Léo, Jour 2
Tout était pareil que la veille. Que la semaine précédente. Que les trois mois précédents.
Il se lève.
Il mange.
Il va étudier.
Il rentre chez lui.
Il mange.
Il fait ses devoirs.
Et enfin, il dort.
Tout était pareil, chaque jour ressemblait plus au précédent. Tout était similaire. Même ses conversations avec ses amis étaient toujours les mêmes.
"Salut, comment vas-tu? Bien? Je suis content, moi aussi."
Puis chacun retournait à ses propres occupations.
Tout ce qui se passait dans sa vie n'était qu'un "déjà vu". Il n'allait à aucun événement, Il n'avais aucun passe-temps. Bien sûr, il faisait parfois du vélo, comme tant d'autres.
Toute sa vie n'était qu'un "déjà vu".
Lui-même, pensait-il, était un garçon comme beaucoup. Il faisait environ 1 mètre 74, à quinze ans. Il avait des cheveux bruns raides, un teint clair et des yeux brun-vert. Même son nom, Léo, était normal. Court et simple. C'était juste un garçon normal parmi tant de garçons normaux.
Pour cette raison, la mise en quarantaine, le confinement ou le couvre-feu n'a pas changé grand chose dans sa vie.
Il a suivi des cours en ligne. Il s'est levé un peu plus tard, puisque rien ne l'en empêchait. Il a parlé à ses amis via un groupe de discussion sur internet.
Mais parmi toutes les normalités, diverses choses ont commencé à le déranger. Cours par appel vidéo, pourquoi pas? Je veux dire, il travaillait bien, alors pourquoi ne pouvait-il pas prendre des vacances? Il a commencé à utiliser son téléphone portable pendant les cours, ça en valait la peine, il le savait.
Il s'est rendu compte qu'il n'en n'avait rien à faire de ses amis et que ses conversations avec eux étaient plus que fastidieuses.
Il a créé de nouveaux comptes sur les réseaux sociaux et il a commencé à parler à n'importe qui. Il parlait plus avec des inconnus qu'avec des gens qu'il avait déjà vus.
Cela faisait longtemps qu'il n'avais pas joué aux jeux vidéo.
Il sortit de nouveau sa console.
Il a manqué de tabasser des PNJ.
Surtout, il a réalisé quelque chose: il était trop dans la case « normal ». Sa vie était ennuyeuse, confinée ou non.
-Leo!, Appela une voix féminine et un peu fatiguée. Viens déjeuner.
Le garçon se leva. Avant, il aurait répondu et serait allé voir sa mère presque en courant, lui demandant comment il pouvait l'aider. Il avait changé, comme son père et sa sœur cadette le disaient si bien.
Il entra dans la pièce et s'assit avec sa famille, où une assiette pleine l'attendait. Ses parents et sa sœur ont bavardé pendant que la radio jouait sans que personne ne l'écoute.
Jusqu'à ce que la musique signifiant le début des informations retentisse.
Et qui dit informations, dit nouvelles du virus.
"... Donc, le nombre des nouveaux contaminés est de 13, et les morts, de 57. Les chiffres augmentent de façon alarmante, et ..."
C'était tout ce dont ils avaient besoin.
-C'est impensable!
-Il y a tellement de morts ... gémit sa sœur, se couvrant la bouche de ses mains.
-Tout ça parce que le maire a laissé le dernier bateau de croisière d'accoster ici. Ils sont stupides.
Léo se leva de table, emportant son assiette à moitié pleine.
-J'ai fini.
-Leo, ça ne dérange pas que tant de gens soient contaminés et meurent? Demanda son père d'un ton de reproche.
Ce dernier soupira avant de répondre:
-Oui, eh bien, c'est dommage pour les proches. Mais la plupart des morts étaient vieux ou en mauvaise santé. Cela n'a fait qu'accélérer leur mort, qui était déjà proche. Le virus, c'est comme... le nettoyage. Pfu.
Le garçon agita la main comme pour pousser le contaminé de côté. C'était simple, ses parents étaient offensés. Offensés.
-Comment peux-tu dire ça? C'est cruel!
-Tu ne dirais pas la même chose si tes grands-parents étaient les contaminés.
-Mes grands-parents? Ces vieillards que j'ai vu, laissez-moi compter, trois fois dans ma vie? S'il vous plait, ce n'est qu'une machine qui donne de l'argent à leurs petits-enfants pour qu'ils n'aient pas à aller les voir, et ...
-Tais-toi! Hurla son père. Tu es ingrat. Va dans ta chambre, je ne veux pas te voir.
-C'est ce que je comptais faire. Je ne suis pas un enfant de sept ans qui pleure quand il est grondé.
Sur ce, l'adolescent est allé dans sa chambre, laissant ceux qui croyaient le connaître, choqué, pensant avoir vu un étranger.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top