi-même. Il y avait l'une des plus belles collines de Grèce nommée la colline d'Arès. Son nom vient du fait qu'Alcippe, fille d'Arès, s'est faite violé par Halirrhotios, fils de Poséidon. Le dieu de la guerre brutal tua le fils du dieu de la mer. Les deux divinités se retrouvent sur la colline, le lieu du viol, et jugent le meurtre. Arès fini par être acquitté.

Je ne sais pas exactement à quel moment de la nuit j'aperçus la cité d'Athènes, amis lorsque ce fut le cas, je sentis un poids s'installer péniblement dans ma poitrine. J'étais terrifié à l'idée que finalement, mes frères n'étaient pas là. Peut-être avalent-ils changés d'avis. Peut-être leur étaient-ils arrivés quelque chose. Elle avait l'air immense. Elle semblait faire le triple de Corinthe. C'était si grand que j'en avais le tournis.

J'arrivai finalement seine et sauve devant la cité d'Athènes. Lorsque j'entrai, les rues étaient toujours animées. Il y avait des rires et des chants. Je vis quelques commerces être toujours ouverts, et des aèrtes chanter les exploits passés. Je ne pus pas profiter de ces simples instants, l'angoisse de retrouver mes frères était trop grande. Je devais rapidement aller au palais du roi.

Je demandai à quelques personnes le chemin le plus rapide pour aller au palais du roi, et l'on me guida. J'y parvins sans me perdre dans les grandes et longues rues.

Devant le palais, je vis deux gardes devant l'allée principale.

« Excusez-moi. »

Les deux hommes me toisèrent en me voyant dans une armure.

« Je... Je suis une princesse. Je me nomme Agria, je suis de Corinthe. Pourrais-je avoir une audience avec votre roi ? Je n'en n'aurais que pour quelques minutes. »

« À quel sujet ? » Me demanda alors l'un d'eux.

« Je... Je cherche mes frères, les princes de Corinthe. On m'a dit qu'ils étaient peut-être ici. »

Les deux gardes se regardèrent, et ils finirent par me laisser passer. La boule dans mon corps montait dans ma poitrine. J'avais l'impression que j'allais m'évanouir d'une minute à l'autre. Néanmoins, je mets la légère allée pour rejoindre l'intérieur de palais. L'intérieur était splendide, je n'avais pas assez de mot pour d'écrire ce que je voyais. Tout avait l'air si propre, si moderne, si différent de ce que j'avais pu voir auparavant.

« Qui es-tu ? » Me demanda un homme grand qui s'approchait de moi.

« Je suis Agria de Corinthe, je suis venue... »

« Viens, les servantes vont te baigner, fille guerrière. »

Je le suivis jusqu'à ce que des servantes arrivent pour m'amener dans les bains. Elles ôtèrent l'armure ainsi que ma tunique. Je me plongeai alors dans le bain, et profitai un peu de la sensation de l'eau chaude sur ma peau. Il y avait environ cinq servantes avec moi, je ne prêta pas attention à elles. J'étais trop occuper à savourer le moment.

« C'est vrai ? Ce que l'on dit sur toi ? » Fis la voix d'une jeune femme.

J'ouvris les yeux et je vis les quatre autres femmes lui lancer des regards insistants.

« Que dis-ton sur moi ? »

Aucune ne me répondit.

« Si tu fais référence à ce qui est arrivé au prince Euryanax de Sparte... Ce n'était pas intentionnel. Il m'a violé alors que j'avais treize ans. Je me suis défendu, mais je n'avais pas prédit de lui ôter la vie. C'était un accident. »

Elles se regardèrent toutes, mal à l'aise. Je leur souris.

« On... On dit que tu t'es battu le fils d'un dieu. Est-ce vrai ? »

« Et on dit que tu es la femme du fils d'Apollon. »

« Certains prétendent que tu es l'amante même d'Apollon. »

Je les regardai avec étonnement, la bouche entrouverte. J'ignorais que la nouvelle de ma victoire dace à l'un des fils de Dionysos avait déjà parcouru une petite partie de la Grèce. Quant aux deux autres informations, je ne savais pas que de telles rumeurs circulaient à mon sujet.

Je ne répondis pas tout de suite, surprise par ce que j'apprenais pas les faits. Ce n'est que lorsque l'on me vêtit que je parvins à leur donner une réponse.

« Il est vrai que je me suis battu avec l'un des fils du dieu des vignes et que j'ai triomphé. En revanche, je ne suis l'épouse de personne. » Avais-je dit avant de sortir.

Des gardes m'accompagnèrent jusqu'à la salle de trône où je trouvai le roi et la reine d'Athènes. Je m'avançai vers eux et m'inclinai respectueusement devant le roi et la reine qui m'accueillaient.

« Roi Aphéidas, fils d'Oxynthès. Reine Laodice. Merci d'accepter l'audience que j'ai demandée auprès de vous. »

Je me redressai, et les observai. Le roi ressemblait véritablement à un roi fort et puissant. La reine, elle, était très jeune et très belle. Ils étaient l'archétype parfait du roi et de la reine par excellence.

« Agria, fille de Créon et Néphélée, princesse exilée de Corinthe, c'est cela ? »

« Oui, mon roi. »

« Tu es là pour tes petits frères ? » Demanda alors la reine.

Je soufflai lentement en hochant la tête. Si elle en parlait, c'était sûrement qu'ils étaient présents.

« Tes frères sont arrivés il y a une semaine. » Fit alors le roi. « Ils ont reçu un message divin qui disait que tu arrivais pour les récupérer. Ils t'attendent dans leurs appartements. »

Je me mordis la lèvre d'impatience. J'allais les retrouver après plus de quatre années d'absence loin de ma famille.

« Nous n'avons pas pris la peine de te préparer des appartements. Nous avons pensé que tu souhaiterais passer du temps avec tes frères. » Fit la reine avec un sourire réconfortant.

« Merci, ma reine. Que la déesse Hestia bénisse ton foyer. »

J'avais les yeux qui brillaient d'excitation.

« Tu peux rester ici le temps que tu souhaites pour te restaurer. J'imagine qu'ensuite, la suite de ta quête t'attend. » Continua le roi.

Je hochai la tête en remerciant plusieurs fois les souverains devant moi. Je fus autorisée à congédier. Lorsque je sortis de la salle du trône, je courus presque jusqu'à l'endroit où se trouvaient les appartements de mes frères. L'angoisse montait, encore et encore. Le moment que j'attendais depuis des années allait enfin arriver ; j'allais revoir mes frères, rien ne pouvait être plus beau pour moi que cet instant.

Lorsque j'ouvris la porte, je vis trois silhouettes. Mon coeur s'arrêta.

Je vis un petit garçon brun au sol, jouant avec des jouets en bois. En face de lui, il y avait un garçon brun plus âgé que lui qui faisait son possible pour distraire son petit frère. Et debout, près de la fenêtre, il y avait un autre garçon. Que dis-je, un homme. Il était grand, athlétique, et avait de magnifiques cheveux bruns.

Leurs regards se dirigèrent sur moi, et je sentis les larmes couler d'elles-même. Les deux plus petits ne bougèrent pas, mais le plus grand s'approcha de moi. Il faisait plus d'une tête de plus que moi. Il était désormais un homme de presque seize ans. Je levai lentement ma main pour la poser sur sa joue, avant de la caresser. Elle était rugueuse à cause de la barbe qui commençait à pousser.

« Bion... » Finis-je par murmurer.

« Agria, c'est toi ? » Demanda-t-il sur le moment ton.

J'acquiesçai rapidement, et je me retrouvai alors dans les bras de mon petit frère. Je l'entendis sangloter, et je fis de même. Je le serrai aussi fort que je le pouvais contre moi, comme si j'avais peur de le perdre à nouveau.

Je sentis ses lèvres se poser sur mon front, sa main caressant mes cheveux.

« Je ne pensais jamais te revoir, Agria... »

« Tu ne te débarrasseras pas aussi vite de moi comme ça. » Fis-je avec un sourire amusé.

Il m'embrassa le front une nouvelle fois, avant de s'écarter. Rapidement, le corps d'un garçon vint se coller contre moi en pleurant.

« Cléarque... » Dis-je en le serrant, caressant son dos.

« Je... Je pensais que tu étais morte... »

Je me reculai et passai mes mains sur ses joues, essuyant les larmes qui inondaient son visage.

« Je suis là maintenant, c'est l'important. Sèches-moi ces larmes, d'accord ? »

Il sourit, et je lui embrassai les joues avec amour. Je me souvenais encore de ce garçon qui me suppliait de lui conter éternellement les mêmes histoires. Il avait tellement grandi qu'il faisait désormais la même taille que moi.

Cléarque se décala, et je pus voir Electhère qui avait repris ses jeux. Je commençai à m'avancer vers lui, mais Bion m'arrêta. Je le regardai avec surprise.

« Il n'a aucun souvenir de toi. Les seules choses qu'il connait de toi, c'est ce que notre père lui a raconté. Laisse lui un peu de temps. »

La nouvelle eut l'effet d'un coup de massue sur ma tête. Désormais, cet homme était le pire que je puisse connaitre sur cette terre.

« Même si maman tentait de lui dire du bien de toi, il est resté sur la position de notre père. »

« Il a commencé à le conditionner, Agria. »

« Et Diogène ? Où est-il ? » Demandais-je en reniflant.

Cléarque et Bion se regardèrent.

« Il était avec Electère. On les a retrouvé quelques jours après le massacre mais... » Commença à expliquer Cléarque.

« Il a reçu une lance dans l'abdomen. Il n'a pas survécu. Il est aux Enfers, maintenant. » Continua Bion d'une voix maitrisée.

Malgré le fait que je m'étais douté que mon petit frère soit mort, cela ne m'empêcha pas de pleurer sa mort. Au contraire. Bion fut obligé de m'asseoir tant mes larmes étaient incontrôlables.

« Je n'ai pas pu lui dire au revoir... »

C'était la seule chose que j'avais été capable de dire. Mon petit frère innocent avait perdu la vie à cause des querelles des adultes. C'était impardonnable pour moi.

J'étais inconsolable. Je pleurais sans m'arrêter, en repensant au petit garçon que j'avais vu grandir. Jamais plus je ne pourrais lui parler, jouer avec lui, lui raconter des histoire, le border ou le câliner.

Soudain, je vis une petite silhouette devant moi ; c'était Electère. Il me regardait simplement, un bout de tissu dans la bouche qu'il mordillait frénétiquement. Je trouvais cela répugnant que notre père soit prêt à conditionner cet enfant alors qu'il avait à peine la capacité de parler normalement.

« On prend soit de toi ici ? »

Le bambin hocha la tête.

« On devrait le laisser ici. » Dis-je en me levant après avoir légèrement caressé sa joue.

Il m'avait laissé faire, et ce geste m'avait suffi à me combler de bonheur.

« Quoi ? Mais... » Commença Bion.

« Il ne peut pas nous suivre, Bion. Ce n'est qu'un bébé. Autant qu'il reste ici, et qu'il soit élevé auprès de la reine et du roi. Je sais que la reine Laodice a des difficultés à avoir un enfant. Ce serait l'occasion pour lui d'avoir une vie heureuse et... »

« Tu l'abandonnes à des inconnus ? » Lâcha Bion, agacé.

« Je préfère le confier à une reine et un roi convenable et qu'il vive la vie qu'il souhaite, plutôt qu'il trouve la mort auprès de nous. »

Je le vis gérer les dents et les poings.

« Tu n'as pas à dire quoi faire pour nous. Je suis le roi de Corinthe désormais, tu n'as aucun droit sur aucun de nous parce que... Parce que... »

« Allez, dis-le Bion. Dis que je suis une femme exilée. Dis-le. »

« La ferme ! » Hurla-t-il.

Je sursautai, tout comme Electère. Je vis les yeux du bambin se mettre à briller de peur. Cléarque, lui, était près de lui pour commencer à le réconforter. Ce n'était plus le Bion que j'avais connu.

« Où est le garçon qui me réconfortait quand j'étais à deux doigts de me faire vendre à un homme ? » Demandais-je alors dans un chuchotement.

Il ne répondit pas, préférant baisser la tête.

« Tu peux utiliser ce ton sur n'importe qui, Bion. Mais pas sur moi, ni sur nos frères. Tu es un homme maintenant ? Très bien, conduis-toi comme tel alors. Mais n'oublies pas que moi aussi j'ai grandi. Je suis une femme maintenant. J'ai passé ma vie auprès des hommes. J'ai passé mon adolescence auprès des Myrmidons du prince de Phtie. J'ai passé mon adolescence à me repentir de la faute que j'ai faite. J'ai vu des hommes, des femmes et des enfants périr devant moi. J'ai vu mes amis mourir pour me protéger. J'ai vu ma meilleure amie mourir devant mes yeux. Les dieux m'ont chargés de vous retrouver. T'as-t-on confié une quête à toi, Bion, roi de Corinthe. » Dis-je d'une voix colérique en m'approchant de lui.

Je ne comprenais pas exactement comment nous avions pu en arriver à cette situation, mais j'étais déterminé à montrer à mon petit frère quelle femme il avait devant lui.

« Non... Non je n'ai pas de quête. »

« Maintenant tu en as une. Tu vas m'accompagner, et nous allons chercher le prince de Phtie, fils d'Apollon. Puis nous rebâtirons nos cités, et là seulement tu pourras t'estimer roi si tu es encore en vie. »

Il ne répondit rien. alors, je me tournai vers Cléarque et Electère. Ce dernier pleurait silencieusement.

« Ne pleure pas, Electère. Selon père, les garçons ne doivent pas pleurer quand ils ont peurs. »

Il sécha rapidement ses larmes.

« Mais c'est totalement faux. Un homme pleure, et doit pleurer parfois. Il montre ainsi son humanité. »

Après cette dispute, je discutai avec Cléarque. Il souhaitait venir avec nous, mais je ne voulais pas qu'il vienne lui aussi. Il était encore jeune, et méritait de vivre. Et Electère ne devait pas rester seul ici. Je finis par le convaincre de rester, en lui promettant que nous reviendrons les chercher pour rebâtir Corinthe.

On nous apporta par la suite de quoi manger et boire. J'écoutai Cléarque me raconter ce que j'avais loupé à Corinthe. C'est ainsi que j'appris que Bion était marié à la princesse d'Argos, Anais, que j'avais rencontrée plusieurs années avant. Le nouveau roi de Corinthe ne prie pas la peine de discuter avec nous. Il était énervé, et repensait probablement à tous ce que j'avais pu dire.

Ce n'est que quand les deux plus petits dormirent qu'il daigna m'adresser la parole.

« J'ai réfléchi. Et tu as raison. Il serait préférable de les laisser ici. J'irais en parler demain au roi. »

Je le regardai longuement. Il n'avait plus ses traits d'enfant. Malgré son jeune âge, il ressemblait déjà a un homme. J'imaginais que père avait dû l'entrainer pour qu'il devienne un homme.

« Tu es donc marié. Est-elle gentille avec toi ? »

« Nous ne nous sommes vus qu'une seule fois, lors du mariage. Le roi d'Argos était malade donc elle est rentrée voir son grand-père. Lorsqu'elle devait revenir, l'attaque avait eu lieu, et elle était donc resté chez elle. »

« Es-tu amoureux d'elle ? »

« Peut-être. » Dit-il en détournant le regard. « Elle est belle, et joyeuse. »

« Tu dois être impatient de retrouver ta femme, alors. »

« Elle porte mon enfant. » Finit-il par dire.

Je clignai plusieurs fois des yeux, comme pour tenter d'assimiler l'information plus rapidement est plus facilement.

« Déjà ? »

« Oui. »

« Eh bien, félicitations. Tu offres un héritier à Corinthe et à Argos, c'est formidable. »

Il hocha la tête.

« Tu ne te réjouis pas de cette nouvelle. »

« J'ai peur de ne pas être un bon père pour cet enfant. »

Je lui attrapai la main, et il me regarda à nouveau.

« Ne sois pas comme notre père, tu seras forcément meilleur que lui. »

Il ricana légèrement.

« Et toi, toujours pas d'époux non plus, j'imagine. Enfin, si on n'écoute pas ce qui se dit par-ci par-là. A les entendre, tu es marié à un dieu. »

« Je... Je suis marié en quelque sorte mais ce n'est rien d'officiel. »

« Comment ça ? »

Alors, je m'efforçai de mettre mes idées aux clairs pour lui expliquer ma situation.

« Après avoir été exilé, je me suis retrouvé à aller en Thessalie pour rejoindre la Phtie. Là-bas, le roi Néophyle m'a accueilli. Sa petite soeur, la princesse Athanasie, était l'amante du dieu Apollon et la mère de leur fils, Alexios. Je suis par la suite devenue une prêtresse du dieu, faisant alors donc de ma chasteté au dieu. L'existence d'un fils d'un Olympien a été révélée à la Grèce, et rapidement, il est parti s'entraîner avec le centaure Chrion. Il y a quelques semaines, Athanasie est tombée gravement malade et est décédée. Elle m'a demandé de me marier avec son fils pour lui donner un héritier. Le massacre de Phtie a eu ensuite lieu, et j'ai dû fuir rapidement. J'ai rencontré le centaure Chiron le lendemain qui m'a confié une quête. »

« J'ai entendu parler de cette quête. »

« Elle consiste à te retrouver toi et nos frères, puis de retrouver Armin. Le prince est parti à la recherche de son oncle et est censé partir par la suite à ma recherche. »

« Alors tu as vraiment tué un dieu ? » Me demanda-t-il.

Je continuai alors par lui expliquer ce que j'avais vécu au temple de Delphes, puis à la colline de Delphes. Je lui contai évidemment mon marché à Thèbes et mon combat contre elle fils de Dionysos.

« Ils l'appellent l'hippalectryon. Mi-cheval, mi-coq. » Fit Bion.

« Tout ce que je te raconte m'a l'air tiré tout droit d'une légende. » Fis-je en levant les yeux au ciel.

« J'ai toujours su que tu étais quelqu'un de spécial. Je savais que tu n'étais pas comme les autres. Et les dieux l'ont vu aussi. Tu es quelqu'un de grand, Agria, j'en suis certain. »

Je fis un sourire en coin avant de lui frapper gentiment l'épaule pour le taquiner. Par la suite, nous nous allongèrent aux côtés de nos frères.

« Tu es courageuse d'avoir fait tout ce chemin pour nous retrouver. » Dit-il d'une voix endormie, les yeux fermés

« Je ferais n'importe quoi pour vous quatre. » Chuchotais-je avant de fermer les yeux. 

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