Sourira bien qui sourira le dernier

Sourira bien qui sourira le dernier,

Faites attention à celui qui fait rire les autres,

Le pitre souriant, parfois chiant mais sur qui on peut compter.

Faites attention à lui, car dans son âme se mélangent deux faces :

Un amour à en faire pleuvoir des étoiles,

Et une souffrance enfouie et refoulée,

Il en rêve la nuit, de cette douleur sournoise,

En vrai, la violence le dégoûte,

Mais mettez-lui un couteau dans la main,

Observez sa fascination face à la lame,

Il y admirera une moitié de son visage d'un air serein,

Mais l'autre moitié est couverte de sang.

On ne se rend compte qu'il allait mal que quand on retrouve son corps,

Ensanglanté, pendu, noyé, brisé,

Toute cette violence qui l'animait,

Tout cet amour aussi,

Un combat acharné, entre la vie et la mort.

Un choix, toujours jugé, 

Si tu meurt, t'es un lâche,

Si tu vis, c'était pas grave,

Les adultes, ils nous voient sans nous voir,

Ils ne voient pas nos signaux,

Et après c'est de notre faute...

Fallait pas faire des gosses si vous ne pouviez pas vous en occuper !

À quoi ça rime ?

Ce pitre, on le connait tous.

On l'a tous été, on l'a tous vécu.

Sauf ceux qui n'ont pas caché leur souffrance car ils n'avaient personne à protéger,

Ceux-là sont pour la plupart morts.

Mais aussi intense que soit cette souffrance,

Cette solitude, cet isolement, cette incompréhension,

Je continue de me battre, je me relève toujours.

Je finis par aimer cette douleur,

Ce sang et ces cris que je me permets d'imaginer dans le secret de mon lit,

Dans le secret de ma nuit,

J'aime cette souffrance, c'est ma force et ma faiblesse,

À force de l'aimer je me rends malade,

Mais je souris.

J'ai mal, mais je souris.

Couverte de plaies,

Meurtrie, à bout de forces,

Je me relève toujours,

Je veux encore souffrir un peu,

Histoire de voir.

Tout n'est pas perdu, 

Amour et souffrance vont de paire,

L'amour, si idéalisé,

À le chercher, on rencontre la douleur.

Acceptez-la, acceptez-vous.

C'est votre seule porte de sortie.

Bien sûr c'est difficile,

L'abandon est autorisé,

Il n'y a que les lâches, ceux-là même qui en sont la cause,

Pour pointer du doigt les suicides.

L'amour de la souffrance...

C'est une drogue, une épreuve.

Notre monde évolue, plus sécurisé, plus paisible,

Alors nos épreuves évoluent avec.

Ne laissez personne remettre en cause votre malheur.

Voilà, maintenant que c'est dit, je pars.

Vers la vie ? Vers la mort ?

Je ne sais pas.

Mais je me relèverai, ne serait-ce que pour ressentir encore un peu cette souffrance.

Ceci n'est pas une blague,

Ceci n'est pas non plus un plaidoyer,

Ceci est juste ma vérité.

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