𝐈𝐗. 𝐋a légende des révoltés du Max.6personnes
IX
Jasmine fixait l'ourlet de sa tunique bleu ciel, le regard flou.
« Ça va ? »
Elle se retourna à peine. C'était Maciej, celui qui venait de débarquer. Un sans étiquette, quand on y repensait. Il s'assit côté d'elle, un peu maladroitement.
« Vous vous souvenez quand j'ai dit que ce n'était qu'un déguisement de bleue ? » laissa-t-elle tomber après une minute.
« ...oui ?
— Hé bien, est-ce que être taupe n'est pas aussi un déguisement ? » Elle leva les yeux vers lui. « Je veux dire, pour les bleus, la tunique bleu pâle n'est pas un déguisement. C'est le taupe, qu'ils considèrent ainsi, je crois. Mais pourtant...je veux dire...comment est-ce qu'ils savent... ?
— Aucune idée, » fit très honnêtement Mac. « Je ne suis pas ici depuis longtemps mais je me pose la question. Peut-être qu'il faut arrêter de donner tellement de sens à tout ça ? »
Jasmine considéra un instant la question. Puis elle secoua la tête.
« C'est dur, » fit-elle remarquer.
« Je dois avouer que ça en a l'air » grimaça Mac. « Mais vous avez raison...la couleur qu'on porte ne devrait vouloir rien dire.
— Ou pas plus qu'on ne le veut, » souffla Jasmine.
« Voilà. Sous les couleurs, on est juste des gens très nus et très humains qui ont leur propres certitudes. Vous saviez qu'il ne faut pas aller aux toilettes ? »
Jasmine cligna des yeux, pas sûre de comprendre. « Quoi » laissa-t-elle enfin tomber après une minute.
« Non, rien.
— En tout cas, vous avez touché la corde sensible, visiblement » intervint soudain la voix de Vendredanche. Le jeune homme vint s'asseoir par terre à côté des deux larrons. « Très bien, ce type veut installer une bonne vieille tyrannie de derrière les fagots. Je suis autant contre le principe que n'importe qui ici, mais il semblerait que vous ayez un genre de plan... ?
— Oui » acquiesça Jasmine. « Enfin, c'est plutôt une idée, en fait.
— Vu comment on est avancés, ça ne peut pas faire de mal. Allez-y.
— Voilà. Vous connaissez la célèbre légende des révoltés du Max.6personnes ? Ces gens qui, l'année du Lapereau-Mangeant-Du-Fenouil, ont décidé de s'enfuir de la société qui se restructurait, pour bâtir, on ne sait comment, un moyen de sortie...on ne les a jamais revus. Ils ont disparu un mois de famine et on dit qu'ils cherchent encore activement une échappatoire ? »
Il y eut un long silence explicite. Puis tout le monde secoua lentement la tête d'un air penaud. Jasmine soupira.
« Ben, c'est ça : des gens qui, l'année du Lapereau-Mangeant-Du-Fenouil, ont décidé de s'enfuir de la société qui se restructurait, pour bâtir, on ne sait comment, un moyen de sortie — on ne les a jamais revus, et ils ont disparu un mois de famine et on dit qu'ils cherchent encore activement une échappatoire.
— Super. » Rafaíl se tapota songeusement le bout du nez. « Mais ça nous avance à quoi ?
— L'idée en question est très simple : on les cherche, on les trouve, on les convainc de nous aider. »
De nouveau, silence explicite. Jasmine soupira.
« À moins que vous n'ayez une meilleure idée ?
— Est-ce que : rester ici au calme et attendre que ça se tasse, ça marche ? » Tenta Tango en surgissant soudain du plafond.
« NON.
— Zut. Ça sonnait bien.
— Et pourquoi eux, en particulier ? » lança Vendredanche.
« Vous avez quelqu'un d'autre sous le coude capable de potentiellement organiser un soulèvement militaire dans toute l'entreprise ?
— Ben, non.
— Voilà. »
Vendredanche fit une grimace, puis frappa dans ses mains :
« J'imagine donc qu'il va falloir sonder les étages.
« Et si on votait ? »
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top