𝐗. 𝐋e troisième étage

X

Le nez de Mac le grattait affreusement.

À côté Vendredanche, Rafaíl et même Jasmine étaient aussi silencieux qu'un guppy sur une plaque de verglas ; même Shere-Khan en aurait applaudi. On sentait bel et bien que chaque muscle, chaque réflexe, chaque agrafeuse avait été soigneusement polie pour la survie.

En comparaison, le seul prédateur dont le charisme s'apparentait actuellement à celui de Mac devait être Mr. Bean.

« On peut récapituler ? » s'étrangla l'(ex-)recenseur d'une voix un peu plus forte que prévu. Les autres le firent taire précipitamment.

« On doit fouiller le bâtiment, » expliqua pour la centième fois Vendredanche, — le seul qui semblait un tant soit peu compatir à sa détresse. « Le plan, c'est ça : retrouver les...héros de...

— ...Les révoltés du Max.6personnes, » l'aida Jasmine.

« Voilà.

— Et quelqu'un pourrait-il obligeamment m'expliquer pourquoi vous êtes si tendus ? » croassa Mac, qui ne sentait vraiment pas cette excursion.

« On est pas tendus » répliqua Vendredanche.

« Oh. Bien sûr. »

Il y eut un silence. Puis Vendredanche soupira, résigné.

« Écoute. On est sur le palier du troisième. C'était l'étage le moins dangereux à fouiller. On a voté, tu te souviens.

— Ce sont les bleus, ici » offrit Jasmine. « Ils ne sont pas...pas dangereux.

— Pas officiellement » grimaça Vendredanche.

Mac frémit. Ça n'augurait rien de bon.

Vendredanche le vit et abdiqua.

« Je vais t'expliquer » capitula-t-il. « Le troisième, c'est...c'était l'étage des ressources humaines.

— Un étage entier ?!

— Cherche pas à comprendre. » Vendredanche se passa une main sur le visage, l'air fatigué. « Ils sont inoffensifs. Dans leur état normal. Pour te dire la vérité, ils sont légèrement perchés. Mais rien de grave.

— La moitié sont des genre de psys, après tout » sourit Jasmine d'un air d'excuse.

« Oh. Oui. Je vois » grimaça Mac.

Ses mains tremblaient légèrement.

Il croisa le regard un peu triste de Vendredanche.

Vendredanche soupira.

« Tiens » fit soudainement le jeune stagiaire, en lui fourrant sans prévenir quelque chose dans les mains. Mac protesta, par principe.

Puis entrouvrit ses doigts.

« C'est mon agrafeuse » expliqua Vendredanche en réponse au regard choqué du recenseur. « Une vieille TT33 swingline, calibre 7. Ça fait des années que je l'ai. Brave chose. Elle ne m'a jamais fait faux bond. » Il releva les yeux, eut un petit sourire. « Je te la donne.

— Euh, je. »

Ça ne semblait pas la répartie la plus brillante, constata Mac, aussi referma-t-il la bouche et décida-t-il d'examiner ses chaussures.

« Hum, merci » balbutia-t-il confusément.

« En un sens, le seul truc que tu risques, c'est qu'ils te mettent de force du Niagara » fit remarquer Rafaíl avec un haussement d'épaules franchement mal placé au vu de l'émotion du moment.

Et avec autant de classe qu'un panda, il trotta jusqu'à l'entrée du couloir.


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