Arc de la gourmandise

Quand Merlin avait choisi de veiller sur Arthur, elle n'y avait vu qu'une opportunité d'entrer dans la légende. Les oracles avaient annoncé un destin grandiose à Arthur. Mais Merlin n'avait jamais imaginé que les choses tourneraient ainsi. Elle avait été trop gourmande de succès. En permettant à Arthur de gagner en grandeur, elle avait déclenché la colère d'une personne très dangereuse. Ou du moins, c'était ce que supposait Merlin.

Si Merlin avait raison sur l'identité d'El, alors le plan de cette dernière était parfait. Arthur avait un grand coeur et il avait tendance à un peu trop s'attacher aux gens. À peine avait il rencontré Meliodas qu'il le considérait comme son héros, son grand frère, son ami et peut-être même son guide spirituel. Si El voulait faire souffrir Arthur, il lui suffisait de torturer les gens qu'il appréciait. Et El avait dû placer Arthur à un endroit où il pourrait admirer pleinement le spectacle. Merlin n'avait pas la moindre idée de l'endroit que ça pouvait être.

Elle avait besoin des autres plus que jamais. Elle savait qu'elle ne pouvait pas entrer  en contact avec eux. Mais rien ne l'empêchait d'entrer en contact avec quelqu'un qui en savait sûrement plus qu'eux tous réuni sur la situation : Margaret.

*

*point de vue d'Elaine, quelques minutes avant l'attaque*

En un instant j'avais quitté mon salon pour me retrouver aveuglé par un soleil un peu trop brillant. Cela faisait des mois que le soleil était trop fort pour moi. J'avais perdu deux de mes fils : l'un allait bien, l'autre sûrement mal. Et mon mari m'avait été arraché aussi. Seul mon fils, celui que j'avais pu voir grandir, me permettrait de garder la tête hors de l'eau. Parfois, quand je regardais Harley, je voyais Ban, alors je souriais. C'était rare. Si rare que quand je souriais, mon fils posait sa petite main sur mon visage, comme pour m'intimer de continuer. Mais bien vite, la douleur de la perte revient me lacérer le coeur et je me mets à pleurer. Harley pleure avec moi. Quelle mère pathétique je fais...

Quand l'éblouissement passe, j'aperçois plusieurs silhouettes. L'une d'elle est difforme, elle semble porter deux masses que je distingue mal. Alors, en serrant Harley contre moi, je m'approche. Quand je vois le visage de Ban, je sais alors que je rêve. Ce BD peut être qu'un rêve : il porte nos deux fils, Zhiva et Mel. Mes bébés ont tellement grandit... Ils se ressemblent tout en étant différents. Je m'approche encore, jusqu'à me retrouver dans les bras de Ban. Il me serre, nos enfants entre nous. Il m'embrasse. Mais je reste immobile. Un mal de tête atroce m'assaille. Une voix que je connais bien résonne dans mon esprit. Je ferme les yeux. Quand je les rouvre je suis au sol. Et tout le monde est mort.

*

Point de vue d'Elizabeth - au même moment

Quand on reçoit une invitation de l'ennemi il n'y a qu'une chose à faire : décliner le plus calmement possible en espérant qu'il n'y ait pas de représailles. Pendant mon année de solitude, j'étais passé par plusieurs stades :

La lamentation. S'appitoyer sur son sort, d'un certain côté, est rassurant. Car on se persuade qu'on est assez important pour que la vie elle même veuille nous faire souffrir personnellement.

La colère. On hurle juste : "espèce de salope ! Même l'enfer est trop bon pour toi !" et plein d'insultes de ce genre à la personne responsable de votre malheur.

La douleur. Car oui, quand la personne responsable de votre malheur vous entend: vous devez vous attendre à souffrir. Surtout quand vous êtes impuissant car votre ennemi vous à enfermé dans une putain de cage pendant un an.

Après la phase de la douleur, j'avais décidé de devenir aussi utile qu'un légume. Je ne bougeais pas et me taisais. Bien sûr j'avais essayé d'entrer en contacte avec Meliodas dans mes rêves. Le lien unique qui permet aux âmes soeurs de se ressentir malgré la distance ? Un mensonge honteux. Je n'étais arrivé à rien.

Puis un beau jour, El avait débarqué. Elle m'avait invité à une garden party sanglante. J'avais décliné. Elle s'était vexée. Et d'un ton mélodramatique elle s'était mise à me raconter son histoire. C'est alors que je me suis demandé quelle genre de créature était Gilthunder. Car l'histoire, son histoire, qu'elle me racontait, je l'avais déjà entendu des mois plus tôt. Un soir pluvieux, au début de nos expériences avec le sang de démon rouge, Gil m'avait raconté la même histoire : celle de la fée Morgane.
Si Gil se souvenait de cette histoire qu'il m'avait raconté, il pouvait inverser la tendance. Car il y avait un élément dans l'histoire de Morgane qu'elle avait volontairement oublié mais que Gil avait bien précisé : le moyen de tuer Morgane. Et Gil était le seul à pouvoir réunir le nécessaire. S'il faisait marcher sa tête et faisait le lien, me Chevalier Sacré pouvait tous les sauver avant que Morgane ne nous tue tous.

S'il n'était pas déjà trop tard...

*

Morgane et Gilthunder se faisaient face dans le monde onirique. Ils étaient autour d'un échiquier. Si Gil parvenait à récupérer sa reine, Margaret, il gagnait. Mais pour l'instant, Morgane avait l'avantage. Du moins, croyait-elle. Car elle avait oublié une menace qu'elle pensait ne plus en être une : un cavalier discret qui se mouvait dans l'ombre : Meliodas.

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Bisous

Vivienne

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