CHAPITRE ONZE: Les effets de l'élixir démoniaque

L'homme avait les cheveux roses. Il était complètement nu, il n'avait désormais plus aucuns poils pour cacher sa nudité. Il était hyper bien foutu. Si je ne le connaissais pas depuis aussi longtemps, qu'il n'était pas le copain de ma sœur et qu'il n'y avait pas Meliodas, j'aurai sans doute tenté ma chance avec lui. Cet idiot s'était laissé transformer en chat. Il baissait dans mon estime. 

- Debout Gil, ordonnais-je. 

- Tu as mis du temps à comprendre, se plaignit-il, heureusement que tu as penser à me donner ça pour me re-transformer. 

- Ne te méprend pas Gil. J'ai donné le sang au chat pour vérifier si je pouvais le prendre sans mourir. 

Il m'adressa un sourire mauvais. Son changement d'attitude me plaisait. 

- Je me demande combien de temps tu es resté au contact de se sang pour avoir subit un tel changement sans en avoir consommer, Elizabeth. 

- Qu'est-ce que cela change? demandais-je. 

Je portais une autre fiole à ma bouche. Je la vidais d'un trait. Le goût était atroce. Soudain, je me retrouvais au sol. Je n'étais plus dans mon salon. J'étais au milieu de ruines obscures. Il faisait nuit. J'étais incapable de bouger. Une myriade d'insectes apparu, attirée par la chaleur de mon corps dans la nuit glaciale. Ils burent mon sang directement à mes nombreuses blessures. Je n'avais aucun pouvoir pour les envoyer loin de moi, ils entreprenaient trop vite de m'envahir, s'accrochant à mon corps pour me couvrir de leur multitude, m'infligeant des tortures des plus exquises et insupportables.  

Soudain la douleur disparue tout comme l'hallucination. Je me redressais, possédant une force nouvelle. Un rictus s'imprima sur mes lèvres. Gilthunder me surplombait de toute sa hauteur, les bras croisés sur son torse. Il ne s'était pas couvert. Il me regardait avec un air moqueur qui me fit me rendre compte de ma position de faiblesse. Je renversais rapidement la tendance. D'un coup de poing je l'envoyais contre le mur opposé. Cela faisait du bien. Je venais d'aller contre mes principes en me rabaissant à boire du sang de démon pour m'éveiller. De toute façon, cela faisait bien longtemps que j'avais tourné le dos au clan des Déesses. Après tout, cela faisait trois mille ans que j'avais un démon comme amant. Et il ne lâchait pas l'affaire. Après tout, il était parvenu à me retrouver à chacune de mes réincarnations. Adorable. Je n'allais pas m'en plaindre. Après tout, malgré moi, mon cœur lui appartenait. Oh. Voilà qui était fâcheux. Le sang de démon changeait mon caractère. Je devenais mauvaise et imbuvable comme les démons. Tant pis, pour le moment je ne pouvais rien y faire. Je pouvais toujours faire semblant d'être comme j'étais censé être à cet instant. Réfléchissons. Je fermais les yeux pour visualiser la situation. Tient, Liz était morte bien plus rapidement que je ne l'aurai cru pour être remplacé par Elizabeth Liones, princesse de surcroît. Il fallait absolument que je sois une copie conforme de cette fille. Elle n'était qu'une pâle copie de moi, comme toutes les autres versions mortelles de moi. C'était si dur de ce rabaisser à ce point... Mais si je ne faisais pas attention, Meliodas risquait de me reconnaître. Ce que je souhaitais éviter pour l'instant. A des fins purement égoïste. Je voulais faire une entrée en scène mémorable. Durant un combat par exemple. Ou pour sauver la jolie petite paire de fesses de mon amant. Comme au bon vieux temps. Je roulais les épaules. Quelque chose n'allais pas. 

- Quoi?! hurlais-je. 

Je tournais sur moi-même dans l'espoir de les apercevoir. Elles n'étaient plus là. Quelle poisse. 

- Gilthunder, demandais-je au Chevalier Sacré et ami d'Elizabeth, où sont mes ailes? 

Il me regarda. 

- Tu n'en as pas. 

- Tu n'as pas besoin de répondre si c'est pour lancer des évidences pareille. 

Bon.

- Vivian a fait de nous ses choses, Gilthunder. Nous nous devons de nous venger. Mais personne ne doit se douter de quoi que ce soit. Alors il faut qu'on trouve le moyen de te retransformer en chat. Une fois que l'on saura parfaitement se servir des capacités que nous donne le sang de démon, on pourra se lancer dans l'offensive.

- On va la défoncer.

- Calme toi, chaton.

Il me lança un regard noir. Il nous restait plusieurs heures avant le retour de Meliodas. Nous avions du temps. Je me concentrais sur mes souvenris qui m'apportèrent plus de réponses que je ne l'aurai cru.

- Bon, quand le sang de démon cessera de faire effet, tu te retransformera en chat. Heureux ? C'était une question rhétorique et tu n'as pas besoin de répondre. Je ne sais pas combien de temps cela prendra dans ce monde. Dans le notre, cette quantité de sang de démon rouge disparaît de l'organisme au bout de six heures. Ici je suppose que c'est minimum moitié moins. Lance le chronomètre, chaton, on sera fixé.

Je ne pouvais pas m'empêcher d'être mauvaise. Le sang de démon permettait ainsi de se servir de pouvoirs dans ce monde mais le prix à payer était un changement radical de comportement. J'arrivais à peine à contrôler mes pensées.

- Il est exactement 18h34, me lança Gilthunder.

- Alors il est temps que tu me montres tes petits éclairs.

*

Au bout de deux heures les effets se sont estompé pour Gilthunder. Sûrement en raison du sort de Vivian qui pesait sur lui. J'étais pour ma part toujours moi même. Je veux dire ma vraie moi, la moi originelle. Pour l'instant, j'avais tenu deux heures de plus. Je sentais les effets se dissiper. Je voulais au moins voir de mes propres yeux le visage de Meliodas. Ensuite Elizabeth numéro 7 pourrait revenir. Assise sur le lit à attendre l'homme que j'aime, j'ai eu tout le loisir de réfléchir. J'ai d'abord penser à la Elizabeth numéro 2 qui avait pitoyablement perdu la vie en tombant d'un arbre. J'ai aussi pensé à la coupe de cheveux de Liz. Je n'adhère pas. Mais il faut dire que c'est elle qui a eu une relation amoureuse avec Meliodas se rapprochant le plus de celle que j'avais avec lui. Et il y a Elizabeth numéro 7. Elle commence petit à petit à reconquérir sa nature originelle, c'est à dire moi. Une larme coula sur ma joue. Gilthunder vint frotter sa tête contre mon bras. Tout allai bien. Presque. Définitivement, toutes mes réincarnations étaient naturellement promises à Meliodas et j'arrivais presque à ressentir un peu de jalousie. Un sourire triste se dessina sur mes lèvres quand j'entendis la porte s'ouvrir. Elizabeth numéro 7 avait laissé un double des clés à ce dernier. Je me levais pour l'accueillir. J'ai doucement passé mes bras autour de lui. Mes lèvres trouvèrent les siennes. Je lui donnais un baiser passionné. Puis je m'effaçai naturellement pour laisser la place dans son corps à Elizabeth numéro 7 qui l'aimait autant que moi.

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Vivienne

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