8. 07/04
15h, Besalù
Que vient faire l'amour ? Qui leur détermine ce devenir dans ces situations aussi chaotiques et apocalyptiques ? Comment deux êtres peuvent se trouver et ramer autant à contre-courant contre la décadence du monde ? Leur amour s'oppose à la barbarie de l'époque, qui les grignote chaque jour un peu plus dans ces temps troubles. Sib et Layla ont littéralement fusionnées. Elles restent l'entièreté de leur temps confinées dans le petit espace du camping-car, la pluie ne cessant de se répandre. La situation est délicate, malgré les courses qu'elles ont faites quelques jours plus tôt, l'avenir est trop incertain. Soline ne sait pas quand elle pourra rentrer en France revoir Soline, et ils n'arrivent plus à capter de 4G ou de réseau depuis le camping. L'électricité qui montait auparavant jusqu'à eux pour les prises de courant et les sanitaires ne vient plus. Sib et Layla ont passé trois jours enfermées à errer entre la table et le lit, à faire l'amour un peu partout et à parler tout le temps, oubliant peu à peu la nuit qui se confond avec le jour dans ces temps monotones.
— Layla, t'es prête ?
— Oui, je m'attache, j'arrive.
Sib lui sourit sincèrement, bien qu'un peu angoissée. Pour la première fois depuis trois jours, elles s'apprêtent à revenir en centre-ville, avec le camping-car, et elles ne savent pas ce qu'elles trouveront. Leur objectif est de trouver un bus qui les ramènera en France, à un endroit sans pluies inondantes et avec du réseau.
Sib met en branle sans délicatesse son fidèle compagnon, et le véhicule quitte le camping avec difficulté, s'embourbant à plusieurs reprises dans la boue. Les routes sont chaotiques, habituellement pas faciles, elles sont presque impraticables avec l'eau qui y ruisselle et lisse le béton. Elles ont peur de ce qui les attend en bas, dans la vallée. Les rivières ont débordé de leur lit, s'ajoutant aux pluies torrentielles que les égouts ne supportent plus. Sib roule au pas, faisant attention à chaque coup donné sur l'accélérateur, avançant avec parcimonie. Tout est millimétré, calculé. Au bout de trois quarts d'heure de calvaire, le clocher de l'église se dessine avec netteté, et dans la pente, l'eau commence sacrément à monter. Elles décident alors de sortir, ils ne leur restent plus que quelques centaines de mètres à traverser sous la pluie, avec l'eau jusqu'aux chevilles. Sib gare la voiture au bord d'un fossé rempli d'eau, s'attèle à fermer la porte et serre le frein à main, puis elles descendent, la paume de Layla tirant celle de Sib vers l'avant. Elles courent vers le centre-ville, claquant leurs pas contre les pavés que l'on ne voit plus.
Devant l'église, elles retrouvent une vingtaine de fidèles, tous semblent mal en point, devant un prêtre aux yeux bleus tombants. Sib les accoste dans un accent parfait, en leur demandant avec peu d'espoir si des bus partent encore de la ville. Elle est accueillie par des « non, désolé », simples et efficaces, qui ne demandent rien de plus.
— Et Layla ? Si on partait tout court en camping-car ? On s'en fout des bus, non ?
— Ça va être galère de traverser toute cette eau avec ce bolide, à moins de vouloir le foutre en panne prématurément.
— On fait quoi, alors ? demande la blonde décontenancée.
— Déjà, on peut voir si on a un peu de réseau. J'ai deux barres, et toi ? Annonce Layla en levant machinalement son téléphone portable vers le ciel.
— Moi aussi ! C'est génial, je vais pouvoir appeler mes sœurs.
Layla se place un peu en retrait, sur le parvis de l'église, un peu abritée, et retrouve le numéro de Soline dans ses contacts. Son cœur bat rapidement quand elle appuie deux fois sur le bouton « appeler ». Mais personne ne décroche, elle n'entend pas la voix de sa meilleure amie au bout du fil. Déçue, elle se contente de laisser un message limpide, où elle explique rapidement la situation. Désireuse de parler à quelqu'un d'autre que Sib, elle appelle ensuite Marwa, sa sœur, pour l'avertir de la situation.
— Marwa ? Allô ?
— Layla ? C'est bien toi ? Comment t'as fait pour pas donner de nouvelles autant de temps !
— Désolée. Depuis que je suis arrivée, c'est un peu le bordel. Je vais pas pouvoir rentrer de si tôt. Il pleut trop, et y'a plus de bus pour m'emmener à la frontière. T'as pas vu ça, à la télé ? Les pluies diluviennes dans les Pyrénées ?
— Y'a plus vraiment la télé, Layla. A la radio, ils ont mentionné rapidement que les pluies du sud-est ce sont déplacées à l'ouest... Avec les grèves, c'est la galère pour s'informer, et sur internet, tout est pas fiable. On se méfie. Faut que tu trouves une solution où partir, sinon tu resteras coincée !
— Y'a pas de solution, Marwa. Crois-moi que si elle existait, je l'aurais trouvée. Et à part partir à pied pour faire cinquante bornes, y'a pas de solutions. J'ai trouvé une française dans mon camping, la nuit où ma tente s'est complètement déchirée, elle m'a aidé, je vis dans son camping-car. Mais c'est pas possible, avec l'eau, on peut juste descendre au village pour trouver du réseau. Y'a encore un peu à manger, ça va. Mais pour rentrer, ça va être la galère.
— OK... Rappelle-moi souvent pour me tenir au courant de tout ça, hein ! Je vais trop m'inquiéter sinon. Je t'aime. On se revoit vite.
— Oui, t'en fais pas. A plus.
Layla raccroche, et sans faire attention, une larme s'échappe de ses yeux. Elle n'a pas prévu de pleurer, mais ne plus pouvoir voir sa famille et Soline l'attriste, bien qu'elle ait Sib pour se consoler. De loin, elle la voit encore en train de blablater au téléphone, un sourire béat scotché au visage. Layla aimerait avoir cette confiance pour rassurer ses proches. Elle admire tellement la blonde pour son calme et sa sérénité. Sans elle, elle n'aurait pas réussi à passer ces trois jours si anxiogènes.
— On y va ?
Layla n'a pas entendu la tape sur l'épaule que sa copine lui adresse, trop occupée dans ses pensées.
— Oui, désolée, j'arrive.
Elles se remettent à courir dans la direction inverse, pour retrouver le camping où elles ont installées leurs habitudes. La veille, elles ont mis au clair leurs sentiments et la définition de leur relation. Sib a assuré à Layla qu'elle avait le droit d'aimer une femme même si elle s'était dit hétéro toute sa vie, mais qu'importe, la brune ne peut s'empêcher de penser qu'elle est une imposture. Elles ont longuement discuté autour d'un thé vert, Sib a mis des mots sur des relations qui ont dégoûtées Layla. Le terme de « couple » l'effraie, mais l'excite tout autant, quand il s'agit de Sib. Alors elle a accepté cette étiquette, pour se retrouver être la « copine de Sib ». Cette appellation lui convient, bien que dans le contexte, elles n'aient rien officialisé. Elle voit bien, aux yeux des autres dans la rue, elles ne peuvent pas être plus que des amies, l'idée qu'elles puissent être ensemble n'effleure pas l'esprit de leurs quelques interlocuteurs.
— Excusez-moi ?! J'ai besoin d'aide !
Sib se retourne instinctivement, comprenant les mots prononcés en vitesse en catalan. Derrière elle, se dresse une dame d'entre-deux âges au visage creux et aux traits marqués. Elle paraît désespérée, vêtue simplement d'une longue robe bleue marine, et se couvrant la tête d'un journal trempé.
— Oui ? crit Sib de loin.
— Ma fille, j'ai perdu ma fille ! Vous pouvez m'aider ? Elle est partie par-là, avec votre camping-car... Elle n'a que six ans, et en sortant, je l'ai perdu de vue ! S'il vous plaît...
Layla fait la connexion entre le visage de la femme les suppliant et celle qui lui a servi un café quand elle a fait son unique excursion en ville, à une époque où il ne pleuvait pas.
— Montez, lui hurle Sib, pour couvrir les trombes d'eau qui continuent de tomber.
— Qu'est-ce que nous veut le bon dieu... On est maudit, ou quoi ? Merci de m'aider, et désolée de ne pas être présentée... Je suis Irene.
Cette dernière prend place sur le deuxième fauteuil passager à l'avant, à côté de Layla, qui lui sourit paisiblement.
— Elle s'appelle comment, votre fille, Irene ? demande Sib en appuyant modérément sur la pédale de l'accélérateur.
— Rebeca. Elle a six ans, une touffe de cheveux blonds bouclés, c'est une boule d'énergie... Même sous la pluie, ça l'empêche pas de vouloir partir... Mais elle n'a pas dû aller bien loin, on devrait la retrouver sur le bas-côté de la route.
Un brouillard leur empêche de voir au-delà de quelques mètres. Sib roule au pas, laissant Irene et Layla vérifier qu'une fillette n'erre pas dans l'herbe qui longe la route. Après une dizaine de minutes, la mère commence à désespérer de ne pas apercevoir sa fille, quand elle croit entendre l'appeler, derrière. Instinctivement, elle ouvre la fenêtre et glisse sa tête dehors, recevant à la volée une giboulée d'eau. Irene a eu raison, derrière le petit camping-car, sa fille courre pour tenter de la rattraper.
— Elle est là ! S'égosille sa mère dans un éclair de joie.
Sib arrête le camping-car dans un cahotement, et laisse entrer la fillette sur les genoux de sa mère. Prises d'émotion, elles se mettent toutes les deux à pleurer.
— Je vous ramène au village ?
— Oui, s'il vous plaît. Merci beaucoup pour votre aide. Comment vous appelez vous ?
— Appelez-moi Sib. Et elle, c'est Layla.
— Enchantée, et merci beaucoup.
— Et dites, à tout hasard, vous connaîtriez pas un moyen de descendre dans la vallée pour rejoindre la frontière ?
— Non... Avec les inondations, ça risque d'être compliqué... Par contre, en prenant la route de la montagne, vous devriez passer la frontière sans vous en rendre compte, mais je ne connais pas l'état des routes. Mais bon, je vous conseille quand même d'essayer. Vous finirez bien par retomber en France.
— Par là-haut, vous dites, mais, ce n'est pas trop dangereux ?
— En ces-temps, pas plus qu'en bas. Navrée, c'est le seul moyen que je connaisse...
— C'est pas grave. Bon courage madame.
— Merci encore de nous avoir aidées, moi et ma fille. Bon courage dans votre quête.
Sib et Layla laisse Irene et Rebeca devant chez elle, avec une petite mou.
— Bon, on fait quoi, alors, demande la brune ?
— Je ne sais pas. On peut toujours tenter son idée, qu'est-ce que ça coûte ? Elle a pas tort après tout, on risque rien sur les montagnes.
— Sib, on sait même pas si la route dont elle parle se prolonge...
— Ouais, et ? Justement, on a rien à perdre. C'est soi on passe comme ça, soit on reste crever de faim ici.
— Mais on n'a même pas de carte, on a pas de réseau... Si ça foire, on aura peut-être même pas assez d'essence pour continuer... Ta jauge est bientôt vide, et la prochaine station essence doit être bien loin, en plus c'est hyper cher maintenant. C'est du délire de partir, alors qu'on ne sait rien de l'ailleurs et de l'avenir.
— Layla, t'en vois un d'avenir, ici ?
— Au moins à court terme. L'épicerie continue d'être réapprovisionnée, moins qu'avant certes, mais quand même. Et à certains endroits de la ville on capte, et on est pas encore inondé.
— Et qu'adviendra-t-il de tout ça, ensuite ? Tu penses vraiment qu'on va nous ravitailler encore longtemps ? La situation a l'air tendu un peu partout. C'est notre seule chance de nous en sortir, à moins que tu veuilles crever avec moi dans ce putain de camping-car, en jouant aux cartes et en faisant l'amour toute la journée.
— Écoute, Sib, je te comprends, mais c'est pas raisonnable.
— Je t'assure que si. Au pire, on va voir, ça nous coûte quoi ?
— De l'essence.
— La vallée est bloquée, c'est la seule issue. Je sais que ça fait pas longtemps qu'on se connaît, et t'es tellement encore mystérieuse, mais fais moi confiance, tout ira bien, OK ?
— Heureusement que t'es toi, Sib. T'arrives à me convaincre et à me rassurer en un rien de temps. Je suis trop faible, je finis forcément pas te suivre. Je marche. On décolle ?
— On passe pas une nuit au camping avant ?
— Maintenant que je suis motivée, tu veux te reposer ? Où est passée ta détermination ? taquine Layla.
— Chut. Je pense qu'une dernière nuit au camping, ça nous fera pas de mal, ne serait que pour dire à Josep qu'on s'en va.
— T'as vraiment toujours raison, ça va être épuisant à la longue, se plaint Layla.
Les deux femmes rigolent d'un rire franc. Layla se demande encore comment tout cela a bien pu arriver en si peu de temps. Son univers a été complètement bouleversé par la météo et une fille qui lui fait trop d'effet.
— Sans toi, j'aurais craqué, je me serai cassée avec un bateau pneumatique acheté au village, je pense, avoue Sib.
— Moi aussi. Je sais pas ce que je serai devenue. Une épave au milieu des inondations.
— T'es vraiment trop géniale, Layla.
— Oula, me complimente pas trop, mon ego va faire une crise sinon.
— T'es con.
Layla cuisine des pâtes à la sauce tomate sur les plaques chauffantes de Sib, bien contente de pouvoir faire la cuisine à l'intérieur. Cuisiner de vrais plats lui manque. Elle prend ses marques, découvrant peu à peu le « chez Sib » qui se transforme rapidement en « chez elle ».
*
19h, Gentilly
La semaine que vient de vivre Max a été extraordinaire au sens premier du terme. Il le sent, rien n'est plus comme avant. Chaque jour, le nombre de camions qui déchargent à Rungis est en baisse, et Max passe sa nuit à jouer à des jeux débiles sur son téléphone faute de travail. Ces moments dans le froid des entrepôts le poussent à réfléchir à sa vie, à ses erreurs, et inlassablement, à Layla, son grand amour. Il a fait une connerie en se bourrant la gueule en boite un soir, puis en couchant avec cette fille dont le prénom lui échappe maintenant. Il se rappelle juste de ses belles jambes, de son air espiègle et de ses cheveux aux reflets auburn.
Il a invité des potes à venir boire un verre dans sa piaule, il n'en peut plus de tourner en rond entre son boulot et chez lui où il entend que les pénuries alimentaires arrivent. Il a un métier clef dans cette affaire, et l'impuissance dont il est victime le ronge. L'intérêt qu'il portait d'emblée à son métier était moindre au vue du caractère répétitif de la tâche, mais à présent qu'il ne fait plus rien, c'est une torture. Rungis n'a jamais été aussi triste et vide.
— Hello mec ! commence son ami Antoine sur le pas de sa porte, suivi de près par un petit brun.
Il a juste invité ses deux amis les plus proches pour discuter un peu, fêter le week-end et boire l'apéro. Il n'a pas beaucoup de potes de toute façon, et sa piaule de quinze mètres carré l'empêche d'inviter plus de deux ou trois personnes.
— Quoi de neuf Max ? questionne Léonard en décapsulant une bière.
— Rien, répondit l'intéressé, pensif, Layla n'a pas appelé.
— En même temps, avec ce que tu lui as fait vivre, c'est normal, défendit Antoine.
— OK, merci pour le soutient les gars.
— Il a raison ajouta le brun. C'est normal qu'elle ait voulu prendre ses distances avec toi, c'est pas cool de l'avoir trompé, même si t'avais trop bu, ça excuse pas tout.
— Osez-moi me dire que vous avez jamais commis d'erreur dans votre couple...
— Très drôle, Max. Tu sais bien que je reste pas plus de trois mois avec la même fille, grimaça Antoine.
— Non, avec Héloïse on se fait confiance, y'a pas de non-dits et tout va bien, répondit Léonard.
— Votre couple est parfait de toute façon, crache Max
Les autres rient de bon cœur, les trois amis enchaînent les bières dans l'espace exigu se racontant leurs vies.
— Les pénuries vont arriver, reprit Max, soudainement sérieux. Ce n'est plus uniquement quelques camions qui arrivent en retard à cause des grèves, mais tous les pays ont limité leurs exportations, alors on doit se contenter de nos produits, et avec les grèves et les pluies, on a plus rien. Les trois jours d'autonomie alimentaire dont on cause tout le temps... C'est vrai, et ça risque d'arriver bientôt, d'ici quelques jours on risque de voir la différence dans les supermarchés, vous allez voir. Les gens vont se battre pour acheter des denrées de première nécessité, et les rayons des produits frais seront vides. Je sais pas ce que vous réserve l'avenir, mais ça n'a pas l'air très glorieux.
— T'es pas sérieux mec ?
— Si, si Antoine. Ça paraît fou comme ça, mais...
— Ça peut pas être possible ils trouveront des solutions. On peut pas avoir autant de pénuries juste à cause de ces putains de grève, y'aura forcément des trucs mis en place pour que ce soit pas le cas, et peut-être que les camions vont vers un autre endroit que Rungis. Et puis, y'en a déjà eu des petites, si y'a plus quelques fruits dans un rayon pendant quelques heures, c'est pas très grave.
— Crois ce que tu veux Antoine, mais tu réfléchis trois secondes c'est tout à fait plausible. Si ça vient à persister, ce climat aussi bizarre... Héloïse et moi on a déjà prévu de retourner chez ses parents, en Touraine si ça tourne mal. On sait jamais ce qui pourrait arriver, et clairement ce sera pas en ville qu'on s'en sortira.
— Mais vous êtes complètement matricés ! Non, c'est juste pas possible, on est pas venu jusqu'à maintenant pour que quelques inondations et grèves renversent complètement le système alimentaire, c'est du bull-shit les gars, vous y croyez vraiment ? Et puis si vraiment ça va si mal, y'a toujours les pays voisins qui nous soutiendront.
Léonard passe une main dans ses cheveux et regarde Max.
— Tu comprends pas. Je t'assure. On parle de pluies qui rendent des régions complètement coupées du monde et des grèves qui paralysent un pays entier. Et je crois pas que la résilience de nos systèmes soit prouvé... Mec, je fais une thèse sur les mécanismes d'effondrement d'une société, je suis plutôt bien placé pour parler. C'est pas déconnant du tout, au contraire. A voir quel tournant ça prend dans les prochains jours, mais la crise, on en a jamais vécu des pareilles, on est pas prêt.
Antoine regarda ses deux amis, sur la défensive. Ils se resservent une bière, et pour ne pas se heurter mutuellement, ils changent de sujet, parlant chacun de leurs vies, des longues études de Léo, du chômage d'Antoine.
Vers minuit, les deux amis de Max décident de revenir chez eux, les heures des transports étant aléatoires. Alors qu'ils mettent leur veste, Max leur demande une dernière chose :
— Eh, dites, vous pourriez demander à Layla de répondre à mes textos si vous avez encore son numéro ?
Le monde se meurt, certaines régions de la France seront bientôt en pénuries alimentaires, d'autres sont englouties sous l'eau, le point de rupture est peut-être proche, l'anormal est la normalité, mais Max n'oublie pas son objectif. C'est presque hors-sol, irréaliste.
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