Arc I. La chasseuse, Myreïn : Chapitre IV. "Arthur Pendragon"

"Une bonne dose de scepticisme, c'est ça qui m'a permit de survivre jusqu'ici... Enfin en partie. Pour être absolument honnête, c'est aussi ça qui a faillit me tuer à plusieurs reprises."

Extrait du journal de Myreïn

- De mémoire humaine, l'auberge du Moulin Noir, c'est toujours tenu à l'extrémité nord du duché de Caedfel et sert de point de ralliement pour les chasseurs de la région qui y organisent des concours informels tous les ans. À l'origine, l'auberge était une simple échoppe qui appartenait et appartient toujours à une famille de boulanger qui se sert du moulin juste derrière pour produire leur propre farine. Mais, depuis quelques années, la chaîne de Duaele et les supposés trésors qui s'y cachent ont fait gagner Caedfel en notoriété. On dit que nombreux sont les voyageurs qui ont tenté leurs chances et ne sont jamais revenus. On dit aussi que sir Azarius, mari de Petrissa, l'actuelle aubergiste du Moulin Noir, et son fils Hermelin sont les rares voir les seuls capables d'aller et venir dans ces montagnes. L'argent qu'ils gagnaient lorsqu'on faisait appel à leurs services lui a permis de rénover la vieille boulangerie et de la transformer en l'auberge très prisée d'aujourd'hui dans laquelle vit sa famille : Fenrica l'aînée, Hermelin son jumeau, vous Myreïn et vos derniers petits frères Finley et Achard. On dit aussi que vous avez mené des hommes à leur mort dans ces montagnes à l'âge de dix ans. Impressionnant.

Le sourire qui éclaire son visage à mesure que le mien s'assombrit me donne l'envie irrépressible de lui tordre le cou. Une option que je commence à juger parfaitement raisonnable si ce n'est pour la présence gênante de témoins, du moins un témoin. Il est excessivement tôt et pourtant, un client que je reconnais puisque présent depuis une semaine est déjà installé à l'une des nombreuses tables complètements vides sur laquelle il a déjà étalé multitude de livres vierges, plumes cassées et petits pots d'encre noir qu'il utilise pour noircir un livre à la couverture de cuir brun que je le vois se trimballer depuis le début de son séjour passé à dormir, manger, écrire, boire comme un trou et recommencer dans cet ordre précis. Il semble si profondément concentré sur son travail que lorsque mon regard glisse à nouveau sur le visage satisfait de l'homme de la veille, je me surprends à penser que... Ça se tente...

- Je me suis permis de faire quelques recherches ! Se félicite-t-il sans se départir de son sourire.

La joie qu'il semble tirer de mon déplaisir est contagieuse et m'arrache presque un sourire que je cache vite derrière un soupir agacé tout en me repliant mentalement sur moi-même. Je décide ensuite de m'installer sans une once de gêne sur la table même qu'il occupe, manquant de peu de m'asseoir sur sa main valide et ignorant la chaise en face de lui qu'il m'avait poliment tiré il y a quelques minutes. Dire que voir son visage aux premières lueurs de l'aube est une mauvaise surprise est un euphémisme. Je n'ai même pas eu le temps de parler de lui à maman et surtout Hermelin qu'il était déjà devant la porte au moment où je sortais récupérer de l'eau dans le puit avec le chant du coq en bruit de fond. Bon sang, même Émeric et Tadea, les servants que maman à engager pour nous aider, ne sont pas encore arrivés et voilà que je me retrouve en tête-à-tête avec lui !

Sentant la colère et la frustration me monter au nez, je m'efforce de lui montrer (quoique un peu tard) que ces informations ne me font absolument aucun effet.

- Premièrement, je commence d'une voix douce en entortillant une mèche de mes cheveux autour de mon doigt, ça fait beaucoup de "on dit" pour quelqu'un qui a l'air sûr de ses sources.

Je laisse cette phrase en suspens, m'attendant à le voir réagir d'une quelconque manière, mais il se contente de m'observer avec le même ravissement qu'un dresseur de bête aurait à voir l'un de ces animaux exécuté un tour à la perfection. Je commence à bouillir de colère intérieurement, mais continue.

- Deuxièmement, vos informations ne sont pas à jour. Fenrica est mariée et est partie d'ici depuis cinq ans. Bien tenté cependant.

Enfin, il semble étonner, mais reste silencieux, attendant la suite que je m'empresse de lui servir accompagné du regard le plus hostile dont je suis capable.

- Troisièmement, qu'est-ce que vous essayez de me montrer en me disant tout ça ? Félicitations, vous avez rassemblé des informations, vous comptez me faire chanter avec tout ça ?

- Non ! Il semble sincèrement alarmé et lève sa main comme pour me montrer qu'il ne me veut aucun mal. Si j'avais voulu vous faire chanter, je l'aurais déjà fait depuis hier soir. Il reste pensif un instant avant d'ajouter. Dois-je en conclure que certains de ces "on dit" sont vrais ?

Je le fixe intensément pendant une poignée de secondes avant de soupirer longuement.

- Non. Du moins, les parties sur moi et mon frère sont faux.

Je me lève, une main sur la hanche et le toise franchement avant de lui poser une question que j'aurais dû demander depuis le début.

- Vous êtes qui ?

Il se lève à son tour, la main sur le cœur et je remarque qu'il me domine d'une bonne tête.

- Arthur Pendragon. Il n'hésite qu'une seconde avant d'ajouter. Seigneur du royaume de Camelot.

Une désagréable sensation de chaleur me parcourt le corps alors que je fais instinctivement un pas en arrière, regardant d'un œil nouveau l'homme en face de moi. Puis un semblant de rationalité me rappel à l'ordre et je le détaille de la tête au pied, l'air sceptique, n'espérant communiquer rien qu'avec le regard "Pourquoi un roi s'amuserait à s'habiller en roturier et à venir dans une auberge perdue au fin fond de Britannia ?".

- Camelot a été détruit il y a seize ans pendant la dernière guerre sainte. Ajoute soudain une voix d'un ton clair et posé.

Nous tournons immédiatement la tête vers le client solitaire qui a délaissé son activité d'écriture pour nous observer de ses yeux roses où je crois déceler une pointe de curiosité.

- J'ai entendu dire que tous les habitants y sont morts, son regard se fait plus insistant lorsqu'il glisse sur "Arthur", roi compris.

- C'est absolument-

Je ne lui laisse même pas le temps de finir de s'insurger que je l'oblige à se rasseoir d'une bonne poussée sur le torse ce qu'à le mérite de le prendre franchement de cours.

- Ça va être très simple "Arthur" : sois tu commande quelque chose, sois tu t'en vas. D'un geste irrité, je tapote son torse à plusieurs reprises d'un doigt accusateur. Dans tous les cas, tu ne me parles plus !

C'est à ce moment qu'Émeric et Tadea font leur entré dans l'auberge près à prendre leur service et je pars immédiatement, laissant sans plus de cérémonie un homme médusé derrière moi sous le rire discret du scribe qui se remet à écrire dans son livre.

J'suis de retour à l'école, j'en ai déjà trop marre 😭
Sinon, p'tite précision sur l'histoire : il y aura au total 7 "porteurs de l'aube" et on en a déjà vu trois ! 5 d'entre eux sont des OC et 2 d'entre eux sont des persos de 4koa

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